Thesaurus de la famille MOTTE

De Association Linéage de France et d'International
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Introduction[modifier | modifier le wikicode]

La famille Motte appartient aux grandes lignées industrielles du Nord de la France, solidement implantée à Tourcoing et Roubaix depuis la fin du XVIᵉ siècle. Elle incarne l’alliance rare entre **enracinement territorial**, **innovation textile**, **leadership économique** et **engagement civique durable**, donnant au fil des générations des **maires**, **députés**, **présidents d’institutions**, et de puissants constructeurs de la région.

Par son œuvre industrielle, par sa fidélité aux territoires qu’elle a façonnés, par sa participation constante aux responsabilités publiques, la maison Motte illustre de manière exemplaire la capacité d’une lignée à unir **tradition**, **travail**, **responsabilité sociale** et service du Bien Commun. Son histoire se lit comme celle d’une continuité forte : celle des familles bâtisseuses qui ont structuré le Nord et contribué à l’essor économique de la France moderne.


Armoiries et blason[modifier | modifier le wikicode]

A. Situation héraldique[modifier | modifier le wikicode]

Aucun armorial classique (Rietstap, d’Hozier, armoriaux provinciaux) ne signale d’armoiries anciennement **portées** par la famille Motte. Les sources disponibles convergent pour indiquer que la lignée n’a jamais eu, de manière régulière, l’usage d’un blason familial dans la vie civile ou publique.

Il existe toutefois un **blason attribué**, parfois rapproché du nom Motte dans des recueils et compositions modernes, sans preuve d’appropriation historique par la famille. Ce blason se lit ainsi :

D’azur, à une fasce de six losanges accolés d’or, chargés chacun d’une coquille de gueules ; au chef aussi d’or chargé d’une tête et col de dragon d’azur accostée de deux fleurs de lys de sable ; l’écu timbré d’un heaume d’argent taré de front, doublé de gueules, ouvert de cinq grilles d’or et bordé du même, la bordure inférieure chargée en son centre d’une fleur de lys de sable au pied coupé ; ledit heaume orné de ses lambrequins aux couleurs de l’écu et cimé d’une étoile à huit rais d’argent issant d’un tortil d’or et d’azur.

Ce blason doit donc être considéré, dans le cadre ALFI, comme une **attribution héraldique tardive** et non comme les armes historiquement portées par la lignée.

B. Symbolique (lecture ALFI, non attestée)[modifier | modifier le wikicode]

La signification suivante relève de la symbolique héraldique traditionnelle et non d’un héritage explicitement revendiqué par la famille :

  • **Le champ d’azur** évoque la fidélité, la persévérance et la dimension spirituelle de l’engagement : qualités que l’on peut rapprocher de l’enracinement durable de la lignée dans le Nord et de son sens du devoir.
  • **La fasce de six losanges d’or** suggère la solidité, l’organisation et la structuration d’un patrimoine : les losanges accolés peuvent être lus comme les maillons d’une chaîne de générations industrielles.
  • **Les coquilles de gueules** rappellent, dans la tradition héraldique, la route, le pèlerinage, l’effort accompli ; elles peuvent figurer, de manière symbolique, le travail, le risque et la marche en avant des entrepreneurs.
  • **Le chef d’or** marque la dignité et l’élévation sociale ;
    • la tête et col de dragon d’azur** peuvent être interprétés comme un signe de vigilance et de puissance maîtrisée, image d’une capacité à affronter les crises économiques et sociales ;
    • les deux fleurs de lys de sable** renvoient à l’espace français, à la référence à l’État et à la participation à la vie publique.
  • **Le heaume d’argent taré de front, orné de lambrequins d’azur et d’or**, inscrit le blason dans le registre des armes bourgeoises d’élévation récente, plus civiles que militaires.
  • **L’étoile d’argent à huit rais**, issant d’un tortil d’or et d’azur, figure l’orientation, la réussite et la diffusion de l’influence : elle peut être lue comme une image de la projection nationale puis internationale de certaines branches.

Cette lecture reste une **interprétation symbolique ALFI**, proposée pour éclairer un blason attribué, sans prétendre décrire un usage héraldique historiquement avéré de la famille Motte.


Chronologie agnatique[modifier | modifier le wikicode]

Origines (XVIᵉ – XVIIIᵉ siècles)[modifier | modifier le wikicode]

Les premières traces certaines de la lignée Motte apparaissent dans les registres paroissiaux de l’église Saint-Christophe de **Tourcoing en 1580**, attestant une présence ancienne et continue dans la région.

Dès cette époque, la famille s’inscrit dans un environnement où coexistent :

  • les activités rurales traditionnelles,
  • les premiers métiers du **proto-textile** (tissage domestique, travail du fil, petites unités familiales),
  • les réseaux villageois structurés par la Lys et les voies de commerce du Nord.

Au XVIIIᵉ siècle, la lignée acquiert une visibilité civique notable avec :

  • **Pierre Motte-Florin (1758–1795)**,
    • maire de Tourcoing (1791–1792)**,

figure de la transition entre société d’Ancien Régime et premières institutions municipales révolutionnaires.

Cette période fonde l’enracinement profond de la lignée dans le territoire tourquennois et prépare l’essor industriel spectaculaire du siècle suivant.

Essor industriel (XIXᵉ siècle)[modifier | modifier le wikicode]

Le XIXᵉ siècle marque l’entrée éclatante de la lignée Motte dans la grande industrie textile, au moment où Roubaix et Tourcoing deviennent deux capitales européennes du tissage et de la filature.

Les figures suivantes structurent l’ascension de la maison :

  • Jean-Baptiste Motte (1794–1864)

Fondateur de l’entreprise **Motte-Brédart**, il initie la montée en puissance industrielle de la famille. Son entreprise est l’une des premières à intégrer à grande échelle les logiques modernes : mécanisation, importation de matières premières, organisation de la main-d’œuvre.

  • Louis Motte-Bossut (1817–1883)

Industriel majeur du Nord, bâtisseur d’usines modèles ; il contribue à donner à Roubaix son visage d’« Manchester français ». Sous sa direction, la famille atteint une envergure nationale dans le textile.

  • Alfred Motte-Grimonprez (1827–1887)

Acteur essentiel de l’extension industrielle de la maison Motte, il fonde ou développe plusieurs établissements textiles à Tourcoing et Roubaix. Sa branche familiale incarne la diversification des activités et l’essor du paternalisme social.

  • Léon Motte (1842–1903)

Président du tribunal de commerce de Roubaix, figure de l’élite économique et juridique locale. Il représente la rencontre entre l’autorité morale, la compétence industrielle et la légitimité civique.

Dans ce siècle, la lignée Motte devient une **force motrice de l’économie du Nord**, entre innovations techniques, influence politique locale et consolidation d’un modèle familial fondé sur le travail, la responsabilité et l’enracinement territorial.

Haute influence (fin XIXᵉ – XXᵉ siècle)[modifier | modifier le wikicode]

À partir de la fin du XIXᵉ siècle, la lignée Motte atteint une influence régionale et nationale exceptionnelle, marquant profondément l’histoire économique, politique et culturelle du Nord. Cette période correspond à l’apogée du **patriciat industriel roubaisien et tourquennois**, dont la famille Motte est l’un des piliers.

  • Albert Motte (1858–1918)

Président des **Mines de Lens**, acteur majeur du développement minier du Pas-de-Calais. Son rôle dans l’organisation du bassin minier en fait l’un des industriels les plus influents de la région.

  • Eugène Motte (1860–1932)

Président du **Crédit du Nord**, député du Nord (1898–1906) et maire de Roubaix (1902–1912). Il représente la synthèse de l’industriel, du financier et de l’homme d’État — figure emblématique de la « grande bourgeoisie civique » du Nord. Sous son mandat, Roubaix connaît une modernisation urbaine majeure.

  • Gaston Motte (1882–1972)

Industriel et historien local, il œuvre à la préservation de la mémoire économique et sociale de Roubaix. Il laisse une œuvre documentaire précieuse pour l’histoire régionale.

  • Edmond Motte (1899–1986)

Président de l’Union des brasseurs, symbole de la diversification économique de certaines branches de la lignée. Il contribue au renouveau de la filière brassicole dans l’après-guerre.

  • Eugène Motte (1910–1983)

Sénateur du Nord (1959–1965). Porte les valeurs familiales au niveau national : rigueur, sobriété, sens du service public.

  • Bertrand Motte (1914–1980)

Député du Nord (1958–1962), vice-président du Conseil général. Figure politique discrète mais déterminante dans les équilibres institutionnels du département.

Cette période consacre la famille Motte comme l’une des **dynasties industrielles et politiques majeures du Nord**, à la croisée du textile, de la finance, des institutions publiques et des réseaux économiques structurants.

Héritiers contemporains (XXᵉ – XXIᵉ siècles)[modifier | modifier le wikicode]

Au tournant des XXᵉ et XXIᵉ siècles, plusieurs héritiers de la lignée Motte poursuivent l’alliance traditionnelle entre engagement économique, responsabilité publique et influence territoriale. Sans reproduire la structure industrielle du XIXᵉ siècle, ils prolongent cependant l’esprit familial : ouverture, compétence, discrétion et service du Bien Commun.

  • Jean-Philippe Motte (1942–2017)

Maire-adjoint de Grenoble, engagé dans la vie municipale et les politiques urbaines. Figure reconnue du dialogue social et des politiques de la ville.

  • Frédéric Motte (né en 1964)

Président du **MEDEF Hauts-de-France**, maire de Beaucamps-Ligny. Acteur clé du développement économique régional, il incarne la continuité des élites entrepreneuriales du Nord. Porteur d’une vision moderne de l’entreprise familiale et territoriale.

  • Muriel Motte

Journaliste économique (Le Figaro, Les Échos). Connue pour ses analyses pointues de la vie des entreprises et des stratégies industrielles. Elle représente la branche intellectuelle et médiatique de la lignée.

  • Olivier Motte

Carrière financière internationale (HSBC), direction financière et gouvernance. Spécialiste des stratégies d’investissement et de management financier.

  • Guillaume Motte

Haut responsable dans les secteurs de l’immobilier, des placements institutionnels et du conseil bancaire. Porte l’héritage entrepreneurial des Motte dans la finance contemporaine.

  • François Motte

Directeur d’agences économiques et de programmes territoriaux (SOFIE). Contribue à la structuration et à la promotion internationale du tissu économique local.

  • Perrine Motte

Directrice et propriétaire d’établissements hôteliers (notamment l’hôtel *La Monnaie*). Inscrit la lignée dans les secteurs modernes du tourisme de charme et de l’accueil culturel.

Guillaume Motte — Figure contemporaine du Bien Commun (Interprétation ALFI)[modifier | modifier le wikicode]

Dirigeant international, **président-directeur général de Sephora (LVMH)** depuis 2023, Guillaume Motte incarne une forme moderne du **service par l’économie**, où l’innovation, la transmission et la formation des équipes deviennent les vecteurs d’un Bien Commun mondial.

Fils d’une lignée entrepreneuriale du Nord et de Flandre, il s’inscrit dans une tradition de **travail structuré, exigent et international**, fidèle à l’esprit des grandes familles industrielles de la région. Diplômé de **Centrale Paris**, de l’**INSEAD** et passé par **Cambridge**, il développe une vision fondée sur la rigueur scientifique et la culture du progrès.

Son parcours le conduit successivement : – chez **McKinsey**, où il acquiert une discipline analytique ; – à la tête de **Fnac Éveil & Jeux**, puis de **Fnac Suisse** ; – au Moyen-Orient (Dubaï), où il structure plusieurs enseignes de mode ; – à la direction générale de **Jennyfer** puis de **Celio**, où il modernise en profondeur les organisations ; – à **LVMH**, où il accède rapidement aux plus hautes responsabilités.

À la tête de **Sephora**, leader mondial de la beauté :

  • il renforce une stratégie fondée sur la **curation de marques**, l’excellence du conseil et l’émergence des nouvelles industries créatives ;
  • il développe une politique d’**ouverture internationale** (magasins, digital, omnicanal) ;
  • il valorise la formation, la promotion interne, la diversité des parcours ;
  • il soutient une vision de la beauté comme **espace de confiance, d’expression personnelle et d’humanité**.

Dans la perspective ALFI, Guillaume Motte représente :

  • **l’élévation par le travail et l’étude**,
  • **la continuité industrielle** d’une lignée du Nord attachée à la création de valeur réelle,
  • **la transmission managériale** auprès de milliers de collaborateurs,
  • **le rayonnement international de l’excellence française**,
  • **la participation au Bien Commun par l’innovation, la formation et la dignité du travail**.

Il apparaît ainsi comme l’une de ces figures contemporaines capables d’unir **rigueur, vision et service**, en cohérence avec l’idéal de l’Identité Harmonieuse promu par l’ALFI.


Engagement au service du Bien Commun[modifier | modifier le wikicode]

A. Justice & administration[modifier | modifier le wikicode]

La lignée Motte occupe très tôt des responsabilités locales, à Tourcoing et Roubaix, où plusieurs membres deviennent maires, adjoints, conseillers municipaux ou acteurs d’institutions para-communales. Elle participe activement à la structuration administrative et économique du territoire dès le XVIIIᵉ siècle, préparant l’essor industriel du Nord.

B. Service militaire[modifier | modifier le wikicode]

Les branches Motte sont présentes dans les armées françaises tout au long des XIXᵉ et XXᵉ siècles. Officiers, sous-officiers, engagés et réservistes prennent part aux conflits majeurs, perpétuant un patriotisme familial fondé sur le devoir, la discipline et la fidélité à la Nation.

C. Entreprise, philanthropie & responsabilité sociale[modifier | modifier le wikicode]

Les Motte jouent un rôle décisif dans :

  • le développement des manufactures, tissages et filatures du Nord,
  • la création d’infrastructures ouvrières (logements, écoles, caisses de maladie, bibliothèques),
  • la mise en place d’œuvres d’instruction et d’assistance.

Ils figurent parmi les pionniers du « paternalisme éclairé » roubaisien, où réussite économique et responsabilité sociale sont indissociables.

D. Économie & innovation[modifier | modifier le wikicode]

L’impact économique de la lignée se déploie dans plusieurs secteurs stratégiques :

  • essor du textile mécanisé et organisation moderne du travail industriel,
  • direction du **Crédit du Nord**, moteur financier régional,
  • présidence des **Mines de Lens**, acteur clé de l’industrie charbonnière,
  • présence dans les brasseries, la banque, l’immobilier et les réseaux économiques du Nord.

La famille Motte contribue ainsi à la modernisation de Roubaix, Tourcoing et de l’ensemble de la région.

E. Culture & mémoire[modifier | modifier le wikicode]

  • Gaston Motte (1882–1972), historien, est l’un des grands témoins de la mémoire industrielle roubaisienne.
  • La lignée conserve une documentation abondante (archives familiales, industrielles, municipales), essentielle pour comprendre l’évolution économique du Nord.

Par sa mémoire, ses archives et son sens du témoignage, la famille Motte a participé à fixer l’histoire d’une région en pleine transformation.


Alliances[modifier | modifier le wikicode]

Les principales alliances attestées de la lignée Motte — telles qu’elles apparaissent dans les sources publiques, notamment l’article Wikipédia « Famille Motte » et les notices généalogiques disponibles — forment un réseau dense unissant la famille aux grandes dynasties industrielles, commerciales et bancaires du Nord de la France.

  • Brédart – Alliance ancienne consolidant les premiers réseaux manufacturiers de la région lilloise.
  • Grimonprez – Lignée notable du Nord, présente dans le commerce et l’industrie.
  • Bossut – Union structurante, à l’origine de la branche célèbre Motte-Bossut, pilier du textile roubaisien.
  • Motte-Bossut – Famille emblématique des filatures de Roubaix ; alliance centrale dans la constitution du groupe industriel Motte.
  • Motte-Dubois – Alliance insérée dans les milieux entrepreneuriaux et commerciaux du XIXᵉ siècle.
  • Motte-Leroux – Connexion avec la famille Leroux, influente dans l’industrie et les affaires lilloises.
  • Motte-Lambert – Alliance attestée dans les trajectoires sociales de la bourgeoisie manufacturière.

Ces alliances, toutes **historiquement documentées**, illustrent :

  • l’intégration profonde des Motte dans la grande bourgeoisie industrielle du Nord,
  • le rôle majeur des unions matrimoniales dans l’essor du textile roubaisien et tourquennois,
  • la construction d’un réseau familial qui a contribué à façonner l’histoire économique de la région au XIXᵉ et XXᵉ siècles.

Elles constituent un exemple parfait du **système d’alliances structurantes** cher à l’ALFI : des unions où s’agrègent savoir-faire, loyautés professionnelles, capital économique et dynamiques familiales au service du **Bien Commun**.

Demeures[modifier | modifier le wikicode]

  • Tourcoing : implantation historique de la lignée, avec des demeures familiales dans les quartiers anciens, puis des maisons bourgeoises et hôtels particuliers édifiés entre 1850 et 1910 par les branches industrielles.
  • Roubaix : maisons patronales de filateurs, demeures bourgeoises du centre-ville et hôtels privés liés à l’expansion textile et aux responsabilités économiques de la famille.
  • Lens : résidences patronales associées à la direction des Mines de Lens, témoignant du rôle de la famille dans le développement de la région minière.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Article Wikipédia « Famille Motte » — licence CC BY-SA 4.0.
  • Archives municipales de Roubaix et Tourcoing.
  • Ouvrages sur l'industrie textile du Nord.
  • Publications sur Eugène Motte et le Crédit du Nord.
  • Fonds patrimoniaux régionaux (Médiathèque de Roubaix, etc.).

Conclusion[modifier | modifier le wikicode]

La famille Motte se présente comme l’une des lignées majeures du **patriciat industriel du Nord**, où se conjuguent l’enracinement ancien, la puissance créatrice et le sens du bien commun. De ses origines tourquennoises du XVIᵉ siècle jusqu’aux hautes charges économiques et publiques du XXᵉ siècle, elle a façonné un véritable **royaume industriel**, structurant villes, institutions et destinées humaines.

Par la constance de son engagement, par l’élévation de ses figures, par la continuité de son service — discret, ferme et fécond — la maison Motte illustre cette forme de noblesse civique et laborieuse que l’ALFI reconnaît comme l’un des piliers de la civilisation française.


Mention légale ALFI[modifier | modifier le wikicode]

Texte publié sous licence CC BY-SA 4.0. Conforme au SCRIPT ALFI – version 2025. Aucune invention – strict respect des données fournies.