Thesaurus de la famille ARCHIMBAUD
La famille d’Archimbaud est une très ancienne lignée de Pertuis, enracinée dans le Luberon, dont le nom apparaît dès le milieu du XVe siècle dans les listes des syndics communaux. Elle incarne le type même de ces familles provençales qui, par le service public, le commerce, le droit et les armes, contribuèrent au rayonnement de leur cité et de leur région. Agrégée à la noblesse par l’usage, contestée lors des enquêtes de 1668, elle fut maintenue noble par jugement de l’intendant Lebret en 1710, marquant ainsi la reconnaissance officielle de son rôle social.
Aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, les Archimbaud de Pertuis se réclamèrent d’une filiation avec les Arcimboldi de Milan, qui avaient donné archevêques et cardinaux. Qu’elle soit exacte ou non, cette prétention révèle un esprit de continuité spirituelle et culturelle, et une volonté de relier l’ancrage local au grand récit européen. L’extinction de la lignée en 1743 n’effaça pas sa mémoire : ses héritages furent transmis aux Bonaud, devenus Bonnaud d’Archimbaud puis Démians-Bonnaud d’Archimbaud, prolongeant la transmission de son nom et de ses armes.
Armoiries et devise
Armoiries principales : d’or à une bande de gueules chargée de trois molettes d’argent (Artefeuil).
Variantes : d’or à la bande de gueules chargée de trois étoiles d’argent (Arcimboldi, Rietstap).
Autres enregistrements :
Pompée d’Archimbaud : d’azur à la bande d’argent chargée de trois étoiles de sable.
Pierre d’Archimbaud, aide-major et lieutenant des galères : de gueules au lion d’argent.
Devise : non mentionnée.
Chronologie agnatique (résumé)
De Guillaume Archimbaud (XVe siècle, originaire de Reillanne) jusqu’à l’extinction au XVIIIᵉ siècle, la famille se distingue par une succession continue de marchands, syndics, consuls, capitaines, avocats et officiers royaux.
Bertrand Archimbaud († 1556), marchand, capitaine et syndic de Pertuis, incarne le passage de la bourgeoisie active à l’élite dirigeante.
Pierre et Philippe Archimbaud (XVIᵉ siècle), capitaines et consuls, illustrent la fidélité monarchique et le rôle de relais entre couronne et cité.
André d’Archimbaud († 1668), docteur en droit, avocat au parlement, lieutenant de cavalerie et viguier de Pertuis, est un modèle de noblesse de service.
Louis et Pompée d’Archimbaud (XVIIᵉ siècle) obtiennent la maintenue de noblesse (1710), scellant la reconnaissance de l’utilité publique de la lignée.
Engagement dans le Bien Commun
L’apport des Archimbaud au Bien Commun peut être détaillé en plusieurs dimensions :
1. Service civique et municipal
Dès le XVe siècle, les Archimbaud occupent les charges de syndic et consul de Pertuis. Ces fonctions, essentielles à l’autogouvernement provençal, témoignent de leur rôle dans la défense des libertés communales, la gestion des biens publics et la régulation de la vie économique. Leur présence constante dans les registres souligne une fidélité ininterrompue au service de la cité.
2. Fidélité monarchique et continuité de l’ordre
La noblesse de la famille n’est pas d’abord un privilège, mais une reconnaissance de son engagement envers la monarchie. Les Archimbaud assurent la médiation entre la couronne et la communauté locale, notamment par leurs charges militaires (capitaines, mousquetaires, officiers de galères) et juridiques (viguiers royaux). Leur maintien noble en 1710 par l’intendant Lebret illustre la récompense d’un siècle de loyauté et de sacrifices.
3. Contribution militaire et défense du royaume
Les Archimbaud comptent de nombreux capitaines et lieutenants, engagés dans la défense du roi et de la Provence. Certains périssent ou sont blessés (André d’Archimbaud, blessé d’un coup de mousquet en mer contre les Espagnols). D’autres accèdent à des responsabilités prestigieuses : lieutenant des galères, officier de cavalerie, croix de Saint-Louis. Ce service armé illustre une générosité de vie mise au service du royaume et de la paix.
4. Transmission juridique et savante
Avec plusieurs docteurs en droit, avocats au parlement, notaires et syndics, la famille Archimbaud incarne la défense de l’ordre juridique, garant de la stabilité sociale. André d’Archimbaud, avocat et viguier de Pertuis, est emblématique de cette fonction de médiation, conjuguant autorité intellectuelle et autorité publique.
5. Alliances et économie locale
Par leurs mariages, souvent dotés de sommes considérables (jusqu’à 1600 florins), les Archimbaud renforcent les solidarités entre familles de marchands, notables et officiers. Ils soutiennent ainsi la prospérité de Pertuis, la transmission de biens fonciers et la stabilité des lignées alliées. Ces dots représentent un acte concret de contribution au Bien Commun, car elles garantissent l’équilibre social et économique de la communauté.
6. Dimension spirituelle et culturelle
La prétention d’ascendance avec les Arcimboldi de Milan, bien que contestée, montre une volonté de rattacher la lignée à une tradition plus vaste, liée à l’Église et à la culture européenne. Certains membres furent religieux ou proches d’institutions ecclésiastiques (Jean Louis d’Archimbaud, moine de Montmajour). Ce lien entre enracinement local et horizon spirituel donne à la famille une stature plus universelle.
7. Transmission et mémoire
Bien que la lignée directe s’éteigne en 1743, les héritages patrimoniaux et symboliques se poursuivent par les Bonnaud d’Archimbaud, devenus marquis, puis par les Démians-Bonnaud d’Archimbaud au XIXᵉ et XXᵉ siècle. Par cette transmission, le nom et les armes survivent, témoignant de l’importance de la mémoire familiale comme acte de Bien Commun au service des générations futures.
Demeures et ancrages patrimoniaux
Pertuis : maison, fief de Chantereine, centre vital de la lignée.
Reillanne : terre d’origine.
Rustrel, Grammaison, Montfort : possessions et alliances.
Aix, Avignon, Marseille : lieux d’influence par alliances et charges.
Église des Carmes de Pertuis : lieu d’inhumations familiales.
Bibliographie et sources
Chroniques de Pertuis, Mme Line Gibert.
Artefeuil, Armorial de Provence.
Rietstap, Armorial général.
Armorial général de France (1696).
Archives notariales et testaments de Pertuis.
Genobco (Anciennes familles de Provence).
Conclusion
La famille d’Archimbaud illustre le modèle provençal d’une noblesse de service, enracinée dans sa cité et dévouée au Bien Commun. Par leur rôle civique, leur fidélité monarchique, leur engagement militaire, leur contribution juridique et économique, ainsi que leur ancrage spirituel, les Archimbaud ont incarné une lignée à la fois locale et universelle. Leur mémoire, transmise aux Bonnaud puis aux Démians-Bonnaud d’Archimbaud, demeure un exemple d’équilibre entre enracinement et ouverture, service de la communauté et service de l’État, matérialité du patrimoine et élévation spirituelle.
Mention légale
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