« Thesaurus de la famille ROUGIER » : différence entre les versions

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= Thésaurus Agnatique ALFI – Famille Rougier =


{| class="wikitable" style="width:100%; background-color:#f9f9f9; border:2px solid #d4af37; border-radius:8px; font-size:95%;"
== 1. Armoiries ==
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[[Fichier:Blason-Rougier.jpg|200px|thumb|center|Blason de la famille Rougier]]
! colspan="2" style="text-align:center; background-color:#fdf6e3; color:#5b3b00; font-size:110%; padding:6px;" | '''Table des matières — Thésaurus Agnatique ALFI'''
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* [[#Introduction|Introduction]]
* [[#Armoiries et blason|Armoiries et blason]]
* [[#Chronologie agnatique|Chronologie agnatique]]
* [[#Engagement au service du Bien Commun|Engagement au service du Bien Commun]]
** [[#Justice et transmission|Justice et transmission]]
** [[#Foi et clergé|Foi et clergé]]
** [[#Service militaire et public|Service militaire et public]]
** [[#Culture et sciences|Culture et sciences]]
** [[#Philanthropie et initiatives sociales|Philanthropie et initiatives sociales]]
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* [[#Demeures et ancrages patrimoniaux|Demeures et ancrages patrimoniaux]]
* [[#Notes Roglo et archives principales|Notes Roglo et archives principales]]
* [[#Bibliographie et sources|Bibliographie et sources]]
* [[#Mention légale|Mention légale]]
* [[#Indexation automatique Wiki ALFI|Indexation automatique Wiki ALFI]]
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==Introduction==
La famille Rougier de La Simone trouve ses origines au cœur de la Provence, dans les vallées montagneuses du Caire, entre Faucon-du-Caire et Gigors (actuelles Alpes-de-Haute-Provence). Issue de laboureurs et de « mesnagers » dès le XVIᵉ siècle, elle incarne le passage de la paysannerie aisée aux notables provençaux, puis aux entrepreneurs et ingénieurs de la modernité méridionale.
Ses membres ont traversé douze générations attestées, depuis Barthélemy Rougier, travailleur sur son bien à Faucon-du-Caire au XVIᵉ siècle, jusqu’à Albert Rougier (1851-1954), constructeur du château de La Simone et acteur majeur des chemins de fer miniers dans les Pyrénées-Orientales.
La lignée est attestée par de nombreux registres paroissiaux et actes notariés, et documentée sur Roglo.eu, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, du Var et des Bouches-du-Rhône, ainsi que dans l’Armorial de Provence (1696).


== Armoiries et blason ==
'''Blasonnement :'''
[[Fichier:Blason-Rougier-de-La-Simone.jpg|150px|thumb|center|Blason de la famille Rougier de La Simone]]
*(Armorial de Provence, 1696 – Jean Rougier)
'''Blasonnement :''' D’azur, au lion d’or, plantant une épée d’argent au sommet d’une montagne au naturel, mouvant de la pointe.
**D’azur au sautoir d’argent chargé de cinq roses de gueules.**
'''Blason secondaire (Armorial de Provence, 1696 – Jean Rougier) :''' D’azur au sautoir d’argent chargé de cinq roses de gueules.
Ces armoiries unissent la noblesse de l’effort (lion), la force protectrice (épée) et la fidélité à la terre provençale (montagne). Elles traduisent l’élévation d’un lignage de travailleurs et de propriétaires au service de la prospérité régionale.


==Chronologie agnatique==
Ces armes, d’une élégante symétrie, traduisent l’esprit provençal de constance et de fidélité. 
Les Rougier forment une lignée continue depuis le XVIᵉ siècle :
Le bleu évoque la profondeur du ciel méditerranéen, l’argent la pureté du service, et les roses de gueules rappellent l’union du courage et de la tendresse. 
Elles apparaissent dès 1696 dans l’Armorial général de Provence.


Barthélemy Rougier, mesnager à Faucon-du-Caire, vers 1550.
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Étienne Rougier, son fils, marié à Sébastienne Nycolas (Gigors, 1574).
Jacques Rougier, mesnager à Faucon-du-Caire.
Honoré Rougier, propriétaire (m. 1602, Claude Nicollas).
Antoine Rougier, mesnager (m. 1622, Anne Tournayre).
Jean Rougier, mesnager (m. 1659, Marguerite Conilhe).
Jacques Rougier et son fils Jean Rougier (1683-1748), laboureur à Faucon et La Motte-du-Caire (m. Jeanne Martin).
Jean Rougier (1714-1792), laboureur et propriétaire à Rochebrune, marié à Anne Reymond [Note 9].
Pierre Rougier (1757-1829), négociant à Aix-en-Provence (m. Magdeleine-Rose Touche).
Nicolas Rougier (1790-1863), acquéreur du château de La Simone à Meyreuil [Note 31].
Augustin Rougier (1820-1880), ingénieur civil et entrepreneur de travaux publics ; il agrandit et modernise le domaine familial [Note 35].
Albert Rougier (1851-1954), entrepreneur des chemins de fer miniers, propriétaire du château de La Simone, fondateur de la S.A. des Chemins de fer Miniers des Pyrénées-Orientales [Note 36].
Les générations suivantes s’allient à de grandes familles : Aillaud, d’Aboville, Fauconneau Dufresne, Menu de Ménil, Brion de Boisgillet et Sylvestre.


== Engagement au service du Bien Commun ==
== 2. Arbre généalogique simplifié (développé) ==
L’histoire des '''Rougier de La Simone''' illustre de manière exemplaire la vocation agnatique du Bien Commun selon la tradition provençale : unir '''le travail, la foi et le service''' dans une harmonie de générations fidèles à leur sol et à leur devoir. 
La lignée '''Rougier''' se distingue par une continuité agnatique exceptionnelle, ininterrompue du XVIᵉ au XXIᵉ siècle. Issue du terroir du Caire, de Gigors et de Rochebrune, elle passe progressivement du statut de mesnagers montagnards à celui de propriétaires aisés, puis de notables aixois, ingénieurs, officiers et mécènes.
Leur engagement n’a jamais été abstrait : il s’est enraciné dans la terre, les institutions et la mémoire vivante des villages et cités où ils ont œuvré. 
De la justice coutumière aux grandes entreprises du XIXᵉ siècle, en passant par les œuvres spirituelles et sociales, la famille Rougier a incarné la continuité d’une '''noblesse du travail''', enracinée dans la Providence et tournée vers la communauté.


=== Justice et transmission ===
L’arbre ci-dessous développe les générations majeures connues, en insistant sur la cohérence géographique et la transmission foncière.
Les '''Rougier''' apparaissent dès le XVIᵉ siècle dans les registres notariés du Caire et de Gigors comme '''témoins, garants et rédacteurs d’actes fonciers'''. 
À travers plusieurs générations de « mesnagers » et de propriétaires terriens, ils incarnent la stabilité juridique de la Provence rurale. 
Leur probité, louée par les notaires locaux, faisait d’eux des '''arbitres naturels des litiges''', garants de la parole donnée et du juste partage des terres. 
L’autorité morale de la lignée reposait sur cette alliance rare entre '''le bon sens paysan et la conscience chrétienne du juste'''. 
À mesure que la famille s’élève vers la bourgeoisie, elle conserve cet esprit de '''fidélité coutumière''', véritable matrice du droit local. 
Chaque contrat, chaque succession, chaque alliance fut envisagé non comme un enrichissement mais comme un '''devoir de transmission''' – le droit du sang étant inséparable du service de la terre.


=== Foi et clergé ===
* '''Barthélemy Rougier''' (v. 1550)  
La foi catholique fut le socle invisible de la continuité familiale. 
Mesnager à '''Faucon-du-Caire'''. Il constitue le premier noyau familial identifié dans les registres. Sa signature ou marque apparaît dans plusieurs actes fonciers du haut pays.
Dans les registres paroissiaux de '''Faucon-du-Caire''' et de '''Gigors''', les Rougier apparaissent comme parrains, marguilliers et donateurs réguliers aux confréries locales.   
Leur piété ne fut jamais ostentatoire, mais vécue au quotidien par la prière, la charité et l’exemple. 
Au XVIIIᵉ siècle, plusieurs membres rejoignent les '''ordres séculiers''' et soutiennent l’entretien des églises de Rochebrune et du Caire
Durant les périodes de trouble, notamment sous la Révolution, certains Rougier cachèrent des prêtres réfractaires, tandis que d’autres prirent part à la reconstruction religieuse du XIXᵉ siècle. 
La branche d’Aix, profondément marquée par le catholicisme social, participa au financement des '''missions diocésaines''', des écoles libres et des œuvres fondées par l’évêché d’Aix.
Cet enracinement spirituel donnera au XXᵉ siècle des vocations religieuses et un engagement durable dans les œuvres charitables.


=== Service militaire et public ===
* '''Étienne Rougier''' (fl. 1574), fils du précédent  
Le '''service du pays''' a constamment accompagné le service de Dieu. 
Marié à '''Sébastienne Nycolas''' à '''Gigors'''.   
Dès le Second Empire, les Rougier figurent parmi les '''officiers et ingénieurs civils''' contribuant à la modernisation des infrastructures provençales.
Leur foyer symbolise l’expansion initiale du lignage dans les vallées voisines (Gigors, Saint-Auban).
'''Augustin Rougier (1820–1880)''' et '''Albert Rougier (1851–1954)''' incarnent cette lignée d’hommes qui ont mis la technique au service de la société : routes, ponts, canaux et voies ferrées reliant la Provence au Languedoc et aux Pyrénées.  
Leur compétence fut reconnue par l’administration impériale, puis républicaine, qui fit appel à eux pour les grands chantiers d’utilité publique. 
Sur le plan militaire, le '''général Stanislas Rougier (1863–1937)''', décoré de la Croix de guerre 1914–1918, incarne la fidélité nationale et la tradition d’honneur. 
Allié au colonel '''Georges Menu, baron de Ménil''', il unit la bravoure à la discipline d’État.   
Par leur présence dans les administrations, les régiments et les compagnies d’ingénieurs, les Rougier témoignent d’une constante : '''servir la France sans en tirer gloire personnelle, mais comme prolongement du devoir familial.'''


=== Culture et sciences ===
* '''Jacques Rougier''' (fin XVIᵉ siècle)  
La culture fut chez les Rougier une forme de reconnaissance du don reçu : celui de l’intelligence et de la mesure. 
Mesnager à Faucon-du-Caire. Il consolide les possessions familiales et apparaît comme témoin dans divers actes de transmission, signe d’une reconnaissance locale.
Les archives familiales conservent des œuvres d’art et des manuscrits qui témoignent d’un goût pour l’élévation intellectuelle. 
'''Marie-Madeleine Varcollier née Rougier (1761–1844)''', peinte par '''Atala Stamaty''', illustre la présence des femmes dans la transmission esthétique et spirituelle. 
Au XIXᵉ siècle, le '''château de La Simone''', restauré et embelli par Augustin Rougier, devient un '''foyer culturel''' : on y reçoit architectes, artistes et ingénieurs d’Aix et de Marseille.  
Sous '''Albert Rougier''', mécène discret, le domaine abrite une bibliothèque technique et religieuse destinée à la formation des ingénieurs catholiques du Midi.
Leur intérêt pour les sciences appliquées, les beaux-arts et la musique s’inscrit dans une conception harmonieuse du progrès : '''élever sans dénaturer, moderniser sans corrompre.'''


=== Philanthropie et initiatives sociales ===
* '''Honoré Rougier''' (début XVIIᵉ siècle)  
Le service du Bien Commun atteint sa plénitude dans la '''générosité sociale''' de la famille au tournant du XXᵉ siècle.  
Mesnager à Faucon-du-Caire.   
Les Rougier de La Simone font aménager sur leurs terres de Meyreuil des logements pour les ouvriers agricoles, participent à la création d’écoles libres et de coopératives d’artisans. 
Marié en 1602 à '''Claude Nicollas'''.   
'''Albert Rougier''', profondément marqué par la doctrine sociale de l’Église, fonde la '''Société des Chemins de Fer Miniers des Pyrénées-Orientales (1906)''' et la '''S.A. des Carrières du Canigou (1920)''', deux entreprises à vocation régionale qui permirent d’assurer travail et stabilité à des centaines de familles méridionales.   
Il forme avec elle l’un des couples fondateurs de la lignée moderne. Les actes notariés du Caire et de la Motte-du-Caire le montrent impliqué dans les délimitations de terres et dans la gestion des parcours pastoraux.
À travers ces initiatives, le travail devient chez les Rougier un '''acte moral''' : il construit l’homme autant qu’il bâtit l’économie.   
Leur souci de préserver le patrimoine local — carrières, montagnes, voies ferrées, édifices religieux — relève d’une philosophie du Bien Commun enracinée dans la théologie catholique du devoir. 
Ainsi, de génération en génération, la lignée a su conjuguer la '''rigueur de l’ingénieur''', la '''piété du croyant''' et la '''générosité du patriarche.'''


=== Synthèse du Bien Commun ===
* '''Antoine Rougier''' (fl. 1622)  
Les Rougier de La Simone n’ont jamais cherché la notoriété, mais la '''cohérence entre l’être et l’œuvre'''.   
Mesnager à Faucon-du-Caire.  
Ils incarnent cette noblesse laborieuse qui fait la grandeur silencieuse de la France du Sud :  
Marié à '''Anne Tournayre'''.  
* une '''justice vécue''', non théorisée ;  
Son nom apparaît dans des transactions portant sur les terres au-dessus du torrent du Sasse, témoignant d’une implantation enracinée.
* une '''foi transmise''', non affichée ; 
* un '''service utile''', non décoratif ; 
* une '''culture partagée''', non ostentatoire ; 
* une '''philanthropie enracinée''', non idéologique.


Leur devise implicite pourrait être celle-ci :  
* '''Jean Rougier''' (milieu XVIIᵉ siècle) 
:''« Ce que nous bâtissons dans la pierre, qu’il demeure dans les âmes. »''
Mesnager à Faucon-du-Caire.  
Marié en 1659 à '''Marguerite Conilhe'''. 
Leur foyer marque un accroissement des biens familiaux, grâce à l’acquisition de nouvelles parcelles et l’extension des cultures.


C’est à ce titre que la famille Rougier de La Simone figure dans les archives vivantes de l’'''A.L.F.I.''' : non pour l’éclat d’un nom, mais pour la '''continuité d’un bien transmis''', dans le respect du divin ordre et de la vocation humaine à servir.
* '''Jacques Rougier''' (fin XVIIᵉ siècle) 
Laboureur à Faucon et à '''La Motte-du-Caire'''
Marié à '''Jeanne Isnard'''
Ses déplacements entre hameaux montrent une gestion plus large du patrimoine foncier.


==Foi et clergé==
* '''Jean Rougier (1683–1748)''' 
Leur piété est manifeste dans les registres paroissiaux de Faucon-du-Caire et de Gigors. Des alliances avec des familles catholiques enracinées de la Provence profonde (Nicollas, Tournayre, Conilhe) maintiennent la fidélité au rite romain à travers les siècles.
Laboureur à Faucon-du-Caire et à La Motte-du-Caire. 
Marié à '''Jeanne Martin'''.
Il contribue à la stabilisation multi-générationnelle du lignage dans la haute vallée du Sasse.


==Service militaire et public==
* '''Jean Rougier (1714–1792)''' 
Le général Stanislas Rougier (1863-1937), croix de guerre 14-18, incarne l’engagement patriotique de la lignée, tout comme son beau-père le colonel Georges Menu, baron de Ménil [Note 41-1].
Propriétaire à Faucon-du-Caire et '''Rochebrune'''. 
Dans la sphère civile, Augustin Rougier et Albert Rougier participèrent activement aux grands travaux publics du XIXᵉ siècle : ponts, canaux et réseaux ferroviaires reliant la Provence aux Pyrénées.
Marié en 1754 à '''Anne Reymond'''.
Ce Jean est un pivot : il étend le patrimoine hors du Caire, notamment vers Rochebrune, ouvrant la voie à l’ascension sociale des Rougier.


==Culture et sciences==
* '''Pierre Rougier (1757–1829)''' 
Les archives familiales mentionnent le portrait de Marie-Madeleine Varcollier née Rougier (1761-1844), peint par Atala Stamaty, conservé dans les collections départementales des Bouches-du-Rhône [Note 44].
Négociant à '''Aix-en-Provence'''. 
Le domaine de La Simone devient, au XIXᵉ siècle, un haut lieu de culture et de transmission, rassemblant ingénieurs, artistes et officiers issus du même lignage.
Marié en 1787 à '''Magdeleine-Rose Touche'''.
Premier grand déplacement de la lignée vers une ville majeure. Il introduit la famille dans les réseaux marchands aixois tout en conservant les attaches foncières en haute Provence.


==Philanthropie et initiatives sociales==
* '''Nicolas Rougier (1790–1863)''' 
Les Rougier de La Simone, à travers leurs œuvres agricoles, industrielles et religieuses, témoignent d’un esprit de responsabilité et de solidarité locale. La reconstruction et l’entretien du domaine familial ont favorisé l’emploi de nombreux artisans et ouvriers de la région d’Aix et de Meyreuil.
Négociant aixois, acquéreur du '''château de La Simone à Meyreuil''' en 1836. 
Marié en 1815 à '''Marie Luchesi di Ferdinand'''.
La Simone devient le symbole de l’enracinement patrimonial de la lignée : exploitation viticole, accueil d’artistes, foyer de culture.


== Demeures et ancrages patrimoniaux ==
* '''Marcellin Rougier (1825–1901)''' 
Le domaine de La Simone, situé à Meyreuil (Bouches-du-Rhône), constitue le centre historique et symbolique du lignage.
Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, officier de la Légion d’Honneur. 
Acquis par Nicolas Rougier (1790-1863) [ 31 ], il est agrandi par son fils Augustin Rougier (1820-1880) [ 35 ], qui y fonde une véritable seigneurie bourgeoise du XIXᵉ siècle.
Marié en 1859 à '''Adèle d’Aboville'''.
Son petit-fils Albert Rougier (1851-1954) [ 36 ] y fait ériger les célèbres tourelles et escaliers sculptés par Cantini, dans l’esprit romantique provençal.
Figure de la haute ingénierie française. Il supervise notamment les travaux de la compagnie Paris–Orléans et participe, par son apport technique, à la construction du pont de la gare Bordeaux–Saint-Jean avec Gustave Eiffel.
Le château devient au XXᵉ siècle le point de ralliement familial, transmis en mémoire du travail, de la foi et de la modernité industrielle.
Par son mariage, la famille entre dans la descendance du général d’Aboville.


La famille posséda également des demeures à Aix-en-Provence, notamment au 16 rue d’Italie [ 18 ] et au 14-16 rue Cardinale, ainsi qu’à Passy (rue Descamps), héritées des alliances d’Aboville et Menu de Ménil [ 39 ].
* '''Stanislas Rougier (1863–1937)''' 
Général de brigade d’artillerie, commandeur de la Légion d’Honneur. 
Marié en 1892 à '''Marie Fauconneau Dufresne''', puis en 1923 à '''Louise Brion de Boisgillet'''. 
Il incarne la dimension militaire de la lignée et son engagement au service de l’État.


== Notes Roglo et archives principales ==
* '''Dominique Rougier (1899–1977)''' 
6 — Jean Rougier : D’azur au sautoir d’argent chargé de cinq roses de gueules (Armorial de Provence, 1696).
Chevalier de la Légion d’Honneur, engagé volontaire de la Grande Guerre à 17 ans, blessé et décoré. 
9 — Jean Rougier (†1792), né à Faucon-du-Caire (14 juin 1724), mariage avec Anne Reymond (Rochebrune, 23 janvier 1754, Me Davin Étienne, AD05 2E126/1/3). Décédé à Rochebrune le 11 janvier 1792 (AD05 2E126/1/11).
Marié en 1924 à '''Suzanne de Coulomme Labarthe'''. 
18 — Pierre Rougier (1757-1829), domicilié paroisse Sainte-Magdeleine, Aix-en-Provence ; décès au 16 rue d’Italie.
Héritier de la branche militaire, il transmet la tradition patriotique et la gestion du domaine familial.
18-1 — Magdeleine-Rose Touche (1769-1828), décédée au 16 rue d’Italie, Aix.
 
21 — Emmanuel Rougier (†1876), mort à l’âge de 30 ans.
* '''Yves Rougier (1927–2001)''' 
28 — Jeanny Rougier (1830-?), sans alliance.
Chevalier de l’ordre du Mérite. 
31 — Nicolas Rougier (1790-1863), acquiert le château et domaine de La Simone à Meyreuil.
Marié en 1956 à '''Marie-José Assier de Pompignan'''. 
31-1 — Marie Luchesi (1796-1879), décédée au 16 rue Cardinale, Aix-en-Provence.
Il représente la continuité du XXᵉ siècle : administration, service public, ancrage patrimonial et rayonnement culturel.
34 — Berthe Rougier (1864-?), sans alliance, demeurant à Aix (16 rue Cardinale).
 
35 — Augustin Rougier (1820-1880), agrandit le domaine de La Simone, centre du lignage.
== 3. Figures marquantes et Bien Commun ==
36 — Albert Rougier (1851-1954), entrepreneur en chemins de fer miniers, fondateur de la S.A. des Chemins de Fer Miniers des Pyrénées-Orientales (1906), puis de la S.A. des Carrières du Canigou (1920) ; propriétaire du château de La Simone.
L’histoire des '''Rougier''' illustre de manière exemplaire la vocation agnatique du Bien Commun selon la tradition provençale : unir le travail, la foi, la continuité et le service. Ligne après ligne, génération après génération, la famille s’est tenue dans ce triptyque fondateur : '''stabilité juridique''', '''fidélité religieuse''' et '''engagement public'''. Ce noyau identitaire explique la remarquable longévité de leur influence.
39 — Marguerite Rougier (1851-1869), décédée à 18 ans, 36 rue Descamps, chez le général d’Aboville.
 
40 — Stanislas Rougier (1863-1937), Croix de guerre 14-18.
=== 3.1 Justice et transmission ===
40-1 — Madeleine Fauconneau Dufresne (1867-1889), morte de la grippe sept jours après son mariage.
Dès le XVIᵉ siècle, les '''Rougier''' apparaissent dans les registres notariés du Caire, de Gigors et de Saint-Auban comme témoins juridiques, garants d’actes fonciers, signataires de conventions rurales et arbitres privés dans les litiges de montagne.
40-3 — Louise Brion de Boisgillet (1875-1962), Croix de guerre 14-18.
 
41 — Madeleine Rougier (1866-1929), née à Passy, rue Descamps.
La lignée, constituée de mesnagers, propriétaires terriens, éleveurs et gestionnaires ruraux, incarne la continuité foncière de la Provence intérieure. Du XVIIIᵉ au XIXᵉ siècle, les branches du Caire et de Rochebrune stabilisent durablement l’économie locale par l’entretien des terres, l’aménagement hydraulique et la gestion des bois communaux. 
41-1 — Georges Menu (1863-1947), colonel, commandeur de la Légion d’honneur.
Ainsi, par la régularité et la fiabilité, les '''Rougier''' deviennent des garants naturels du droit rural non écrit.
42-1 — Alfred Sylvestre, constructeur de la fontaine de la Rotonde d’Aix-en-Provence.
 
44 — Marie-Madeleine Rougier (1761-1844), portrait par Atala Stamaty (Archives 13, lien image).
=== 3.2 Foi et clergé ===
49 — Pierre Rougier, mariage avec dispense de consanguinité au 3ᵉ degré.
La foi catholique constitue l’axe spirituel de la famille, vécu comme un service communautaire.
63 — Jean-François Rougier (1750-1829), marié avec dispense de consanguinité au 3ᵉ degré.
Les Rougier apparaissent comme parrains, marguilliers, donateurs des confréries locales et soutiens des églises du Caire, de Rochebrune et de Gigors. Durant la Révolution, certains protégèrent des prêtres réfractaires ; au XIXᵉ siècle, d’autres contribuèrent à la reconstruction religieuse.
== Bibliographie et sources ==
 
Armorial de Provence (1696) — Archives Départementales des Bouches-du-Rhône.
La branche d’Aix se distingue par un catholicisme social actif, finançant œuvres caritatives, missions diocésaines et écoles libres.
Edwige Praca Contribution à l’histoire de l’industrie métallurgique dans les Pyrénées-Orientales, 1803-1939 — DEA, Montpellier III, 1998.
 
Robert Lapassat « Du patrimoine et des inventaires… » Conflent, n°213, Prades, 1998, p. 2-14.
'''Figures religieuses notables :'''
Archives Départementales des Hautes-Alpes 2E126/1/3, 2E126/1/11 (Rochebrune).
* '''Sœur Joséphine Rougier (1832–1895)''' – supérieure des sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve.
Archives Départementales des Pyrénées-Orientales séries 4U1118 à 4U1131.
* '''Sœur Marie-Madeleine Rougier (1897–1984)''' – Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie (Picpus).
Roglo.eu — base généalogique libre sous licence CC BY-SA — https://roglo.eu.
* '''Sœur Chantal Rougier (1926–2013)''' – Petite Sœur de l’Assomption. 
== Mention légale ==
* '''Père Stanislas Rougier (né en 1931)''' – prédicateur et auteur spirituel.
Ce Thésaurus Agnatique ALFI a été élaboré selon le '''SCRIPT ALFI'''.
 
Il intègre des données issues de sources publiques (Roglo.eu, archives notariales et départementales, Armorial de Provence) sous licence CC BY-SA 4.0.
'''Par alliances cognatiques :'''
Toute reproduction est autorisée à condition de :
* Père Patrice de Ménil (1909–1989). 
* Père Joseph Jacobé de Naurois. 
* Père Yves Auriau.
* Sœurs Marie-France Pesle (1915–1989) et Véronique Pesle (1920–1985).
 
=== 3.3 Service militaire et public ===
Le service du pays prolonge naturellement celui de Dieu dans la tradition provençale. Dès le Second Empire, plusieurs Rougier s’engagent dans l’armée, l’administration et l’ingénierie civile.
 
'''Les bâtisseurs :'''
* '''Augustin Rougier (1820–1880)''' – ingénieur civil, modernisation des infrastructures provençales.
* '''Albert Rougier (1851–1954)''' – maître d’œuvre de routes, ponts et ouvrages hydrauliques reliant Provence, Languedoc et Pyrénées.
 
'''La haute ingénierie :'''
* '''Marcellin Rougier (1825–1901)''', directeur des Travaux de la compagnie Paris-Orléans, participe avec '''Gustave Eiffel''' à la construction du pont de la gare Bordeaux–Saint-Jean.
Époux de la fille du général '''Charles-Édouard d’Aboville''', polytechnicien, commandeur de la Légion d’Honneur.
 
'''Les héros nationaux :'''
* '''Général Stanislas Rougier (1863–1937)''' – commandeur de la Légion d’Honneur, Croix de guerre 1914–1918.
* '''Michel Rougier (1895–1918)''' – mort pour la France. 
* '''Marcel de Ménil (1889–1918)''' – mort pour la France. 
* '''Emmanuel de Ménil (1897–1918)''' – mort pour la France.
 
'''La continuité militaire :'''
* '''Colonel Pierre Rougier (1893–1996)''' – commandeur de la Légion d’Honneur.
* '''Yves Rougier (1933–1965)''' – officier de l’armée de l’air, mort en service.
* '''Dominique Rougier (1899–1977)''' – engagé volontaire à 17 ans, blessé et décoré. 
* '''Général Alexis Rougier (né en 1972)''' – état-major de l’Armée de l’air et de l’Espace.
 
La famille Rougier totalise '''douze citations''' dans l’ordre de la Légion d’Honneur.
 
=== 3.4 Culture et sciences ===
La famille Rougier contribue aussi au patrimoine intellectuel, artistique et scientifique de la France.
 
'''La lignée Varcollier : arts et architecture'''
* '''Marie-Madeleine Varcollier née Rougier (1761–1844)''' – mère d’Augustin Varcollier, directeur des Beaux-Arts de Paris et secrétaire du roi Jérôme Napoléon.
* '''Oscar Varcollier''' – peintre, prix de Rome.
* '''Marcellin et Louis Varcollier''' – architectes du XIXᵉ siècle.
 
Leurs descendances rejoignent plusieurs familles notables : '''Kergall, di Pace, de Chambrun d’Uxeloup de Rosemont, Jacobé de Naurois, Marchand, de Gastines Dommaigné, de Maistre''' (dont le cinéaste Gilles de Maistre), '''Janicot''' (dont l’écrivain Michel del Castillo).
 
'''Philanthropie internationale'''
* Le baron '''Jean de Ménil''', époux de Madeleine Rougier, fonde avec Dominique Schlumberger la '''Menil Foundation''' à Houston, l’un des plus grands musées privés au monde.
 
'''Le domaine de La Simone'''
Au XIXᵉ siècle, sous '''Albert Rougier''', le château de La Simone devient un foyer culturel : bibliothèque religieuse et scientifique, accueil d’artistes, formation d’ingénieurs catholiques.
 
== 4. Demeures et ancrages patrimoniaux ==
Le '''domaine de La Simone''', situé à Meyreuil (Bouches-du-Rhône), constitue le centre historique du lignage.
Acquis par '''Nicolas Rougier (1790–1863)''', il fut agrandi par '''Augustin Rougier (1820–1880)'''. 
Son petit-fils '''Albert (1851–1954)''' fit ériger les tourelles et escaliers sculptés par Cantini. 
'''Jean Rougier (1898–1976)''' développa la culture viticole de la propriété, productrice du vin AOC Palette. 
 
D’autres branches s’établirent en Bourbonnais (Cérilly) et au Pays basque (Saint-Jean-de-Luz).
 
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== 5. Alliances ==
 
La famille '''Rougier''' s’est unie, au fil des siècles, à plusieurs lignées établies dans la noblesse d’épée, la noblesse de robe, la bourgeoisie de charges ou encore les élites administratives et militaires françaises. 
Ces alliances ont contribué à élever la lignée, à renforcer son implantation territoriale et à élargir son influence.
 
; '''Famille Varcollier'''
Ancienne famille bourgeoise, présente à Paris et en Picardie. On y trouve deux générations d'architectes de la ville de Paris, un artiste peintre prix de Rome, une artiste peintre élève d'Ingres, un directeur des Beaux arts de la ville de Paris sous le second empire.
 
; '''Famille d’Aboville'''
Lignée noble d’ancienne extraction (Normandie, Bretagne), connue pour ses officiers de marine et ses généraux, dont le général Augustin-Gabriel d’Aboville (1773-1820)
L’alliance avec les Rougier inscrit la famille dans un réseau militaire prestigieux.
 
; '''Famille Aillaud'''
Famille provençale et dauphinoise, présente dans le notariat, la magistrature et la littérature (édition Aillaud). Alliances anciennes avec les milieux intellectuels et juridiques.
 
; '''Famille Sylvestre'''
Lignée implantée dans le Sud-Est et en région lyonnaise, comprenant négociants, industriels et propriétaires ruraux. Alfred Sylvestre, ingénieur, marié avec Antoinette Rougier, fit ériger la fontaine de la Rotonde à Aix en Provence.
 
; '''Famille Buerle Agnelly'''
Famille bourgeoise établie dans la région lyonnaise, liée à l’industrie textile et au commerce. Alliance significative dans le cadre des élites économiques régionales.
 
; '''Famille Fauconneau Dufresne'''
Famille d'ancienne bourgeoisie de robe du Berry qui compte parmi ses membres deux générations de conseillers à la cour de Cassation et un célèbre docteur en médecine. Alliance notable avec le monde administratif et politique.
 
; '''Famille Menu de Ménil'''
Ancienne famille d’officiers anoblie sous l'empire avec le titre de baron, , de propriétaires terriens et de notables locaux. Implantation historique à Douai et en Île-de-France.
 
; '''Famille Brion de Boisgillet'''
Famille de vieille et haute bourgeoisie (Bretagne, Normandie), possédant des terres et ayant donné des officiers, magistrats et administrateurs, alliée aux La Monneraye, Dutheil de La Rochère.
 
; '''Famille Aune'''
Lignée bourgeoise ayant tenu des responsabilités dans les eaux et forets, originaire de Marseille, mêlant activités agricoles, notariales et marchandes.
 
; '''Famille Vachée'''
Famille du Centre et de la région lyonnaise, comportant des industriels, négociants et professions libérales.
 
; '''Famille de Coulomme Labarthe'''
Famille de la noblesse de Béarn implantée et connue à Salies de Béarn depuis le XVème siècle. Seule subsiste aujourd'hui la branche cadette qui écrit son nom "Coulloumme-Labarthe"
 
; '''Famille de Fraguier'''
Ancienne famille noble du Languedoc, alliée à plusieurs lignées militaires et judiciaires. Influence dans les milieux d’épée et de robe.
 
; '''Famille Lemaigre du Breuil'''
Famille de la bourgeoisie du Limousin connue pour ses officiers, magistrats et chefs militaires.
 
; '''Famille Legrix de La Salle'''
Famille anoblie en 1762 par charge de Trésorier de Bordeaux, avec des officiers, propriétaires et administrateurs.  
 
; '''Famille Clerget'''
Famille de notaires, magistrats et avocats de Franche-Comté et de Paris. Alliance avec la haute bourgeoisie judiciaire.
 
; '''Famille Le Ménestrel'''
Famille parisienne originaire de Dreux liée à la musique et à l’édition musicale (Éditions Heugel et Le Ménestrel).  Alliance avec les milieux culturels, artistiques et intellectuels.
 
; '''Famille Assier de Pompignan'''
Famille anoblie à la Martinique par Louis XV en 1768, toujours représentée aux Antilles et en France, composée de nombreux militaires.
 
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== 6. Bibliographi et sources ==
* *Armorial de Provence* (1696)
* Edwige Praca – *Contribution à l’histoire de l’industrie métallurgique dans les Pyrénées-Orientales, 1803–1939*, Montpellier III, 1998
* Robert Lapassat « Du patrimoine et des inventaires… », *Conflent*, n°213, Prades, 1998
* Archives départementales des Hautes-Alpes (2E126/1/3, 2E126/1/11 Rochebrune)
* Archives départementales des Pyrénées-Orientales (séries 4U1118 à 4U1131
* Archives départementales des Bouches-du-Rhône (fonds La Simone) 
* Base [Roglo.eu](https://roglo.eu/), licence CC BY-SA 4.0
 
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= Mention légale (SCRIPT ALFI) =
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Thésaurus Agnatique ALFI – Famille Rougier[modifier | modifier le wikicode]

1. Armoiries[modifier | modifier le wikicode]

Blason de la famille Rougier

Blasonnement :

  • (Armorial de Provence, 1696 – Jean Rougier)*
    • D’azur au sautoir d’argent chargé de cinq roses de gueules.**

Ces armes, d’une élégante symétrie, traduisent l’esprit provençal de constance et de fidélité. Le bleu évoque la profondeur du ciel méditerranéen, l’argent la pureté du service, et les roses de gueules rappellent l’union du courage et de la tendresse. Elles apparaissent dès 1696 dans l’Armorial général de Provence.

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2. Arbre généalogique simplifié (développé)[modifier | modifier le wikicode]

La lignée Rougier se distingue par une continuité agnatique exceptionnelle, ininterrompue du XVIᵉ au XXIᵉ siècle. Issue du terroir du Caire, de Gigors et de Rochebrune, elle passe progressivement du statut de mesnagers montagnards à celui de propriétaires aisés, puis de notables aixois, ingénieurs, officiers et mécènes.

L’arbre ci-dessous développe les générations majeures connues, en insistant sur la cohérence géographique et la transmission foncière.

  • Barthélemy Rougier (v. 1550)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Il constitue le premier noyau familial identifié dans les registres. Sa signature ou marque apparaît dans plusieurs actes fonciers du haut pays.

  • Étienne Rougier (fl. 1574), fils du précédent

Marié à Sébastienne Nycolas à Gigors. Leur foyer symbolise l’expansion initiale du lignage dans les vallées voisines (Gigors, Saint-Auban).

  • Jacques Rougier (fin XVIᵉ siècle)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Il consolide les possessions familiales et apparaît comme témoin dans divers actes de transmission, signe d’une reconnaissance locale.

  • Honoré Rougier (début XVIIᵉ siècle)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Marié en 1602 à Claude Nicollas. Il forme avec elle l’un des couples fondateurs de la lignée moderne. Les actes notariés du Caire et de la Motte-du-Caire le montrent impliqué dans les délimitations de terres et dans la gestion des parcours pastoraux.

  • Antoine Rougier (fl. 1622)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Marié à Anne Tournayre. Son nom apparaît dans des transactions portant sur les terres au-dessus du torrent du Sasse, témoignant d’une implantation enracinée.

  • Jean Rougier (milieu XVIIᵉ siècle)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Marié en 1659 à Marguerite Conilhe. Leur foyer marque un accroissement des biens familiaux, grâce à l’acquisition de nouvelles parcelles et l’extension des cultures.

  • Jacques Rougier (fin XVIIᵉ siècle)

Laboureur à Faucon et à La Motte-du-Caire. Marié à Jeanne Isnard. Ses déplacements entre hameaux montrent une gestion plus large du patrimoine foncier.

  • Jean Rougier (1683–1748)

Laboureur à Faucon-du-Caire et à La Motte-du-Caire. Marié à Jeanne Martin. Il contribue à la stabilisation multi-générationnelle du lignage dans la haute vallée du Sasse.

  • Jean Rougier (1714–1792)

Propriétaire à Faucon-du-Caire et Rochebrune. Marié en 1754 à Anne Reymond. Ce Jean est un pivot : il étend le patrimoine hors du Caire, notamment vers Rochebrune, ouvrant la voie à l’ascension sociale des Rougier.

  • Pierre Rougier (1757–1829)

Négociant à Aix-en-Provence. Marié en 1787 à Magdeleine-Rose Touche. Premier grand déplacement de la lignée vers une ville majeure. Il introduit la famille dans les réseaux marchands aixois tout en conservant les attaches foncières en haute Provence.

  • Nicolas Rougier (1790–1863)

Négociant aixois, acquéreur du château de La Simone à Meyreuil en 1836. Marié en 1815 à Marie Luchesi di Ferdinand. La Simone devient le symbole de l’enracinement patrimonial de la lignée : exploitation viticole, accueil d’artistes, foyer de culture.

  • Marcellin Rougier (1825–1901)

Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, officier de la Légion d’Honneur. Marié en 1859 à Adèle d’Aboville. Figure de la haute ingénierie française. Il supervise notamment les travaux de la compagnie Paris–Orléans et participe, par son apport technique, à la construction du pont de la gare Bordeaux–Saint-Jean avec Gustave Eiffel. Par son mariage, la famille entre dans la descendance du général d’Aboville.

  • Stanislas Rougier (1863–1937)

Général de brigade d’artillerie, commandeur de la Légion d’Honneur. Marié en 1892 à Marie Fauconneau Dufresne, puis en 1923 à Louise Brion de Boisgillet. Il incarne la dimension militaire de la lignée et son engagement au service de l’État.

  • Dominique Rougier (1899–1977)

Chevalier de la Légion d’Honneur, engagé volontaire de la Grande Guerre à 17 ans, blessé et décoré. Marié en 1924 à Suzanne de Coulomme Labarthe. Héritier de la branche militaire, il transmet la tradition patriotique et la gestion du domaine familial.

  • Yves Rougier (1927–2001)

Chevalier de l’ordre du Mérite. Marié en 1956 à Marie-José Assier de Pompignan. Il représente la continuité du XXᵉ siècle : administration, service public, ancrage patrimonial et rayonnement culturel.

3. Figures marquantes et Bien Commun[modifier | modifier le wikicode]

L’histoire des Rougier illustre de manière exemplaire la vocation agnatique du Bien Commun selon la tradition provençale : unir le travail, la foi, la continuité et le service. Ligne après ligne, génération après génération, la famille s’est tenue dans ce triptyque fondateur : stabilité juridique, fidélité religieuse et engagement public. Ce noyau identitaire explique la remarquable longévité de leur influence.

3.1 Justice et transmission[modifier | modifier le wikicode]

Dès le XVIᵉ siècle, les Rougier apparaissent dans les registres notariés du Caire, de Gigors et de Saint-Auban comme témoins juridiques, garants d’actes fonciers, signataires de conventions rurales et arbitres privés dans les litiges de montagne.

La lignée, constituée de mesnagers, propriétaires terriens, éleveurs et gestionnaires ruraux, incarne la continuité foncière de la Provence intérieure. Du XVIIIᵉ au XIXᵉ siècle, les branches du Caire et de Rochebrune stabilisent durablement l’économie locale par l’entretien des terres, l’aménagement hydraulique et la gestion des bois communaux. Ainsi, par la régularité et la fiabilité, les Rougier deviennent des garants naturels du droit rural non écrit.

3.2 Foi et clergé[modifier | modifier le wikicode]

La foi catholique constitue l’axe spirituel de la famille, vécu comme un service communautaire. Les Rougier apparaissent comme parrains, marguilliers, donateurs des confréries locales et soutiens des églises du Caire, de Rochebrune et de Gigors. Durant la Révolution, certains protégèrent des prêtres réfractaires ; au XIXᵉ siècle, d’autres contribuèrent à la reconstruction religieuse.

La branche d’Aix se distingue par un catholicisme social actif, finançant œuvres caritatives, missions diocésaines et écoles libres.

Figures religieuses notables :

  • Sœur Joséphine Rougier (1832–1895) – supérieure des sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve.
  • Sœur Marie-Madeleine Rougier (1897–1984) – Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie (Picpus).
  • Sœur Chantal Rougier (1926–2013) – Petite Sœur de l’Assomption.
  • Père Stanislas Rougier (né en 1931) – prédicateur et auteur spirituel.

Par alliances cognatiques :

  • Père Patrice de Ménil (1909–1989).
  • Père Joseph Jacobé de Naurois.
  • Père Yves Auriau.
  • Sœurs Marie-France Pesle (1915–1989) et Véronique Pesle (1920–1985).

3.3 Service militaire et public[modifier | modifier le wikicode]

Le service du pays prolonge naturellement celui de Dieu dans la tradition provençale. Dès le Second Empire, plusieurs Rougier s’engagent dans l’armée, l’administration et l’ingénierie civile.

Les bâtisseurs :

  • Augustin Rougier (1820–1880) – ingénieur civil, modernisation des infrastructures provençales.
  • Albert Rougier (1851–1954) – maître d’œuvre de routes, ponts et ouvrages hydrauliques reliant Provence, Languedoc et Pyrénées.

La haute ingénierie :

  • Marcellin Rougier (1825–1901), directeur des Travaux de la compagnie Paris-Orléans, participe avec Gustave Eiffel à la construction du pont de la gare Bordeaux–Saint-Jean.

Époux de la fille du général Charles-Édouard d’Aboville, polytechnicien, commandeur de la Légion d’Honneur.

Les héros nationaux :

  • Général Stanislas Rougier (1863–1937) – commandeur de la Légion d’Honneur, Croix de guerre 1914–1918.
  • Michel Rougier (1895–1918) – mort pour la France.
  • Marcel de Ménil (1889–1918) – mort pour la France.
  • Emmanuel de Ménil (1897–1918) – mort pour la France.

La continuité militaire :

  • Colonel Pierre Rougier (1893–1996) – commandeur de la Légion d’Honneur.
  • Yves Rougier (1933–1965) – officier de l’armée de l’air, mort en service.
  • Dominique Rougier (1899–1977) – engagé volontaire à 17 ans, blessé et décoré.
  • Général Alexis Rougier (né en 1972) – état-major de l’Armée de l’air et de l’Espace.

La famille Rougier totalise douze citations dans l’ordre de la Légion d’Honneur.

3.4 Culture et sciences[modifier | modifier le wikicode]

La famille Rougier contribue aussi au patrimoine intellectuel, artistique et scientifique de la France.

La lignée Varcollier : arts et architecture

  • Marie-Madeleine Varcollier née Rougier (1761–1844) – mère d’Augustin Varcollier, directeur des Beaux-Arts de Paris et secrétaire du roi Jérôme Napoléon.
  • Oscar Varcollier – peintre, prix de Rome.
  • Marcellin et Louis Varcollier – architectes du XIXᵉ siècle.

Leurs descendances rejoignent plusieurs familles notables : Kergall, di Pace, de Chambrun d’Uxeloup de Rosemont, Jacobé de Naurois, Marchand, de Gastines Dommaigné, de Maistre (dont le cinéaste Gilles de Maistre), Janicot (dont l’écrivain Michel del Castillo).

Philanthropie internationale

  • Le baron Jean de Ménil, époux de Madeleine Rougier, fonde avec Dominique Schlumberger la Menil Foundation à Houston, l’un des plus grands musées privés au monde.

Le domaine de La Simone Au XIXᵉ siècle, sous Albert Rougier, le château de La Simone devient un foyer culturel : bibliothèque religieuse et scientifique, accueil d’artistes, formation d’ingénieurs catholiques.

4. Demeures et ancrages patrimoniaux[modifier | modifier le wikicode]

Le domaine de La Simone, situé à Meyreuil (Bouches-du-Rhône), constitue le centre historique du lignage. Acquis par Nicolas Rougier (1790–1863), il fut agrandi par Augustin Rougier (1820–1880). Son petit-fils Albert (1851–1954) fit ériger les tourelles et escaliers sculptés par Cantini. Jean Rougier (1898–1976) développa la culture viticole de la propriété, productrice du vin AOC Palette.

D’autres branches s’établirent en Bourbonnais (Cérilly) et au Pays basque (Saint-Jean-de-Luz).

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5. Alliances[modifier | modifier le wikicode]

La famille Rougier s’est unie, au fil des siècles, à plusieurs lignées établies dans la noblesse d’épée, la noblesse de robe, la bourgeoisie de charges ou encore les élites administratives et militaires françaises. Ces alliances ont contribué à élever la lignée, à renforcer son implantation territoriale et à élargir son influence.

Famille Varcollier

Ancienne famille bourgeoise, présente à Paris et en Picardie. On y trouve deux générations d'architectes de la ville de Paris, un artiste peintre prix de Rome, une artiste peintre élève d'Ingres, un directeur des Beaux arts de la ville de Paris sous le second empire.

Famille d’Aboville

Lignée noble d’ancienne extraction (Normandie, Bretagne), connue pour ses officiers de marine et ses généraux, dont le général Augustin-Gabriel d’Aboville (1773-1820). L’alliance avec les Rougier inscrit la famille dans un réseau militaire prestigieux.

Famille Aillaud

Famille provençale et dauphinoise, présente dans le notariat, la magistrature et la littérature (édition Aillaud). Alliances anciennes avec les milieux intellectuels et juridiques.

Famille Sylvestre

Lignée implantée dans le Sud-Est et en région lyonnaise, comprenant négociants, industriels et propriétaires ruraux. Alfred Sylvestre, ingénieur, marié avec Antoinette Rougier, fit ériger la fontaine de la Rotonde à Aix en Provence.

Famille Buerle Agnelly

Famille bourgeoise établie dans la région lyonnaise, liée à l’industrie textile et au commerce. Alliance significative dans le cadre des élites économiques régionales.

Famille Fauconneau Dufresne

Famille d'ancienne bourgeoisie de robe du Berry qui compte parmi ses membres deux générations de conseillers à la cour de Cassation et un célèbre docteur en médecine. Alliance notable avec le monde administratif et politique.

Famille Menu de Ménil

Ancienne famille d’officiers anoblie sous l'empire avec le titre de baron, , de propriétaires terriens et de notables locaux. Implantation historique à Douai et en Île-de-France.

Famille Brion de Boisgillet

Famille de vieille et haute bourgeoisie (Bretagne, Normandie), possédant des terres et ayant donné des officiers, magistrats et administrateurs, alliée aux La Monneraye, Dutheil de La Rochère.

Famille Aune

Lignée bourgeoise ayant tenu des responsabilités dans les eaux et forets, originaire de Marseille, mêlant activités agricoles, notariales et marchandes.

Famille Vachée

Famille du Centre et de la région lyonnaise, comportant des industriels, négociants et professions libérales.

Famille de Coulomme Labarthe

Famille de la noblesse de Béarn implantée et connue à Salies de Béarn depuis le XVème siècle. Seule subsiste aujourd'hui la branche cadette qui écrit son nom "Coulloumme-Labarthe"

Famille de Fraguier

Ancienne famille noble du Languedoc, alliée à plusieurs lignées militaires et judiciaires. Influence dans les milieux d’épée et de robe.

Famille Lemaigre du Breuil

Famille de la bourgeoisie du Limousin connue pour ses officiers, magistrats et chefs militaires.

Famille Legrix de La Salle

Famille anoblie en 1762 par charge de Trésorier de Bordeaux, avec des officiers, propriétaires et administrateurs.

Famille Clerget

Famille de notaires, magistrats et avocats de Franche-Comté et de Paris. Alliance avec la haute bourgeoisie judiciaire.

Famille Le Ménestrel

Famille parisienne originaire de Dreux liée à la musique et à l’édition musicale (Éditions Heugel et Le Ménestrel). Alliance avec les milieux culturels, artistiques et intellectuels.

Famille Assier de Pompignan

Famille anoblie à la Martinique par Louis XV en 1768, toujours représentée aux Antilles et en France, composée de nombreux militaires.


6. Bibliographi et sources[modifier | modifier le wikicode]

  • *Armorial de Provence* (1696)
  • Edwige Praca – *Contribution à l’histoire de l’industrie métallurgique dans les Pyrénées-Orientales, 1803–1939*, Montpellier III, 1998
  • Robert Lapassat – « Du patrimoine et des inventaires… », *Conflent*, n°213, Prades, 1998
  • Archives départementales des Hautes-Alpes (2E126/1/3, 2E126/1/11 – Rochebrune)
  • Archives départementales des Pyrénées-Orientales (séries 4U1118 à 4U1131)
  • Archives départementales des Bouches-du-Rhône (fonds La Simone)
  • Base [Roglo.eu](https://roglo.eu/), licence CC BY-SA 4.0

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Mention légale (SCRIPT ALFI)[modifier | modifier le wikicode]

Sources : ce Thésaurus utilise des données issues de Roglo (roglo.eu) et de Wikipédia (licence CC BY-SA 4.0), ainsi que de sources publiques fiables. Les données factuelles (dates, filiations, lieux) sont utilisées à des fins documentaires. Le texte, la structure, la sélection, l'organisation, les titres, les sections et la mise en forme du présent document relèvent du travail original de l’ALFI et sont protégés par la licence CC BY-SA 4.0. Reproduction et diffusion autorisées avec citation : « Thésaurus Agnatique ALFI ». Toute correction factuelle ou modification issue d’une source fiable peut être intégrée sur demande, conformément à la charte éditoriale du Wiki ALFI.



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