Thesaurus de la famille MOUCHET de BATTEFORT de LAUBESPIN

De Association Linéage de France et d'International
Aller à la navigationAller à la recherche

Sommaire


Introduction

La famille Mouchet, attestée dès le milieu du XVe siècle en Franche-Comté, appartient au noyau ancien des lignées d’extraction du Jura et de Poligny. Issue d’un terreau seigneurial modeste mais solidement enraciné — Villerserine, Beauregard, Moncour — elle représente l’un de ces rameaux francs-comtois dont l’élévation régulière, génération après génération, s’est opérée par le service, la charge et l’honneur.

Les premiers Mouchet apparaissent comme seigneurs locaux, hauts justiciers, administrateurs et officiers du pays. Très tôt, la lignée s’adosse aux structures politiques du Saint-Empire romain germanique et du Comté de Bourgogne : trésoriers généraux, gouverneurs de châteaux, gruyers, capitaines et colonels wallons. Cette progression continue inscrit durablement la famille dans les élites provinciales de la Franche-Comté.

Un tournant décisif intervient au XVIᵉ siècle, lorsque la lignée s’unit en 1533 à la maison de Battefort par le mariage fondateur de Jehan Mouchet avec Louise de Battefort, héritière de sa maison. Un second acte d’élévation survient en 1588, lorsque Léonel Mouchet épouse Barbe de Laubespin, dernière représentante de l’ancienne lignée seigneuriale de Saint-Amour. Par ces deux alliances successives, la maison Mouchet agrège à son patrimoine deux lignages de haute tradition, dont elle relève les noms, les armes et la mémoire.

C’est ainsi que naît, par superposition des héritages, la dénomination complète Mouchet de Battefort de Laubespin, tout en demeurant, agnatiquement, une lignée entièrement Mouchet jusqu’au XXᵉ siècle. Cette unité remarquable — associant constance patronymique, capacité d’intégrer des héritages et fidélité aux devoirs de charge — confère à la famille une identité particulièrement structurée au sein des anciennes maisons du Jura et du Mâconnais.

Par son ancienneté, la qualité de ses alliances et la continuité de son service, la maison Mouchet de Battefort de Laubespin s’inscrit parmi les lignées les plus représentatives de l’histoire nobiliaire franc-comtoise.

Armoiries et blason

Écartelé : aux 1 et 4, d’azur au sautoir d’or accompagné de quatre billettes du même (Laubespin) ; aux 2 et 3, de gueules à l’épée d’argent (Battefort) ; sur le tout de gueules à la fasce d’argent accompagnée de trois émouchets d’or (Mouchet).


Blasonnement

Les armes historiques de la famille Mouchet de Battefort de Laubespin se présentent sous une forme écartelée, rassemblant les trois lignées dont la maison a relevé les noms :

Écartelé : • aux 1 et 4, d’azur au sautoir d’or cantonné de quatre billettes du même, qui est de Laubespin ; • aux 2 et 3, de gueules à l’épée d’argent posée en pal, qui est de Battefort ; • sur le tout, de gueules à la fasce d’argent accompagnée de trois émouchets d’or, 2 et 1, qui est Mouchet.

Commentaire héraldique

Ces armoiries, typiques des lignées d’ancienne extraction du Jura et du Mâconnais, constituent un cas rare de composition tripartite parfaitement héritée :

  • Laubespin* : le sautoir alésé d’or sur champ d’azur, cantonné de billettes, évoque l’ancien pouvoir territorial de Saint-Amour et l’inscription de cette lignée dans la haute chevalerie bourguignonne.
  • Battefort* : l’épée d’argent sur gueules manifeste une symbolique militaire directe, reflet d’une famille de capitaines, de gouverneurs de places et de serviteurs du Saint-Empire et du roi d’Espagne.
  • Mouchet* : la fasce d’argent accompagnée de trois émouchets d’or est l’héritage proprement agnatique.

Les émouchets — petits faucons utilisés en fauconnerie — renvoient à l’idée de vigilance, de loyauté et de noblesse de service. Leur positionnement « 2 et 1 » marque la stabilité d’une lignée soucieuse d’ordre et de cohérence.

Composition et symbolique

L’écartelé exprime la superposition d’héritages prestigieux : • *Laubespin* : seigneurie, juridiction, fidélité chevaleresque. • *Battefort* : autorité armée, commandement, défense des terres comtoises. • *Mouchet* : ancienneté, enracinement, continuité masculine.

L’écu reflète trois siècles d’élévation par les charges, les terres et les alliances, tout en rappelant clairement que la lignée demeure agnatiquement Mouchet.

Usage et tradition

Les armes sont traditionnellement portées :

– avec l’écartelé complet pour les branches issues du relèvement du nom, – avec les armes simples Mouchet (fasce et émouchets) dans les représentations anciennes ou dans certains actes de chancellerie antérieurs à 1588, – avec la titulature de *comte de Laubespin* à partir de 1649.

Ces armoiries ont été confirmées dans les grandes compilations héraldiques : Jougla de Morenas (*Grand Armorial de France*), Registres de Saint-Georges, Armoriaux comtois et bourguignons du XVIIᵉ siècle.

Notice ALFI

Les armes de la maison Mouchet de Battefort de Laubespin constituent un exemple majeur d’héraldique de synthèse, articulant l’identité agnatique à des héritages féminins prestigieux. Elles illustrent la vocation de la lignée : unir service, mémoire et continuité dans un blason cohérent et immédiatement lisible.

Chronologie agnatique

(Les personnes vivantes ne sont pas mentionnées — RGPD)

I. Humbert Mouchet (fl. 1450)

Seigneur de Villerserine et de Beauregard ; époux supposé de Marie de Chissey. Figure-souche de la lignée mouchetaine. Établit la base patrimoniale et territoriale de la famille en Franche-Comté.

II. Humbert Mouchet († 1525)

Seigneur de Moncour ; marié à Antoinette Févre. Poursuit la consolidation des fiefs et l’insertion de la maison dans les réseaux nobiliaires comtois.

III. Jehan Mouchet (1486–1549)

Écuyer, seigneur de Beauregard, Villerserine, Mantry, Mauffans, Blandans et Toulonjon. Baron de Dramelay (acquisition de 1542) ; trésorier général de l’Empereur en Bourgogne ; envoyé impérial en Suisse ; capitaine-gouverneur du château de Poligny. Marié en 1533 à Louise de Battefort, héritière de sa maison.

IV. Léonel Mouchet de Battefort (1539–1604)

Seigneur de Dramelay, Arinthod, Châteauneuf, Bornay et nombreuses terres. Titré chevalier en 1602 ; relève le nom de « Battefort » après alliance maternelle. Marié en 1588 à Barbe de Laubespin, héritière de sa maison, scellant l’union des trois lignées Mouchet – Battefort – Laubespin.

V. Claude-Gabriel Mouchet de Battefort de Laubespin (1591–1657)

Chevalier de Saint-Jacques ; colonel d’infanterie wallonne ; premier maître d’hôtel de l’Archiduc Léopold ; gruyer général du Comté de Bourgogne. Chevalier d’honneur au Parlement de Dole (1632). Marié en 1608 à Catherine de Harlay.

VI. Charles-Achille Mouchet de Battefort de Laubespin (1620–1703)

Créé comte de Laubespin par lettres patentes de Philippe IV (17 mars 1649). Chevalier de l’Ordre d’Alcantara ; colonel de cavalerie ; membre du conseil de guerre du roi d’Espagne. Marié en 1663 à Charlotte de Nettancourt de Haussonville.

VII. Louis Mouchet de Battefort de Laubespin (1665–1705)

Comte de Laubespin ; baron de Dramelay ; dit « comte d’Arinthod ». Baptisé en la chapelle du château de Versailles (1675). Marié en 1685 à Anne Gabrielle de Saint-Mauris.

VIII. Charles-Joseph Mouchet de Battefort de Laubespin (1690–1762)

Comte puis marquis de Laubespin. Administre un vaste ensemble de terres en Comté, Bresse et Jura. Marié en 1719 à Françoise Hilaire du Tartre.

IX. Gabriel Mouchet de Battefort de Laubespin (1734–1805)

Marquis de Laubespin. Marié en 1760 à Élisabeth-Charlotte de Scorrailles. Traverse la Révolution tout en préservant l’intégrité familiale.

X. Charles Mouchet de Battefort de Laubespin (1764–1849)

Marquis de Laubespin. Marié en 1797 à Camille-Françoise de Lévis-Mirepoix. Sa lignée masculine directe s’éteint au XXᵉ siècle (branche aînée).

XI. Camille Mouchet de Battefort de Laubespin (1812–1876)

Comte de Laubespin ; marié à Hernégilde de Beaufort-Spontin, comtesse du Saint-Empire. Sous sa descendance, une branche s’établit en Belgique et y est admise dans la noblesse en 1873. Père d’Alfred et de Théodule, auteurs des rameaux modernes.

XII. Alfred Mouchet de Battefort de Laubespin (1844–1920)

Marié en 1872 à Marie-Victoire d’Ennetières. Assure la continuité de la branche française (XIXᵉ–XXᵉ siècles).

XIII. Camille Marie Joseph Mouchet de Battefort de Laubespin (1872–1939)

Né à Bruxelles le 15 décembre 1872, il appartient à la première génération pleinement établie dans les Pays-Bas méridionaux, issue de la branche admise dans la noblesse du Royaume de Belgique en 1873. Héritier d’une double tradition — la haute noblesse comtoise et l’intégration aux institutions belges — il incarne la continuité de la maison dans un contexte européen renouvelé.

Établi en Flandre occidentale, il exerce les fonctions de **maire d’Elverdinge**, rôle dans lequel il représente le prestige historique de sa lignée tout en s’inscrivant dans la vie civile et administrative du pays. Sa position confère à la famille une visibilité durable dans les structures locales et nationales.

Marié à Paris, en 1897, à **Simonne de Marescot** (1876–1967), issue d’une maison ancienne elle aussi liée à l’histoire nobiliaire française, il assure l’union de deux lignages porteurs d’une longue mémoire.

De ce couple procèdent les rameaux **français** et **belges** du XXᵉ siècle, qui perpétuent les traditions des Mouchet de Battefort de Laubespin tout en s’adaptant aux exigences administratives, sociales et dynastiques de leur époque. Sa descendance — conformément au RGPD — établit la continuité de la maison dans ses deux branches modernes, témoignant de la capacité de la lignée à maintenir son unité tout en se projetant dans de nouveaux environnements nationaux.

Engagement au service du Bien Commun

Justice & administration seigneuriale

Du XVe au XVIIᵉ siècle, les Mouchet et leurs héritiers exercent un rôle structurant dans l’équilibre judiciaire et territorial de la Franche-Comté. Seigneurs hauts justiciers de Villerserine, Beauregard, Dramelay ou Arinthod, gruyers généraux du Comté, trésoriers de l’Empereur en Bourgogne ou gouverneurs du château de Poligny, ils assurent l’ordre, l’arbitrage des conflits, la protection des terres et la continuité administrative des principautés comtoises. Leur autorité contribue directement à la stabilité politique de la région.

Service militaire & fidélité princière

La maison se distingue par une fidélité constante envers les princes territoriaux : ducs de Bourgogne, souverains espagnols, empereurs du Saint-Empire. Chevaliers, colonels wallons, capitaines de garnison, officiers d’Alcantara ou serviteurs des armées impériales incarnent l’honneur martial et l’engagement militaire des Mouchet de Battefort de Laubespin. Leur participation aux guerres comtoises, ainsi qu’aux combats menés sous la bannière des Habsbourg d’Espagne, inscrit durablement la lignée dans l’histoire militaire européenne.

Service du Parlement & institutions

Les alliances et les charges familiales amènent plusieurs membres à servir le Parlement de Dole comme chevaliers d’honneur, ou à participer aux États de Bourgogne, hauts lieux de la légitimité politique régionale. Ces fonctions, prestigieuses et exigeantes, témoignent de la confiance accordée à la famille pour garantir la justice provinciale, le respect des droits féodaux et la représentation des terres comtoises auprès des instances souveraines.

Transmission & continuité

La famille Mouchet de Battefort de Laubespin présente une continuité agnatique exceptionnelle : près de six siècles de transmission masculine ininterrompue. Des seigneurs comtois du XVe siècle aux comtes du XIXᵉ et du XXᵉ siècle, cette stabilité rare dans l’histoire nobiliaire française témoigne d’un lignage particulièrement structuré, fidèle à ses devoirs, et soucieux de maintenir l’intégrité de sa mémoire et de ses biens.

Rayonnement international

L’ascension progressive vers la Belgique au XIXᵉ siècle ouvre à la maison un nouveau champ diplomatique et politique. L’admission officielle dans la noblesse belge (1873) confirme la reconnaissance institutionnelle d’une lignée déjà prestigieuse. Au XXᵉ siècle, la famille fournit des **ministres plénipotentiaires**, des administrateurs et de hauts fonctionnaires du Royaume, renforçant le rayonnement transnational de la maison et inscrivant son influence dans les relations internationales de la Belgique moderne.

Alliances

Les principales alliances historiques : Chissey, Févre, Battefort, Laubespin, Harlay, Nettancourt de Haussonville, Saint-Mauris, du Tartre, Scorrailles, Lévis-Mirepoix, Clermont-Mont-Saint-Jean, La Moussaye, Pierre de Bernis, Beaufort-Spontin, Ennetières, Avesgo de Coulonges, Estutt de Tracy.

Demeures et ancrages

  • Villerserine
  • Beauregard
  • Dramelay
  • Arinthod
  • Châteauneuf
  • Poligny
  • Elverdinge (branche belge)

Bibliographie

  • R. de Lurion, Nobiliaire de Franche-Comté (1890).
  • Bulletin de la Société héraldique et généalogique de France (1896).
  • F.-F. Chevalier, Mémoires historiques sur Poligny (1769).
  • Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, t. V.
  • Valette, Catalogue de la noblesse française (2007).

Conclusion

La lignée Mouchet incarne l’un des exemples les plus aboutis de la noblesse d’extraction comtoise : ancienneté, continuité agnatique, services auprès du Saint-Empire et du roi d’Espagne, intégration parlementaire et fidélité territoriale. Par ses alliances et ses charges, elle s’élève du rang seigneurial à celui de comté et marque durablement l’histoire du Jura, du Comté de Bourgogne et de la Belgique.

Mention légale

Ce Thésaurus est rédigé selon le SCRIPT ALFI. Texte : © ALFI — Licence CC BY-SA 4.0. Source principale : article Wikipédia « Famille Mouchet de Battefort de Laubespin » (CC BY-SA 4.0).

Attention : la clé de tri par défaut « {{#replace:{{#replace:Thesaurus de la famille MOUCHET de BATTEFORT de LAUBESPIN|Thesaurus de la famille |}}|Thesaurus_|}} » écrase la précédente clé « Mouchet ».