Le lignage Adeline trouve son ancrage initial en **Normandie**, et plus précisément à **Rouen** (Seine-Maritime), dès le $\text{XVII}^{\text{e}}$ siècle. L'ascendant connu, **Guillaume Adeline** (né en 1622), exerçait la fonction de **Receveur des Tailles** et de trésorier de la Paroisse Saint-Gervais. Cette position témoigne d'une insertion précoce dans les rouages administratifs et financiers de l'Ancien Régime, caractérisant une **bourgeoisie rouennaise** établie.
Aux $\text{XVIII}^{\text{e}}$ et $\text{XIX}^{\text{e}}$ siècles, la famille s'illustre particulièrement dans le domaine de l'**industrie textile** et du **négoce** à Rouen, Malaunay et Darnétal, épousant l'essor économique de la région. Par la suite, la lignée s'élève socialement en s'alliant à la haute bourgeoisie (banquiers, avocats) et à l'aristocratie, tout en déplaçant une partie de ses ancrages patrimoniaux vers le Centre de la France (**Sologne, Loir-et-Cher**). Les carrières et engagements des membres du lignage reflètent une transition de la bourgeoisie manufacturière à la sphère des propriétaires, des officiers, des hommes de loi et des intellectuels.
Les armoiries historiques de la famille Adeline de Bois-Bruné sont attestées dans les armoriaux anciens et figurent déjà au XVIIIe siècle dans la tradition héraldique régionale. Leur forme moderne et classique reprend fidèlement la composition originelle, à savoir :
Blasonnement :Écartelé : aux 1 et 4 de gueules à la fasce d’argent chargée de quatre roses de gueules ; aux 2 et 3 de gueules au lion léopardé d’or, armé et lampassé du même, accompagné en chef de trois étoiles percées d’argent.
Symbolique :**
- Le gueules rappelle l’ancien enracinement chevaleresque et la fidélité au service militaire.
- Les roses sont traditionnellement associées à l’honneur, à la constance et à la transmission.
- Le lion léopardé d’or figure le courage et l’autorité ancienne des chefs de famille.
- Les étoiles percées évoquent la lignée guidée par la lumière, symbole d’élévation et d’inspiration.
- L’ensemble de l’écartelé manifeste l’union de deux rameaux familiaux, réunis sous la même dignité nobiliaire.
Ce blason est reconnu comme authentique, ancien et conforme à la tradition héraldique française.
**Guillaume Adeline** (né 1622) : Receveur des Tailles à Rouen.
**Marin Adeline** (1739-1801) : Fabricant de guinées à Rouen, acquéreur de biens nationaux (Manoir Presbytéral de Malaunay).
**Nicolas Adeline** (1764-1806) : Négociant en textiles, manufacturier, maire de Malaunay. Fichier:Portrait Nicolas Adeline.pngNicolas Adeline (1764-1806), Chevalier de la Légion d'honneur.
**Louis Amand Adeline** (1778-1854) : Filateur, propriétaire (Château des Bosserons à Brunoy). Obtient la dispense impériale pour son mariage avec sa nièce.
**Amand Adeline** (1813-1898) : Lieutenant de louveterie, inaugurant une tradition familiale dans la vénerie. Propriétaire du Château de Sérigny. Fichier:Portrait Amand Adeline.pngAmand Adeline (1813-1898), Lieutenant de louveterie.
**Pierre Adeline** (1885-1973) : Officier de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de Guerre 1914-1918. Fichier:Portrait Pierre Adeline.pngPierre Adeline (1885-1973), Officier et vétéran de la Grande Guerre.
**Yves-Marie Adeline Soret de Boisbrunet** (né 1960) : Écrivain, philosophe (docteur ès Sciences de l'Art), enseignant, et fondateur historique d'un parti politique royaliste (Alliance Royale).
L'engagement dans la Justice est notamment illustré par l'alliance avec **Eugène Aroux** (1793-1859), avocat et **Procureur du Roi à Rouen** (avant d'être destitué pour son anticléricalisme). En tant qu'homme de loi et **Député** de la Seine-Inférieure (1831-1837), Eugène Aroux milita pour la défense du principe d'« autorité et protection des honnêtes gens, et libertés publiques », contribuant à l'ordre légal sous la Monarchie de Juillet.
Bien que les membres directs du lignage ne soient pas dans le clergé, la foi imprègne l'histoire familiale par des engagements concrets :
**Pierre Adeline** (1885-1973), parrain de la cloche de l'église de Saint-Julien l'Ars, a entretenu une relation de profond respect et de soutien financier pour l'œuvre du **Bienheureux Père Brothier** (fondateur de l’Œuvre des Orphelins Apprentis d’Auteuil), rencontré comme aumônier militaire. Ce soutien philanthropique fut transmis à sa descendance.
L'œuvre philosophique et poétique d'**Yves-Marie Adeline Soret de Boisbrunet** est explicitement marquée par l'inspiration chrétienne (ex. : les recueils Radieuse Hostie, Le Manteau d'étoiles).
Le service militaire et l'engagement public ont été sanctuarisés par plusieurs figures :
**Nicolas Adeline** (1764-1806) fut **maire de Malaunay**.
**Eugène Aroux** (1793-1859), allié, fut **Député** de la Seine-Inférieure (1831-1837) et participa à la Révolution de 1830 (décoré de la Médaille de Juillet).
**Louis Amand Adeline** (1778-1854) fut **conseiller général de Seine-et-Oise** et membre du conseil municipal de Brunoy.
**Pierre Adeline** (1885-1973) s'illustra durant la Grande Guerre, obtenant la **Croix de Guerre 1914-1918** et la distinction d'**Officier de la Légion d'honneur** (avec mention « au péril de sa vie »).
**Jean Levêque** (1900-1965), gendre, fut également **Officier de la Légion d'honneur** et décoré de la **Croix de Guerre 39-45**.
**Eugène Aroux** (1793-1859) se consacra aux travaux littéraires en traduisant en vers des œuvres majeures (Paradis perdus de Milton, Divine comédie de Dante).
**Yves-Marie Adeline Soret de Boisbrunet** (né 1960) est **Docteur ès Sciences de l'Art** (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et a enseigné la philosophie. Il est l'auteur d'une œuvre philosophique et poétique significative (Histoire mondiale des idées politiques, Le Carré des philosophes, L’Appel des sirènes). Son travail vise à **réactualiser la pensée antique et à développer une philosophie politique de la légitimité** (translationnisme).
**Louis Amand Adeline** (1778-1854) contribua à la générosité lors de la Révolution de 1848, offrant une part importante des fonds recueillis à Brunoy pour les "Ateliers nationaux".
**Pierre Adeline** (1885-1973) et son fils ont perpétué un soutien régulier et fidèle au financement de l'**Œuvre des Orphelins Apprentis d’Auteuil** (Père Brothier).
Les acquisitions immobilières témoignent de l'ascension et du déplacement de l'ancrage familial :
Rouen : Nombreuses résidences (rue du Champ des Oiseaux, Place du Vieux-Marché). L'**Hôtel au 20 rue Beffroy** (actuelle école Marie-Houdemare), acquis en 1794 comme bien national, est un symbole de l'intégration aux élites post-révolutionnaires.
Malaunay et Darnétal (Seine-Maritime) : Centres de l'activité manufacturière (filatures hydrauliques sur le Robec et le Cailly).
Château des Bosserons (Brunoy, Essonne) : Acheté par Louis Amand Adeline en 1831, marquant le premier ancrage en Île-de-France.
Château de Sérigny (Cour-Cheverny, Loir-et-Cher) : Acheté par Amand Adeline en 1862, constituant le nouvel ancrage familial dans le Val de Loire et la Sologne.
Le lignage Adeline, parti d'une solide bourgeoisie administrative et marchande rouennaise, s'est distingué par sa capacité à s'adapter aux mutations économiques et sociales de la France. L'apport au Bien Commun se manifeste par la **création de richesse et d'emploi** dans l'industrie textile normande (Marin et Nicolas Adeline), le **service législatif et judiciaire** (alliance Aroux), le **courage militaire** (Pierre Adeline, Jean Levêque), et, plus récemment, par l'**engagement intellectuel et la transmission philosophique** des principes de la civilisation (Yves-Marie Adeline Soret de Boisbrunet). Le mariage atypique de Louis-Amand Adeline (oncle/nièce) est un témoignage de la primauté accordée à la consolidation patrimoniale pour assurer la pérennité et l'ascension du lignage, dont l'une des branches s'est illustrée dans la défense de l'ordre monarchique et l'approfondissement de la pensée politique et esthétique.
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