Thesaurus de famille

index.php?title=Catégorie:Thesaurus agnatique THÉSAURUS AGNATIQUE ALFI — MAISON D’ALBERT DE LUYNES

Introduction

La Maison d’Albert, devenue Maison d’Albert de Luynes, incarne depuis le XVe siècle une noblesse de service et d’intelligence, ancrée dans le Comtat Venaissin, et progressivement intégrée aux plus hautes sphères de la monarchie française. Son ascension, marquée par la faveur royale, ne s’est jamais départie d’un service actif du Bien Commun, à travers les charges militaires, ecclésiastiques, politiques, artistiques et scientifiques. Elle incarne l’un des plus puissants lignages français ayant su conjuguer fidélité dynastique, haute culture et action publique sur plusieurs siècles.

I. Origines et ascension

A. Origine italienne et avignonnaise

Thomas Alberti (†1455), viguier royal de Pont-Saint-Esprit, bailli du Vivarais. Il pourrait être un exilé de la grande famille Alberti de Florence, preuve d'une continuité européenne. Il est la souche prouvée de la maison.
La famille s’établit entre Avignon et le Comtat Venaissin, au service de l’État pontifical et du roi.

B. Le capitaine Luynes

Fils naturel présumé d’un chanoine, il fonde la lignée « d’Albert », militaire et aventurier, et donne son nom à Luynes.

II. Service militaire et monarchique

A. Fondateurs de la maison ducale

Charles d’Albert (1578-1621) : favori de Louis XIII, connétable de France, duc de Luynes en 1619, maréchal, chevalier du Saint-Esprit. Il assure la régence et combat les protestants à Montauban. Il incarne la fusion entre mérite, loyauté et pouvoir royal.
Honoré d’Albert (1581-1649) : frère du connétable, maréchal de France, premier duc de Chaulnes, épouse Claire-Charlotte d’Ailly, héritière du duché.
Léon d’Albert : duc de Piney-Luxembourg par alliance, symbole de la stratégie d’alliances matrimoniales.

B. Généraux et gouverneurs

Henri Louis d’Albert d’Ailly (1620-1653) : lieutenant-général, commandant en Auvergne et Picardie.
Charles Honoré d’Albert (1646-1712) : gouverneur de Guyenne.
Marie-Charles-Louis d’Albert (1717-1771) : gouverneur de Paris.
Louis-Joseph d’Albert (1748-1807) : général de l’Empire, sénateur.

III. Service ecclésiastique et spirituel

A. Hautes charges dans l’Église

Paul d’Albert de Luynes (1703-1788) : archevêque de Sens, cardinal, astronome et physicien. Aumônier de la Dauphine. Allie science, foi et noblesse spirituelle.
Anne d’Albert, religieuse ursuline, illustre l’implantation religieuse féminine.

B. Patronage d’ordres et d’églises

Financement de nombreux couvents, collégiales et séminaires. Influence du jansénisme avec Louis-Charles d’Albert, 2e duc de Luynes, ami des Port-Royalistes.

IV. Service intellectuel et artistique

A. Mémorialistes et mécènes

Charles-Philippe d’Albert (1695-1758) : mémorialiste de la cour de Louis XV. Ses écrits restent des sources majeures sur l’Ancien Régime.
Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes (1670-1736) : comtesse de Verrue, grande mécène, collectionneuse, introduit les arts italiens à Turin.

B. Scientifiques et penseurs

Michel Ferdinand d’Albert d’Ailly (1714-1769) : duc de Chaulnes, astronome, membre de l’Académie des sciences.
Marie Joseph Louis d’Albert d’Ailly (1741-1792) : chimiste, philosophe du siècle des Lumières, mort tragiquement durant la Révolution.

V. Service politique et institutionnel

A. Fidélité monarchique

Plusieurs ducs de Luynes sont pairs de France, sénateurs ou députés (ex. Charles Paul d’Albert, 1783-1839).
Louis Joseph Charles Amable d’Albert : député aux États Généraux de 1789, sénateur de l’Empire.

B. Conseillers généraux et acteurs de la Restauration

Honoré Théodoric d’Albert (1802-1867) : député, numismate, homme de science et de politique.

VI. Patrimoine et transmission

A. Châteaux et demeures historiques

Château de Dampierre : fief principal, symbole de raffinement classique. Occupé jusqu’en 2018.
Château de Luynes : toujours propriété de la famille.
Château d’Esclimont, Poncher, hôtel de Luynes à Paris.

B. Transmission nobiliaire

Ducs de Luynes, Chevreuse, Chaulnes : titulatures transgénérationnelles garanties par des lettres patentes.
Reconnaissance officielle par l'Association d'Entraide de la Noblesse Française depuis 1948.

VII. Réseau d’alliances

Alliances avec les grandes maisons du royaume :

Rohan, Colbert, Montmorency, La Rochefoucauld, Crussol, Noailles, Murat, Bourbon-Soissons, Pignatelli, Luxembourg, Contades, Ségur, Galitzine, etc.
Ces alliances renforcent l’enracinement européen et la continuité aristocratique.

VIII. Rayonnement et postérité

A. Traces géographiques

Rues, avenues et places de Luynes à Paris, Albert (Somme), Châteaudun, Chevreuse, Bonnétable.
Toponymie patrimoniale, preuve d’un rayonnement durable.

B. Présence dans les ordres

Chevaliers du Saint-Esprit, colonels généraux, membres de l’Académie des Sciences, patrons d’institutions éducatives.

Conclusion

La Maison d’Albert de Luynes, à travers ses multiples branches et alliances, illustre l’idéal du lignage au service du Bien Commun. Son engagement militaire, religieux, politique, scientifique et artistique en fait un modèle d’agnaticité harmonieuse. Ce Thésaurus Agnatique ALFI témoigne d’une capacité remarquable à incarner l’autorité naturelle, à transmettre un héritage ordonné et à rayonner à travers les siècles, dans l’esprit de la noblesse chrétienne de service.

Suivi par Thierry Prouvost