Thesaurus de la famille ROUGIER

De Association Linéage de France et d'International
Version datée du 10 décembre 2025 à 19:16 par Admin (discussion | contributions) (3.3 Service militaire et public)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigationAller à la recherche

Thésaurus Agnatique ALFI – Famille Rougier[modifier | modifier le wikicode]

1. Armoiries[modifier | modifier le wikicode]

Blason de la famille Rougier

Blasonnement :

  • (Armorial de Provence, 1696 – Jean Rougier)*
    • D’azur au sautoir d’argent chargé de cinq roses de gueules.**

Ces armes, d’une élégante symétrie, traduisent l’esprit provençal de constance et de fidélité. Le bleu évoque la profondeur du ciel méditerranéen, l’argent la pureté du service, et les roses de gueules rappellent l’union du courage et de la tendresse. Elles apparaissent dès 1696 dans l’Armorial général de Provence.

---

2. Arbre généalogique simplifié (développé)[modifier | modifier le wikicode]

La lignée Rougier se distingue par une continuité agnatique exceptionnelle, ininterrompue du XVIᵉ au XXIᵉ siècle. Issue du terroir du Caire, de Gigors et de Rochebrune, elle passe progressivement du statut de mesnagers montagnards à celui de propriétaires aisés, puis de notables aixois, ingénieurs, officiers et mécènes.

L’arbre ci-dessous développe les générations majeures connues, en insistant sur la cohérence géographique et la transmission foncière.

  • Barthélemy Rougier (v. 1550)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Il constitue le premier noyau familial identifié dans les registres. Sa signature ou marque apparaît dans plusieurs actes fonciers du haut pays.

  • Étienne Rougier (fl. 1574), fils du précédent

Marié à Sébastienne Nycolas à Gigors. Leur foyer symbolise l’expansion initiale du lignage dans les vallées voisines (Gigors, Saint-Auban).

  • Jacques Rougier (fin XVIᵉ siècle)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Il consolide les possessions familiales et apparaît comme témoin dans divers actes de transmission, signe d’une reconnaissance locale.

  • Honoré Rougier (début XVIIᵉ siècle)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Marié en 1602 à Claude Nicollas. Il forme avec elle l’un des couples fondateurs de la lignée moderne. Les actes notariés du Caire et de la Motte-du-Caire le montrent impliqué dans les délimitations de terres et dans la gestion des parcours pastoraux.

  • Antoine Rougier (fl. 1622)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Marié à Anne Tournayre. Son nom apparaît dans des transactions portant sur les terres au-dessus du torrent du Sasse, témoignant d’une implantation enracinée.

  • Jean Rougier (milieu XVIIᵉ siècle)

Mesnager à Faucon-du-Caire. Marié en 1659 à Marguerite Conilhe. Leur foyer marque un accroissement des biens familiaux, grâce à l’acquisition de nouvelles parcelles et l’extension des cultures.

  • Jacques Rougier (fin XVIIᵉ siècle)

Laboureur à Faucon et à La Motte-du-Caire. Marié à Jeanne Isnard. Ses déplacements entre hameaux montrent une gestion plus large du patrimoine foncier.

  • Jean Rougier (1683–1748)

Laboureur à Faucon-du-Caire et à La Motte-du-Caire. Marié à Jeanne Martin. Il contribue à la stabilisation multi-générationnelle du lignage dans la haute vallée du Sasse.

  • Jean Rougier (1714–1792)

Propriétaire à Faucon-du-Caire et Rochebrune. Marié en 1754 à Anne Reymond. Ce Jean est un pivot : il étend le patrimoine hors du Caire, notamment vers Rochebrune, ouvrant la voie à l’ascension sociale des Rougier.

  • Pierre Rougier (1757–1829)

Négociant à Aix-en-Provence. Marié en 1787 à Magdeleine-Rose Touche. Premier grand déplacement de la lignée vers une ville majeure. Il introduit la famille dans les réseaux marchands aixois tout en conservant les attaches foncières en haute Provence.

  • Nicolas Rougier (1790–1863)

Négociant aixois, acquéreur du château de La Simone à Meyreuil en 1836. Marié en 1815 à Marie Luchesi di Ferdinand. La Simone devient le symbole de l’enracinement patrimonial de la lignée : exploitation viticole, accueil d’artistes, foyer de culture.

  • Marcellin Rougier (1825–1901)

Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, officier de la Légion d’Honneur. Marié en 1859 à Adèle d’Aboville. Figure de la haute ingénierie française. Il supervise notamment les travaux de la compagnie Paris–Orléans et participe, par son apport technique, à la construction du pont de la gare Bordeaux–Saint-Jean avec Gustave Eiffel. Par son mariage, la famille entre dans la descendance du général d’Aboville.

  • Stanislas Rougier (1863–1937)

Général de brigade d’artillerie, commandeur de la Légion d’Honneur. Marié en 1892 à Marie Fauconneau Dufresne, puis en 1923 à Louise Brion de Boisgillet. Il incarne la dimension militaire de la lignée et son engagement au service de l’État.

  • Dominique Rougier (1899–1977)

Chevalier de la Légion d’Honneur, engagé volontaire de la Grande Guerre à 17 ans, blessé et décoré. Marié en 1924 à Suzanne de Coulomme Labarthe. Héritier de la branche militaire, il transmet la tradition patriotique et la gestion du domaine familial.

  • Yves Rougier (1927–2001)

Chevalier de l’ordre du Mérite. Marié en 1956 à Marie-José Assier de Pompignan. Il représente la continuité du XXᵉ siècle : administration, service public, ancrage patrimonial et rayonnement culturel.

3. Figures marquantes et Bien Commun[modifier | modifier le wikicode]

L’histoire des Rougier illustre de manière exemplaire la vocation agnatique du Bien Commun selon la tradition provençale : unir le travail, la foi, la continuité et le service. Ligne après ligne, génération après génération, la famille s’est tenue dans ce triptyque fondateur : stabilité juridique, fidélité religieuse et engagement public. Ce noyau identitaire explique la remarquable longévité de leur influence.

3.1 Justice et transmission[modifier | modifier le wikicode]

Dès le XVIᵉ siècle, les Rougier apparaissent dans les registres notariés du Caire, de Gigors et de Saint-Auban comme témoins juridiques, garants d’actes fonciers, signataires de conventions rurales et arbitres privés dans les litiges de montagne.

La lignée, constituée de mesnagers, propriétaires terriens, éleveurs et gestionnaires ruraux, incarne la continuité foncière de la Provence intérieure. Du XVIIIᵉ au XIXᵉ siècle, les branches du Caire et de Rochebrune stabilisent durablement l’économie locale par l’entretien des terres, l’aménagement hydraulique et la gestion des bois communaux. Ainsi, par la régularité et la fiabilité, les Rougier deviennent des garants naturels du droit rural non écrit.

3.2 Foi et clergé[modifier | modifier le wikicode]

La foi catholique constitue l’axe spirituel de la famille, vécu comme un service communautaire. Les Rougier apparaissent comme parrains, marguilliers, donateurs des confréries locales et soutiens des églises du Caire, de Rochebrune et de Gigors. Durant la Révolution, certains protégèrent des prêtres réfractaires ; au XIXᵉ siècle, d’autres contribuèrent à la reconstruction religieuse.

La branche d’Aix se distingue par un catholicisme social actif, finançant œuvres caritatives, missions diocésaines et écoles libres.

Figures religieuses notables :

  • Sœur Joséphine Rougier (1832–1895) – supérieure des sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve.
  • Sœur Marie-Madeleine Rougier (1897–1984) – Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie (Picpus).
  • Sœur Chantal Rougier (1926–2013) – Petite Sœur de l’Assomption.
  • Père Stanislas Rougier (né en 1931) – prédicateur et auteur spirituel.

Par alliances cognatiques :

  • Père Patrice de Ménil (1909–1989).
  • Père Joseph Jacobé de Naurois.
  • Père Yves Auriau.
  • Sœurs Marie-France Pesle (1915–1989) et Véronique Pesle (1920–1985).

3.3 Service militaire et public[modifier | modifier le wikicode]

Le service du pays prolonge naturellement celui de Dieu dans la tradition provençale. Dès le Second Empire, plusieurs Rougier s’engagent dans l’armée, l’administration et l’ingénierie civile.

Les bâtisseurs :

  • Augustin Rougier (1820–1880) – ingénieur civil, modernisation des infrastructures provençales.
  • Albert Rougier (1851–1954) – maître d’œuvre de routes, ponts et ouvrages hydrauliques reliant Provence, Languedoc et Pyrénées.

La haute ingénierie :

  • Marcellin Rougier (1825–1901), directeur des Travaux de la compagnie Paris-Orléans, participe avec Gustave Eiffel à la construction du pont de la gare Bordeaux–Saint-Jean.

Époux de la fille du général Charles-Édouard d’Aboville, polytechnicien, commandeur de la Légion d’Honneur.

Les héros nationaux :

  • Général Stanislas Rougier (1863–1937) – commandeur de la Légion d’Honneur, Croix de guerre 1914–1918.
  • Michel Rougier (1895–1918) – mort pour la France.
  • Marcel de Ménil (1889–1918) – mort pour la France.
  • Emmanuel de Ménil (1897–1918) – mort pour la France.

La continuité militaire :

  • Colonel Pierre Rougier (1893–1996) – commandeur de la Légion d’Honneur.
  • Yves Rougier (1933–1965) – officier de l’armée de l’air, mort en service.
  • Dominique Rougier (1899–1977) – engagé volontaire à 17 ans, blessé et décoré.
  • Général Alexis Rougier (né en 1972) – état-major de l’Armée de l’air et de l’Espace.

La famille Rougier totalise douze citations dans l’ordre de la Légion d’Honneur.

3.4 Culture et sciences[modifier | modifier le wikicode]

La famille Rougier contribue aussi au patrimoine intellectuel, artistique et scientifique de la France.

La lignée Varcollier : arts et architecture

  • Marie-Madeleine Varcollier née Rougier (1761–1844) – mère d’Augustin Varcollier, directeur des Beaux-Arts de Paris et secrétaire du roi Jérôme Napoléon.
  • Oscar Varcollier – peintre, prix de Rome.
  • Marcellin et Louis Varcollier – architectes du XIXᵉ siècle.

Leurs descendances rejoignent plusieurs familles notables : Kergall, di Pace, de Chambrun d’Uxeloup de Rosemont, Jacobé de Naurois, Marchand, de Gastines Dommaigné, de Maistre (dont le cinéaste Gilles de Maistre), Janicot (dont l’écrivain Michel del Castillo).

Philanthropie internationale

  • Le baron Jean de Ménil, époux de Madeleine Rougier, fonde avec Dominique Schlumberger la Menil Foundation à Houston, l’un des plus grands musées privés au monde.

Le domaine de La Simone Au XIXᵉ siècle, sous Albert Rougier, le château de La Simone devient un foyer culturel : bibliothèque religieuse et scientifique, accueil d’artistes, formation d’ingénieurs catholiques.

4. Demeures et ancrages patrimoniaux[modifier | modifier le wikicode]

Le domaine de La Simone, situé à Meyreuil (Bouches-du-Rhône), constitue le centre historique du lignage. Acquis par Nicolas Rougier (1790–1863), il fut agrandi par Augustin Rougier (1820–1880). Son petit-fils Albert (1851–1954) fit ériger les tourelles et escaliers sculptés par Cantini. Jean Rougier (1898–1976) développa la culture viticole de la propriété, productrice du vin AOC Palette.

D’autres branches s’établirent en Bourbonnais (Cérilly) et au Pays basque (Saint-Jean-de-Luz).

---

5. Alliances[modifier | modifier le wikicode]

La famille Rougier s’est unie, au fil des siècles, à plusieurs lignées établies dans la noblesse d’épée, la noblesse de robe, la bourgeoisie de charges ou encore les élites administratives et militaires françaises. Ces alliances ont contribué à élever la lignée, à renforcer son implantation territoriale et à élargir son influence.

Famille Varcollier

Ancienne famille bourgeoise, présente à Paris et en Picardie. On y trouve deux générations d'architectes de la ville de Paris, un artiste peintre prix de Rome, une artiste peintre élève d'Ingres, un directeur des Beaux arts de la ville de Paris sous le second empire.

Famille d’Aboville

Lignée noble d’ancienne extraction (Normandie, Bretagne), connue pour ses officiers de marine et ses généraux, dont le général Augustin-Gabriel d’Aboville (1773-1820). L’alliance avec les Rougier inscrit la famille dans un réseau militaire prestigieux.

Famille Aillaud

Famille provençale et dauphinoise, présente dans le notariat, la magistrature et la littérature (édition Aillaud). Alliances anciennes avec les milieux intellectuels et juridiques.

Famille Sylvestre

Lignée implantée dans le Sud-Est et en région lyonnaise, comprenant négociants, industriels et propriétaires ruraux. Alfred Sylvestre, ingénieur, marié avec Antoinette Rougier, fit ériger la fontaine de la Rotonde à Aix en Provence.

Famille Buerle Agnelly

Famille bourgeoise établie dans la région lyonnaise, liée à l’industrie textile et au commerce. Alliance significative dans le cadre des élites économiques régionales.

Famille Fauconneau Dufresne

Famille d'ancienne bourgeoisie de robe du Berry qui compte parmi ses membres deux générations de conseillers à la cour de Cassation et un célèbre docteur en médecine. Alliance notable avec le monde administratif et politique.

Famille Menu de Ménil

Ancienne famille d’officiers anoblie sous l'empire avec le titre de baron, , de propriétaires terriens et de notables locaux. Implantation historique à Douai et en Île-de-France.

Famille Brion de Boisgillet

Famille de vieille et haute bourgeoisie (Bretagne, Normandie), possédant des terres et ayant donné des officiers, magistrats et administrateurs, alliée aux La Monneraye, Dutheil de La Rochère.

Famille Aune

Lignée bourgeoise ayant tenu des responsabilités dans les eaux et forets, originaire de Marseille, mêlant activités agricoles, notariales et marchandes.

Famille Vachée

Famille du Centre et de la région lyonnaise, comportant des industriels, négociants et professions libérales.

Famille de Coulomme Labarthe

Famille de la noblesse de Béarn implantée et connue à Salies de Béarn depuis le XVème siècle. Seule subsiste aujourd'hui la branche cadette qui écrit son nom "Coulloumme-Labarthe"

Famille de Fraguier

Ancienne famille noble du Languedoc, alliée à plusieurs lignées militaires et judiciaires. Influence dans les milieux d’épée et de robe.

Famille Lemaigre du Breuil

Famille de la bourgeoisie du Limousin connue pour ses officiers, magistrats et chefs militaires.

Famille Legrix de La Salle

Famille anoblie en 1762 par charge de Trésorier de Bordeaux, avec des officiers, propriétaires et administrateurs.

Famille Clerget

Famille de notaires, magistrats et avocats de Franche-Comté et de Paris. Alliance avec la haute bourgeoisie judiciaire.

Famille Le Ménestrel

Famille parisienne originaire de Dreux liée à la musique et à l’édition musicale (Éditions Heugel et Le Ménestrel). Alliance avec les milieux culturels, artistiques et intellectuels.

Famille Assier de Pompignan

Famille anoblie à la Martinique par Louis XV en 1768, toujours représentée aux Antilles et en France, composée de nombreux militaires.


6. Bibliographi et sources[modifier | modifier le wikicode]

  • *Armorial de Provence* (1696)
  • Edwige Praca – *Contribution à l’histoire de l’industrie métallurgique dans les Pyrénées-Orientales, 1803–1939*, Montpellier III, 1998
  • Robert Lapassat – « Du patrimoine et des inventaires… », *Conflent*, n°213, Prades, 1998
  • Archives départementales des Hautes-Alpes (2E126/1/3, 2E126/1/11 – Rochebrune)
  • Archives départementales des Pyrénées-Orientales (séries 4U1118 à 4U1131)
  • Archives départementales des Bouches-du-Rhône (fonds La Simone)
  • Base [Roglo.eu](https://roglo.eu/), licence CC BY-SA 4.0

---

Mention légale (SCRIPT ALFI)[modifier | modifier le wikicode]

Sources : ce Thésaurus utilise des données issues de Roglo (roglo.eu) et de Wikipédia (licence CC BY-SA 4.0), ainsi que de sources publiques fiables. Les données factuelles (dates, filiations, lieux) sont utilisées à des fins documentaires. Le texte, la structure, la sélection, l'organisation, les titres, les sections et la mise en forme du présent document relèvent du travail original de l’ALFI et sont protégés par la licence CC BY-SA 4.0. Reproduction et diffusion autorisées avec citation : « Thésaurus Agnatique ALFI ». Toute correction factuelle ou modification issue d’une source fiable peut être intégrée sur demande, conformément à la charte éditoriale du Wiki ALFI.



index.php?title=Catégorie:Index des Thesaurus ALFI