Thesaurus de la lignée PROUVOST
| Lignée Prouvost |
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| Armoiries : D’argent au sautoir de gueules, au chef d’azur chargé de deux roues d’or. |
| Devise : Laus Deo Semper (Pierre Prouvost, 1748) |
| Fiefs et ancrages : Wasquehal, Roubaix, Lille, Croix, Bondues |
| Branches : Aînée (Henri) · Puînée (Liévin) · Cadette (Amédée) |
La famille patricienne des Prouvost constitue l’un des plus anciens lignages civils des Flandres françaises. Elle incarne, depuis le XIVModèle:E siècle, la continuité du travail, de la foi et de l’engagement social au service du Bien Commun. Son histoire, ancrée à Roubaix et Wasquehal, illustre la transformation d’une dynastie de maîtres de manufacture en familles de mécènes, d’industriels, d’artistes et de bâtisseurs.
Pour dessiner chez les Prouvost, la notion de SERVIR,
principe des élites,
un héritage spirituel :
nous commencerons par ces deux citations:
Pierre Prouvost dans la généalogie qu'il rédigea en 1748 : « Voila la description des descendants des Prouvost et de ceux qui se sont alliez jusques a la fin de cette année mille sept cens quarante huit. Et on peut dire sans vanité, que lesdits du surnom Prouvost, ont toujours vécu en gens de biens, d’honneurs et de bonne réputation en la foi catholique apostolique et romaine et les plus notables des villages qu’ils ont habitez " et le littéraire C. Lecigne, en 1911, publié chez Grasset, au sujet du poète Amédée Prouvost: " Dès l’âge de cinq ans, Amédée Prouvost se sentit dépositaire d’une tradition et comme l’héritier présomptif d’une royale lignée : l apprit un à un le nom de ses prédécesseurs et que chacun d’eux signifiait depuis quatre siècles et demi, beaucoup d’honneur, de travail et de foi chrétienne. On ne voulut pas qu’il puisse méconnaître ce passé et, si, par impossible, il lui arrivait d’être infidèle, qu’il eût l’excuse de l’ignorance. Un jour le père prit la plume et, sans orgueil, sans autre prétention que de donner à ses enfants la conscience intégrale de leurs origines, il écrivit les annales de sa famille. Avant tout, il songea à celui qui était son premier né, l’espérance de la dynastie ; il s’adressa à lui : « Je crois utile, mon cher fils, dès tes premiers pas dans ta vie d’écolier, de t’initier à ce que tes maîtres ne pourront t’enseigner avec autant de persuasion que ton père, j’entends L’amour de la famille, Le respect de ses traditions d’honneur, Un attachement inébranlable aux convictions religieuses de nos pères, et leur fidélité aux traditions monarchiques. Je considère comme un devoir De te donner comme modèle cette lignée d’ancêtres."
LA PRÉFACE de PIERRE DE BIZEMONT
Origines et fondements agnatiques
Ascendance cognatique Vers 1368, Jehan Prouvost, juge de la seigneurie de Croix, porte un écu au sautoir accompagné de deux roues d’or. Il est le premier témoin connu du lignage.
Son descendant Jehan dit « des Huchons », seigneur de Wasquehal et échevin de Roubaix, est en 1469 le bras droit de Pierre de Roubaix. Il participe à la fameuse charte de Roubaix autorisant la fabrication de draps de laine. Sous Charles Quint, Guillaume Prouvost (né v.1580) unit censive et industrie, devenant l’un des maîtres de manufacture les plus prospères du plat pays.

S'ils descendent d'une lignée de propriétaires aisés installée à Wasquehal et les environs selon les travaux sur les archives réalisés par le généalogiste Alain Watine-Ferrant en 2012, les Prouvost actuels ont traditionnellement été reliés aux voisins Prouvost des Huchons du XV° siècle autour du fief des Huchons et le sont cognatiquement (par les femmes): Jehan Prouvost, dit des Huchons, seigneur de Wasquehal en 1469 ( achat de seigneurie non validé aujourd'hui ), échevin de Roubaix, était le bras droit de Pierre de Roubaix, proche de Charles de Bourgogne. " Dès 7 heures du matin, le 15 du mois de novembre 1469, le bailli Jean de Langlée, les échevins Jean de Buisnes et Jean Prouvost, dit des Huçons, les deux lieutenants Jean Fournier et Guillaume Agache, se rendirent au château de Roubaix construit par Pierre de Roubaix (1415-1498), chambellan du duché de Bourgogne, fils de Jean, troisième chevalier de la Toison d’Or , premier chambellan de Charles, duc de Bourgogne, pour lui témoigner la reconnaissance de ses sujets pour avoir obtenu la charte de Roubaix qui donnait à la ville le droit de faire draps de toute laine. " [iii] " Jean Prouvost est le "grand ancêtre" de la famille Prouvost ", nous disaient les Albert Prouvost, ce qui est vrai par les femmes suite aux travaux d' Alain Watine-Ferrant.
L'ASSOCIATION DES LIGNAGES DE FRANCE ET DE L’INTERNATIONAL
REGLES POUR RECONSTITUER DE VRAIES ÉLITES
COMPARAISON PROUVOST ET VIRNOT
Fiefs et Seigneuries
XVᵉ – XVIIᵉ siècle : Formation de la lignée Prouvost
Généalogie validée par Alain Watine-Ferrant
1. Guilbert Prouvost (c.1455), ancêtre fondateur
Né vers 1455 à Wasquehal, Guilbert Prouvost apparaît comme le premier ancêtre solidement attesté. Il appartient déjà à la petite élite rurale du pays roubaisien : propriétaires terriens, exploitants aisés, acteurs de la vie économique locale.
Il transmet :
- un premier patrimoine foncier,
- un nom bien implanté dans la vallée de la Marque,
- une position reconnue parmi les exploitants aisés du territoire.
De lui descendent : → Jehan Prouvost (c.1485–1586), puis Wuillaume, puis Jehan II.
2. Jehan Prouvost (1545 – v.1590) × Antoinette Le Blan
Jehan Prouvost, né vers 1545 et décédé vers 1590, est établi à Wasquehal. Les sources le qualifient de laboureur, c’est-à-dire un propriétaire terrien aisé, disposant de terres, de capitaux et de journaliers.
Avec son épouse Antoinette Le Blan, il incarne :
- la stabilité territoriale,
- la gestion d’un patrimoine agricole important,
- l’essor d’une lignée déjà structurée.
3. Guillaume Prouvost : « le grand modèle de la race »
Fils de Jehan, Guillaume Prouvost est décrit par Lecigne comme la première grande figure de la lignée.
Il dispose :
- de plus de 26 bonniers (≈ 35 hectares) de bonnes terres à Bondues, Marcq-en-Barœul, Roubaix et Tourcoing ;
- de plus de 12 000 florins en capitaux et rentes héritières ;
- de plusieurs lieux manoirs ;
- d’une exploitation où il associe ses fils à ses affaires (généalogie Pierre Prouvost, 1748).
a) Un acteur majeur du textile préindustriel
Guillaume exerce aussi le négoce de la laine peignée et de la sayette : il fait peigner, blanchir puis filer la laine en Artois, région réputée pour ses fileuses au rouet et à la quenouille.
C’est à lui que renvoient Hilaire & Trénard dans leur Histoire de Roubaix :
> « Depuis Charles Quint, les mêmes familles dominent la Fabrique roubaisienne : > Pollet, Mulliez, Prouvost, Van Reust (Voreux), Leclercq, Roussel, Fleurquin, Florin, Malfait. »
Ces familles domineront l’économie textile française pendant cinq siècles.
b) Alliance Prouvost × des Tombes
Guillaume épouse Marguerite des Tombes, issue d’une famille :
- « roubaisienne depuis 1643 »,
- ayant donné sept échevins de Roubaix en cinq générations (Leuridan).
Cette alliance ouvre aux Prouvost les réseaux municipaux et judiciaires roubaisiens.
4. Jean Prouvost (1630–1670) et Robert Prouvost
La lignée continue avec :
- Jean Prouvost (1630–1670),
- puis Robert Prouvost (1660–1670), lieutenant de la seigneurie de Wasquehal.
Le titre de lieutenant seigneurial atteste une position de confiance dans l’administration seigneuriale locale.
5. Alliances patriciennes et nobles (XVIᵉ–XVIIᵉ siècle)
a) Catherine Prouvost × Noël de Le Rue
Catherine Prouvost épouse Noel de Le Rue, issu des seigneurs de La Rue, famille attestée à Roubaix dès le XIIIᵉ siècle. Une alliance prestigieuse qui élève la lignée dans les réseaux patriciens.
b) Antoinette Prouvost × Pierre de Courchelles
Nouvelle alliance avec une famille reconnue du pays de Lille et de l’Artois.
c) Jean Prouvost × Barbe de Lespaul (1677)
Jean Prouvost épouse Barbe de Lespaul, de la branche cadette d’une grande famille roubaisienne. Il lui apporte en dot un des fiefs du Fresnoy, entérinant l’entrée des Prouvost parmi les familles terriennes structurées du territoire.
6. Synthèse (1450–1700)
Entre le XVe et le XVIIe siècle, la lignée Prouvost :
- s’enracine à Wasquehal, Bondues, Marcq-en-Barœul, Roubaix et Tourcoing ;
- accumule terres, capitaux et offices ;
- participe à l’économie proto-industrielle du textile ;
- contracte des alliances patriciennes ;
- exerce des fonctions seigneuriales locales.
Elle constitue ainsi la matrice historique de l’ascension remarquable des Prouvost aux XVIIIᵉ–XXᵉ siècles.
2. Époque moderne (XVII–XVIII siècles)
Pierre II Prouvost (1648-1691), échevin de Wasquehal, épousa Marguerite de Lespaul, fille de Jacques, seigneur du Gauquier à Wattrelos, lieutenant de Roubaix, maître de manufacture en 1690, réputé le plus riche de Roubaix, et Jehanne de le Dicque, fille de Gilles de le Dicque, seigneur de la Boutillerie à Watrelos, et de Marguerite Flameng, dame de la Boutillerie, d'une famille notable de nombreux échevins et trois religieuses à l'hôpital Sainte-Elisabeth ; on voit leurs enfants à Lille. [x]
Les représentants de cette branche de la famille de Lespaul, dont les Prouvost-de Lespaul, « favoris de la fortune, ont quitté Roubaix pour s’établir à Lille, où, insensiblement, ils ont pris rang parmi la noblesse. Leur départ était, en novembre 1696, mis au nombre des malheurs publics. » Ils faisaient partie des principales familles de Lille depuis peu rattachée au Royaume de France : les Prouvost eurent alors l’honneur d’être inhumés sous le pavement des principales églises de Lille ou dans les chapelles latérales : Saint-Étienne, Saint-André, Sainte-Catherine, Saint-Pierre — comme ils le furent dans les églises de Roubaix et de Wasquehal avant l’interdiction des inhumations dans les sanctuaires. [xi]
Jacques I Prouvost (1670-1704), pierre tombale de marbre près de l'autel Saint-Nicolas de l'église de Wasquehal, épouse à l'église Sainte-Madeleine de Lille le 8 avril 1698, Antoinette Masurel (1670-1730). [xii]
Son fils, Pierre III Prouvost (1675-1749), marié à Saint-Étienne de Lille avec Marie-Élisabeth Boutry, puis, veuf, avec Marie Claire Béatrix Trubert de Boisfontaines (1687-1715), inhumée dans la grande nef de l’église Saint-Pierre, Lille. Il rédigea en 1748 la première généalogie de la famille Prouvost :
- « Voilà la description des descendants des Prouvost et de ceux qui se sont alliez jusques à la fin de cette année mille sept cens quarante huit.
Et on peut dire sans vanité que lesdits du surnom Prouvost ont toujours vécu en gens de biens, d’honneurs et de bonne réputation en la foi catholique apostolique et romaine et les plus notables des villages qu’ils ont habitez. »
Sa belle-sœur, Élisabeth-Julie Trubert de Boisfontaine, dame de La Vigne, épousa Philippe Emmanuel du Bus, comte du Bus, seigneur de Moustier, Ogimont et d’Acquignies ; ses deux autres sœurs furent religieuses à Argenteuil. [xiii]
Son fils Pierre Prouvost (1699-1770), maître de manufacture, échevin de la Ville de Roubaix, épousa à Roubaix Marie Jeanne Delebecque. Armes Delebecque (Flandres) : d’azur à un chevron d’or accompagné, en chef, de deux vols d’argent et, en pointe, d’une bécasse d’or. Inhumé en 1770 en l’église de Roubaix avec épitaphe. [xiv]
Jacques II Prouvost (1699-1774), inhumé dans l’église de Roubaix, maître de manufacture, épouse à Roubaix Marie-Agnès Florin, fille de Jean-Nicolas Florin, membre de la Manufacture de Roubaix et administrateur de la table des Pauvres, et de Marie-Catherine de Surmont (1692-1744), inhumée en l’église de Roubaix, sœur de Pierre Constantin Florin, député suppléant aux États généraux de Versailles et premier maire de Roubaix, ainsi que de deux religieuses (abbaye de Wevelghem et Brigittines de Lille).
- Jacques n'étant pas fils de maître, il entre dans la manufacture en 1734 grâce à son mariage avec la fille d’un maître. [xv]
Un des cinquante maîtres de manufactures compris dans le corps de métiers en 1761, taxé à 10 livres d’impôts ; dans son livre de fabrique, il mentionne les tissus suivants : satains de laine, satains anglais, minorques, prunelles, satains soie. Leur succession (1775) dénombre de nombreux biens à Bondues, Tourcoing, Wasquehal, Roubaix, Estaimpuis et Willems. [xvi]
Pierre Prouvost, né en 1725 à Roubaix, épousa Marie-Catherine Ramery dit de Boulogne de Mons (Belgique). Il était l’un des cinquante maîtres de manufacture de tissus. [xvii]
Béatrix Prouvost, née en 1728, fut chanoinesse de Saint-Augustin, prieure de l’hôpital Sainte-Élisabeth de Roubaix (fondé en 1500 par Isabeau de Roubaix). Elle s’illustra lors de la Révolution française.
- « Sœur Béatrix ressuscitera un jour sous le pinceau d’Amédée Prouvost. » (Lecigne)
Aimée-Joseph Prouvost, décédée en 1819, épouse Louis-Urbain Virnot de Lamissart (1779-1837). Ils habitaient l’hôtel Virnot de Lamissart-Prouvost sur l’Esplanade à Lille. Leur fils fut Urbain-Léon Virnot de Lamissart. [xviii]
Jean-Baptiste Prouvost épousa la sœur de Louis-Urbain, Rose-Marie Virnot de Lamissart (1772-1851), sans postérité. Remariée à Marie-Jean-Charles Gennart, son beau-frère légua pour construire le Palais Rameau à Lille. Les familles fréquentaient l’hôtel familial rue Royale, l’hôtel Virnot place Saint-Martin, et vivaient au milieu des collectionneurs Charles Lenglart, Watteau, van Blarenberghe. Il y eut encore deux mariages Prouvost–Virnot au XXᵉ siècle. [xix]
| « Les Prouvost ont toujours vécu en gens de biens, d’honneur et de bonne réputation en la foi catholique, apostolique et romaine. » | — Pierre Prouvost (1748) |
3. XIX siècle : municipalité et décollage industriel
Pierre IV Constantin Prouvost (1747-1808), échevin de Roubaix sous l’Ancien Régime, « maître de manufacture » puis maire de Roubaix (13 août 1795). Il échappe à la guillotine grâce à la Réaction thermidorienne. Épouse Marie-Henriette des Tombes, fille de Jean-Joseph des Tombes, 12ᵉ du nom, échevin de Roubaix.
Reçu maître de manufacture en 1777, il devient l’un des principaux fabricants de Roubaix et figure parmi les habitants les plus imposés de la paroisse. Sa femme, pieuse et inquiète, redoute les effets spirituels de cette prospérité. [xx]
- « Homme généreux et probe, il avait proposé à sa commune trois actions principales :
— venir en aide aux pauvres ; — protéger les cultivateurs ; — défendre l’hygiène de Roubaix. Le souci des autres pour faire leur bonheur, déjà. » « On peut le considérer comme le fondateur de la fortune industrielle des Prouvost. » [xxi]
Henri I Prouvost (1783-1850), maire adjoint de Roubaix, membre du conseil de fabrique de Saint-Martin, administrateur des hospices, maître de manufacture, épouse Liévine Defrenne, fille de Liévin-Joseph Defrenne, maître de manufacture et marchand drapier. « Chef de la branche aînée de la très ancienne famille de Frenne ou de Fresnes. » (Leuridan) [xxii]
Pierre Constantin Prouvost (1747-1808), officier de la Garde Nationale.
D’où les branches :
- branche aînée : Henri II Prouvost (1810-1857)
- branche puînée : Liévin Prouvost (1818-1869)
- branche cadette : Amédée I Prouvost (1820-1885)
La fortune récente de la famille est développée notamment par Amédée Prouvost, fondateur vers 1850 d’un grand peignage de laine. Les Prouvost figurent alors parmi les premiers négociants et transformateurs de laine en France et à l’international.
Au début du XXᵉ siècle, Jean Prouvost (1885-1978) ouvre la branche médiatique :
- 1917 : rachat du *Pays* ;
- 1924 : rachat de *Paris-Midi* ;
- 1930 : reprise de *Paris-Soir* ;
→ fondation d’un empire de presse puis du futur Groupe Marie Claire.
En 1966, Jean Prouvost détient 15 % de RTL et en devient PDG. En 1978, seules les publications féminines demeurent dans le groupe familial.
En 2004, sa petite-fille Évelyne Prouvost détient 58 % du Groupe Marie Claire. En 2009, elle est la 7ᵉ femme la plus riche de France. [5]
4. L’âge d’or roubaisien (1850–1914)
La seconde moitié du XIXᵉ siècle marque pour la famille Prouvost une ascension exceptionnelle : essor industriel, engagements civiques, services militaires, développements artistiques, mécénat, presse, rayonnement national et international. Les différentes branches – aînée, puînée et cadette – incarnent toutes, chacune à leur manière, les valeurs structurantes de l’identité Prouvost : travail, innovation, service de la collectivité, catholicisme social, goût du Beau.
Cette période est véritablement *l’âge d’or roubaisien* : les Prouvost deviennent l’une des familles les plus influentes du Nord, moteurs de la révolution industrielle textile et précurseurs des grandes dynasties économiques du XXᵉ siècle.
BRANCHE AÎNÉE
Les Henri Prouvost perpétuent l’autorité civique, l’engagement municipal et la continuité industrielle.
- Henri IV Edmond Prouvost (1861–1917)
Chevalier de la Légion d’Honneur. Mort en captivité à Holzminden (Allemagne) en 1917. Médaille militaire (modèle 11642). Soldat au 165ᵉ régiment d’infanterie, compagnie de mitrailleuses. Blessé grièvement le 23 février 1916 : *« Bon soldat, zélé et plein d’entrain. »* Époux de Laure Jeanne Ernoult, petite-fille de Jean-François Ernoult, maire de Roubaix en 1860.
- Henri V François Prouvost (1885–1962)
Épouse en 1908 Marguerite Léonie Motte (1887–1966), descendante directe des Motte-Bossut, fondateurs de la filature-monument de Roubaix. Alliance majeure entre deux familles-piliers de la Fabrique roubaisienne.
- Claude Prouvost
Notaire à Roubaix, notamment pour la Lainière de Roubaix et les Mulliez. Époux d’Annette Dewavrin (famille Dewavrin, l’une des plus influentes du Nord). Père de Claude-Alain Prouvost, chef actuel de la branche aînée.
- Edmond-Charles Prouvost (1863–?)
Président du Consortium du Nord et des Tuileries de Beauvais. Administrateur de Poliet & Chausson, de SilvaPlana et des Constructions électriques de France. Incarnation de la diversification industrielle roubaisienne.
Les Charles Prouvost
Une lignée tournée vers l’international, la finance et l’industrie lourde.
- Charles 2 Prouvost (1875–1937)
Entre 1919 et 1920, il fonde avec François Motte quatre sociétés industrielles, dont la Société industrielle de Pologne. Activités multiples :
- exploitation pétrolière en Galicie,
- filature à Sosnowiec,
- banque industrielle,
- domaine agricole à Brody.
Pionnier de l’expansion franco-polonaise.
- Charles 3 Prouvost (1901–1953)
Époux d’Hélène Dalle. Administrateur du Crédit immobilier. Ancien président de la Jeunesse catholique de Tourcoing. Figure locale très impliquée dans la vie civile.
- Christian (Charles) Prouvost
Capitaine de l’Arme blindée et cavalerie, Premier Régiment de Spahis. Écrivain, auteur de la trilogie : A demeure, Le tambour de Marengo, La femme de nulle part.
- Jacques Prouvost
Champion de France de parachutisme. Époux de Nicole Béra, quadruple championne de France, médaillée mondiale.
- Gaëtane Prouvost
Violoniste soliste de renommée internationale.
- Thierry Prouvost
Généalogiste, artiste collagiste, organisateur d’événements, auteur de plus de vingt ouvrages consacrés aux lignées du Nord.
- Géry Prouvost
Philosophe, écrivain, lauréat de l’Académie des sciences morales et politiques.
- Laure Prouvost
Artiste contemporaine, prix Turner, figure majeure de la scène internationale.
- Hubert Prouvost (1930–1996)
Époux de Brigitte Machet de La Martinière, issue d’une lignée militaire et académique. Famille alliée à Henry Cochin, membre de l’Institut.
- Sœur Cécile Prouvost (1921–1983)
Franciscaine missionnaire de Marie. Figure mystique majeure :
- vocation nomade au Maroc,
- mission auprès des populations berbères,
- mort en odeur de sainteté : « Je vais vers mon Père ».
- Sophie de Sivry-Prouvost
Normalienne, éditrice, fondatrice de L’Iconoclaste. Épouse de Laurent Beccaria (famille Denoix de Saint Marc, proche d’Hélie).
BRANCHE PAUL-ALEXANDRE PROUVOST
- Eugène Prouvost (1895–1978)
Engagé volontaire en 1913. Blessé au Chemin des Dames (1915). Pilote d’aviation en 1916. Abat trois avions ennemis. Croix de guerre avec palmes. Époux de Marie-Louise Crépy-Saint-Léger (famille de l’Hôtel Crépy, rue Royale à Lille).
- Christian Prouvost
Sous-lieutenant, ALAT, Chevalier de la Légion d’Honneur. Croix de la Valeur Militaire (2 citations). Mort pour la France en 1957 en Algérie, à 22 ans.
BRANCHE PUINÉE LIÉVIN PROUVOST
- Déploiement artistique : Camille Prouvost, Ernest Prouvost (peintres).
- Engagement civique : présidence de la Société d’émulation.
BRANCHE CADETTE — LES AMÉDÉE PROUVOST
- Amédée I Prouvost (1819–1885)
Fondateur du Peignage Amédée Prouvost (1851). Pilier de la révolution industrielle roubaisienne.
- Amédée II Prouvost (1853–1927)
Président de la Société anonyme du Peignage, de la Lainière de Roubaix et de la Filature de Neugedein. Administrateur de la Banque de France. Chevalier du Saint-Sépulcre et de Saint-Grégoire-le-Grand. Collectionneur d’art, mécène, lettré.
- Amédée III Prouvost (1877–1909)
Poète, lauréat de l’Académie Française. Membre du ‘‘Beffroi’’.
- Joséphine Prouvost
Épouse Charles-Henri Droulers. Mère de Charles Droulers-Prouvost, docteur en droit, écrivain, gendre de Paul Thureau-Dangin (Secrétaire perpétuel de l’Académie Française).
LES ALBERT PROUVOST
- Albert II Prouvost (1882–1962)
Industriel, président du Syndicat des peigneurs de laine. Grand collectionneur et mécène.
- Albert III Prouvost (1909–1991)
Président de société, fondateur de la Fondation Septentrion et du CIL du Nord.
- Jean Prouvost (1885–1978)
Industriel, patron de presse, ministre. Fondateur du groupe Marie Claire et grand modernisateur des médias français.
- Albert-Bruno Prouvost (1942–1987)
Industriel, mort en mission en Argentine. Polytechnicien. Dirige plus de 2 200 salariés sur quatre continents.
- Henri Lestienne-Prouvost (1870–1915)
Fondateur des cités jardins de Lille. Aumônier volontaire, mort à Hébuterne. Mystique, artiste, administrateur social.
- Ghislain Prouvost
Président de la Fondation Prouvost au Vert-Bois. Restaurateur du château de Drée.
- Évelyne Prouvost (1939–2017)
Femme de presse, héritière du groupe Marie Claire.
- Hervé Poulain-Prouvost
Commissaire-priseur, associé d’Artcurial (Paris). Époux d’Isabelle Prouvost (petite-fille de Jean Prouvost).
LES ÉDOUARD PROUVOST
- Édouard Prouvost (1861–1933)
Président des établissements Amédée Prouvost. Propriétaire en Tunisie. Commissaire général de l’exposition internationale de Roubaix (1911).
5. Les grandes figures économiques & culturelles (XXème siècle)
- Jean Prouvost (1885–1978), « gentilhomme de la presse » : fondateur de Paris Match, Marie Claire, Télé 7 Jours, mécène et modernisateur des médias français.
- Albert-Eugène Prouvost (1882–1962) : président du syndicat des peigneurs, collectionneur de tableaux impressionnistes.
- Albert-Auguste Prouvost (1909–1991) × Anne de Maigret : président du Peignage, fondateur du CIL du Nord et de la Fondation Septentrion. Accueille Élisabeth II en 1957.
Albert-Bruno Prouvost Polytechnicien, disparu prématurément.
- Évelyne Prouvost (1939–2017), directrice du groupe Marie-Claire, symbole du renouveau féminin français.
-
Jean Prouvost, « gentilhomme de la presse »
-
Albert-Auguste et Anne Prouvost-de Maigret
-
Visite d’Élisabeth II à Roubaix (1957)
-
Albert-Eugène Prouvost, président des Peigneurs
6. Figures contemporaines
Fondateur de l’A.L.F international, historien-généalogiste et auteur de L’Identité harmonieuse. Créateur du Thésaurus agnatique et du Thésaurus visuel agnatique. À travers Pour Vous les Princes, il prolonge l’esprit de ses aïeux par l’art du gala, la beauté et la transmission du Bien Commun.
Philosophe et docteur (Sorbonne et ICP), professeur au Grand Séminaire Saint-André Kaggwa de Kinshasa, auteur de travaux d’ontologie et de philosophie chrétienne.
Violoniste française de renommée internationale. Formée au CNSMD de Paris puis à la Juilliard School (New York), disciple de Zino Francescatti. Lauréate de concours internationaux, elle enregistre et enseigne la musique française avec ferveur et noblesse.
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Thierry Prouvost, fondateur de l’A.L.F.I.
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Géry Prouvost, philosophe et enseignant
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Gaëtane Prouvost, violoniste
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Bertrand Prouvost, entrepreneur et humaniste
7. Le Bien Commun et l’héritage moral
Depuis Jehan des Huchons (1469), premier ancêtre attesté, jusqu’à la fondation de l’A.L.F internationale, la famille Prouvost porte, de génération en génération, un même fil conducteur : la conviction que la valeur d’une lignée se mesure à ce qu’elle donne au monde.
À travers cinq siècles, les Prouvost manifestent une continuité d’esprit exemplaire :
- le service des pauvres et des hospices – fondations charitables, soins aux malades, œuvres sociales en temps de crise ;
- le mécénat culturel et éducatif – écoles, conférences, cercles intellectuels, encouragement des arts et des lettres ;
- la FIDÉLITÉ RELIGIEUSE – une constante d’adhésion à la Tradition catholique, de la Contre-Réforme aux congrégations du XIXᵉ siècle ;
- le RAYONNEMENT SPIRITUEL – vocations sacerdotales, religieuses, missionnaires et œuvres contemplatives, de Roubaix au Maroc ;
- le SERVICE DE LA NATION PAR LES ARMES – participation à toutes les grandes guerres du XIXᵉ et du XXᵉ siècle, jusque sur les fronts les plus éprouvés.
Cette trajectoire, ininterrompue malgré les ruptures politiques et les transformations industrielles, compose un modèle singulier : celui d’une noblesse de service. Non pas la noblesse du rang, mais la noblesse du don : l’excellence personnelle mise au service des autres, de la cité et du Bien Commun.
Ce principe irrigue les œuvres fondatrices auxquelles la famille s’est associée ou qu’elle a portées :
Au cœur de cet héritage, un lieu récapitule l’esprit des Prouvost : le château du Vert-Bois, maison de mémoire, de culture et d’art de vivre, sanctuaire d’une certaine idée du Nord et de sa tradition familiale.
7. La vie économique
La trajectoire économique de la famille Prouvost s’inscrit au cœur de l’histoire industrielle européenne. Depuis le XVIᵉ siècle, les Prouvost appartiennent au noyau central des familles qui façonnèrent la « Fabrique roubaisienne », ce système proto-industriel unique en Europe où le travail textile, la domesticité ouvrière, les fortunes marchandes et l’innovation technique s’entremêlèrent pour donner naissance au premier grand bassin industriel français.
« Depuis Charles Quint, les mêmes familles dominent la Fabrique roubaisienne : Pollet, Mulliez, Prouvost, Van Reust (devenu Voreux), Leclercq, Roussel, Fleurquin, Florin, Malfait… Elles assurent la majorité de la production. »
La famille Prouvost occupe dans ce système une place structurante : marchands-fabricants, tisseurs, peigniers, industriels, mécènes, mais aussi administrateurs de manufactures royales et partenaires d’œuvres d’envergure continentale.
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7.1. Les Manufactures Royales de Lille
Les Prouvost s’insèrent très tôt dans le monde prestigieux des Manufactures Royales, ferments de la modernisation économique voulue par Colbert, puis prolongée dans les Pays-Bas français.
Un exemple majeur est celui de Catherine Françoise Prouvost, petite-fille de Jacques Iᵉʳ Prouvost (1670-1704) et d’Antoinette Masurel.
Le 30 avril 1782, elle épouse François Joseph Durot (1747-1815), issu d’une famille de grands bourgeois lillois. Ensemble, avec leurs fils et gendres (Durot, Leperre, Prouvost, de Lagarde), ils contribuent à l’essor d’un remarquable ensemble proto-industriel :
- **Manufacture Royale des Toiles Peintes et Indiennes** (Lille, 1770)
Lettres patentes du 25 janvier 1770, toiles frappées des armes fleurdelisées.
- **Manufacture Royale de Verres**
- **Manufacture Royale de Mousselines d’Houplines**
- **Manufacture Royale de Porcelaines du Dauphin**, bénéficiant de la protection du Dauphin et de Calonne
(marque : « Dauphin couronné », fours chauffés au charbon—innovation majeure en France).
Cet ensemble représentait l’excellence industrielle du siècle des Lumières : technique, créativité, commerce international et prestige royal.
Leur descendance se rattache à des lignées d’artistes prestigieuses :
- Leur petit-fils, **Alexandre Lauwick**, peintre renommé, épouse en 1864
**Thérèse Riesener** (1840–1932), petite-fille d’Henri-François Riesener (1767–1828), arrière-petite-fille de Jean-Henri Riesener (1734–1806), célèbre ébéniste de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Ainsi s’unissaient : la grande industrie, l’artisanat d’art, et les arts décoratifs du règne royal.
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7.2. La tradition industrielle moderne : les « châteaux de l’industrie »
Du XIXᵉ au XXᵉ siècle, les Prouvost deviennent l’un des piliers de la révolution industrielle du Nord. Ils créent, dirigent ou transforment des dizaines d’établissements, certains devenus mythiques.
Les Châteaux de l’Industrie – terme consacré – regroupent leurs plus grandes réalisations :
- *Les Établissements Prouvost* (1848)
- *Tissage mécanique Henri Prouvost*
- *Établissements du Coq Français – Degrave & Prouvost*
- *Peignage Amédée Prouvost*
- *Lainière de Roubaix*
- *Ensemble textile Amédée Prouvost & Cie*
- *Peignage Prouvost-Lefebvre*
- *Prouvost-Masurel*
- *Groupe Prouvost* (holding textile-média)
- *Groupe Marie Claire*
- *Établissements divers (filature, tissage, peignage, teinture)*
- *Stade Amédée-Prouvost*
- *Musée du textile de Fourmies*
- *Écomusée de l’Avesnois*
La famille devient l’un des moteurs de la première mondialisation textile : importation de matières premières, exportation vers l’Europe, le Levant, l’Amérique latine.
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7.3. Vision internationale et génie industriel des « familles du Nord »
Les familles Prouvost, Pollet, Motte, Mulliez, Leclercq, Marotte, Dewavrin, Wallaert, Masurel, Flipo, Mahieu, Scrépel, Plantin, Cavrois – forment ensemble l’un des laboratoires économiques les plus brillants d’Europe.
Leur génie repose sur :
- une **vision internationale précoce**, remontant aux draps médiévaux du comté de Flandre ;
- un **capitalisme personnel** où l’innovation est humaine avant d’être technique ;
- une **culture du risque et de l’expansion** ;
- un **maillage familial** (alliances, cousins, réseaux) assurant la stabilité ;
- une **éthique du travail**, nourrie de catholicisme social ;
- un **paternalisme éclairé**, précurseur des politiques sociales modernes ;
- une **capacité créative** (architecture industrielle, mécénat, écoles, cités-jardins).
L’économie du Nord n’est pas seulement une industrie : c’est un système culturel, une civilisation du travail, où la famille Prouvost est une matrice essentielle.
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7.4. Le textile comme signature identitaire
Le textile n’est pas seulement une activité économique dans la famille Prouvost : il en constitue la signature identitaire, le langage social, la tradition fondatrice et le moteur de l’ascension lignagère. Depuis les ateliers de laine du XVIᵉ siècle jusqu’aux groupes de presse du XXᵉ siècle, toute l’histoire industrielle de la famille se lit à travers l’évolution des techniques textiles.
Au fil des générations, la lignée se distingue dans toutes les étapes du cycle lainier :
- **laine** – achat, tri, lavage, importation mondiale des toisons ;
- **peignage** – cœur de l’expertise roubaisienne ;
- **tissage mécanique** – adoption précoce des innovations anglaises ;
- **teintures et apprêts** – maîtrise des procédés chimiques ;
- **commerce des draps** – réseaux en France, Flandres, Royaume-Uni, Levant ;
- **négoce international** – extension au XIXᵉ siècle vers l’Amérique du Sud et l’Asie.
Au XXᵉ siècle, cette culture du textile se convertit en une culture de la **matière immatérielle** :
- **presse**,
- **médias**,
- **édition**,
- **nouvelles technologies et groupes de communication**.
La logique demeure pourtant la même : transformer, créer, diffuser, structurer des réseaux – comme le faisaient autrefois les ateliers, les filatures et les manufactures.
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- • Une identité façonnée par la matière
Le textile forge une manière d’être : la précision du geste, la patience du fil, l’harmonie des couleurs, la discipline de la production, la recherche de la qualité totale. Cette culture du métier inspira le style Prouvost : sobriété, exactitude, exigence, fidélité au travail bien fait.
- • Une industrie devenue civilisation
Roubaix, Tourcoing et le Nord tout entier forment une véritable « civilisation textile », où la famille Prouvost tient l’un des premiers rôles. L’industrie n’est pas séparée de la vie sociale : elle crée des cités-jardins, des écoles professionnelles, des œuvres ouvrières, des patronages, des hôpitaux, des lieux de culte, des stades, des cercles culturels.
L’industrie est un monde, et ce monde porte une spiritualité.
- • Une continuité du fil au flux
De la laine aux médias, il ne s’agit pas d’une rupture mais d’une continuité : la même capacité à structurer des flux – flux de matières, de capitaux, de savoir-faire, puis d’informations.
C’est pourquoi les Prouvost incarnent l’évolution complète de l’économie française : du travail domestique du XVIᵉ siècle, au capitalisme industriel du XIXᵉ, aux empires médiatiques et culturels du XXᵉ siècle.
Une identité, un fil, une mission.
8. Demeures et ancrages patrimoniaux
La famille Prouvost a constitué, en trois siècles, un patrimoine immobilier exceptionnel dans le Nord de la France, à Lille, Roubaix, Tourcoing et Bondues, ainsi que dans d’autres régions de France. Ces demeures – hôtels particuliers, châteaux, domaines – incarnent la puissance industrielle, l’art de vivre et la culture familiale, tout en formant une véritable géographie de la mémoire Prouvost.
A. Les demeures fondatrices de Roubaix
- Hôtel Prouvost – 19, rue du Grand-Chemin & 6, rue Rémi-Cogghe (Roubaix), MH
**Notice :** Édifié au XIXᵉ siècle, cet hôtel particulier est l’une des demeures les plus emblématiques de la bourgeoisie textile roubaisienne. Son architecture néo-classique, ses salons lambrissés et son escalier monumental témoignent d’un art de recevoir raffiné. Il fut un centre de relations industrielles, culturelles et familiales.
- Hôtel Auguste-Lepoutre – 301, avenue des Nations-Unies (Roubaix), MH
**Notice :** Construit par Amédée I Prouvost pour son gendre Auguste Lepoutre, l’hôtel incarne le goût du XVIIIᵉ revisité au XIXᵉ. Ses façades élégantes, son jardin d’honneur et ses grandes pièces de réception illustrent la réussite des dynasties textiles alliées Prouvost–Lepoutre.
- Hôtel Amédée II et III Prouvost – 113, boulevard de Paris (Roubaix)
**Notice :** Grande demeure familiale érigée sur l’axe bourgeois majeur de Roubaix. L’hôtel se distingue par sa façade imposante, ses verrières industrielles réinterprétées et la qualité de ses matériaux. Il est l’un des centres névralgiques des réceptions familiales au tournant du XXᵉ siècle.
- Hôtel Albert Prouvost – 150, boulevard de Paris (Roubaix)
**Notice :** Demeure de prestige présentant un mélange subtil de classicisme et d’esthétique flamande. Les salons sont ornés de boiseries fines et de tapisseries. L’hôtel a accueilli des réunions modérant les grands arbitrages industriels de la ville.
- Hôtel Edouard Prouvost – 121, boulevard de Paris (Roubaix)
**Notice :** Un hôtel d’une grande élégance, caractérisé par un plan en profondeur et des grandes baies permettant une lumière abondante. Il reflète la seconde génération de Prouvost établis sur le boulevard de Paris, symbole de réussite collective.
- Hôtel Amédée Prouvost – Roubaix
**Notice :** Résidence cardinale des Prouvost, elle illustre la première alliance entre modernité technique (chauffage, verrières, innovations) et culture bourgeoise. Véritable “maison-mère” de la lignée au XIXᵉ siècle.
B. Les hôtels et demeures du grand Lille
**Notice :** Hôtel aristocratique du XVIIIᵉ siècle intégré à la lignée par alliance. Son acquisition ancre les Prouvost dans la haute société lilloise. L’hôtel est remarquable par sa façade classique, son escalier en fer forgé et son jardin structuré.
- Hôtel Crépy-Saint-Léger – 77, rue Royale (Lille), MH
**Notice :** Demeure du XVIIIᵉ siècle à l’ornementation raffinée. L’hôtel présente une façade à pilastres, des salons au stuc délicat et un grand escalier d’apparat. Hérité par alliance, il renforce l’intégration de la famille dans la tradition urbaine lilloise.
C. Les demeures des Flandres intérieures
- Hôtel Six-Prouvost – Tourcoing
**Notice :** Hôtel particulier associé à la branche Six-Prouvost, illustrant la puissance textile tourquennoise. L’architecture combine sobriété flamande et proportion classique. Il a longtemps servi de pivot aux affaires familiales locales.
- Château Masurel – 28, rue de Wailly (Tourcoing)
**Notice :** Domaine ancien, rattaché à la famille Masurel puis Prouvost. Le château, agrémenté d’un parc arboré, reflète l’esthétique des grandes familles d’industriels des Flandres. Il servit à la fois de résidence familiale et de centre de chasse.
D. Les grandes demeures extra-régionales
- Château du Vert-Bois – Bondues
**Notice :** L’une des demeures les plus prestigieuses du Nord. Le château, restauré avec un soin remarquable, est entouré d’un parc paysager et abrite des collections d’art majeures. Il constitue un véritable sanctuaire familial et un centre d’art de vivre.
- Château de Drée – Curbigny (Saône-et-Loire), MH
**Notice :** Ce château, parfois appelé “Versailles bourguignon”, est l’un des joyaux de l’aristocratie française. L’alliance Prouvost y introduit la famille dans la haute noblesse. Le domaine abrite des jardins à la française et des salons du XVIIIᵉ préservés.
- Domaine Saint-Jacques du Couloubrier – Grasse
**Notice :** Propriété méridionale de prestige, marquée par l’élégance méditerranéenne. Le domaine fut un lieu privilégié de séjours artistiques, littéraires et de préparation d’œuvres caritatives. Il témoigne de l’ouverture géographique de la lignée.
E. Symbolique des demeures Prouvost : art, société, transmission
Les demeures Prouvost sont davantage que des résidences : elles constituent l’ossature **visible**, **sensible** et **spirituelle** d’une lignée dont l’histoire se confond avec celle des Flandres industrielles.
Elles expriment, chacune à leur manière, une fonction du Bien Commun :
- **Le mécénat artistique** :
Les hôtels particuliers de Roubaix et de Lille ont accueilli peintres, décorateurs, architectes, musiciens, et ont conservé une tradition d’ornementation raffinée (tapisseries, boiseries, ateliers de design et mobilier d’art). Le Château du Vert-Bois demeure un haut lieu de conservation d’œuvres, de meubles et de collections familiales.
- **Les salons littéraires et intellectuels** :
Plusieurs demeures ont servi de cadre à des conférences privées, à des réunions savantes, à des débats politiques et économiques. Ces salons structuraient une forme d’aristocratie industrielle où se rencontraient les élites du Nord.
- **La vie charitable** :
Dans ces espaces ont été prises des décisions fondatrices : créations d’hospices, mécénat hospitalier, patronages ouvriers, actions sociales envers les familles de tisserands. Les Prouvost ont fait de leur patrimoine un instrument de justice sociale.
- **Les innovations industrielles** :
L’inscription des demeures au cœur de Roubaix et Tourcoing simbolise l’alliance du Beau et de l’industrie. L’hôtel devenait la « maison-mère » de l’entreprise familiale, où étaient conçues stratégies, inventions et alliances.
- **La sociabilité catholique** :
Ces maisons ont accueilli prêtres, communautés, œuvres paroissiales, cercles de réflexion catholique. Elles expriment le rapport intime de la famille à la tradition et à la foi.
- **L’éducation, la transmission et le goût du Beau** :
Les demeures ont formé des générations par l’exemple : culture du rang, respect de l’histoire, sens de l’harmonie, attachement au patrimoine. Elles sont les « écoles silencieuses » du style de vie Prouvost.
---
En définitive, ces demeures sont les pierres visibles d’une identité familiale fondée sur :
- l’élévation,
- l’harmonie,
- la mémoire,
- le service,
- et le rayonnement.
Elles incarnent la vocation profonde de la lignée :
- être un ferment d’unité, de culture et de Bien Commun dans les Flandres et au-delà.**
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LUMIÈRE SUR LE SIÈCLE DES LUMIÈRES
LE BOULEVARD DE PARIS À ROUBAIX
LES PROUVOST ET LE SEPTIÈME ARRONDISSEMENT DE PARIS
LES VILLES DES FLANDRES LILLOISES
Bibliographie & sources
LES DOUZE TOMES PROUVOST VIRNOT
- Pierre Prouvost, Généalogie (1748)
- C. Lecigne, Amédée Prouvost, Grasset, 1911
- A.-E. Prouvost, Toujours plus loin, 1992
- J. Prouvost, Mémoires, archives familiales
- T. Prouvost, La Saga des Prouvost, 2010
- Wikipedia:Famille Prouvost (CC BY-SA 4.0)
- Généalogie par Pierre Prouvost en 1748
- Thierry Prouvost La lignée des Prouvost: leur tradition de servir le Bien Commun depuis le Moyen-äge Broché – 25 mars 2018
- Histoire de Roubaix, sous la direction de Jacques Hilaire et Alain Lottin, éditions du Beffroy
- Site web réalisé par Thierry Prouvost www.thierryprouvost.com
- Marc Martin Médias et Journalistes de la République, Editions Odile Jacob, 1997. [archive].
- Barbier, J.-P. Daviet, Le patronat du Nord sous le Second Empire: une approche prosopographique, Librairie Droz, 1989. [archive]
- Marcel Haedrich, Citizen Prouvost : le portrait incontournable d'un grand patron de la presse française, Filipacchi, Levallois-Perret, 1995.
- Hervé Joly, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson, Alain Chatriot, Dictionnaire historique des patrons français, Flammarion, 2010.
- Pierre Pouchain, Les maîtres du Nord, Éditions Perrin, 12/09/1999, Collection :Histoire Fortunes, (ISBN 226200935X).
- Constantin Lecigne, Amédée Prouvost, B. Grasset, 1911.
- Albert-Eugène Prouvost : Souvenirs de notre famille
- Mémoires d’Albert-Auguste Prouvost : Toujours plus loin ; La voix du Nord
- Histoire d’une métropole : Lille, Roubaix, Tourcoing, sous la direction de Louis Trénard, Privat
- Revue du Nord, tome 86- janvier-mars 2004 : Alexis Cordonnier : une industrie d’art au siècle des lumières : l’ indiennerie Durot (1765-1790)
- Une belle vie : L’ abbé Henri Lestienne, fondateur d’œuvres sociales, aumônier de la 51° division : 1870-1915
Souvenirs et correspondances ; Société saint Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, 1925, 224 pages.
==NOTES==: 1. ↑
2.
3. a et b Marc Martin Médias et Journalistes de la République, Editions Odile Jacob, 1997, page 181 [archive]
4. ↑ Barbier, J.-P. Daviet, Le patronat du Nord sous le Second Empire : une approche prosopographique, Librairie Droz, 1989, page 40 [archive]
5. ↑
6.
7. a et b Mémoires de la société d'émulation de Roubaix, tome IV, 1889 page 130 [archive]
8. ↑ Hilaire-Trénard Histoire de Roubaix
9. ↑ Les femmes les plus riches de France [archive], Journal du Net, 14 janvier 2009
10. ↑ Notice no IA59000487 [archive], base Mérimée, ministère français de la Culture
11. ↑ Notice no IA59000488 [archive], base Mérimée, ministère français de la Culture
12. ↑ Notice no IA59000305 [archive], base Mérimée, ministère français de la Culture
[i] http://www.thierryprouvost.com/Patriciat-vie-de-societe.html
http://www.thierryprouvost.com/Patriciat-Index.html
http://www.thierryprouvost.com/Lignages-patriciens.html
[ii] http://www.thierryprouvost.com/Armoiries.html
[iii] Histoire de Roubaix, Trénard
Lecigne dans son ouvrage sur le poète Amédée Prouvost
[iv] généalogie par Pierre Prouvost de 1748
[v] Hilaire et Trénard dans leur « Histoire de Roubaix »
[vi] http://www.thierryprouvost.com/Leuridan-Prouvost-Ancien-Regime.html
[vii] http://www.thierryprouvost.com/de%20le%20Rue%20Prouvost.html
[viii] http://www.thierryprouvost.com/de%20Courchelles%20Prouvost.html
[ix] http://www.thierryprouvost.com/Filiation-Prouvost-XVII-XVIIIeme.html
[x] http://www.thierryprouvost.com/Patriciat-Lille-Roubaix-Tourcoing.html
[xi] http://www.thierryprouvost.com/de%20Lespaul-Prouvost.html
http://www.thierryprouvost.com/Salons-Prouvost-XVIII%E8me%20si%E8cle.html
[xii] http://www.thierryprouvost.com/MASUREL-ET-PROUVOST.html
[xiii] http://www.thierryprouvost.com/TRUBERT-DE-BOISFONTAINE-PROUVOST.html
[xiv] http://www.thierryprouvost.com/Delebecque%20Prouvost.html
[xv] RP Louis d'Halluin
[xvi] http://www.thierryprouvost.com/Florin%20Prouvost.html
[xvii] http://www.thierryprouvost.com/ramery%20dit%20de%20Boulogne.html
[xviii] https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_du_52_fa%C3%A7ade_de_l'Esplanade
[xix] www.virnot-de-lamissart.com. Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Palais Rameau de Wikipédia en français (auteurs)
[xx] Albert-Eugène Prouvost : « Toujours plus loin
[xxi] http://www.thierryprouvost.com/des%20Tombes.html
[xxii] http://www.thierryprouvost.com/defrenne.html
[xxiii] http://www.thierryprouvost.com/Hotel-du-Plessis-Belliere-Automobile-club.html
[xxiv] http://www.thierryprouvost.com/Branche-ainee-Prouvost.html
[xxv] Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Usine Motte-Bossut de Wikipédia en français (auteurs)
[xxvi] https://www.prouvost-associes.fr/
[xxvii] https://fr.rodovid.org/wk/Personne:1056544
[xxviii] Les Maitres du Nord Pierre Pouchain
[xxix] http://www.thierryprouvost.com/Charles-Prouvost-I-II-III-IV-V.html
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[xxxi] https://www.lulu.com/search?adult_audience_rating=00&page=1&pageSize=4&q=Prouvost&sortBy=PRICE_DESC
https://plus.wikimonde.com/wiki/Thierry_Prouvost
[xxxii] https://everybodywiki.com/G%C3%A9ry_Prouvost
[xxxiii] https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_de_La_Martini%C3%A8re
[xxxiv] http://jecroisentoi.over-blog.com/2016/01/tattiouine.html
[xxxv] https://editions-iconoclaste.fr/
[xxxvi] http://www.hipparque.com/5.aspx?sr=211
http://www.thierryprouvost.com/Crepy%20Prouvost.html
[xxxvii] https://www.aerosteles.net/stelefr-dax-prouvost
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[xxxviii] http://www.artnet.fr/artistes/camille-prouvost/
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[xxxix] http://www.thierryprouvost.com/Branche-Amedee-I-VII-Prouvost.html
[xl] https://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9d%C3%A9e_Prouvost_(1877-1909)
[xli] http://www.thierryprouvost.com/Droulers%20Prouvost.html
[xlii] https://www.marcq-en-baroeul.org/images1/imgmarcq/2004/07/p10.php
http://www.thierryprouvost.com/Albert-Prouvost-I-VII.html
[xliii] http://www.thierryprouvost.com/Albert-Auguste-Prouvost-Anne-de-Maigret.html
[xliv] Extraits de la Voix du Nord https://www.lemonde.fr/archives/article/1987/09/03/le-declin-de-l-empire-du-nord_4047017_1819218.html
[xlv] http://www.thierryprouvost.com/Lestienne.html
[xlvi] https://www.youtube.com/watch?v=UwRSs6Zw1wg
[xlvii] Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Hervé Poulain de Wikipédia en français (auteurs)
[xlviii] http://www.thierryprouvost.com/Edouard-Prouvost.html
[xlix] http://www.thierryprouvost.com/Chateaux-Industrie-Prouvost.html
[l] Hilaire-Trénard: Histoire de Roubaix
[li] Alexis Cordonnier dans son article : « Une industrie d’art au siècle des lumières : l’indiennerie Durot (1765-1790)
[lii] http://www.thierryprouvost.com/MRDD-Histoire-Manufactures-Royales-Lille.html
[liii] https://www.bn-r.fr/notice.php?q=id_origine:Let_0444
[liv] http://www.thierryprouvost.com/Demeures-Prouvost-Promenade.html
[lv] https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_du_52_fa%C3%A7ade_de_l%27Esplanade
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10. Mention légale
Ce Thésaurus agnatique ALFI est établi à partir des fonds ALFI, du texte original de Thierry Prouvost (2010), de sources publiques et familiales, sous licence CC BY-SA 4.0. Crédits visuels : ALFI / ayants droit.
Thésaurus réalisé le samedi 1 novembre 2025, jour de la Toussaint.
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