Thesaurus de la famille MARTEL

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Thésaurus Agnatique ALFI – Maison Martel

Introduction

La famille Martel, établie à Bédarieux (Hérault) depuis le XVIᵉ siècle, apparaît pour la première fois avec Michel Martel (vers 1550 – avant 1598), figure fondatrice d’une lignée profondément enracinée dans les terres cévenoles. Cette implantation précoce inscrit la famille dans le tissu social, artisanal et religieux du Haut-Languedoc à une époque marquée par les guerres de Religion et les grandes transformations économiques.

Issue de maîtres artisans, de marchands et de fabricants de draps, la lignée Martel participe très tôt à l’essor textile du pays héraultais, domaine qui forge son identité pendant plusieurs siècles. Au fil du temps, les Martel s’élèvent par les charges consulaires, la maîtrise des activités manufacturières et une forte implication dans la vie communautaire, contribuant à structurer l’économie locale et les institutions municipales.

Leur histoire révèle également de nombreuses ramifications : — des officiers et serviteurs de l’État, — des ecclésiastiques et religieux engagés, — des médecins, des enseignants, des missionnaires, — et, à l’époque contemporaine, des acteurs de la diplomatie française et internationale.

À travers douze générations suivies, la famille Martel offre ainsi l’exemple d’une continuité harmonieuse entre enracinement local et ouverture au monde. Par leur travail, leurs talents et leurs responsabilités civiles, militaires et religieuses, les Martel se distinguent comme une lignée fidèle à la tradition cévenole du service, de la transmission et de l’engagement au Bien Commun.

Armoiries et devise

Fichier:Blason-Martel-ALFI.jpg
Blason de la famille Martel

Blason : à définir selon sources locales (Bédarieux, Hérault). Devise : non connue.

Chronologie agnatique

(Les personnes vivantes ne sont pas mentionnées — RGPD)

I. Michel Martel (v.1550 – av.1598)

Établi à Bédarieux ; figure d’origine de la lignée martéline. Marié à Catherine Tauriac (1550 – av.1639). → Fils : Jean Martel.

II. Jean Martel (1575 – 1644)

Maître conrayeur ; consul de Bédarieux en 1626. Marié en 1599 à Marguerite d’Abbes. → Poursuite de la lignée par Jean Martel.

III. Jean Martel (v.1605 – av.1683)

Maître conrayeur ; actif au cœur de la production textile cévenole. Marié en 1640 à Anne Gibbal (1616 – 1683). → Père de Guillaume Martel.

IV. Guillaume Martel (1645 – 1709)

Négociant ; fabricant de draps ; acteur de la montée en puissance industrielle des Martel. Marié à Marthe Tournal (1656 – 1720). → Plusieurs enfants, dont Jean Martel.

V. Jean Martel (1672 – 1746)

Négociant ; consul ; l’un des organisateurs du commerce de Bédarieux. Marié en 1696 à Rose Bouty (1674 – 1713). → Sa descendance structure plusieurs branches majeures :

a) Guillaume Martel (1706 – 1759)

Négociant ; marié à Françoise Victoire Mouréze.

b) Charles Martel (1708 – 1758)

Négociant ; fabricant de draps ; Marié en 1736 à Louise Fabrégat (1720 – 1782). → Lignée notable au XVIIIᵉ siècle.

c) Louis Martel (1744 – 1809)

Prêtre ; professeur de théologie.

d) Jean Martel (1745 – 1826)

Voici la section développée sur Jean Martel, qui met en lumière son rôle ecclésiastique et sa résistance face à la Révolution française, un trait de caractère fréquent chez les élites attachées aux traditions.

Jean Martel incarne l'ancrage de la famille dans l'ancienne société d'ordres et la fidélité à l'Église catholique face aux bouleversements de la fin du XVIIIᵉ siècle.

  • Docteur en Théologie : Son titre de Docteur en Théologie atteste d'un niveau d'études supérieur et d'une position intellectuelle reconnue au sein du clergé, lui ouvrant potentiellement des carrières dans l'enseignement ou l'administration ecclésiastique.
  • Curé de Murviel : Sa fonction de curé de Murviel (très probablement Murviel-lès-Montpellier, région d'origine ou d'activité de la famille) est sa charge pastorale principale. Elle le place au cœur de la vie sociale et spirituelle locale avant la Révolution.
  • Prêtre Réfractaire durant la Révolution : C'est son rôle le plus marquant. En 1790, lorsque l'Assemblée nationale impose la Constitution civile du clergé, exigeant des ecclésiastiques de prêter serment à la Nation, à la Loi et au Roi, Jean Martel a refusé de s'y soumettre.
  * Le clergé qui a refusé le serment a été appelé clergé réfractaire (ou non-jureur).
  * Ce refus, motivé par la fidélité au Pape et à l'autorité spirituelle traditionnelle, fit de lui un adversaire de la Révolution. Les prêtres réfractaires étaient souvent pourchassés, contraints à la clandestinité, à l'exil ou à l'emprisonnement.
  * Son statut illustre la résistance d'une partie des élites, y compris ecclésiastiques, aux changements politiques et religieux radicaux de l'époque.

Après le Concordat de 1801, il put reprendre ses fonctions et termina sa vie sous la Restauration, période qui réhabilita le clergé fidèle à Rome.

e) Mathieu Martel (1752 – 1802)

Négociant ; consul de France à Constantinople ; Marié à Angélique Testa. → Rayonnement diplomatique exceptionnel de la lignée.

VI. Charles Martel (1774 – 1826)

Négociant, figure de transition entre l’époque préindustrielle et les premiers réseaux modernes. Marié en 1810 à Adélaïde Rouët (1791 – 1843). → Fils : Charles Martel.

VII. Charles Martel (1813 – …)

Négociant ; marié à Suzanne Louise Baumes (1817 – …). → Poursuite de la branche commerçante.

VIII. Charles Martel (1843 – …)

Négociant à Béziers ; marié à Marie Louise Marguerite Lacroix (1850 – …). → Descendance notable avec alliances Cavaillé, Jaujou, etc.

IX. Gabriel Mathieu Martel (1780 – 1854)

Négociant ; marié en 1813 à Henriette Julie Rouët. → Père de Charles Jules Martel.

X. Charles Jules Martel (1814 – 1876)

Négociant en laines ; marié à Joséphine Nathalie Benoît. → Branche active dans l’essor des industries lainières au XIXᵉ siècle.

XI. François Martel (1794 – 1880)

Négociant ; marié en 1824 à Suzanne Pauline Beuf. → Descendance établie à Toulouse.

XII. Constantin Martel (1801 – 1878)

Conseiller honoraire à la cour d’appel de Paris ; Marié en 1828 à Clothilde Randon. → Branche juridictionnelle et parisienne.

Grandes branches et alliances

La famille Martel, particulièrement au XXᵉ siècle, s’unit à plusieurs lignées militaires, parlementaires ou nobles, confirmant l’ascension sociale d’une dynastie issue du commerce textile cévenol. Ces alliances marquent l’intégration de la lignée dans les milieux de l’armée, de l’aristocratie française, de l’administration d’État et des anciens corps parlementaires.


I. Branche Martel – Tillette de Clermont-Tonnerre

Geneviève Martel (1901 – 1997) Mariée en 1922 à Jacques Tillette de Clermont-Tonnerre (1893 – 1968), officier de cavalerie, chef d’escadrons. Cette alliance fait entrer une branche des Martel dans la noblesse militaire française, liée aux traditions monarchiques et aux régiments de prestige. → Descendance intégrée au milieu parlementaire, militaire et diplomatique.


II. Branche Martel – d’Anterroches

Guillaume Martel (1900 – 1940) Capitaine au 159ᵉ Régiment d’Infanterie Alpine ; mort pour la France en 1940. Marié en 1927 à Nicole d’Anterroches (1907 – 2001), issue d’une ancienne famille d’Auvergne et du Velay.

→ Enfants :

  • Marie Josèphe Martel (1927 – 2022)
  • Claude Martel (1930 – 2006)
  • François Martel (1931 – 2009)
  • Bruno Martel
  • Colette Martel

Cette branche illustre l’union entre la tradition militaire marteline et la noblesse provinciale d’Auvergne, donnant naissance à une descendance nombreuse et active dans la société française du XXᵉ siècle.


III. Branche Martel – Gorostarzu

Marie-Charlotte Martel (1908 – 1984) Mariée en premières noces (1930) à Yves Le Clerc de Bussy (1901 – 1930), officier d’aviation mort prématurément. Mariée en secondes noces (1931) à André de Gorostarzu (1899 – 1980), colonel d’aviation, exploitant forestier, figure importante du monde aéronautique et de la sylviculture pyrénéenne.

Cette alliance rapproche la lignée Martel des milieux basques, de l’aéronautique militaire et des grands domaines forestiers du Sud-Ouest.


IV. Branche Martel – Cardon de Garsignies

Aymon Martel (1915 – 1986) Marié en 1947 à Anne-Marie Cardon de Garsignies (1921 – 2015), issue d’une ancienne famille de la noblesse du Hainaut, propriétaire de terres et engagée dans la vie publique.

→ Enfants : Hélène – Anne-Chantal – Laurence – Isabelle – Béatrice – Olivier – Christian

Cette alliance ancre la descendance Martel dans la haute bourgeoisie terrienne du Nord et dans la noblesse régionale de Garsignies, mêlant tradition militaire, propriété foncière et esprit de service.


Engagement au service du Bien Commun

La famille Martel, issue des Cévennes et du Languedoc protestant, déploie à travers cinq siècles un engagement continu au service du Bien Commun, mêlant foi, industrie, justice, enseignement, diplomatie et patriotisme.


Foi et Église

La lignée compte plusieurs figures religieuses marquantes :

  • **Louis Martel** (1744–1809), prêtre, professeur de théologie, formateur d’une génération de clercs méridionaux.
  • **Jean Martel** (1745–1826), docteur en théologie, curé de Murviel, prêtre réfractaire sous la Révolution, témoin d’une fidélité inébranlable à la tradition ecclésiale.
  • Plusieurs jésuites, chanoines ou enseignants religieux, inscrits dans l’héritage catholique du Languedoc.

Ces engagements révèlent la place ancienne de la spiritualité et de l’éducation dans la trajectoire de la famille.


Diplomatie et consulat

La lignée s’ouvre très tôt au service extérieur de la France :

  • **Mathieu Martel** (1752–1802), négociant, nommé **consul de France à Constantinople**, figure d’un Languedoc tourné vers la Méditerranée et le commerce international.

Cette dimension diplomatique confère à la famille une inscription précoce dans le réseau d’influence du royaume au Levant.


Industrie textile

Du XVIIᵉ au XIXᵉ siècle, les Martel jouent un rôle essentiel dans l’économie textile du Languedoc :

  • Maîtres **conrayeurs**, fabricants de draps, négociants en laine à **Bédarieux**, **Lunel** et **Béziers**.

Ils contribuent à structurer un secteur économique majeur, fondement de la prospérité régionale, et participent à l’organisation consulaire locale.


Justice et administration

Plusieurs générations participent au service public et judiciaire :

  • **Constantin Martel** (1801–1878), conseiller honoraire à la **cour d’appel de Paris**, figure du droit et de l’administration moderne.
  • **Charles Martel**, conseiller royal de Toulouse, engagé dans la gestion des affaires publiques.

La lignée manifeste une continuité dans la culture juridique, la régulation sociale et le souci de l’ordre civil.


Patriotisme

La famille Martel compte plusieurs figures du sacrifice militaire :

  • **Guillaume Martel** (1900–1940), capitaine au 159ᵉ RIA, **mort pour la France** en juin 1940.
  • **Bertrand Martel** (1919–1944), lieutenant, tué au combat en 1944, dans les derniers mois de la Libération.

Leur engagement s’inscrit dans la longue tradition militaire cévenole et dans le devoir national.


Économie moderne

Dans le monde bancaire et financier du XXᵉ siècle, la famille poursuit son rôle économique :

  • **Henri Martel** (1906–1943), banquier, acteur de la modernisation financière de l’entre-deux-guerres.

Cette continuité manifeste l’adaptation de la lignée aux enjeux nouveaux de l’économie contemporaine.


Demeures et ancrages patrimoniaux

La famille Martel, enracinée dans les terres cévenoles, déploie au fil des siècles un réseau cohérent de demeures, de relais marchands et de foyers intellectuels qui reflètent l’évolution de son rôle économique, religieux et administratif.


Bédarieux (Hérault) — berceau ancestral

C’est à **Bédarieux**, au pied de l’Espinouse, que s’établissent dès le XVIᵉ siècle les premiers Martel connus : maîtres conrayeurs, artisans, puis négociants et fabricants de draps. Les maisons anciennes de la ville, les ateliers textiles et les propriétés rurales des Martel forment le noyau fondateur de la lignée. Bédarieux demeure le **cœur mémoriel et généalogique** de la famille.


Lunel (Hérault) et Toulouse — ancrages marchands et judiciaires

À partir du XVIIIᵉ siècle, la famille étend ses activités vers les grands centres languedociens :

  • **Lunel**, foyer du commerce du drap et de la laine, où les Martel établissent plusieurs maisons de négoce ;
  • **Toulouse**, capitale judiciaire et administrative où certains membres — magistrats, conseillers royaux, négociants — prennent place au sein des institutions locales.

Ces ancrages montrent la montée en influence d’une famille passée du métier artisanal aux responsabilités économiques et civiles.


Paris (VIIIᵉ et XVIIᵉ arrondissements) — implantation bourgeoise et administrative

Aux XIXᵉ et XXᵉ siècles, la lignée poursuit son ascension :

  • installation dans les quartiers haussmanniens du **VIIIᵉ** et du **XVIIᵉ arrondissement**,
  • présence dans les milieux bancaires, judiciaires et administratifs,
  • participation active à la vie culturelle et intellectuelle parisienne.

Paris devient ainsi un **centre de rayonnement national** pour plusieurs branches.


Bois du Breuil (Oise, Noyon) — demeure emblématique du XXᵉ siècle

Le **Bois du Breuil**, près de Noyon, constitue l’un des lieux les plus symboliques de la lignée au XXᵉ siècle. Demeure familiale, maison de chasse, centre de réunions et de transmission, elle incarne :

  • l’enracinement patrimonial,
  • la continuité des générations,
  • la mémoire familiale moderne.

Ce domaine est longtemps resté l’un des pôles affectifs et historiques majeurs de la famille Martel.


Bibliographie et sources

- Roglo : généalogie « Descendants de Michel Martel » (jusqu’à la 12ᵉ génération).

- Archives paroissiales et municipales de Bédarieux, Lunel, Toulouse, Paris.

- Armorial général de France.

- Études locales sur l’industrie textile des Cévennes et du Languedoc.

Conclusion

La famille Martel offre l’exemple d’une lignée qui, tout en demeurant profondément enracinée dans les terres cévenoles de Bédarieux, n’a cessé d’élargir son horizon et d’assumer des responsabilités toujours plus élevées. Partie de l’artisanat textile — conrayeurs, négociants, fabricants de draps — elle s’est progressivement affirmée dans le commerce régional, les charges consulaires, l’administration judiciaire et, plus tard, les fonctions parisiennes de magistrature, de finance et de diplomatie.

Du prêtre réfractaire au conseiller royal, du fabricant de draps au consul de France à Constantinople, du capitaine mort pour la France au banquier engagé dans l’économie moderne, les Martel incarnent une continuité exceptionnelle de service, d’enracinement et de transmission.

Les alliances avec les familles Tillette de Clermont-Tonnerre, d’Anterroches, Gorostarzu et Cardon de Garsignies élargissent encore le cercle de cette mémoire familiale, intégrant la lignée dans les réseaux militaires, parlementaires, industriels et aristocratiques du royaume puis de la France contemporaine.

Ainsi se déploie la vocation de la famille Martel : une lignée ancienne et fidèle, ouverte au monde, mais solidement arrimée à l’histoire de France, dont elle porte, génération après génération, la marque du service du Bien Commun.

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