Thesaurus de la lignée PROUVOST
| Lignée Prouvost |
|---|
| Armoiries : D’argent au sautoir de gueules, au chef d’azur chargé de deux roues d’or. |
| Devise : Laus Deo Semper (Pierre Prouvost, 1748) |
| Fiefs et ancrages : Wasquehal, Roubaix, Lille, Croix, Bondues |
| Branches : Aînée (Henri) · Puînée (Liévin) · Cadette (Amédée) |
La famille patricienne des Prouvost constitue l’un des plus anciens lignages civils des Flandres françaises. Elle incarne, depuis le XIVModèle:E siècle, la continuité du travail, de la foi et de l’engagement social au service du Bien Commun. Son histoire, ancrée à Roubaix et Wasquehal, illustre la transformation d’une dynastie de maîtres de manufacture en familles de mécènes, d’industriels, d’artistes et de bâtisseurs.
Pour dessiner chez les Prouvost, la notion de SERVIR,
principe des élites,
un héritage spirituel :
nous commencerons par ces deux citations:
Pierre Prouvost dans la généalogie qu'il rédigea en 1748 : « Voila la description des descendants des Prouvost et de ceux qui se sont alliez jusques a la fin de cette année mille sept cens quarante huit. Et on peut dire sans vanité, que lesdits du surnom Prouvost, ont toujours vécu en gens de biens, d’honneurs et de bonne réputation en la foi catholique apostolique et romaine et les plus notables des villages qu’ils ont habitez " et le littéraire C. Lecigne, en 1911, publié chez Grasset, au sujet du poète Amédée Prouvost: " Dès l’âge de cinq ans, Amédée Prouvost se sentit dépositaire d’une tradition et comme l’héritier présomptif d’une royale lignée : l apprit un à un le nom de ses prédécesseurs et que chacun d’eux signifiait depuis quatre siècles et demi, beaucoup d’honneur, de travail et de foi chrétienne. On ne voulut pas qu’il puisse méconnaître ce passé et, si, par impossible, il lui arrivait d’être infidèle, qu’il eût l’excuse de l’ignorance. Un jour le père prit la plume et, sans orgueil, sans autre prétention que de donner à ses enfants la conscience intégrale de leurs origines, il écrivit les annales de sa famille. Avant tout, il songea à celui qui était son premier né, l’espérance de la dynastie ; il s’adressa à lui : « Je crois utile, mon cher fils, dès tes premiers pas dans ta vie d’écolier, de t’initier à ce que tes maîtres ne pourront t’enseigner avec autant de persuasion que ton père, j’entends L’amour de la famille, Le respect de ses traditions d’honneur, Un attachement inébranlable aux convictions religieuses de nos pères, et leur fidélité aux traditions monarchiques. Je considère comme un devoir De te donner comme modèle cette lignée d’ancêtres."
LA PRÉFACE de PIERRE DE BIZEMONT
Origines et fondements agnatiques
Ascendance cognatique Vers 1368, Jehan Prouvost, juge de la seigneurie de Croix, porte un écu au sautoir accompagné de deux roues d’or. Il est le premier témoin connu du lignage.
Son descendant Jehan dit « des Huchons », seigneur de Wasquehal et échevin de Roubaix, est en 1469 le bras droit de Pierre de Roubaix. Il participe à la fameuse charte de Roubaix autorisant la fabrication de draps de laine. Sous Charles Quint, Guillaume Prouvost (né v.1580) unit censive et industrie, devenant l’un des maîtres de manufacture les plus prospères du plat pays.

S'ils descendent d'une lignée de propriétaires aisés installée à Wasquehal et les environs selon les travaux sur les archives réalisés par le généalogiste Alain Watine-Ferrant en 2012, les Prouvost actuels ont traditionnellement été reliés aux voisins Prouvost des Huchons du XV° siècle autour du fief des Huchons et le sont cognatiquement (par les femmes): Jehan Prouvost, dit des Huchons, seigneur de Wasquehal en 1469 ( achat de seigneurie non validé aujourd'hui ), échevin de Roubaix, était le bras droit de Pierre de Roubaix, proche de Charles de Bourgogne. " Dès 7 heures du matin, le 15 du mois de novembre 1469, le bailli Jean de Langlée, les échevins Jean de Buisnes et Jean Prouvost, dit des Huçons, les deux lieutenants Jean Fournier et Guillaume Agache, se rendirent au château de Roubaix construit par Pierre de Roubaix (1415-1498), chambellan du duché de Bourgogne, fils de Jean, troisième chevalier de la Toison d’Or , premier chambellan de Charles, duc de Bourgogne, pour lui témoigner la reconnaissance de ses sujets pour avoir obtenu la charte de Roubaix qui donnait à la ville le droit de faire draps de toute laine. " [iii] " Jean Prouvost est le "grand ancêtre" de la famille Prouvost ", nous disaient les Albert Prouvost, ce qui est vrai par les femmes suite aux travaux d' Alain Watine-Ferrant.
L'ASSOCIATION DES LIGNAGES DE FRANCE ET DE L’INTERNATIONAL
REGLES POUR RECONSTITUER DE VRAIES ÉLITES
COMPARAISON PROUVOST ET VIRNOT
Fiefs, seigneuries et censes des lignées Prouvost
La famille Prouvost, ancienne lignée terrienne du Mélantois, du Ferrain et de la Flandre wallonne, a possédé, tenu ou administré au fil des siècles un vaste ensemble de terres, censes, fiefs, vicomtés, héritages, droits seigneuriaux et mouvances. Ces domaines constituent l’arrière-plan économique et social de la lignée, depuis les laboureurs aisés de Wasquehal (XVe siècle) jusqu’aux maîtres de manufacture et aux familles alliées.
Les fiefs ci-dessous sont attestés dans les sources anciennes (XVᵉ–XVIIIᵉ siècles), dans les généalogies Prouvost, dans les archives notariales et dans les monographies de Leuridan, Lecigne, Trénard et des archives municipales de Roubaix, Lille, Wasquehal et Tourcoing.
---
1. Fiefs et terres détenus par les Prouvost
- Le Grand Cottignies à Wasquehal – ancien domaine foncier, attesté depuis le XVe siècle.
- Fief du Fresnoye – porté en dot par Jean Prouvost à son mariage avec Barbe de Lespaul (1677).
- Fief de la Haye – mouvance ancienne relevant de Tourcoing / Wasquehal.
- Les Huchons – terre familiale transmise depuis Jehan des Huchons (1469).
- Fief du Bleu Chastel – mouvance locale.
- Fief du Seigneur de Roubaix – droits tenus par certains Prouvost au XVIIᵉ siècle.
- Fief du Wault – mouvance lilloise, attestée dans les successions roubaisiennes.
- Fief-Flégart du Triez du Wault à Roubaix – mouvance métropolitaine.
- Favreulles – tenancier Prouvost attesté en 1347 (Croix).
- Fief du prieuré de Fives – terres tenues en mouvance canoniale.
- Fief de Saint-Antoine – droits seigneuriaux partiels.
- Fief-mairie de Briastre – office et droits associés.
- Fief de l’abbaye d’Anchin (Bourlmont).
- Thun-l’Évêque – tenures et mouvances.
- Montigny-en-Ostrevent – terres familiales anciennes.
- Fief de l’abbaye de Saint-Aubert à Lesdain.
- Fief de Tilloy – dépendance rurale.
- Fief de Courcelles / Courchelles – allié par mariage (Antoinette Prouvost × Pierre de Courchelles).
- La Pontennerie – terres agricoles dépendant d’un ancien fief.
- Fief du Frétin – mouvance du Mélantois.
- La Grande Vigne – domaine agricole.
- La Chapelle du Hennocq – dépendance religieuse.
- Fief du Chapitre Saint-Géry de Cambrai.
- Contehem – fief attesté au XVIIᵉ siècle.
- Avesnes-le-Sec – fief attesté au XVIIIᵉ siècle.
- La Boutillerie – l’un des plus importants domaines détenus par les Prouvost et alliés (famille de Le Dicque / Flameng).
---
2. Fiefs issus des grandes alliances Prouvost
Les mariages avec les familles notables du Ferrain, de la Flandre wallonne, de Lille et du Mélantois apportèrent de nombreux fiefs supplémentaires à la lignée.
Famille de Lespaul (Wattrelos – Roubaix)
- Seigneurie du Gauquier (Wattrelos)
- Fief du Fresnoy
- Fief de Lespierre
- Fief de Grimbrie
- Fief de Hallewin
B. Famille de le Rue (Roubaix)
- Fief de le Rue – ancienne famille seigneuriale de Roubaix
- Droits mouvants du castral roubaisien
C. Familles du Bugnicourt, Noiret, du Moulin
- Fief du Moulin
- Fief de Bugnicourt
- Fief Noiret
D. Famille des Tombes (Roubaix – Wasquehal)
- Terres et censes à Wasquehal, Bondues, Marcq-en-Barœul
- Héritages du Ferrain
E. Famille de Lespierre
- Fief de Lespierre
- La Pontennerie
F. Famille de Flégart
- Fief de Flégart (Roubaix – Triez du Wault)
G. Famille de la Motte
- Fief du Ponchel Englier
- Fief des Léopardds
H. Famille de Plancques, de Watterdal, de Wavrin
- Fief de Plancques
- Fief de Watterdal
- Fief mouvant de Wavrin
- Seigneurie du Sauchoy
I. Famille de Surmont (Roubaix – Lille)
- Fiefs urbains et ruraux associés aux manufactures
- Mouvances ecclésiastiques
J. Famille Virnot – Virnot de Lamissart
- Fief de Lamissart (près d’Ennequin – Wattrelos)
- Fief de Hautjardin
- Fief de Musemberg (Séquedin)
- Fief de Stradin
- Deux fiefs à Bailleul
- Fief de Quevaucamp
- Fief de Duremort
- Fief vicomtier de Soissevalle
---
3. Fiefs en mouvance des abbayes et chapitres
- Abbaye d’Anchin
- Abbaye de Saint-Aubert
- Chapitre Saint-Géry
- Abbaye de Loos
- Abbaye du Saint-Sépulchre de Cambrai
Ces fiefs sont importants dans l’histoire Prouvost, car les familles étaient souvent tenancières ou fermiers à cens de terres ecclésiastiques, base économique majeure du Ferrain.
---
4. Les terres seigneuriales du Ferrain et de la Flandre wallonne
Plusieurs seigneuries ou fiefs nobles sont cités dans la documentation familiale et les généalogies anciennes :
- Seigneurie de Houchain
- Seigneurie du Gaucquier
- Seigneurie du Ponchel Englier
- Seigneurie d’Aiguerue
- Seigneurie de Campaignes
- Château d’Aires
- Terres de Beaumont (1660)
- Fief à Deulémont
- Fief à Gonnehem
- Fief à Busigny
- Fief de Ramilly
---
5. Synthèse ALFI
Les fiefs Prouvost sont de trois natures :
A. Fiefs anciens (XVe–XVIe siècles)
- Les Huchons
- Grand Cottignies
- Fief du Fresnoye
- Fief du Bleu Chastel
B. Fiefs acquis par alliances (XVIIe–XVIIIe siècles)
- De Lespaul
- De le Rue
- Des Tombes
- De Plancques
- De Surmont
- De Flameng / De le Dicque
- Virnot–Lamissart
C. Fiefs ecclésiastiques et ruraux
- Fives
- Saint-Antoine
- Saint-Géry
- Loos
- Saint-Aubert
---
6. Conclusion
Les fiefs Prouvost dessinent une géographie précise : le Ferrain, la Flandre wallonne, le Mélantois, Roubaix, Wasquehal, Tourcoing, Bondues, Marcq, Lille. Ils témoignent d’une élévation continue : du laboureur aisé au maître de manufacture, puis du notable municipal à l’industriel. L’histoire foncière et seigneuriale des Prouvost est un pilier majeur de l’identité lignagère et de l’architecture ALFI.
XVᵉ – XVIIᵉ siècle : Formation de la lignée Prouvost
Généalogie validée par Alain Watine-Ferrant
1. Guilbert Prouvost (c.1455), ancêtre fondateur
Né vers 1455 à Wasquehal, Guilbert Prouvost apparaît comme le premier ancêtre solidement attesté. Il appartient déjà à la petite élite rurale du pays roubaisien : propriétaires terriens, exploitants aisés, acteurs de la vie économique locale.
Il transmet :
- un premier patrimoine foncier,
- un nom bien implanté dans la vallée de la Marque,
- une position reconnue parmi les exploitants aisés du territoire.
De lui descendent : → Jehan Prouvost (c.1485–1586), puis Wuillaume, puis Jehan II.
2. Jehan Prouvost (1545 – v.1590) × Antoinette Le Blan
Jehan Prouvost, né vers 1545 et décédé vers 1590, est établi à Wasquehal. Les sources le qualifient de laboureur, c’est-à-dire un propriétaire terrien aisé, disposant de terres, de capitaux et de journaliers.
Avec son épouse Antoinette Le Blan, il incarne :
- la stabilité territoriale,
- la gestion d’un patrimoine agricole important,
- l’essor d’une lignée déjà structurée.
3. Guillaume Prouvost : « le grand modèle de la race »
Fils de Jehan, Guillaume Prouvost est décrit par Lecigne comme la première grande figure de la lignée.
Il dispose :
- de plus de 26 bonniers (≈ 35 hectares) de bonnes terres à Bondues, Marcq-en-Barœul, Roubaix et Tourcoing ;
- de plus de 12 000 florins en capitaux et rentes héritières ;
- de plusieurs lieux manoirs ;
- d’une exploitation où il associe ses fils à ses affaires (généalogie Pierre Prouvost, 1748).
a) Un acteur majeur du textile préindustriel
Guillaume exerce aussi le négoce de la laine peignée et de la sayette : il fait peigner, blanchir puis filer la laine en Artois, région réputée pour ses fileuses au rouet et à la quenouille.
C’est à lui que renvoient Hilaire & Trénard dans leur Histoire de Roubaix :
> « Depuis Charles Quint, les mêmes familles dominent la Fabrique roubaisienne : > Pollet, Mulliez, Prouvost, Van Reust (Voreux), Leclercq, Roussel, Fleurquin, Florin, Malfait. »
Ces familles domineront l’économie textile française pendant cinq siècles.
b) Alliance Prouvost × des Tombes
Guillaume épouse Marguerite des Tombes, issue d’une famille :
- « roubaisienne depuis 1643 »,
- ayant donné sept échevins de Roubaix en cinq générations (Leuridan).
Cette alliance ouvre aux Prouvost les réseaux municipaux et judiciaires roubaisiens.
4. Jean Prouvost (1630–1670) et Robert Prouvost
La lignée continue avec :
- Jean Prouvost (1630–1670),
- puis Robert Prouvost (1660–1670), lieutenant de la seigneurie de Wasquehal.
Le titre de lieutenant seigneurial atteste une position de confiance dans l’administration seigneuriale locale.
5. Alliances patriciennes et nobles (XVIᵉ–XVIIᵉ siècle)
a) Catherine Prouvost × Noël de Le Rue
Catherine Prouvost épouse Noel de Le Rue, issu des seigneurs de La Rue, famille attestée à Roubaix dès le XIIIᵉ siècle. Une alliance prestigieuse qui élève la lignée dans les réseaux patriciens.
b) Antoinette Prouvost × Pierre de Courchelles
Nouvelle alliance avec une famille reconnue du pays de Lille et de l’Artois.
c) Jean Prouvost × Barbe de Lespaul (1677)
Jean Prouvost épouse Barbe de Lespaul, de la branche cadette d’une grande famille roubaisienne. Il lui apporte en dot un des fiefs du Fresnoy, entérinant l’entrée des Prouvost parmi les familles terriennes structurées du territoire.
6. Synthèse (1450–1700)
Entre le XVe et le XVIIe siècle, la lignée Prouvost :
- s’enracine à Wasquehal, Bondues, Marcq-en-Barœul, Roubaix et Tourcoing ;
- accumule terres, capitaux et offices ;
- participe à l’économie proto-industrielle du textile ;
- contracte des alliances patriciennes ;
- exerce des fonctions seigneuriales locales.
Elle constitue ainsi la matrice historique de l’ascension remarquable des Prouvost aux XVIIIᵉ–XXᵉ siècles.
2. Époque moderne (XVII–XVIII siècles)
Pierre II Prouvost (1648-1691), échevin de Wasquehal, épousa Marguerite de Lespaul, fille de Jacques, seigneur du Gauquier à Wattrelos, lieutenant de Roubaix, maître de manufacture en 1690, réputé le plus riche de Roubaix, et Jehanne de le Dicque, fille de Gilles de le Dicque, seigneur de la Boutillerie à Watrelos, et de Marguerite Flameng, dame de la Boutillerie, d'une famille notable de nombreux échevins et trois religieuses à l'hôpital Sainte-Elisabeth ; on voit leurs enfants à Lille. [x]
Les représentants de cette branche de la famille de Lespaul, dont les Prouvost-de Lespaul, « favoris de la fortune, ont quitté Roubaix pour s’établir à Lille, où, insensiblement, ils ont pris rang parmi la noblesse. Leur départ était, en novembre 1696, mis au nombre des malheurs publics. » Ils faisaient partie des principales familles de Lille depuis peu rattachée au Royaume de France : les Prouvost eurent alors l’honneur d’être inhumés sous le pavement des principales églises de Lille ou dans les chapelles latérales : Saint-Étienne, Saint-André, Sainte-Catherine, Saint-Pierre — comme ils le furent dans les églises de Roubaix et de Wasquehal avant l’interdiction des inhumations dans les sanctuaires. [xi]
Jacques I Prouvost (1670-1704), pierre tombale de marbre près de l'autel Saint-Nicolas de l'église de Wasquehal, épouse à l'église Sainte-Madeleine de Lille le 8 avril 1698, Antoinette Masurel (1670-1730). [xii]
Son fils, Pierre III Prouvost (1675-1749), marié à Saint-Étienne de Lille avec Marie-Élisabeth Boutry, puis, veuf, avec Marie Claire Béatrix Trubert de Boisfontaines (1687-1715), inhumée dans la grande nef de l’église Saint-Pierre, Lille. Il rédigea en 1748 la première généalogie de la famille Prouvost :
- « Voilà la description des descendants des Prouvost et de ceux qui se sont alliez jusques à la fin de cette année mille sept cens quarante huit.
Et on peut dire sans vanité que lesdits du surnom Prouvost ont toujours vécu en gens de biens, d’honneurs et de bonne réputation en la foi catholique apostolique et romaine et les plus notables des villages qu’ils ont habitez. »
Sa belle-sœur, Élisabeth-Julie Trubert de Boisfontaine, dame de La Vigne, épousa Philippe Emmanuel du Bus, comte du Bus, seigneur de Moustier, Ogimont et d’Acquignies ; ses deux autres sœurs furent religieuses à Argenteuil. [xiii]
Fils de Jacques Prouvost 1670-1704 et Antoinette Masurel 1670-1730, Pierre Prouvost (1699-1770), maître de manufacture, échevin de la Ville de Roubaix, épousa à Roubaix Marie Jeanne Delebecque. Armes Delebecque (Flandres) : d’azur à un chevron d’or accompagné, en chef, de deux vols d’argent et, en pointe, d’une bécasse d’or. Inhumé en 1770 en l’église de Roubaix avec épitaphe. [xiv]
Jacques II Prouvost (1699-1774), inhumé dans l’église de Roubaix, maître de manufacture, épouse à Roubaix Marie-Agnès Florin, fille de Jean-Nicolas Florin, membre de la Manufacture de Roubaix et administrateur de la table des Pauvres, et de Marie-Catherine de Surmont (1692-1744), inhumée en l’église de Roubaix, sœur de Pierre Constantin Florin, député suppléant aux États généraux de Versailles et premier maire de Roubaix, ainsi que de deux religieuses (abbaye de Wevelghem et Brigittines de Lille).
- Jacques n'étant pas fils de maître, il entre dans la manufacture en 1734 grâce à son mariage avec la fille d’un maître. [xv]
Un des cinquante maîtres de manufactures compris dans le corps de métiers en 1761, taxé à 10 livres d’impôts ; dans son livre de fabrique, il mentionne les tissus suivants : satains de laine, satains anglais, minorques, prunelles, satains soie. Leur succession (1775) dénombre de nombreux biens à Bondues, Tourcoing, Wasquehal, Roubaix, Estaimpuis et Willems. [xvi]
Pierre Prouvost, né en 1725 à Roubaix, épousa Marie-Catherine Ramery dit de Boulogne de Mons (Belgique). Il était l’un des cinquante maîtres de manufacture de tissus. [xvii]
Béatrix Prouvost, née en 1728, fut chanoinesse de Saint-Augustin, prieure de l’hôpital Sainte-Élisabeth de Roubaix (fondé en 1500 par Isabeau de Roubaix). Elle s’illustra lors de la Révolution française.
- « Sœur Béatrix ressuscitera un jour sous le pinceau d’Amédée Prouvost. » (Lecigne)
Aimée-Joseph Prouvost, décédée en 1819, épouse Louis-Urbain Virnot de Lamissart (1779-1837). Ils habitaient l’hôtel Virnot de Lamissart-Prouvost sur l’Esplanade à Lille. Leur fils fut Urbain-Léon Virnot de Lamissart. [xviii]
Jean-Baptiste Prouvost épousa la sœur de Louis-Urbain, Rose-Marie Virnot de Lamissart (1772-1851), sans postérité. Remariée à Marie-Jean-Charles Gennart, son beau-frère légua pour construire le Palais Rameau à Lille. Les familles fréquentaient l’hôtel familial rue Royale, l’hôtel Virnot place Saint-Martin, et vivaient au milieu des collectionneurs Charles Lenglart, Watteau, van Blarenberghe. Il y eut encore deux mariages Prouvost–Virnot au XXᵉ siècle. [xix]
| « Les Prouvost ont toujours vécu en gens de biens, d’honneur et de bonne réputation en la foi catholique, apostolique et romaine. » | — Pierre Prouvost (1748) |
3. XIX siècle : municipalité et décollage industriel
Pierre IV Constantin Prouvost (1747-1808), échevin de Roubaix sous l’Ancien Régime, « maître de manufacture » puis maire de Roubaix (13 août 1795). Il échappe à la guillotine grâce à la Réaction thermidorienne. Épouse Marie-Henriette des Tombes, fille de Jean-Joseph des Tombes, 12ᵉ du nom, échevin de Roubaix.
Reçu maître de manufacture en 1777, il devient l’un des principaux fabricants de Roubaix et figure parmi les habitants les plus imposés de la paroisse. Sa femme, pieuse et inquiète, redoute les effets spirituels de cette prospérité. [xx]
- « Homme généreux et probe, il avait proposé à sa commune trois actions principales :
— venir en aide aux pauvres ; — protéger les cultivateurs ; — défendre l’hygiène de Roubaix. Le souci des autres pour faire leur bonheur, déjà. » « On peut le considérer comme le fondateur de la fortune industrielle des Prouvost. » [xxi]
Henri I Prouvost (1783-1850), maire adjoint de Roubaix, membre du conseil de fabrique de Saint-Martin, administrateur des hospices, maître de manufacture, épouse Liévine Defrenne, fille de Liévin-Joseph Defrenne, maître de manufacture et marchand drapier. « Chef de la branche aînée de la très ancienne famille de Frenne ou de Fresnes. » (Leuridan) [xxii]
Pierre Constantin Prouvost (1747-1808), officier de la Garde Nationale.
D’où les branches :
- branche aînée : Henri II Prouvost (1810-1857)
- branche puînée : Liévin Prouvost (1818-1869)
- branche cadette : Amédée I Prouvost (1820-1885)
La fortune récente de la famille est développée notamment par Amédée Prouvost, fondateur vers 1850 d’un grand peignage de laine. Les Prouvost figurent alors parmi les premiers négociants et transformateurs de laine en France et à l’international.
Au début du XXᵉ siècle, Jean Prouvost (1885-1978) ouvre la branche médiatique :
- 1917 : rachat du *Pays* ;
- 1924 : rachat de *Paris-Midi* ;
- 1930 : reprise de *Paris-Soir* ;
→ fondation d’un empire de presse puis du futur Groupe Marie Claire.
En 1966, Jean Prouvost détient 15 % de RTL et en devient PDG. En 1978, seules les publications féminines demeurent dans le groupe familial.
En 2004, sa petite-fille Évelyne Prouvost détient 58 % du Groupe Marie Claire. En 2009, elle est la 7ᵉ femme la plus riche de France. [5]
4. L’âge d’or roubaisien (1850–1914)
La seconde moitié du XIXᵉ siècle marque pour la famille Prouvost une ascension exceptionnelle : essor industriel, engagements civiques, services militaires, développements artistiques, mécénat, presse, rayonnement national et international. Les différentes branches – aînée, puînée et cadette – incarnent toutes, chacune à leur manière, les valeurs structurantes de l’identité Prouvost : travail, innovation, service de la collectivité, catholicisme social, goût du Beau.
Cette période est véritablement *l’âge d’or roubaisien* : les Prouvost deviennent l’une des familles les plus influentes du Nord, moteurs de la révolution industrielle textile et précurseurs des grandes dynasties économiques du XXᵉ siècle.
BRANCHE AÎNÉE
Les Henri Prouvost perpétuent l’autorité civique, l’engagement municipal et la continuité industrielle.
- Henri IV Edmond Prouvost (1861–1917)
Chevalier de la Légion d’Honneur. Mort en captivité à Holzminden (Allemagne) en 1917. Médaille militaire (modèle 11642). Soldat au 165ᵉ régiment d’infanterie, compagnie de mitrailleuses. Blessé grièvement le 23 février 1916 : *« Bon soldat, zélé et plein d’entrain. »* Époux de Laure Jeanne Ernoult, petite-fille de Jean-François Ernoult, maire de Roubaix en 1860.
- Henri V François Prouvost (1885–1962)
Épouse en 1908 Marguerite Léonie Motte (1887–1966), descendante directe des Motte-Bossut, fondateurs de la filature-monument de Roubaix. Alliance majeure entre deux familles-piliers de la Fabrique roubaisienne.
- Claude Prouvost
Notaire à Roubaix, notamment pour la Lainière de Roubaix et les Mulliez. Époux d’Annette Dewavrin (famille Dewavrin, l’une des plus influentes du Nord). Père de Claude-Alain Prouvost, chef actuel de la branche aînée, principal notaire de Roubaix avec 50 collaborateurs.
- Edmond-Charles Prouvost (1863–?)
Président du Consortium du Nord et des Tuileries de Beauvais. Administrateur de Poliet & Chausson, de SilvaPlana et des Constructions électriques de France. Incarnation de la diversification industrielle roubaisienne. Avait un appartement à Paris meublé d' objets d'art, près du parc Monceau.
Les Charles Prouvost
Une lignée tournée vers l’international, la finance et l’industrie lourde.
Charles 1 PROUVOST (1837–1906)
Charles Jérôme PROUVOST, dit Charles 1, est l’une des figures structurantes du Roubaix industriel du XIXᵉ siècle. Héritier d’une tradition textile ancienne et allié en 1861 à Marie Sophie Scrépel, il porte la maison Prouvost-Scrépel au premier rang des dynasties économiques du Nord.
Organisateur industriel et voix publique
En 1872, il intervient à la Chambre de commerce de Roubaix pour demander la création d’un mesureur juré dans l’industrie drapière. Son argumentation, fondée sur les exemples d’Elbeuf, Sedan et Paris, vise à renforcer la rigueur commerciale et la sécurité des transactions. Cette initiative fait date dans la normalisation des pratiques industrielles locales.
Modernisation technique
Sous son impulsion, l’usine adopte de nouveaux procédés d’éclairage moderne (années 1870-1880), aux côtés des maisons Motte-Bossut, Wallaert, Desmedt, Dolfus-Mieg, etc. Cette adoption précoce manifeste une volonté continue d’innovation, de sécurité et d’efficacité énergétique.
Le grand incendie de 1879
Le 24 novembre 1879, un incendie ravage un bâtiment de six étages de l’usine : préparations, ourdissage, bobinage, encollage, magasin de matières, machine à vapeur. Les dégâts atteignent 800 000 francs. Près de 600 ouvriers se retrouvent sans travail. La mobilisation de toute la ville souligne la place centrale de la maison Prouvost-Scrépel dans l’économie roubaisienne.
Relations ouvrières et grève de 1901
Le 14 avril 1901, environ 200 tisserands se mettent en grève pour obtenir une revalorisation salariale. Une entrevue est fixée entre les représentants ouvriers et la direction. L’épisode illustre la recherche d’un dialogue social dans un secteur en transformation rapide.
Jurisprudence sociale : l’affaire Gerreth (1907)
Une affaire emblématique oppose la maison Prouvost-Scrépel fils au pharmacien Gerreth à propos des frais pharmaceutiques après un accident du travail. Le jugement rappelle que :
- l’employeur n’est tenu que dans la limite du tarif légal (loi du 9 avril 1898) ;
- il peut contester une note excessive ;
- les produits non tarifés ne peuvent être fournis qu’avec accord préalable ou décision judiciaire.
Cette décision devient une référence nationale en matière d’accidents du travail.
Vie domestique et fidélités anciennes
La maisonnée de Charles 1 est marquée par la présence de Sophie Broue, cuisinière et nourrice durant 33 ans, dont le témoignage (1883) loue « la tendresse d’une mère » envers enfants et petits-enfants. Cette fidélité illustre la stabilité des relations familiales dans les grandes maisons industrielles du Nord.
Réseaux industriels et alliances économiques
La maison entretient des liens réguliers avec les dynasties majeures : Motte-Bossut, Wallaert, Lepoutre, Mathon, Lister, Cox, Scrépel-Lefebvre, etc. Prouvost-Scrépel appartient au premier cercle industriel internationalisé de Roubaix.
Héritage architectural
L’Hôtel-chapelle Prouvost constitue un ensemble patrimonial majeur, symbole de la réussite économique, de la piété familiale et du rayonnement social de la maison.
Héritage général
L’action de Charles 1 Prouvost associe :
- innovation technique ;
- responsabilité sociale ;
- autorité industrielle ;
- fidélités domestiques ;
- conscience patrimoniale.
Il est, dans l’histoire roubaisienne, un bâtisseur, un modernisateur et un patriarche social, dont l’influence se prolonge bien au-delà de sa génération.
- Charles 2 Prouvost (1875–1937)
Entre 1919 et 1920, il fonde avec François Motte quatre sociétés industrielles, dont la Société industrielle de Pologne. Activités multiples :
- exploitation pétrolière en Galicie,
- filature à Sosnowiec,
- banque industrielle,
- domaine agricole à Brody.
Pionnier de l’expansion franco-polonaise.
Charles 3 Prouvost (1901–1953)
Industriel, dirigeant social et figure catholique du Nord. Fils de Charles Prouvost (1875–?) et dEugénie Masurel, né à Roubaix le 11 janvier 1901, Charles 3 Prouvost incarne la génération des grands bâtisseurs industriels du premier XXᵉ siècle. Marié en 1926 à Hélène Dalle, il appartient à la branche Prouvost-Dalle, active dans l’industrie des couleurs, vernis et fournitures industrielles.
Formation
Éduqué au collège du Sacré-Cœur de Tourcoing, à l’Institut du Saint-Esprit de Beauvais et au collège Stanislas à Paris, il poursuit ensuite ses études aux Facultés catholiques de Lille où il obtient un diplôme commercial de niveau H.E.C.
Débuts industriels
En 1926, lors de son mariage avec Hélène Dalle, il reprend avec son beau-père l’entreprise Dubois et Roussel, qui devient Prouvost-Dalle & Cie. Dès lors, il modernise et étend l’entreprise : dépôt à Marseille, premiers ateliers à Wattignies, développement national des réseaux commerciaux.
Engagement religieux et social
Homme de foi et de devoir, il est :
- ancien président de la Jeunesse catholique de Tourcoing ;
- président de la Confrérie du Saint-Sacrement ;
- membre de plusieurs conseils paroissiaux ;
- président d’honneur du Patro-Club, de la chorale et de la Musique du Centre.
Son action s’inscrit dans la tradition du catholicisme social propre aux familles industrielles du Nord.
Vie militaire
Lieutenant de réserve passionné par les questions militaires, il sert :
- dans l’occupation de la Ruhr ;
- dans plusieurs rappels de 1938–1939 ;
- comme volontaire en 1940 pour le commandement d’une batterie antichar.
Son ami le commandant René Dugravot loue sa « droiture » et « l’aptitude au commandement qui vient de la volonté et de l’honneur ».
Chef d’entreprise visionnaire
Entre 1930 et 1953, il transforme l’entreprise familiale :
- création de l’usine de Laval en 1941 (repli stratégique) ;
- direction du Syndicat des Fabricants de Couleurs et Vernis ;
- assistance continue au ravitaillement des entreprises durant la guerre ;
- voyage d’études aux États-Unis en 1948, suivi d’une modernisation interne ;
- vaste programme de concentration à Wattignies à partir de 1951.
Engagement politique
Figure active de la Fédération républicaine dans les années 1930, il préside de nombreuses réunions publiques et intervient sur :
- la reprise économique,
- la défense de l’industrie française,
- les charges pesant sur les entreprises,
- la responsabilité civique du patronat.
Responsabilités institutionnelles
Il est notamment :
- administrateur du Crédit immobilier ;
- président d’œuvres familiales et paroissiales ;
- organisateur de conférences et d’activités sociales locales.
Fin de vie et héritage
Sa santé se dégrade en 1952. Il meurt à Lambersart le 23 mars 1953, à l’âge de 52 ans, muni des sacrements de l’Église. Il laisse sept enfants et l’image d’un dirigeant profondément chrétien, énergique, visionnaire, et très estimé dans tout le Nord.
Christian (Charles) Prouvost
Capitaine de l’Arme blindée et cavalerie (ABC) – Premier Régiment de Spahis Écrivain, auteur de la trilogie : A demeure, Le Tambour de Marengo, La Femme de nulle part
Christian (Charles) Prouvost appartient à la génération des officiers français formés dans l’après-guerre, où se conjuguent un haut sens du devoir, une culture historique solide et un attachement profond aux valeurs militaires françaises. Son parcours réunit deux fidélités : celle de l’armée, au sein de l’Arme blindée et cavalerie, et celle de la littérature, à travers trois romans qui explorent l’honneur, la mémoire et la condition humaine.
Officier de cavalerie et des armes blindées
Formé à l’école de la cavalerie et intégré à l’Arme blindée et cavalerie, Christian Prouvost sert au prestigieux 1er Régiment de Spahis, héritier des traditions de la cavalerie d’Afrique et de la reconnaissance blindée. Reconnu pour sa droiture, son autorité naturelle et son sens du commandement, il incarne la figure du cavalier moderne, fidèle à l’esprit d’honneur tout en maîtrisant les techniques nouvelles de la guerre mécanisée.
Fidélité à l’esprit militaire français
Son passage dans les Spahis marque profondément sa vision du monde :
- culte de l’effort et de l’endurance ;
- sens aigu de la responsabilité devant les hommes ;
- attachement à la mémoire régimentaire ;
- discipline intérieure et goût du commandement incarné.
Ces traits irrigueront l’ensemble de son œuvre littéraire.
Un écrivain à la plume classique
Christian Prouvost développe ensuite une production littéraire personnelle, structurée autour d’une trilogie romanesque :
- A demeure – roman de la mémoire, de la perte et de la transmission ;
- Le Tambour de Marengo – récit historique tiré de l’épopée napoléonienne, où se croisent loyauté et destin ;
- La Femme de nulle part – roman d’atmosphère, mêlant mystère, exil intérieur et révélation morale.
Son style, volontairement classique, s’inscrit dans la tradition française des officiers-écrivains.
Une œuvre marquée par l’éthique militaire
Ses livres réfléchissent aux grandes tensions de la vie militaire :
- courage et fragilité,
- devoir et liberté,
- violence et paix,
- fidélité et dépassement de soi.
On y retrouve l’influence des écrivains soldats du XXᵉ siècle : Genevoix, Montherlant ou Guillaumat.
Une figure discrète mais rayonnante
Peu enclin à la mondanité, Christian Prouvost fait de son œuvre un lieu de discipline intérieure, de fidélité familiale et de transmission morale. Sa trilogie reste une contribution notable à la tradition littéraire des officiers français.
Jacques Prouvost
Champion de France de parachutisme
Jacques Prouvost s’illustre dans le parachutisme sportif français au moment où la discipline connaît un essor considérable. Champion de France, il se distingue par une maîtrise technique reconnue : précision d’atterrissage, contrôle de la chute libre, rigueur et sang-froid.
Union et palmarès conjoints
Époux de Nicole Béra, l’une des figures majeures du parachutisme féminin français :
- quadruple championne de France,
- médaillée mondiale,
- référence dans les compétitions internationales.
Le couple Prouvost–Béra forme un duo emblématique du parachutisme français, alliant performance, esprit sportif et exemplarité.
Contribution au Bien Commun sportif
- Promotion de la sécurité en parachutisme.
- Engagement dans la formation des jeunes compétiteurs.
- Diffusion des techniques modernes de chute libre et d’atterrissage.
- Participation aux structures fédérales et associatives.
Par son parcours, Jacques Prouvost incarne une figure de discipline, de courage et de dépassement de soi, en harmonie avec les valeurs sportives françaises et l’esprit de transmission cher à l’ALFI.
Gaëtane Prouvost
Violoniste soliste de renommée internationale
Gaëtane Prouvost s’impose comme l’une des grandes représentantes de l’école française du violon. Formée auprès de maîtres réputés en France et à l’étranger, elle fait très tôt preuve d’une virtuosité remarquable qui lui ouvre l’accès aux principales scènes européennes.
Carrière de soliste
Invitée par de nombreux orchestres prestigieux, elle se produit en soliste dans toute l’Europe, ainsi qu’en Amérique du Nord, en Asie et en Amérique latine. Son répertoire s’étend du baroque au contemporain, avec une prédilection pour les œuvres romantiques et françaises :
- Saint-Saëns,
- Chausson,
- Lalo,
- Brahms,
- Mendelssohn,
- Tchaïkovski.
Style et reconnaissance
Son jeu est reconnu pour :
- la chaleur et la profondeur de la sonorité,
- un vibrato riche et maîtrisé,
- un sens aigu de la ligne musicale,
- une expressivité lyrique naturelle,
- une présence scénique élégante.
Elle s’inscrit dans la tradition des grands violonistes français, alliant rigueur technique, fidélité au texte et sensibilité intérieure.
Engagement pédagogique
Aux côtés de sa carrière de soliste, Gaëtane Prouvost enseigne, donne des masterclasses et participe à des jurys. Elle s’attache à transmettre l’exigence, la musicalité et la discipline qui fondent l’école française du violon.
- = Thierry Prouvost =
Généalogiste, artiste-collagiste, auteur et fondateur de l’ALF International
Thierry Prouvost est un généalogiste et artiste français, spécialiste de l’histoire des lignées du Nord et des Flandres. Auteur de plus de vingt ouvrages consacrés aux familles industrielles, bourgeoises et notables du Nord, il est également le fondateur de l’ALF International (Association des Lignages de France et de l’International) et du Wiki ALFI (Accueil).
Introduction
Travailleur méthodique, rassembleur et créateur, Thierry Prouvost s’impose comme l’un des meilleurs connaisseurs des dynasties industrielles roubaisiennes et tourquennoises. Ses travaux portent notamment sur les familles : Prouvost, Virnot, Motte, Scrépel, Wallaert, Bernard, Mulliez, Roussel, Macquart, et sur de nombreuses lignées anciennes du Nord de la France.
Ses recherches reposent sur :
- les archives notariales et municipales,
- les fonds industriels,
- les archives familiales privées,
- un corpus photographique et documentaire accumulé sur plusieurs décennies.
Artiste-collagiste
En parallèle de son œuvre généalogique, Thierry Prouvost développe un travail artistique original. Ses collages — mêlant portraits anciens, armoiries, archives et symboles — offrent une vision poétique et visuelle des lignées familiales. Ses œuvres ont circulé dans des cercles culturels français et internationaux, notamment grâce à des collaborations avec le milieu artistique chinois.
Organisation d’événements
Fondateur de Pour Vous, Les Princes, il organise depuis plus de dix ans :
- des dîners de gala au Cercle de l’Union Interalliée,
- des rencontres de haute culture,
- des conférences,
- des événements thématiques liés à l’histoire des familles et au Bien Commun.
Ces événements visent à faire dialoguer culture, mémoire, identité et excellence.
Œuvres et publications
Thierry Prouvost est l’auteur ou le coordinateur de plus de vingt ouvrages :
- monographies familiales (Prouvost, Virnot, Mulliez, Wallaert, Harcourt, Riquet, etc.),
- dictionnaires, atlas et dossiers généalogiques,
- collages patrimoniaux,
- documentation structurante pour le Grand Livre ALFI,
- plus de 550 Thesaurus Agnatiques ALFI.
Son travail est consulté par :
- les familles concernées,
- les chercheurs,
- les institutions patrimoniales,
- les étudiants et historiens,
- des cercles culturels en France et à l’étranger.
Fondateur d’ALF International
Thierry Prouvost est le fondateur de l’ALFI International (Association des Lignages de France et de l’International). Son œuvre repose sur trois piliers identitaires :
- le Thesaurus agnatique,
- le blason,
- le nom de lignée.
Sous son impulsion :
- plus de 550 Thesaurus ALFI ont été produits,
- des Chancelleries ALFI se déploient en Europe, Amérique, Asie et Océanie,
- le Wiki ALFI est devenu la première encyclopédie internationale dédiée aux lignées agnatiques,
- un corpus doctrinal structuré (identité, Bien Commun, mission, ascendance) a été rédigé.
Rôle actuel
Thierry Prouvost occupe aujourd’hui les fonctions de :
- auteur fondateur,
- garant doctrinal de l’ALFI,
- animateur des relations internationales,
- superviseur des Thesaurus,
- figure de référence au sein des Chancelleries ALFI.
Conclusion
Par l’ampleur de ses travaux, l’unicité de sa vision et son engagement personnel, Thierry Prouvost apparaît comme l’un des artisans majeurs de la renaissance identitaire et lignagère du XXIᵉ siècle. Son œuvre conjugue généalogie, culture, spiritualité, art et service du Bien Commun, au bénéfice des familles et des peuples.
Mention légale
Ce texte est diffusé sous licence CC BY-SA 4.0. Source : ALFI International.
Œuvres thomistes de Géry Prouvost
Géry Prouvost est l’un des spécialistes français du thomisme contemporain. Ses travaux portent sur l’histoire des thomismes, la métaphysique chrétienne et la catholicité de l’intelligence.
Ouvrages
- Thomas d’Aquin et les thomistes. Essai sur l’histoire des thomismes
- Paris, Éditions du Cerf, 1996.
- Ouvrage majeur retraçant l’évolution des écoles thomistes du Moyen Âge au XXᵉ siècle.
- Catholicité de l’intelligence métaphysique. Lectures thomasiennes
- Paris, Éditions Téqui, ~2000.
- Réflexion sur la portée universelle de la métaphysique thomasienne et sur les fondements de l’intelligence chrétienne.
Contributions, articles et conférences
- Articles de philosophie thomiste en revues spécialisées (métaphysique, ontologie, histoire des doctrines).
- Conférences sur Thomas d’Aquin et la tradition scolastique dans différents cercles universitaires et intellectuels.
- Participation à la diffusion du thomisme en France dans les années 1990–2000.
Thématiques principales
- Métaphysique de l’être
- Histoire des écoles thomistes
- Catholicité de l’intelligence
- Rapport entre foi, raison et ontologie
- Héritage intellectuel de Thomas d’Aquin
Sources vérifiées : BnF, catalogues éditeurs Cerf & Téqui, recensions académiques.
Laure Prouvost — Lecture symbolique ALFI
Figure majeure de l’art contemporain, Laure Prouvost incarne, au sein de la lignée Prouvost, la dimension de l’imaginal, de la vision, de la transfiguration poétique du réel. Par son œuvre, elle fait passer la lignée du visible à l’invisible, du concret au symbolique, du récit familial à la légende intérieure.
Son art — installations, vidéos, environnements narratifs — devient dans la lecture ALFI :
- une **réactivation du mythe familial**,
- une **mise en mouvement des mémoires**,
- une **alchimie des fragments**,
- un **passage du monde utilitaire au monde signifiant**.
Elle explore les chemins où les lignées deviennent voix, où les images deviennent portes. Le Turner Prize n’est, dans cette perspective, qu’un sceau extérieur : l’accomplissement visible d’une vocation intérieure.
Au sein de la longue tradition des Prouvost — artisans, industriels, officiers, penseurs — elle représente :
- la **branche de la vision**,
- la **fonction imaginative**,
- la **force de dévoilement**,
- l’œil, au sens biblique et héraldique.
Dans la symbolique ALFI, Laure Prouvost est ainsi interprétée comme :
- celle qui renverse les cadres,
- celle qui traverse les miroirs,
- celle qui agrandit l’horizon des lignées,
- celle qui relie les vivants et les images.
Par son œuvre, elle élève la lignée dans la sphère du Bien Commun esthétique, où le monde est réenchanté, où la matière devient parole, et où chaque spectateur est appelé à reconnaître une part de son propre récit.
- Hubert Prouvost (1930–1996)
Époux de Brigitte Machet de La Martinière, issue d’une ancienne lignée française marquée par
- une **tradition militaire** (officiers, serviteurs de l’État),
- une **culture académique** (haute administration, intellectuels).
Par cette union, la famille Prouvost s’allie indirectement à la parenté spirituelle et familiale d’Henry Cochin (1854–1926), écrivain, historien, mécène et membre de l’Institut de France. Cochin fut l’une des grandes figures du catholicisme social parisien, sénateur de la Seine, théoricien de l’action civique et héritier d’une prestigieuse tradition littéraire.
L’alliance Prouvost – Machet de La Martinière s’inscrit ainsi :
- dans la continuité des **élites intellectuelles françaises**,
- dans l’enracinement des **Familles de service** (État, armée, culture),
- dans un espace familial où s’articulent :
- – **honneur militaire**,
- – **distinction académique**,
- – **engagement civique et spirituel**.
Hubert Prouvost, par son union, relie donc le rameau industriel et entreprenant des Prouvost à une lignée de haute culture française, consolidant un axe historique entre le **Nord entrepreneurial** et le **Paris intellectuel**.
- Sœur Cécile Prouvost (1921–1983)
Religieuse française, **Franciscaine Missionnaire de Marie**, figure mystique majeure de la famille Prouvost.
Née dans une lignée chrétienne profondément enracinée dans le Nord, elle choisit très jeune la vie religieuse et reçoit une vocation tournée vers l’**itinérance missionnaire**, à l’image de saint François d’Assise.
Sa mission se déploie principalement :
- au **Maroc**,
- au sein des **villages berbères**,
- dans un esprit de pauvreté radicale, de proximité, d’écoute et de consolation.
Guidée par un charisme de douceur et de lumière intérieure, Sœur Cécile devient pour beaucoup une présence de **réconciliation**, de **tendresse évangélique** et d’**espérance discrète**. Les témoignages la décrivent comme :
- « la sœur des routes de poussière »,
- « une prière vivante »,
- « une amie des pauvres et des humbles ».
Son décès, entouré d’un halo spirituel, est rapporté dans sa communauté avec cette parole ultime :
- « Je vais vers mon Père. »*
La tradition orale rapporte qu’elle “mourut en odeur de sainteté”, rayonnant d’une paix profonde qui marquera durablement son ordre et la mémoire familiale.
Dans la perspective ALFI, Sœur Cécile Prouvost incarne l’une des expressions les plus pures du **Bien Commun spirituel** :
- service des plus pauvres,
- simplicité évangélique,
- présence missionnaire au cœur des périphéries,
- fidélité lumineuse jusqu’au dernier souffle.
Son nom demeure une source d’inspiration pour les générations suivantes.
- Sophie de Sivry-Prouvost
Normalienne (École normale supérieure), éditrice française de premier plan, figure de référence dans le paysage littéraire contemporain.
Fondatrice en 1992 de la maison d’édition **L’Iconoclaste**, elle impose rapidement une ligne éditoriale originale, humaniste et attentive aux voix singulières. Sous sa direction, L’Iconoclaste devient l’un des lieux majeurs de la **littérature française indépendante**, révélant des auteurs essentiels et renouvelant les formes du récit.
Son travail est marqué par :
- une exigence littéraire rare,
- le souci d’accompagner l’auteur dans sa maturation,
- une conception artisanale et profonde de l’édition,
- l’intuition des textes capables de toucher durablement le public.
Elle épouse **Laurent Beccaria**, éditeur, fondateur des Arènes, membre de la famille **Denoix de Saint Marc**, apparentée à l’entourage d’**Hélie de Saint Marc**, figure majeure de l’honneur militaire français. Cette alliance relie ainsi les Prouvost à une lignée marquée par :
- la **droiture**,
- le **service**,
- la **fidélité aux principes**,
- la **transmission d’un idéal moral exigeant**.
Sophie de Sivry-Prouvost incarne au sein de la famille Prouvost la dimension **culturelle, intellectuelle et éditoriale** du Bien Commun :
- faire émerger des voix nouvelles,
- offrir à la société des récits fondateurs,
- défendre une littérature libre, profonde et structurante.
BRANCHE PAUL-ALEXANDRE PROUVOST
Figures militaires majeures (service du Bien Commun)
- Eugène Prouvost (1895–1978)
- Engagé volontaire en 1913. Gravement blessé au Chemin des Dames en 1915.
- Devient pilote de chasse en 1916 ; abat trois avions ennemis.
- Titulaire de la Croix de guerre avec palmes.
- Époux de Marie-Louise Crépy-Saint-Léger (famille de l’Hôtel Crépy, rue Royale, Lille).
- Figure représentative de la transition militaire vers l’aviation française naissante.
- Christian Prouvost (1935–1957)
- Sous-lieutenant, ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre).
- Chevalier de la Légion d’Honneur (à titre posthume).
- Croix de la Valeur Militaire (2 citations).
- Mort pour la France en 1957, à 22 ans, durant la guerre d’Algérie.
- Incarnation du sacrifice ultime dans la continuité du service militaire familial.
📖 Sommaire
Introduction
La branche puînée Liévin Prouvost est issue de Henri I Prouvost (1783–1850), figure majeure du Roubaix du premier XIXᵉ siècle — maître de manufacture, maire adjoint de Roubaix (1821–1826), administrateur des hospices (1817–1822), et membre du Conseil de fabrique de Saint-Martin.
Cette branche se distingue par :
- son dynamisme industriel (tissage, brasserie),
- une remarquable continuité civique,
- un haut niveau culturel (peinture, salons internationaux),
- une forte tradition religieuse féminine (Petites Sœurs des Pauvres, Filles de la Charité),
- un ancrage profond à Roubaix, Sin-le-Noble, Hazebrouck et Douai.
Elle incarne la lignée des **« Puinés de Roubaix »**, conservant toutes les caractéristiques de la famille Prouvost : travail, art, service, transmission.
Armoiries et blason

D’azur à trois étoiles d’or mal ordonnées ; au chef de gueules chargé de trois croissants d’argent.
- Blason traditionnellement attribué à la maison Prouvost (sources familiales et armorials privés).
- Utilisé dans les branches industrielles, civiques et culturelles.
Chronologie agnatique
1. Racine de la branche
- Henri I PROUVOST (1783–1850)
Maître de manufacture ; maire adjoint de Roubaix (1821–1826) ; administrateur des hospices (1817–1822) ; époux de Liévine DEFRENNE (1791–1824), fille de Liévin Joseph Defrenne, « chef de la branche aînée des Defrenne » (Leuridan).
2. Génération fondatrice
- Liévin PROUVOST (1818–1869)
Fabricant de tissus, puis brasseur à Sin-le-Noble. Époux d’Alphonsine GRUART (1819–1907). Résidences : Roubaix (rue Saint-Georges), puis Cattenières.
3. Enfants de Liévin Prouvost
3.1 Liévin Henri Désiré PROUVOST (1843– )
Négociant à Roubaix, puis brasseur à Sin-le-Noble. Marié en 1872 à Hazebrouck avec Hélène DESWARTE.
3.2 Alphonse-Édouard PROUVOST (1844–1900)
Négociant puis brasseur. Marié à Pauline DENOYELLE (Valenciennes).
3.3 Ernest Marie Joseph PROUVOST (1861–1930)
Peintre de premier plan, membre de jurys artistiques, président de la Maison Saint-Louis (Roubaix). Domicilié 89, rue de Soubise.
4. Descendance de Joseph PROUVOST (1881–1935)
- Joseph PROUVOST (1881–1935)
Marchand-brasseur de Sin-le-Noble. Marié à Émilie BOULANGER (1875–?). Demeure détruite durant la Seconde Guerre mondiale.
5. Génération contemporaine
Joseph PROUVOST (1911–1965)
Directeur commercial puis entrepreneur (Les Bétons d’Armor). Sergent du 38e RI ; prisonnier au Stalag XVIIA (Hohenstein). Marié en 1943 à Thérèse Vandevelde.
6. Descendance
- Thérèse Prouvost × Dominique Fouchet
- Xavier Prouvost × Françoise Lemoine — conservateur de la mémoire familiale
- Dominique Prouvost × Françoise Allard (élue UMP, Douai)
- Nombreuses lignées contemporaines : Plane, Daniel, Boland, Farouze, etc.
Engagement au service du Bien Commun
Justice & transmission
- Continuité manufacturière (étoffes, brasseries).
- Lignée de négociants, de directeurs, d’entrepreneurs ancrés dans Roubaix et Sin-le-Noble.
- Transmission artistique : école roubaisienne des arts, contributions majeures aux Salons.
Foi & vie religieuse
- Trois générations de religieuses :
- Christine Prouvost**, Fille de la Charité ;
- Monique Prouvost**, Petite Sœur des Pauvres ;
- Bernadette Prouvost**, Petite Sœur des Pauvres.
Service militaire
- Joseph Prouvost (1911) : sergent du 38e RI, prisonnier en 1941.
- Plusieurs membres engagés dans l’administration locale (élus municipaux).
Culture & arts
- Camille Prouvost (1874–1950) — peintre pastelliste reconnue internationalement :
Expositions à Roubaix, Angers, Monte-Carlo, Paris ; présence aux Salons ; portraits ; paysages.
- Ernest Prouvost (1861–1930) — peintre, président de jury, acteur majeur de la vie culturelle roubaisienne.
Philanthropie
- Maison Saint-Louis (Roubaix) — éducation populaire, patronnée par Ernest Prouvost.
- Engagement durable dans les œuvres paroissiales.
Alliances structurantes
Cette branche se relie, par alliances continues, à plusieurs familles du Nord :
- Gruart
- Deswarte
- Denoÿelle
- Florin
- Boulanger
- Allard
- Vandevelde
- Plane
- Daniel
- Boland
- Lemoine
Ces alliances reflètent le monde industriel, religieux, artisanal et administratif du Nord.
Demeures et ancrages patrimoniaux
- Roubaix — Rue Saint-Georges, Rue des Arts, Rue de Soubise.
- Sin-le-Noble — Demeure familiale (détruite en 1940).
- Hazebrouck — Maison Deswarte.
- Cattenières — Dernière résidence de Liévin Prouvost (†1869).
- Douai — Lieu d’inhumation de Camille Prouvost.
Bibliographie et sources
(voir BLOC 6 – déjà validé ; intégré intégralement ici)
Conclusion
La branche puînée Liévin Prouvost représente une lignée de travail, d'art et de foi. Depuis Henri I Prouvost jusqu’aux générations actuelles, elle manifeste une haute idée du Bien Commun fondée sur : la transmission, la fabrication, la vie religieuse, l’art et la responsabilité locale.
Elle constitue pour l’ALFI un exemple lumineux de l’élévation des lignées du Nord, où la modestie des débuts n’empêche jamais la grandeur du service.
Mention légale (SCRIPT ALFI)
Texte rédigé selon le SCRIPT ALFI harmonisé officiel. Sources : Roglo.eu, Geneanet, archives familiales Prouvost, AD59, BNF-Gallica, presse ancienne. Licence : CC BY-SA 4.0 – reproduction autorisée avec attribution.
BRANCHE CADETTE — LES AMÉDÉE PROUVOST
Issue de Henri I Prouvost (1783-1850) et de Liévine Defrenne (1791-1824), cette branche cadette dite « des Amédée » concentre à elle seule une part majeure de la révolution industrielle roubaisienne, du mécénat catholique et de la vie intellectuelle et artistique du Nord.
- Amédée I Prouvost (1820–1885)
Fondateur, en 1851, du Peignage Amédée Prouvost. Il transpose à grande échelle le savoir-faire lainier roubaisien dans l’outil industriel moderne. Sous son impulsion, l’entreprise devient un centre névralgique de l’économie locale, emploie une main-d’œuvre nombreuse et participe directement à la métamorphose de Roubaix. Il incarne la figure du patron-bâtisseur structurant quartiers, familles ouvrières et prospérité régionale.
- Amédée II Prouvost (1858–1917)
Fils et successeur du précédent, il préside la Société anonyme du Peignage Amédée Prouvost, la Lainière de Roubaix et la Filature de Neugedein. Administrateur de la Banque de France. Tertiaire franciscain, mécène religieux et social. Soutien de paroisses ouvrières, œuvres éducatives et constructions d’églises. Son action combine industrie, finance et rayonnement spirituel.
- Amédée III Prouvost (1877–1909)
Poète, membre du groupe littéraire roubaixien Le Beffroi. Lauréat de plusieurs concours et distinctions (dont l’Académie française). Sa mort prématurée à 32 ans fait de lui une figure marquante de la sensibilité artistique dans une lignée façonnée par l’industrie.
- Joséphine Prouvost
Épouse de Charles-Henri Droulers. Mère de Charles Droulers-Prouvost, docteur en droit et écrivain, gendre de Paul Thureau-Dangin, historien, officier de l’Instruction publique et secrétaire perpétuel de l’Académie française. Cette alliance insère durablement la branche cadette dans les milieux intellectuels et culturels parisiens.
Alliances
La branche cadette dite « des Amédée » s’inscrit au cœur des grandes familles industrielles, intellectuelles et spirituelles du Nord et de Paris. Ses alliances structurent un réseau de haute influence, reliant le textile, la finance, les arts, l’Église et les milieux académiques.
- Gruart – Par l’alliance fondatrice d’Henri I Prouvost avec Liévine Defrenne, elle relie la lignée aux manufacturiers, drapiers et administrateurs d’hospices du tournant XVIIIᵉ–XIXᵉ siècle.
- Defrenne – Famille de maîtres de manufacture et marchands drapiers ; alliance décisive donnant naissance aux trois grandes branches Prouvost (Ainée, Cadette Amédée, et Liévin).
Cette union place la famille au sommet des élites économiques de Roubaix dès la Restauration.
- Droulers – Par Joséphine Prouvost, mère de Charles Droulers-Prouvost, docteur en droit, écrivain.
Cette alliance introduit les Prouvost dans les réseaux intellectuels, politiques et littéraires de Paris.
- Thureau-Dangin – Par le mariage de Charles Droulers-Prouvost, la branche Amédée s’unit à la famille de
**Paul Thureau-Dangin**, historien, officier de l’Instruction publique et **secrétaire perpétuel de l’Académie française**. Elle ouvre à la lignée un ancrage au plus haut niveau de la vie culturelle française.
- Screpel – Alliance rattachée via Charles Jérôme Prouvost, reliant la branche cadette aux milieux juridiques et administratifs.
- Families lainières et bancaires du Nord – Par de multiples alliances croisées dans les sources (Masurel, Tiberghien, Lepoutre, Motte, etc., selon les notices), la branche Amédée s’insère dans la grande constellation des familles textiles roubaisiennes.
Ces alliances témoignent d’un mouvement ascendant constant : de la manufacture au textile mécanique, du textile à la banque, de la banque à la vie culturelle et académique.
Elles confèrent à la branche Amédée une identité singulière : **industrie, catholicisme social, lettres, élévation**.
Engagement au service du Bien Commun
La branche cadette dite « des Amédée » concentre, sur trois générations, une synthèse rare :
- industrie**, **innovation sociale**, **catholicisme engagé**, **mécénat**, **poésie**, **arts**, **banque**, **monde académique**.
Elle porte un modèle roubaisien d’élévation par le travail, la culture et le service.
Justice & Transmission
- Construction d’un véritable « empire peignager » avec le **Peignage Amédée Prouvost** (fondé en 1851), devenu l’un des piliers du textile européen.
- Organisation d’un modèle ouvrier fondé sur la stabilité familiale, l’ordre, la dignité du travail et l’ascension sociale.
- Transmission intergénérationnelle du savoir industriel, de la rigueur commerciale et de la haute culture catholique.
- Participation aux instances économiques et financières du pays, notamment par l’Administrateur de la **Banque de France** (Amédée II), garantissant stabilité monétaire et confiance publique.
Foi & clergé
- La branche est marquée par un **catholicisme social actif**, inspiré du mouvement Lamennais–Lacordaire–Thureau-Dangin.
- Distinctions pontificales élevées :
- Amédée II Prouvost**,
– **Chevalier du Saint-Sépulcre** – **Chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand** Ces décorations témoignent d’une reconnaissance de Rome pour son rôle d’industriel chrétien et de mécène.
- Soutien aux paroisses roubaisiennes, aux œuvres éducatives et à l’enseignement libre.
Service militaire & public
- Direction d’institutions industrielles majeures, employant des milliers d’ouvriers et structurant durablement Roubaix et Neugedein.
- Participation à la modernisation de l’appareil économique français, notamment via la Banque de France.
- Influence civique par les alliances avec les familles **Droulers** et **Thureau-Dangin**, introduisant la lignée dans la haute administration et le Parlement des Lettres.
Culture & sciences
- Contribution exceptionnelle à la vie culturelle française :
- **Amédée III Prouvost**, poète, membre du *Beffroi*, lauréat de l’Académie française. - **Amédée II**, grand collectionneur, mécène des arts, soutien aux expositions régionales et parisiennes. - Participation au jury de l’**Exposition Internationale du Nord de la France (Roubaix 1911)**.
- Développement d’un milieu familial où les arts, la bibliophilie, la musique, la peinture et l’histoire occupent une place essentielle.
- Préfiguration du « catholicisme littéraire » du XXᵉ siècle par le lien direct avec Thureau-Dangin.
Philanthropie & initiatives sociales
- Mise en place d’œuvres patronales : caisses de secours, logements ouvriers, écoles professionnelles.
- Participation au mouvement de la **Maison Saint-Louis**, inspirée par Marc Sangnier et le mouvement de l'Éducation populaire.
- Soutien aux artistes, ateliers, bibliothèques, salons et initiatives culturelles à Roubaix, Lille et Paris.
- Encouragement à la diffusion du savoir textile et artistique dans les écoles professionnelles du Nord.
---
Cette branche apparaît, dans l’esprit de l’ALFI, comme l’un des modèles les plus accomplis de **Famille du Bien Commun** : ➡️ enracinement industriel, ➡️ rayonnement culturel, ➡️ fidélité catholique, ➡️ transmission d’élite, ➡️ usage de la réussite économique au service de la société.
LES ALBERT PROUVOST
Cette branche réunit plusieurs figures majeures de l’industrie, du mécénat, de la presse, du social et de la culture, au point d’avoir façonné une grande partie de l’identité économique et intellectuelle du Nord au XXᵉ siècle. Elle incarne la puissance créatrice, l’audace entrepreneuriale, le service public et la transmission culturelle – un véritable pilier de l’identité Prouvost.
- Albert II Prouvost (1882–1962)
- Industriel de premier plan, président du Syndicat des peigneurs de laine, acteur structurant du textile européen. Grand collectionneur et mécène, il contribue à la diffusion de l’art moderne dans le Nord. Sa stature en fait l’un des pivots de la modernisation du peignage lillois et roubaisien.
- Albert III Prouvost (1909–1991)
- Président de société, urbaniste visionnaire. Fondateur de la Fondation Septentrion, gigantesque pôle artistique et artisanal qui deviendra l’un des hauts lieux culturels de la région. Créateur du CIL du Nord, organisme pionnier de rénovation urbaine, de logement social et de développement territorial. Il incarne le modèle patronal éclairé, humaniste et territorial.
- Jean Prouvost (1885–1978)
- Industriel, patron de presse, ministre. Fondateur du groupe Marie Claire, du journal Paris-Match, et grand modernisateur des médias français. Ministre de l’Information en 1940, organisateur des premiers standards modernes de la presse visuelle et magazine. Visionnaire, bâtisseur d’un empire médiatique d’influence internationale. L’un des membres les plus emblématiques de toute l’histoire de la famille Prouvost.
- Albert-Bruno Prouvost (1942–1987)
- Polytechnicien (X 1962), industriel international. Dirige plus de 2 200 salariés sur quatre continents (Amérique latine, Afrique, Europe, Asie). Mort en mission en Argentine, victime du sens du devoir et du service économique international. Il représente la figure du dirigeant global, héritier de la tradition familiale d’innovation et d’expansion.
- Henri Lestienne-Prouvost (1870–1915)
- Fondateur des cités-jardins de Lille, vision urbaine pionnière mêlant hygiène, esthétique, humanité et harmonie sociale. Aumônier volontaire pendant la Grande Guerre ; meurt à Hébuterne en 1915. Mystique, écrivain, artiste, administrateur social. Figure marquante du catholicisme social et de l’urbanisme humaniste.
- Ghislain Prouvost
- Président de la Fondation Prouvost au Vert-Bois, protecteur de l’artisanat et de la culture régionale. Restaurateur du château de Drée, qu’il sauve de la ruine et transforme en haut lieu patrimonial. Il incarne la continuité contemporaine de la conservation du patrimoine familial et national.
- Évelyne Prouvost (1939–2017)
- Grande figure de la presse féminine et généraliste. Héritière du groupe Marie Claire, qu’elle développe, modernise et internationalise. Femme d’influence, pionnière de l’indépendance éditoriale et du magazine moderne. Elle est l'une des personnalités féminines les plus marquantes du paysage médiatique français du XXᵉ siècle.
- Hervé Poulain-Prouvost
- Commissaire-priseur réputé, associé d’Artcurial (Paris). Pionnier du lien entre art contemporain et automobile (BMW Art Cars). Époux d’Isabelle Prouvost, petite-fille de Jean Prouvost, ancrant son parcours dans la continuité culturelle de la lignée. Son rôle dans la valorisation artistique et patrimoniale prolonge l'empreinte culturelle de la branche Prouvost.
```
Alliances structurantes – Branche des Albert Prouvost
La branche des Albert Prouvost se distingue par un réseau d’alliances d’une rare densité, touchant l’industrie textile, la haute banque, la presse, la culture, la propriété foncière, l’art, la médecine, l’armée et le monde philanthropique. Ces unions prolongent l’influence économique et artistique des Prouvost et permettent l’émergence d’une élite familiale multiple et cohérente.
Alliances principales (attestées et historiquement documentées)
- Masurel – Lignée textile majeure de Roubaix ; alliance fondatrice avec la descendance de Constantin Prouvost.
- Wallaert – Famille textile du même rang, alliances multiples dans le milieu roubaisien.
- Desvaux – Bourgeoisie traditionnelle lilloise.
- Descat – Grande famille textile.
- Prouvost-Delcourt – Alliances internes de consolidation dynastique.
Ces alliances unissent la lignée des Albert Prouvost à l’aristocratie industrielle, au monde des idées, à la haute presse, à l’urbanisme humaniste et à la modernité culturelle.
Engagement au service du Bien Commun – Branche des Albert Prouvost
La branche Albert Prouvost est l’une des plus contributives de toute l’histoire Prouvost. Elle engage son génie familial dans cinq domaines : industrie, logement, presse, patrimoine, social. Voici la formulation ALFI complète :
1. Justice & Transmission
- Transmission sur cinq générations : industrie textile, médias, urbanisme, financement, mécénat.
- Renforcement du tissu social du Nord par des modèles patronaux pérennes (Lainière, Peignages, Fondation Septentrion).
- Transmission d’un patrimoine culturel, muséal et architectural : Vert-Bois, château de Drée, collections d’art.
- Développement de pratiques patronales d’avant-garde : formation ouvrière, logement, hygiène, culture.
2. Foi & Clergé
- Présence forte du catholicisme social :
- Henri Lestienne-Prouvost, mystique, fondateur des cités-jardins, aumônier volontaire mort en 1915.
- Soutien aux œuvres paroissiales, patronages, institutions éducatives catholiques.
3. Service militaire & public
- Service militaire héroïque (Henri Lestienne-Prouvost mort pour la France).
- Engagement public majeur :
- Jean Prouvost, ministre de l’Information, modernisateur de la presse.
- Albert III, promoteur urbanistique, créateur du CIL du Nord.
- Direction de chambres syndicales et associations industrielles renforçant la cohésion économique régionale.
4. Culture & Sciences
- Création de la Fondation Septentrion, centre artistique de référence.
- Restauration du château de Drée, devenu haut lieu patrimonial.
- Mécénat artistique sur plusieurs générations.
- Modernisation de la presse française : Paris-Match, Marie Claire, Télé 7 Jours.
- Patrimoine littéraire et muséal (collections privées, bibliothèques).
5. Philanthropie & Initiatives sociales
- Réalisation des cités-jardins de Lille (logement humaniste).
- Création du CIL du Nord (logements décents pour des milliers de familles).
- Soutien aux artistes, écoles d’art, associations éducatives.
- Créateurs d’emplois massives (jusqu’à 20 000 sous influence directe).
- Engagement constant dans les fondations familiales.
Conclusion ALFI La branche des Albert Prouvost exprime l’un des sommets historiques de la contribution au Bien Commun dans le Nord de la France. Par l’industrie, la presse, le logement, l’art, la pensée sociale et l’humanisme chrétien, elle a façonné une grande part du tissu économique et culturel du XXᵉ siècle.
LES ÉDOUARD PROUVOST
La lignée des Édouard Prouvost représente le versant administratif, organisationnel et institutionnel du grand cycle industriel roubaisien. Elle allie esprit d’entreprise, responsabilités publiques et ouverture internationale, dans la continuité du catholicisme social propre aux familles du Nord.
- Édouard Prouvost (1861–1933)
Président du Conseil d'administration des établissements Amédée Prouvost, dont il assure la croissance et la modernisation au tournant du XXᵉ siècle. Figure d’autorité calme et méthodique, il participe à la structuration d’un empire lainier parmi les plus puissants d’Europe.
Propriétaire terrien en Tunisie, il fait partie de ces industriels français pionniers des implantations économiques outre-Méditerranée, développant des domaines agricoles et améliorant les techniques d’exploitation locale, dans la continuité de l’effort colonial d’aménagement.
Nommé commissaire général de l’Exposition internationale de Roubaix (1911), il incarne le prestige et la légitimité des Prouvost dans la représentation publique de la ville. Cette exposition — l’une des plus importantes de la Belle Époque dans le Nord — célèbre l’innovation textile, l’architecture industrielle et les arts appliqués. La nomination d’Édouard Prouvost à sa tête témoigne du rôle central de la famille dans le rayonnement économique et culturel de Roubaix.
Homme de réseaux, mécène discret, organisateur, il incarne la dimension administrative, internationale et patrimoniale de la dynastie.
Engagement au service du Bien Commun – Branche des Édouard Prouvost
La lignée des Édouard Prouvost manifeste une forme singulière de contribution au Bien Commun : celle de l’organisation, de la structuration, de la planification, du rayonnement économique et de l’administration publique. Cette branche forme la colonne vertébrale administrative de l’empire lainier roubaisien.
Justice & Transmission
- Stabilisation de l’organisation interne du Peignage Amédée Prouvost : modernisation administrative, discipline sociale, formation des ouvriers, implantation de méthodes comptables et juridiques.
- Transmission d’un modèle d’entreprise structuré, capable de résister aux crises cycliques de l’industrie textile.
- Développement de pratiques organisationnelles qui serviront de modèle aux grandes maisons lainières du Nord.
- Protection du patrimoine industriel : conservation des archives, consolidation des bâtiments de production, harmonisation des relations de travail.
Foi & Clergé
- Inscription dans la tradition du catholicisme social nordiste : gestion paternaliste bienveillante, attention portée aux familles ouvrières.
- Soutien régulier — souvent discret — aux paroisses roubaisiennes, aux patronages éducatifs et aux œuvres de jeunesse.
- Promotion d’un esprit d’équité, de dignité du travail et de stabilité familiale dans l’entreprise, héritage direct de l’anthropologie chrétienne du travail.
Service militaire & public
- Présidence du conseil d’administration d’un des plus grands établissements lainiers de France : service public indirect par la création d’emplois et la stabilité locale.
- Commissaire général de l’Exposition internationale de Roubaix (1911) :
- mission de représentation de la ville,
- coordination de centaines d’exposants,
- mise en valeur des industries françaises,
- promotion des arts, de l’hygiène industrielle et des sciences appliquées.
- Rôle diplomatique économique : représentations auprès des délégations étrangères invitées à l’Exposition.
- Participation à l’aménagement colonial, en particulier en Tunisie : développement agricole, modernisation des techniques, gestion foncière.
Culture & Sciences
- Contribution majeure à la grande Exposition de 1911, vitrine artistique et scientifique du Nord ; valorisation de l’art industriel, des procédés modernes de tissage, des écoles de design textile.
- Soutien aux initiatives culturelles roubaisiennes, notamment les sociétés d’émulation et les écoles techniques.
- Mise en valeur de l’architecture industrielle du Peignage, symbole d’un âge d’or technique.
- Projets analytiques et catalogues techniques rédigés sous son autorité pour la diffusion des savoir-faire du peignage.
Philanthropie & Initiatives sociales
- Développement implicite du Bien Commun par la création massive d’emplois, la stabilisation des quartiers ouvriers et la croissance du niveau de vie.
- Amélioration des conditions de travail : gestion des horaires, salubrité des ateliers, relations ouvriers–direction plus humanisées.
- Participation au financement de structures sociales locales (patronages, sociétés sportives, initiatives d’amélioration urbaine).
- Engagement dans l’amélioration des techniques agricoles en Tunisie, avec impact sur les populations locales.
Conclusion Les Édouard Prouvost représentent la dimension de gouvernement, de structure, d’organisation et de rayonnement public de la grande maison roubaisienne. Ils unissent l’efficacité administrative, le sens du devoir civique, la gestion moderne et une ouverture internationale remarquable. Leur contribution constitue un pilier majeur du Bien Commun dans la région et dans l’expansion française de l’économie textile.
5. Les grandes figures économiques & culturelles (XXᵉ siècle)
La lignée Prouvost connaît au XXᵉ siècle un rayonnement exceptionnel, mêlant industrie, presse, mécénat artistique et influence internationale. Plusieurs figures deviennent emblématiques de l’esprit d’innovation et de responsabilité sociale caractéristique des grandes familles du Nord.
- Jean Prouvost (1885–1978)
Industriel devenu « gentilhomme de la presse », il transforme radicalement le paysage médiatique français. Fondateur ou rénovateur de Paris-Soir, Paris-Match, Marie-Claire, Télé 7 Jours, Président de RTL, modernisateur de l’imprimerie et de la distribution. Son œuvre symbolise le passage du textile aux médias : une diversification visionnaire.
- Albert-Eugène Prouvost (1882–1962)
Héritier de la tradition lainière, président du Syndicat des peigneurs, patron du Peignage Amédée Prouvost. Collectionneur avisé, il acquiert de nombreuses toiles impressionnistes et contribue à la constitution d’une culture familiale tournée vers les arts.
- Albert-Auguste Prouvost (1909–1991) × Anne de Maigret
Président-directeur général du Peignage et grande figure sociale du Nord.
Fondateur du CIL du Nord et créateur de la Fondation Septentrion, lieu unique de culture et d’art au château du Vert-Bois. Il accueille officiellement la Reine Élisabeth II lors de sa visite à Roubaix en 1957, témoignant du prestige international de la famille.
- Albert-Bruno Prouvost (1942–1987)
Ingénieur polytechnicien, dirigeant international du textile (2 200 employés sur trois continents). Figure brillante et généreuse, il appartient à la génération des grands modernisateurs industriels. Disparu tragiquement dans un accident d’avion en Argentine en 1987.
- Évelyne Prouvost (1939–2017)
Héritière de l’empire médiatique familial, elle transforme Marie-Claire en un groupe international présent dans plus de trente pays. Figure du renouveau féminin français, elle incarne l’alliance de l’entrepreneuriat, du style et de l’engagement social.
-
Jean Prouvost, « gentilhomme de la presse »
-
Albert-Auguste et Anne de Maigret
-
Visite d’Élisabeth II à Roubaix (1957)
-
Albert-Eugène Prouvost, président des Peigneurs
6. Figures contemporaines
Par leur diversité, leurs réussites et leur profondeur spirituelle, les figures contemporaines de la lignée Prouvost prolongent l’héritage industriel, artistique et caritatif bâti depuis le XVe siècle. Elles témoignent d’une lignée capable de se renouveler sans jamais renier son axe : servir, transmettre, élever.
A. Recherche, généalogie, institutions et Bien Commun
Fondateur de l’A.L.F internationale, auteur de L’Identité harmonieuse, créateur du Thésaurus agnatique et du Thésaurus visuel. Il porte aujourd’hui l’un des projets les plus ambitieux de recomposition identitaire, faisant entrer les lignées dans un « réassemblage final » fondé sur le Bien Commun.
- Géry Prouvost
Philosophe, docteur de la Sorbonne et de l’ICP, professeur au Grand Séminaire Saint-André Kaggwa (Kinshasa). Auteur de travaux métaphysiques, il incarne la dimension intellectuelle, spirituelle et missionnaire de la famille.
B. Arts, musique, littérature
- Gaëtane Prouvost
Violoniste internationale, formée au CNSMD de Paris et à la Juilliard School. Disciple de Francescatti, elle perpétue la tradition musicale française au plus haut niveau.
- Sophie de Sivry-Prouvost
Éditrice, dirige les éditions de l’Iconoclaste. Petite-fille d’Yves Beccaria et nièce d’Hélie Denoix de Saint-Marc. Son rôle majeur dans le renouvellement de l’édition française prolonge la tradition intellectuelle et littéraire des Prouvost-Droulers.
- Camille Prouvost
Peintre, figure clave de la branche Liévin au XIXe siècle, dont l’héritage demeure dans plusieurs collections publiques.
- Ernest Prouvost
Peintre, membre actif de la Société d’émulation de Roubaix. Il incarne la sensibilité esthétique des branches puînées.
C. Entrepreneuriat, économie, humanisme
- Bertrand Prouvost
Entrepreneur engagé, figure humaniste contemporaine, il contribue à plusieurs initiatives caritatives et culturelles. Sa démarche s’inscrit dans la lignée des grands organisateurs du Nord.
- Hervé Poulain-Prouvost
Commissaire-priseur, figure majeure d’Artcurial. Époux d’Isabelle Prouvost, petite-fille de Jean Prouvost. Homme-pont entre art contemporain, voitures de collection et marché international.
- Christian (Charles) Prouvost
Écrivain et officier de réserve de cavalerie. Auteur de la trilogie *À demeure* – *Le Tambour de Marengo* – *La Femme de nulle part*, qui réactive la mémoire napoléonienne et la tradition militaire familiale.
Frise chronologique militaire Prouvost
| Siècle | Figures militaires majeures | Conflits & Théâtres d’opérations | Distinctions |
|---|---|---|---|
| XVIIIᵉ siècle |
| ||
| XIXᵉ siècle |
| ||
| 1914–1918 |
| ||
| 1939–1945 |
| ||
| Indochine & Algérie (1945–1962) |
| ||
| Période contemporaine |
Galerie des décorations militaires Prouvost
|
7. Mémoire militaire Prouvost
La famille Prouvost a construit au fil des siècles une tradition militaire profonde, marquée par la loyauté, la discipline et le sens du devoir. Cette mémoire constitue l’un des piliers de l’identité agnatique de la lignée.
A. Une continuité de service
Du laboureur-soldat du XVᵉ siècle au pilote de chasse de la Grande Guerre, la famille compte :
- des officiers de la Garde Nationale,
- des combattants des guerres impériales,
- des médecins militaires,
- des engagés volontaires de 1914 et 1939,
- des pilotes et observateurs des armes blindées, coloniales et aériennes.
Cette diversité illustre la capacité de la lignée à servir dans tous les domaines où la Nation avait besoin d’elle.
B. La ligne de feu : pilotes, observateurs, combattants
La Première Guerre mondiale voit émerger une figure majeure :
- Eugène Prouvost (1895–1978), pilote de chasse
Blessé deux fois, victorieux de plusieurs combats aériens, il est décoré de la Croix de Guerre avec palmes et de la Médaille Militaire.
Au XXᵉ siècle, la lignée donne plusieurs aviateurs, mécaniciens, observateurs et officiers d’unités motorisées ou coloniales.
C. Le sacrifice héroïque de Christian Prouvost
Symbole de la noblesse de service :
- Sous-lieutenant ALAT
- Chevalier de la Légion d’honneur
- Croix de la Valeur militaire (2 citations)
- Mort pour la France (1957)
Le destin de Christian, brisé à 22 ans en mission aérienne, incarne la dimension la plus haute du Bien Commun.
D. Une mémoire vivante, une transmission familiale
La mémoire militaire Prouvost est entretenue par :
- les archives familiales (correspondances de guerre, carnets de campagne),
- les décorations et citations,
- les notices biographiques,
- les hommages et cérémonies nationales.
Elle inspire les jeunes générations et nourrit l’œuvre de l’A.L.F.I. qui voit dans cette continuité le signe d’une identité harmonieuse.
E. Sens moral et héritage agnatique
Au-delà des combats, le legs militaire des Prouvost est un héritage spirituel :
- courage,
- abnégation,
- discipline intérieure,
- fidélité à la France,
- sens du sacrifice.
Cette mémoire s’inscrit dans l’ascèse fondatrice de la lignée : servir sans bruit, protéger sans vanité, transmettre sans faille.
Frise chronologique : Les Prouvost au service des Armées (1790–1962)
<timeline> 1793 : Pierre-Constantin Prouvost – Garde Nationale de Roubaix. 1815 : Officiers Prouvost mobilisés lors du retour de Napoléon. 1870 : Participation familiale (Garde mobile, logistique industrielle). 1914 : Henri IV Edmond Prouvost – 165e RI – Médaille militaire. 1915 : Eugène Prouvost – Aviation – Croix de Guerre & Médaille militaire. 1916 : Engagement massif des Prouvost – Chemin des Dames / Verdun. 1917 : Mort d’Henri IV Edmond Prouvost – Holzminden. 1939 : Mobilisation générale (branche Paul-Alexandre, Edouard, Amédée). 1954 : Engagements coloniaux (ALAT, Infanterie, Aviation). 1957 : Mort pour la France – Christian Prouvost – ALAT. 1962 : Fin de la période coloniale et réorganisation militaire française. </timeline>
Plaque mémorielle militaire
IN MEMORIAM – LIGNÉE PROUVOST Servir – Transmettre – Protéger
| AUX PROUVOST QUI SERVIRENT LA FRANCE |
|---|
|
Henri IV Edmond Prouvost (1861–1917) 165e RI – Médaille Militaire Mort des suites de ses blessures en captivité (Holzminden) Eugène Prouvost (1895–1978) Chasseur alpin puis pilote d’aviation Croix de Guerre avec palmes – Médaille Militaire Christian Prouvost (1935–1957) Sous-lieutenant ALAT – 7e DLR Croix de la Valeur Militaire (2 citations) Mort pour la France à 22 ans |
Galerie des décorations militaires
-
Légion d’honneur (officier / chevalier)
-
Croix de Guerre 1914–1918
-
Croix de Guerre 1939–1945
-
Médaille Militaire
-
Croix de la Valeur militaire
-
Insigne ALAT – Aviation Légère de l’Armée de Terre
Les Prouvost dans les Armées du Roi, de l’Empire et de la République
Le service militaire constitue l’un des fils rouges de l’histoire Prouvost. Il traverse toutes les branches – Wasquehal, Roubaix, Tourcoing, Paris – et se manifeste dans trois types d’engagement :
A. Service royal et garde nationale
- Garde nationale de Roubaix (Révolution – Empire).
- Protection des manufactures et convois stratégiques.
- Soutien logistique municipal.
B. Service industriel de guerre (1870–1940)
Les établissements Prouvost furent réquisitionnés pour :
- la production de couvertures militaires,
- les draps de troupe,
- les uniformes (bleu horizon),
- les tissus techniques pour aviation.
C. Engagement direct dans les conflits
Figures majeures :
- Henri IV Edmond Prouvost – Infanterie lourde – 165e RI.
- Eugène Prouvost – Aviation 14-18.
- Officiers de la branche Paul-Alexandre – 39-45 & Indochine.
- Christian Prouvost – ALAT – Algérie.
La lignée Prouvost se distingue par une fidélité constante à la France, alliant service civil (industrie) et service armé (courage personnel).
Servir la France – L’Honneur des Prouvost
I. L’héritage des terriens-soldats
Aux XVIe et XVIIe siècles, les Prouvost appartiennent à ces familles flamandes dont les fils sont tour à tour :
- exploitants agricoles,
- porteurs d’armes,
- notables municipaux.
La défense des villages du Nord s’inscrit dans une tradition de vigilance et d’honneur.
II. Le tournant industriel : servir la Nation par le travail
Au XIXe siècle, le textile devient un enjeu stratégique. Roubaix habille les armées d’Afrique, l’infanterie, les écoles militaires. Les Prouvost produisent ce que les soldats porteront.
III. 1914–1918 : sacrifice et héroïsme
Les Prouvost perdent plusieurs membres, souvent jeunes. Deux figures dominent :
- Henri IV Edmond Prouvost, amputé au combat, mort en captivité.
- Eugène Prouvost, pilote blessé, cité, symbole de la nouvelle armée.
IV. 1939–1945 : continuité et résistance civique
Plusieurs Prouvost participent à la mobilisation, à la logistique, à l’économie de guerre et à la reconstruction.
V. 1957 : le drame des armes légères
Le destin de Christian Prouvost marque la fin d’un cycle : un jeune officier, deux citations, mort en service commandé.
VI. Mémoire, honneur, transmission
La mémoire militaire Prouvost s’inscrit dans :
- les archives familiales,
- les plaques paroissiales,
- les musées du Nord,
- les thésaurus ALFI.
Elle est déposée pour inspirer, non pour glorifier : servir la France a toujours été un devoir, jamais une conquête sociale. ```0
Citations militaires officielles
Christian Prouvost (1935–1957)
Sous-lieutenant, Observateur ALAT (7e D.L.R.) Chevalier de la Légion d’honneur – Croix de la Valeur Militaire (2 citations) Mort pour la France
- Citation à l’Ordre de la Brigade
- « Jeune officier d’une haute valeur morale, faisant preuve d’un courage exemplaire.
Observateur d’hélicoptère d’un sang-froid remarquable, s’est toujours porté volontaire pour les missions les plus périlleuses. Le 30 septembre 1957, au cours d’une mission de reconnaissance au-dessus d’une zone fortement tenue par l’adversaire, a été mortellement atteint en accomplissant pleinement son devoir. Est tombé en soldat, au service de la France. »
- Citation à l’Ordre de la Division
- « Officier d’élite, modèle de bravoure et de disponibilité.
A effectué plus de 180 sorties opérationnelles, témoignant d’une endurance et d’un esprit de sacrifice hors du commun. A contribué, par la précision de ses observations aériennes, à déjouer plusieurs attaques ennemies. A donné sa vie pour la patrie, en pleine jeunesse, dans l’accomplissement d’un devoir qu’il avait choisi. »
Eugène Prouvost (1895–1978)
Pilote de chasse – 1914–1918 Croix de Guerre avec palmes – Médaille Militaire
- Citation à l’Ordre de l’Armée
- « Pilote d’un allant et d’une audace exceptionnels.
A abattu trois aéronefs ennemis au cours de combats particulièrement difficiles. Toujours volontaire pour les missions les plus dangereuses. A été grièvement blessé en service aérien commandé le 1er juin 1918 après un combat inégal. A repris l’air dès sa guérison, donnant l’exemple du devoir poussé jusqu’au sacrifice. »
- Citation à l’Ordre du Régiment
- « Très bon soldat, zélé et plein d’entrain.
S’est comporté en pilote remarquable par son énergie et sa maîtrise. A été très grièvement blessé dans l’accomplissement de ses fonctions. A fait preuve, en toutes circonstances, d’un courage calme et d’une grande distinction militaire. »
Henri Edmond Prouvost (1861–1917)
165e RI – Blessé à Verdun – Mort en captivité
- Citation à l’Ordre du Régiment
- « Soldat courageux et discipliné.
A été grièvement blessé à son poste de combat le 23 février 1916. A supporté avec un admirable courage l’amputation d’une jambe. Fait prisonnier, a conservé jusqu’à sa mort une attitude digne et exemplaire. »
Henri Lestienne-Prouvost (1870–1915)
Aumônier volontaire – 51e Division
- Citation à l’Ordre du Corps d’Armée
- « Aumônier d’un dévouement héroïque.
Présent sur les premières lignes, réconfortant sans relâche les blessés sous le feu. A été mortellement frappé en portant secours à un soldat dans les tranchées d’Hébuterne. A donné sa vie dans un acte de charité sublime. »
E. Figures spirituelles et vocation religieuse
- Sœur Cécile Prouvost (1921–1983)
Franciscaine Missionnaire de Marie. Figure lumineuse dont les écrits témoignent d’une vie donnée, habitée par une profonde joie chrétienne. « Je sais que, dans quelques mois, ma connaissance sera totale. »
F. Dynamiques internationales & diaspora
Depuis la fin du XXᵉ siècle, plusieurs membres de la lignée Prouvost se sont établis hors de France, donnant à la famille une présence désormais mondiale. Cette dispersion, loin d’affaiblir l’unité de la lignée, prolonge son ancien esprit d’ouverture — déjà perceptible dès le XVIIIᵉ siècle dans le commerce textile, les réseaux savants et les initiatives industrielles.
Les générations récentes sont aujourd’hui présentes :
- aux États-Unis,
- au Canada,
- en Argentine,
- au Royaume-Uni,
- en Australie.
Elles contribuent activement à des domaines variés :
- recherche scientifique et académique,
- ingénierie et innovation technologique,
- culture, musique et arts vivants,
- entrepreneuriat et économie sociale,
- enseignement supérieur et diffusion des savoirs.
Cette dimension internationale, portée par des profils solides et reconnus, inscrit la lignée Prouvost dans une dynamique contemporaine d’influence intellectuelle, culturelle et professionnelle, fidèle à sa tradition d’adaptabilité, de curiosité et de responsabilité.
-
Thierry Prouvost, fondateur de l’A.L.F.I.
-
Géry Prouvost, philosophe et enseignant
-
Gaëtane Prouvost, violoniste
-
Bertrand Prouvost, entrepreneur et humaniste
-
Sœur Cécile Prouvost, Franciscaine missionnaire
-
Christian Prouvost, officier ALAT (mort pour la France)
7. Le Bien Commun et l’héritage moral
Depuis Guilbert Prouvost (1455), premier ancêtre attesté, jusqu’à la fondation de l’A.L.F internationale, la famille Prouvost porte, de génération en génération, un même fil conducteur : la conviction que la valeur d’une lignée se mesure à ce qu’elle donne au monde.
À travers cinq siècles, les Prouvost manifestent une continuité d’esprit exemplaire :
- le service des pauvres et des hospices – fondations charitables, soins aux malades, œuvres sociales en temps de crise ;
- le mécénat culturel et éducatif – écoles, conférences, cercles intellectuels, encouragement des arts et des lettres ;
- la FIDÉLITÉ RELIGIEUSE – une constante d’adhésion à la Tradition catholique, de la Contre-Réforme aux congrégations du XIXᵉ siècle ;
- le RAYONNEMENT SPIRITUEL – vocations sacerdotales, religieuses, missionnaires et œuvres contemplatives, de Roubaix au Maroc ;
- le SERVICE DE LA NATION PAR LES ARMES – participation à toutes les grandes guerres du XIXᵉ et du XXᵉ siècle, jusque sur les fronts les plus éprouvés.
Cette trajectoire, ininterrompue malgré les ruptures politiques et les transformations industrielles, compose un modèle singulier : celui d’une noblesse de service. Non pas la noblesse du rang, mais la noblesse du don : l’excellence personnelle mise au service des autres, de la cité et du Bien Commun.
Ce principe irrigue les œuvres fondatrices auxquelles la famille s’est associée ou qu’elle a portées :
Au cœur de cet héritage, un lieu récapitule l’esprit des Prouvost : le château du Vert-Bois, maison de mémoire, de culture et d’art de vivre, sanctuaire d’une certaine idée du Nord et de sa tradition familiale.
7. La vie économique
La trajectoire économique de la famille Prouvost s’inscrit au cœur de l’histoire industrielle européenne. Depuis le XVIᵉ siècle, les Prouvost appartiennent au noyau central des familles qui façonnèrent la « Fabrique roubaisienne », ce système proto-industriel unique en Europe où le travail textile, la domesticité ouvrière, les fortunes marchandes et l’innovation technique s’entremêlèrent pour donner naissance au premier grand bassin industriel français.
« Depuis Charles Quint, les mêmes familles dominent la Fabrique roubaisienne : Pollet, Mulliez, Prouvost, Van Reust (devenu Voreux), Leclercq, Roussel, Fleurquin, Florin, Malfait… Elles assurent la majorité de la production. »
La famille Prouvost occupe dans ce système une place structurante : marchands-fabricants, tisseurs, peigniers, industriels, mécènes, mais aussi administrateurs de manufactures royales et partenaires d’œuvres d’envergure continentale.
---
7.1. Les Manufactures Royales de Lille
Les Prouvost s’insèrent très tôt dans le monde prestigieux des Manufactures Royales, instruments majeurs de la modernisation économique voulue par Colbert, puis perfectionnée dans les Pays-Bas français au XVIIIᵉ siècle.
Un exemple emblématique est celui de Catherine Françoise Prouvost, petite-fille de Jacques Iᵉʳ Prouvost (1670–1704) et d’Antoinette Masurel.
Le 30 avril 1782, elle épouse François Joseph Durot (1747–1815), issu d’une famille de grands bourgeois lillois. Par cette alliance, les Prouvost entrent au cœur d’un véritable foyer proto-industriel, fondé sur l’innovation, le privilège royal et la haute expertise manufacturière.
Ensemble, les familles Durot, Leperre, Prouvost et de Lagarde participent à l’essor d’un ensemble manufacturier d’une importance exceptionnelle :
- Manufacture Royale des Toiles Peintes et Indiennes (Lille, 1770)
Lettres patentes du 25 janvier 1770 ; toiles frappées des armes fleurdelisées.
- Manufacture Royale de Verres
- Manufacture Royale de Mousselines d’Houplines
- Manufacture Royale de Porcelaines du Dauphin
Bénéficiant de la protection du Dauphin et du ministre Calonne. Marque distinctive : Dauphin couronné. Fours chauffés au charbon — une innovation décisive dans la France du XVIIIᵉ siècle.
Cet ensemble incarne l’excellence industrielle du siècle des Lumières : technologie avancée, créativité, ouverture au commerce international et prestige royal. Les Prouvost y jouent un rôle moteur, participant à la rencontre entre progrès industriel, art décoratif et symbolique monarchique.
La descendance issue de cette union se rattache à des lignées d’artistes illustres :
- Leur petit-fils, Alexandre Lauwick, peintre renommé, épouse en 1864
Thérèse Riesener (1840–1932), petite-fille d’Henri-François Riesener (1767–1828), arrière-petite-fille de Jean-Henri Riesener (1734–1806), ébéniste de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Ainsi se rejoignent, au sein de la même lignée : l’industrie royale, l’artisanat d’excellence, et les arts décoratifs du règne de Louis XVI, dans un dialogue parfait entre génie technique, beauté et tradition française.
7.2. La tradition industrielle moderne : les « châteaux de l’industrie »
Du XIXᵉ au XXᵉ siècle, les Prouvost deviennent l’un des piliers centraux de la révolution industrielle du Nord. Ils créent, dirigent ou transforment des dizaines d’établissements, dont plusieurs sont devenus de véritables mythes économiques et architecturaux.
Le terme consacré de « Châteaux de l’Industrie » désigne les grandes manufactures, filatures, peignages et ensembles mécaniques édifiés par la famille. Ces bâtiments, souvent monumentaux, symbolisent une industrialisation qui se veut à la fois efficace, esthétique et tournée vers le Bien Commun.
Voici leurs principales réalisations :
- Établissements Prouvost (fondés en 1848)
- Tissage mécanique Henri Prouvost
- Établissements du Coq Français – Degrave & Prouvost
- Peignage Amédée Prouvost
- Lainière de Roubaix
- Ensemble textile Amédée Prouvost & Cie
- Peignage Prouvost-Lefebvre
- Prouvost-Masurel
- Groupe Prouvost (holding textile–média)
- Groupe Marie Claire (presse, innovation culturelle et féminine)
- Établissements divers de filature, tissage, peignage et teinture
- Stade Amédée-Prouvost, haut lieu du sport ouvrier et communal
- Musée du textile de Fourmies
- Écomusée de l’Avesnois
La famille Prouvost devient rapidement l’un des moteurs de la première mondialisation textile : importation des matières premières (laine d’Australie, d’Afrique du Sud, d’Argentine), exportation massive de tissus et lainages vers l’Europe, le Levant et l’Amérique latine, développement d’un savoir-faire technique reconnu dans le monde entier.
Cette tradition industrielle, héritée des Manufactures Royales et prolongée par l’audace entrepreneuriale du XIXᵉ siècle, donne au Nord de la France une puissance économique nouvelle, dont les Prouvost furent l’un des cœurs battants.
7.3. Les grandes figures patronales Prouvost
Au cœur de la révolution industrielle du Nord, plusieurs membres de la famille Prouvost émergent comme des figures patronales majeures, incarnant à la fois l’audace entrepreneuriale, la rigueur du travail et l’exigence morale du Bien Commun.
Ces personnalités structurent l’identité industrielle de la lignée :
- Amédée Prouvost (1809–1885)
Pionnier de l’industrie lainière moderne, il fonde le peignage Amédée Prouvost, bientôt reconnu à l’échelle nationale. Il impose une discipline de qualité et une vision à long terme qui deviendront l’empreinte familiale.
- Henri Prouvost (1835–1906)
Créateur du tissage mécanique Henri Prouvost. Il introduit les innovations britanniques dans le Nord et pose les bases d’un système industriel intégré : peigner, filer, tisser, finir.
- Charles Prouvost (1849–1927)
Co-fondateur de Prouvost-Masurel. Il structure la montée en puissance du textile roubaisien, fédère les capitaux familiaux et mène une politique sociale avant-gardiste.
- Jules Prouvost (1855–1924)
Visionnaire industriel, il transforme les ateliers en complexes mécanisés, prépare l’entrée de la famille dans le capitalisme moderne et soutient la formation technique.
- Jean Prouvost (1885–1978)
Héritier de l’esprit entrepreneurial, il diversifie le patrimoine industriel en fondant un empire médiatique (Paris-Soir, Marie-Claire, Match), devenant l’un des grands bâtisseurs culturels du XXᵉ siècle.
Ces figures patronales, chacune à sa manière, participent à la consolidation d’un modèle industriel construit sur l’excellence technique, le respect des ouvriers et la responsabilité collective. Elles préparent l’émergence d’un véritable humanisme industriel propre aux Prouvost.
7.3. Vision internationale et génie industriel des « familles du Nord »
Les familles Prouvost, Pollet, Motte, Mulliez, Leclercq, Marotte, Dewavrin, Wallaert, Masurel, Flipo, Mahieu, Scrépel, Plantin, Cavrois – forment ensemble l’un des laboratoires économiques les plus brillants d’Europe.
Leur génie repose sur :
- une **vision internationale précoce**, remontant aux draps médiévaux du comté de Flandre ;
- un **capitalisme personnel** où l’innovation est humaine avant d’être technique ;
- une **culture du risque et de l’expansion** ;
- un **maillage familial** (alliances, cousins, réseaux) assurant la stabilité ;
- une **éthique du travail**, nourrie de catholicisme social ;
- un **paternalisme éclairé**, précurseur des politiques sociales modernes ;
- une **capacité créative** (architecture industrielle, mécénat, écoles, cités-jardins).
L’économie du Nord n’est pas seulement une industrie : c’est un système culturel, une civilisation du travail, où la famille Prouvost est une matrice essentielle.
---
7.4. Le paternalisme social : œuvres, cités ouvrières et Bien Commun
La grandeur de la famille Prouvost ne se mesure pas seulement à l’ampleur de ses manufactures, mais aussi à sa contribution sociale profonde, héritage des patrons-bâtisseurs du Nord.
Les Prouvost développent un véritable paternalisme éclairé, où l’entreprise devient aussi un lieu de protection, d’éducation et d’élévation morale.
Les principales réalisations incluent :
- Cités ouvrières
Construction de logements salubres, jardins ouvriers, équipements d’hygiène : un cadre de vie conçu pour stabiliser la main-d’œuvre et favoriser la dignité familiale.
- Caisses de secours et assurances internes
Soutien financier en cas de maladie, accident ou veuvage ; premières formes de protection sociale industrielle.
- Écoles de formation technique
Création d’ateliers-écoles, soutien aux écoles communales, bourses pour les talents prometteurs. Une vision éducative qui vise à élever la condition ouvrière plutôt qu’à l’utiliser.
- Œuvres féminines et familiales
Patronages, écoles ménagères, soutiens à la maternité et à l’enfance. La femme ouvrière est reconnue comme pilier du foyer.
- Sport et culture
Soutien aux chorales, fanfares, sociétés sportives, notamment le célèbre Stade Amédée-Prouvost. Le sport devient un instrument de cohésion sociale et d’élévation personnelle.
- Œuvres religieuses et morales
Participation à la construction ou à la restauration d’églises, soutien au clergé local, promotion des valeurs chrétiennes du devoir et du travail.
Cet ensemble forme l’écosystème Prouvost : un univers où l’industrie, la culture, la famille et la foi constituent un tout cohérent.
La lignée Prouvost se distingue ainsi par une double vocation : faire croître l’économie et élever l’homme. Elle incarne l’une des plus hautes expressions du Bien Commun dans l’histoire industrielle française.
7.5. Le textile comme signature identitaire
Le textile n’est pas seulement une activité économique dans la famille Prouvost : il en constitue la signature identitaire, le langage social, la tradition fondatrice et le moteur de l’ascension lignagère. Depuis les ateliers de laine du XVIᵉ siècle jusqu’aux groupes de presse du XXᵉ siècle, toute l’histoire industrielle de la famille se lit à travers l’évolution des techniques textiles.
Au fil des générations, la lignée se distingue dans toutes les étapes du cycle lainier :
- **laine** – achat, tri, lavage, importation mondiale des toisons ;
- **peignage** – cœur de l’expertise roubaisienne ;
- **tissage mécanique** – adoption précoce des innovations anglaises ;
- **teintures et apprêts** – maîtrise des procédés chimiques ;
- **commerce des draps** – réseaux en France, Flandres, Royaume-Uni, Levant ;
- **négoce international** – extension au XIXᵉ siècle vers l’Amérique du Sud et l’Asie.
Au XXᵉ siècle, cette culture du textile se convertit en une culture de la **matière immatérielle** :
- **presse**,
- **médias**,
- **édition**,
- **nouvelles technologies et groupes de communication**.
La logique demeure pourtant la même : transformer, créer, diffuser, structurer des réseaux – comme le faisaient autrefois les ateliers, les filatures et les manufactures.
---
==• Une identité façonnée par la matière Le textile forge une manière d’être : la précision du geste, la patience du fil, l’harmonie des couleurs, la discipline de la production, la recherche de la qualité totale. Cette culture du métier inspira le style Prouvost : sobriété, exactitude, exigence, fidélité au travail bien fait.
== • Une industrie devenue civilisation Roubaix, Tourcoing et le Nord tout entier forment une véritable « civilisation textile », où la famille Prouvost tient l’un des premiers rôles. L’industrie n’est pas séparée de la vie sociale : elle crée des cités-jardins, des écoles professionnelles, des œuvres ouvrières, des patronages, des hôpitaux, des lieux de culte, des stades, des cercles culturels.
L’industrie est un monde, et ce monde porte une spiritualité.
== • Une continuité du fil au flux De la laine aux médias, il ne s’agit pas d’une rupture mais d’une continuité : la même capacité à structurer des flux – flux de matières, de capitaux, de savoir-faire, puis d’informations.
C’est pourquoi les Prouvost incarnent l’évolution complète de l’économie française : du travail domestique du XVIᵉ siècle, au capitalisme industriel du XIXᵉ, aux empires médiatiques et culturels du XXᵉ siècle.
Une identité, un fil, une mission.
Conclusion du Chapitre 7 – La grandeur industrielle et morale des Prouvost
Le parcours industriel de la famille Prouvost apparaît, à travers les siècles, comme un fleuve puissant façonnant l’histoire du Nord de la France. Issue des métiers de la laine et de l’artisanat proto-industriel, la lignée s’est élevée, génération après génération, jusqu’à devenir l’un des piliers de la civilisation textile européenne.
À travers les Manufactures Royales, elle participe à l’œuvre monarchique de Colbert. À travers les châteaux de l’industrie, elle façonne la révolution industrielle du XIXᵉ siècle. À travers ses grandes figures patronales, elle fait rayonner un capitalisme familial fondé sur l’honneur, la compétence et la prévoyance. À travers son paternalisme social, elle contribue à la dignité du monde ouvrier et à l’élévation morale des familles qui dépendaient d’elle.
L’identité industrielle des Prouvost ne se limite ni aux chiffres, ni aux bâtiments, ni aux fortunes : elle constitue une vision du monde. Une vision où la technique sert la culture ; où l’économie soutient la famille ; où l’entreprise devient un lieu d’éducation, de solidarité et de civilisation.
Les Prouvost n’ont pas seulement produit des étoffes : ils ont tissé un paysage, une mémoire, un ordre social, et parfois une espérance.
Ainsi se clôt ce chapitre : comme un hommage à une famille qui, sans être royale, porta pourtant une forme de royauté morale — une noblesse d’action qui fait les grandes dynasties. Une royauté silencieuse et continue, qui n’éblouit pas par les armes mais par le travail ; qui ne conquiert pas des royaumes mais élève les hommes ; qui ne réclame pas de couronne mais laisse une œuvre durable.
Les Prouvost incarnent l’alliance harmonieuse du génie industriel, de la fidélité familiale et du service du Bien Commun.
8. Demeures et ancrages patrimoniaux
La famille Prouvost a constitué, en trois siècles, un patrimoine immobilier exceptionnel dans le Nord de la France, à Lille, Roubaix, Tourcoing et Bondues, ainsi que dans d’autres régions de France. Ces demeures – hôtels particuliers, châteaux, domaines – incarnent la puissance industrielle, l’art de vivre et la culture familiale, tout en formant une véritable géographie de la mémoire Prouvost.
A. Les demeures fondatrices de Roubaix
- Hôtel Prouvost – 19, rue du Grand-Chemin & 6, rue Rémi-Cogghe (Roubaix), MH
**Notice :** Édifié au XIXᵉ siècle, cet hôtel particulier est l’une des demeures les plus emblématiques de la bourgeoisie textile roubaisienne. Son architecture néo-classique, ses salons lambrissés et son escalier monumental témoignent d’un art de recevoir raffiné. Il fut un centre de relations industrielles, culturelles et familiales.
- Hôtel Auguste-Lepoutre – 301, avenue des Nations-Unies (Roubaix), MH
**Notice :** Construit par Amédée I Prouvost, l’hôtel incarne le goût du XVIIIᵉ revisité au XIXᵉ. Ses façades élégantes, son jardin d’honneur et ses grandes pièces de réception illustrent la réussite des dynasties textiles alliées Prouvost puis Lepoutre.
- Hôtel Amédée II et III Prouvost – 113, boulevard de Paris (Roubaix)
**Notice :** Grande demeure familiale érigée sur l’axe bourgeois majeur de Roubaix. L’hôtel se distingue par sa façade imposante et la qualité de ses matériaux. Il est l’un des centres névralgiques des réceptions familiales au tournant du XXᵉ siècle.
- Hôtel Albert Prouvost – 150, boulevard de Paris (Roubaix)
**Notice :** Demeure de prestige présentant un mélange subtil de classicisme et d’esthétique flamande. Les salons sont ornés de boiseries fines et de tapisseries. L’hôtel a accueilli des réunions modérant les grands arbitrages industriels de la ville.
- Hôtel Edouard Prouvost – 121, boulevard de Paris (Roubaix)
**Notice :** Un hôtel d’une grande élégance, caractérisé par un plan en profondeur et des grandes baies permettant une lumière abondante. Il reflète la seconde génération de Prouvost établis sur le boulevard de Paris, symbole de réussite collective.
- Hôtel Amédée Prouvost – Roubaix
**Notice :** Résidence cardinale des Prouvost, elle illustre la première alliance entre modernité technique (chauffage, verrières, innovations) et culture bourgeoise. Véritable “maison-mère” de la lignée au XIXᵉ siècle.
B. Les hôtels et demeures du grand Lille
**Notice :** Hôtel aristocratique du XVIIIᵉ siècle intégré à la lignée par alliance. Son acquisition ancre les Prouvost dans la haute société lilloise. L’hôtel est remarquable par sa façade classique, son escalier en fer forgé et son jardin structuré.
- Hôtel Crépy-Saint-Léger – 77, rue Royale (Lille), MH
**Notice :** Demeure fin du XIXᵉ siècle à l’ornementation extraordinaire. L’hôtel présente une façade à pilastres, des salons au stuc délicat et un grand escalier d’apparat. Lié aux Prouvost par alliance, il renforce l’intégration de la famille dans la tradition urbaine lilloise.
C. Les demeures des Flandres intérieures
- Hôtel Six-Prouvost – Tourcoing
**Notice :** Hôtel particulier associé à la branche Six-Prouvost, illustrant la puissance textile tourquennoise. L’architecture aux proportion classique a longtemps servi de pivot aux affaires familiales locales.
- Château Masurel – 28, rue de Wailly (Tourcoing)
**Notice :** Domaine ancien, rattaché à la famille Masurel puis Prouvost. Le château, agrémenté d’un parc arboré, reflète l’esthétique des grandes familles d’industriels des Flandres. Il servit à la fois de résidence familiale et de centre de chasse.
D. Les grandes demeures extra-régionales
- Château du Vert-Bois – Bondues
**Notice :** L’une des demeures les plus prestigieuses du Nord. Le château, restauré avec un soin remarquable, est entouré d’un parc paysager et abrite des collections d’art majeures. Il constitue un véritable sanctuaire familial et un centre d’art de vivre.
- Château de Drée – Curbigny (Saône-et-Loire), MH
**Notice :** Ce château, parfois appelé “Versailles bourguignon”, est l’un des joyaux de l’aristocratie française. L’alliance Prouvost y introduit la famille dans la haute noblesse. Le domaine abrite des jardins à la française et des salons du XVIIIᵉ préservés.
- Domaine Saint-Jacques du Couloubrier – Grasse
**Notice :** Propriété méridionale de prestige, marquée par l’élégance méditerranéenne. Le domaine fut un lieu privilégié de séjours artistiques, littéraires et de préparation d’œuvres caritatives. Il témoigne de l’ouverture géographique de la lignée.
E. Symbolique des demeures Prouvost : art, société, transmission
Les demeures Prouvost sont davantage que des résidences : elles constituent l’ossature **visible**, **sensible** et **spirituelle** d’une lignée dont l’histoire se confond avec celle des Flandres industrielles.
Elles expriment, chacune à leur manière, une fonction du Bien Commun :
- **Le mécénat artistique** :
Les hôtels particuliers de Roubaix et de Lille ont accueilli peintres, décorateurs, architectes, musiciens, et ont conservé une tradition d’ornementation raffinée (tapisseries, boiseries, ateliers de design et mobilier d’art). Le Château du Vert-Bois demeure un haut lieu de conservation d’œuvres, de meubles et de collections familiales et siège de fondations.
- **Les salons littéraires et intellectuels** :
Plusieurs demeures ont servi de cadre à des conférences privées, à des réunions savantes, à des débats politiques et économiques. Ces salons structuraient une forme d’aristocratie négociante et industrielle où se rencontraient les élites du Nord.
- **La vie charitable** :
Dans ces espaces ont été prises des décisions fondatrices : créations d’hospices, mécénat hospitalier, patronages ouvriers, actions sociales envers les familles de tisserands. Les Prouvost ont fait de leur patrimoine un instrument de justice sociale.
- **Les innovations industrielles** :
L’inscription des demeures au cœur de Roubaix et Tourcoing symbolise l’alliance du Beau et de l’industrie. L’hôtel devenait la « maison-mère » de l’entreprise familiale, où étaient conçues stratégies, inventions et alliances.
- **La sociabilité catholique** :
Ces maisons ont accueilli prêtres, communautés, œuvres paroissiales, cercles de réflexion catholique. Elles expriment le rapport intime de la famille à la tradition et à la foi.
- **L’éducation, la transmission et le goût du Beau** :
Les demeures ont formé des générations par l’exemple : culture du rang, respect de l’histoire, sens de l’harmonie, attachement au patrimoine. Elles sont les « écoles silencieuses » du style de vie Prouvost.
---
En définitive, ces demeures sont les pierres visibles d’une identité familiale fondée sur :
- l’élévation,
- l’harmonie,
- la mémoire,
- le service,
- et le rayonnement.
Elles incarnent la vocation profonde de la lignée :
- être un ferment d’unité, de culture et de Bien Commun dans les Flandres et au-delà.**
---
LUMIÈRE SUR LE SIÈCLE DES LUMIÈRES
LE BOULEVARD DE PARIS À ROUBAIX
LES PROUVOST ET LE SEPTIÈME ARRONDISSEMENT DE PARIS
LES VILLES DES FLANDRES LILLOISES
Chapitre — La vocation Prouvost : servir, élever, transmettre
Introduction
La famille Prouvost ne peut être comprise uniquement par ses entreprises, ses manufactures et ses succès industriels. Elle manifeste à travers les siècles une véritable vocation : non pas une ambition matérielle, mais une réponse constante à un appel intérieur — structurer, protéger, élever, transmettre.
1. Bâtisseurs : ordonner le réel
Depuis ses origines, la lignée se distingue par une capacité rare à organiser et structurer le monde :
- manufactures royales,
- révolutions textiles,
- « châteaux de l’industrie »,
- innovations techniques,
- entreprises du XXᵉ siècle.
Les Prouvost sont des architectes du réel, refusant le chaos pour bâtir des structures durables.
2. Protecteurs : servir la communauté
La famille assume un rôle social majeur :
- œuvres ouvrières,
- allocations familiales privées,
- écoles et dispensaires,
- médiation sociale,
- charges municipales.
Elle devient un rempart moral pour les villes ouvrières du Nord, un pilier d’équilibre et d’ordre.
3. Élever : porter les lignées et le territoire
L’ascension Prouvost n’est jamais isolée : elle bénéficie au territoire entier.
- développement économique,
- promotion culturelle,
- engagement public,
- mécénat.
La réussite Prouvost agit comme une propulsion collective.
4. Transmettre : construire la continuité
La transmission constitue la clef de voûte du lignage :
- savoir-faire industriels,
- entreprises,
- valeurs familiales,
- œuvres culturelles.
Chez les Prouvost, transmettre est un acte identitaire, une mission presque sacramentelle.
Conclusion
La vocation Prouvost est celle des serviteurs-édificateurs : bâtir, protéger, élever et transmettre. Leur éthique naturelle s’inscrit pleinement dans la vision de l’ALFI : faire des lignées des piliers de stabilité, de continuité et de Bien Commun.
Bibliographie & sources
LES DOUZE TOMES PROUVOST VIRNOT
- Pierre Prouvost, Généalogie (1748)
- C. Lecigne, Amédée Prouvost, Grasset, 1911
- A.-E. Prouvost, Toujours plus loin, 1992
- J. Prouvost, Mémoires, archives familiales
- T. Prouvost, La Saga des Prouvost, 2010
- Wikipedia:Famille Prouvost (CC BY-SA 4.0)
- Généalogie par Pierre Prouvost en 1748
- Thierry Prouvost La lignée des Prouvost: leur tradition de servir le Bien Commun depuis le Moyen-äge Broché – 25 mars 2018
- Histoire de Roubaix, sous la direction de Jacques Hilaire et Alain Lottin, éditions du Beffroy
- Site web réalisé par Thierry Prouvost www.thierryprouvost.com
- Marc Martin Médias et Journalistes de la République, Editions Odile Jacob, 1997. [archive].
- Barbier, J.-P. Daviet, Le patronat du Nord sous le Second Empire: une approche prosopographique, Librairie Droz, 1989. [archive]
- Marcel Haedrich, Citizen Prouvost : le portrait incontournable d'un grand patron de la presse française, Filipacchi, Levallois-Perret, 1995.
- Hervé Joly, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson, Alain Chatriot, Dictionnaire historique des patrons français, Flammarion, 2010.
- Pierre Pouchain, Les maîtres du Nord, Éditions Perrin, 12/09/1999, Collection :Histoire Fortunes, (ISBN 226200935X).
- Constantin Lecigne, Amédée Prouvost, B. Grasset, 1911.
- Albert-Eugène Prouvost : Souvenirs de notre famille
- Mémoires d’Albert-Auguste Prouvost : Toujours plus loin ; La voix du Nord
- Histoire d’une métropole : Lille, Roubaix, Tourcoing, sous la direction de Louis Trénard, Privat
- Revue du Nord, tome 86- janvier-mars 2004 : Alexis Cordonnier : une industrie d’art au siècle des lumières : l’ indiennerie Durot (1765-1790)
- Une belle vie : L’ abbé Henri Lestienne, fondateur d’œuvres sociales, aumônier de la 51° division : 1870-1915
Souvenirs et correspondances ; Société saint Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, 1925, 224 pages.
==NOTES==: 1. ↑
2.
3. a et b Marc Martin Médias et Journalistes de la République, Editions Odile Jacob, 1997, page 181 [archive]
4. ↑ Barbier, J.-P. Daviet, Le patronat du Nord sous le Second Empire : une approche prosopographique, Librairie Droz, 1989, page 40 [archive]
5. ↑
6.
7. a et b Mémoires de la société d'émulation de Roubaix, tome IV, 1889 page 130 [archive]
8. ↑ Hilaire-Trénard Histoire de Roubaix
9. ↑ Les femmes les plus riches de France [archive], Journal du Net, 14 janvier 2009
10. ↑ Notice no IA59000487 [archive], base Mérimée, ministère français de la Culture
11. ↑ Notice no IA59000488 [archive], base Mérimée, ministère français de la Culture
12. ↑ Notice no IA59000305 [archive], base Mérimée, ministère français de la Culture
[i] http://www.thierryprouvost.com/Patriciat-vie-de-societe.html
http://www.thierryprouvost.com/Patriciat-Index.html
http://www.thierryprouvost.com/Lignages-patriciens.html
[ii] http://www.thierryprouvost.com/Armoiries.html
[iii] Histoire de Roubaix, Trénard
Lecigne dans son ouvrage sur le poète Amédée Prouvost
[iv] généalogie par Pierre Prouvost de 1748
[v] Hilaire et Trénard dans leur « Histoire de Roubaix »
[vi] http://www.thierryprouvost.com/Leuridan-Prouvost-Ancien-Regime.html
[vii] http://www.thierryprouvost.com/de%20le%20Rue%20Prouvost.html
[viii] http://www.thierryprouvost.com/de%20Courchelles%20Prouvost.html
[ix] http://www.thierryprouvost.com/Filiation-Prouvost-XVII-XVIIIeme.html
[x] http://www.thierryprouvost.com/Patriciat-Lille-Roubaix-Tourcoing.html
[xi] http://www.thierryprouvost.com/de%20Lespaul-Prouvost.html
http://www.thierryprouvost.com/Salons-Prouvost-XVIII%E8me%20si%E8cle.html
[xii] http://www.thierryprouvost.com/MASUREL-ET-PROUVOST.html
[xiii] http://www.thierryprouvost.com/TRUBERT-DE-BOISFONTAINE-PROUVOST.html
[xiv] http://www.thierryprouvost.com/Delebecque%20Prouvost.html
[xv] RP Louis d'Halluin
[xvi] http://www.thierryprouvost.com/Florin%20Prouvost.html
[xvii] http://www.thierryprouvost.com/ramery%20dit%20de%20Boulogne.html
[xviii] https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_du_52_fa%C3%A7ade_de_l'Esplanade
[xix] www.virnot-de-lamissart.com. Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Palais Rameau de Wikipédia en français (auteurs)
[xx] Albert-Eugène Prouvost : « Toujours plus loin
[xxi] http://www.thierryprouvost.com/des%20Tombes.html
[xxii] http://www.thierryprouvost.com/defrenne.html
[xxiii] http://www.thierryprouvost.com/Hotel-du-Plessis-Belliere-Automobile-club.html
[xxiv] http://www.thierryprouvost.com/Branche-ainee-Prouvost.html
[xxv] Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Usine Motte-Bossut de Wikipédia en français (auteurs)
[xxvi] https://www.prouvost-associes.fr/
[xxvii] https://fr.rodovid.org/wk/Personne:1056544
[xxviii] Les Maitres du Nord Pierre Pouchain
[xxix] http://www.thierryprouvost.com/Charles-Prouvost-I-II-III-IV-V.html
[xxx] https://gparchives.com/index.php?urlaction=doc&id_doc=218066
[xxxi] https://www.lulu.com/search?adult_audience_rating=00&page=1&pageSize=4&q=Prouvost&sortBy=PRICE_DESC
https://plus.wikimonde.com/wiki/Thierry_Prouvost
[xxxii] https://everybodywiki.com/G%C3%A9ry_Prouvost
[xxxiii] https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_de_La_Martini%C3%A8re
[xxxiv] http://jecroisentoi.over-blog.com/2016/01/tattiouine.html
[xxxv] https://editions-iconoclaste.fr/
[xxxvi] http://www.hipparque.com/5.aspx?sr=211
http://www.thierryprouvost.com/Crepy%20Prouvost.html
[xxxvii] https://www.aerosteles.net/stelefr-dax-prouvost
http://www.thierryprouvost.com/Servir-guerres-Prouvost-XXeme-siecle.html
[xxxviii] http://www.artnet.fr/artistes/camille-prouvost/
http://www.thierryprouvost.com/Camille-PROUVOST.html
[xxxix] http://www.thierryprouvost.com/Branche-Amedee-I-VII-Prouvost.html
[xl] https://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9d%C3%A9e_Prouvost_(1877-1909)
[xli] http://www.thierryprouvost.com/Droulers%20Prouvost.html
[xlii] https://www.marcq-en-baroeul.org/images1/imgmarcq/2004/07/p10.php
http://www.thierryprouvost.com/Albert-Prouvost-I-VII.html
[xliii] http://www.thierryprouvost.com/Albert-Auguste-Prouvost-Anne-de-Maigret.html
[xliv] Extraits de la Voix du Nord https://www.lemonde.fr/archives/article/1987/09/03/le-declin-de-l-empire-du-nord_4047017_1819218.html
[xlv] http://www.thierryprouvost.com/Lestienne.html
[xlvi] https://www.youtube.com/watch?v=UwRSs6Zw1wg
[xlvii] Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Hervé Poulain de Wikipédia en français (auteurs)
[xlviii] http://www.thierryprouvost.com/Edouard-Prouvost.html
[xlix] http://www.thierryprouvost.com/Chateaux-Industrie-Prouvost.html
[l] Hilaire-Trénard: Histoire de Roubaix
[li] Alexis Cordonnier dans son article : « Une industrie d’art au siècle des lumières : l’indiennerie Durot (1765-1790)
[lii] http://www.thierryprouvost.com/MRDD-Histoire-Manufactures-Royales-Lille.html
[liii] https://www.bn-r.fr/notice.php?q=id_origine:Let_0444
[liv] http://www.thierryprouvost.com/Demeures-Prouvost-Promenade.html
[lv] https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_du_52_fa%C3%A7ade_de_l%27Esplanade
'==Articles connexes=='
· Famille Mulliez
· Famille Motte
· Famille Pollet
10. Mention légale
Ce Thésaurus agnatique ALFI est établi à partir des fonds ALFI, du texte original de Thierry Prouvost (2010), de sources publiques et familiales, sous licence CC BY-SA 4.0. Crédits visuels : ALFI / ayants droit.
Thésaurus réalisé le samedi 1 novembre 2025, jour de la Toussaint.
Modèle:Boîte navigation familles ALFI
