Thesaurus de la famille BOILEAU (de Castelnau)

De Association Linéage de France et d'International
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Introduction[modifier | modifier le wikicode]

La famille **Boileau** étudiée ici est la lignée protestante et nîmoise dite **Boileau de Castelnau**, dont la notoriété repose sur l’exercice d’offices financiers royaux (trésoriers des domaines de Nîmes et de Beaucaire), l’accession à la noblesse, la seigneurie de **Castelnau de la Garde** et de **Sainte-Croix**, et le rôle majeur joué dans l’histoire religieuse du Languedoc entre le XVe et le XVIIIe siècle (Réforme, guerres de Religion, Révocation de l’Édit de Nantes, exils huguenots).

Le présent Thésaurus agnatique ALFI suit une démarche **rigoureuse** :

  • La **lignée agnatique “officielle”** commence au XVe siècle avec **Guillaume Boileau (†1494)**, trésorier des domaines royaux de Nîmes et de Beaucaire, dont la filiation et les fonctions sont bien attestées dans la documentation.
  • L’ancienne tradition faisant descendre cette famille de **l’illustre Étienne Boileau**, prévôt de Paris et auteur du *Livre des métiers* (XIIIe siècle), est ici **signalée comme hypothèse** mais **non retenue dans la chaîne agnatique prouvée**, conformément aux réserves de Chérin et de plusieurs généalogistes modernes.
  • Les **incertitudes** (filiations hypothétiques, ruptures possibles, contradictions chronologiques) sont explicitement mentionnées dans le texte, mais ne modifient pas la ligne de filiation minimale attestée.
  • Les dates, fonctions, titres et remarques critiques proviennent principalement de la base Roglo (copie au 13/11/2025) et de la bibliographie signalée, sans ajout ni invention.

Ainsi, ce Thésaurus ALFI vise à **sanctuariser la mémoire d’une lignée boileaultine réelle et documentée**, tout en respectant le principe de vérité historique et la distinction entre tradition familiale et preuve.

Armoiries et blason[modifier | modifier le wikicode]

Les Boileau de Castelnau portent traditionnellement les armes suivantes :

Blason traditionnel : **« D’azur, au château d’argent, maçonné de sable, au croissant de même, en pointe. »**

Ce blason est mentionné dans la tradition familiale et dans les notes généalogiques relatives à **Antoine Boileau** et **Françoise Trousselier**, dont le portrait de 1519 montre le couple devant une représentation de la Vierge effacée plus tard par un descendant huguenot, avec l’écu d’azur au château d’argent, au croissant en pointe.

  • **Symbolique ALFI (lecture proposée)**
 * **L’azur** : fidélité et constance – il rappelle la durée de la lignée dans le service de la Couronne comme dans la fidélité à la Réforme.  
 * **Le château d’argent** : image à la fois du **château de Castelnau** et du rôle de gardien et trésorier des domaines royaux ; l’argent renvoie à la probité attendue des officiers financiers.  
 * **Le croissant** : signe d’espérance et de croissance, mais aussi symbole de minorité confessionnelle ; il évoque les Boileau protestants demeurés « croissant de lumière » au milieu des épreuves.  
 * **Le maçonné de sable** : les jointures de la pierre figurent les liens héréditaires, alliances et fidélités qui structurent la maison à travers les siècles.

Dans la perspective ALFI, ces armes sont considérées comme **signe visible d’un ordre familial restauré**, rattachant chaque descendant à un héritage de service public, de fidélité religieuse et de courage civil.

Chronologie agnatique[modifier | modifier le wikicode]

0. Étienne Boileau, prévôt de Paris – figure de référence, non rattachée canoniquement[modifier | modifier le wikicode]

  • **Étienne Boileau** (Boylesve, Boilesve, Boyleaux), né vers 1200–1210, mort en 1270, est l’un des premiers **prévôts de Paris** connus. Compagnon de captivité de **Louis IX** lors de la septième croisade, il est racheté par le roi puis nommé prévôt royal vers 1254.
  • De 1261 à 1270, il exerce au **Grand Châtelet** une fonction cumulant police, justice, finances et administration ; il fait consigner les statuts et coutumes des métiers parisiens dans le célèbre **« Livre des métiers »**, rédigé vers 1268.
  • La tradition a parfois présenté Étienne comme **ancêtre lointain** des Boileau de Nîmes et de Castelnau ; cependant, les généalogistes critiques soulignent l’absence de preuves continues entre le prévôt parisien et le **Guillaume Boileau** attesté à Montereau-Faut-Yonne puis à Nîmes au XVe siècle.
  • Conformément aux recommandations de **Chérin**, la filiation directe Étienne → Reynaud → Guillaume est considérée ici comme **non démontrée**. Étienne Boileau demeure donc une **figure de référence historique et morale**, mais **n’est pas intégré dans la chaîne agnatique ALFI** de la maison Boileau de Castelnau.

1. Guillaume Boileau (†1494) – Trésorier royal et fondateur nîmois[modifier | modifier le wikicode]

  • **Guillaume Boileau** (vers 1420 – †1494), dit aussi « de Montereau-Faut-Yonne », est le premier ancêtre **solidement attesté** de la lignée.
  • Il est **trésorier des domaines royaux de Nîmes et Beaucaire**, office créé vers 1350, et apparaît dans les archives nîmoises à partir des années 1490.
  • Une tradition veut qu’il ait quitté Montereau-sur-Yonne pour s’établir à Nîmes, vendant son héritage d’origine. Sa maison nîmoise portait ses armoiries au-dessus de la porte.
  • Une inscription funéraire latine, encore visible avant 1754, rappelait : « *À la mémoire très chère du seigneur Guillaume Boileau, Trésorier de son Altesse, notre Roi. Le seigneur Antoine Boileau, son fils, également Trésorier Royal, fit édifier cette tombe… en l’an 1499.* »
  • Les généalogistes modernes (notamment Chérin) considèrent que la filiation **antérieure à Guillaume** n’est qu’une **tradition**, et recommandent de prendre la lignée Boileau de Castelnau **à partir de lui**.
  • Marié à **Étiennette Bourdin** (1440–après 1506), issue d’une famille notée comme « noble », il est à l’origine d’une descendance appelée à jouer un rôle majeur dans l’office de trésorier et dans la noblesse languedocienne.

Lignée agnatique retenue : Guillaume Boileau → Antoine Boileau

2. Antoine Boileau (ca 1471 – ca 1541), seigneur de Castelnau et Sainte-Croix[modifier | modifier le wikicode]

  • **Antoine Boileau** (vers 1471 – vers 1541), fils de Guillaume, devient à son tour **trésorier royal**.
  • Le 5 février 1500, il achète au noble Secondin de Saint-Félix les seigneuries de **Castelnau** et **Sainte-Croix de Boiriac**, devenant le premier **seigneur de Castelnau de la Garde et Sainte-Croix** de la famille Boileau.
  • En 1516, il est attaché au service de **Marguerite de Valois, duchesse d’Alençon**, sœur du roi François Ier ; son épouse **Françoise Trousselier**, qualifiée de « noble », devient dame d’honneur de la duchesse, et leur fils Jean officier de sa maison. Ces honneurs révèlent le rang déjà élevé de la famille.
  • Antoine et son épouse sont décrits comme **catholiques très pratiquants** ; le pape **Léon X** leur accorde en 1516 des indulgences pour eux et leur famille. Un portrait du couple daté de 1519 montre derrière eux une Vierge à l’Enfant, plus tard effacée par un descendant huguenot, et le blason d’azur au château d’argent, au croissant en pointe.
  • La tradition familiale voit dans la bienveillance de Marguerite d’Angoulême, favorable à la Réforme, une possible origine de l’adhésion future de la famille à la religion réformée.

Lignée agnatique retenue : Antoine Boileau → Jean Boileau (†1562)

3. Jean Boileau (ca 1500 – 1562), premier protestant et martyr de la famille[modifier | modifier le wikicode]

  • **Jean Boileau** (vers 1500 – exécuté le 13 octobre 1562 à Nîmes) succède à son père dans l’office de **trésorier de la sénéchaussée de Nîmes et Beaucaire**, confirmé par lettres patentes de François Ier à Fontainebleau le 21 août 1534.
  • Il est présenté par la tradition familiale comme **le premier protestant de la maison Boileau**.
  • Aux débuts des guerres de Religion, il est emprisonné par le **duc de Nemours** et finalement **décapité pour cause de protestantisme**.
  • Son épouse **Anne de Montcalm Gozon** (vers 1515 – après 1596), issue d’une famille nîmoise qui adopte la Réforme en 1551, se montre elle-même favorable à la nouvelle religion. Son testament de 1594 et son codicille de 1596 distribuent de nombreux legs à ses enfants et petits-enfants, dont plusieurs Boileau et alliés.

Lignée agnatique retenue : Jean Boileau (†1562) → Jean Boileau de Castelnau (1545–1618)

4. Jean Boileau de Castelnau (1545 – 1618), consul de Nîmes et acteur de l’Édit de Nantes[modifier | modifier le wikicode]

  • **Jean Boileau de Castelnau** (né le 22 août 1545 – †10 mai 1618), seigneur de Castelnau de la Garde et de Sainte-Croix, est le principal continuateur de la lignée.
  • Il reçoit ordre en 1586 du **connétable de Montmorency** de le rejoindre dans le Haut Languedoc avec son équipage.
  • En 1600, les habitants de Nîmes le députent à Montpellier pour une assemblée relative à la mise en œuvre de l’**Édit de Nantes** : il intervient ainsi au plus haut niveau des négociations religieuses et politiques.
  • Il est **premier consul de Nîmes** en 1605 et « syndic du diocèse ».
  • Son mariage avec **Rose de Calvière** (1558–1644), issue d’une importante maison languedocienne, consolide l’ancrage nobiliaire de la famille. Leur union, très féconde (13 enfants), assure un vaste réseau d’alliances.

Lignée agnatique retenue : Jean de Castelnau → Nicolas de Boileau de Castelnau (1578–1657)

5. Nicolas de Boileau de Castelnau (1578 – 1657), avocat et notable protestant[modifier | modifier le wikicode]

  • **Nicolas de Boileau de Castelnau** (21 décembre 1578 – 15 janvier 1657), seigneur de Castelnau de la Garde et de Sainte-Croix, est l’un des personnages majeurs de la lignée.
  • Après de brillantes études de droit à **Genève**, il obtient en 1598 son diplôme d’**avocat**, puis exerce à la sénéchaussée de Nîmes, où il est considéré comme le **meilleur avocat de son temps**. Ses avis sont suivis dans de nombreuses cours de justice.
  • Il est probablement l’un des cinq notables « de Boileau » envoyés au roi **Louis XIII** pour assurer de la fidélité des réformés du Languedoc. Il participe à l’assemblée des notables convoqués par le duc de Rohan lors du démantèlement de la cathédrale de Nîmes.
  • Il épouse en 1619 sa cousine **Anne de Calvière** (†1656), qui lui donne onze enfants ; les généalogistes notent que l’ordre de filiation de ces enfants demande parfois vérification, ce qui incite à la prudence sur certains rameaux collatéraux, mais la filiation de notre tronc agnatique ne fait pas l’objet de contestation.

Lignée agnatique retenue : Nicolas de Castelnau → Jacques de Boileau de Castelnau (1626–1697) et Maurice de Boileau (1678–1742)

6. Jacques de Boileau de Castelnau (1626 – 1697), chef du parti protestant et martyr de la Révocation[modifier | modifier le wikicode]

  • **Jacques de Boileau de Castelnau** (15 janvier 1626 – 17 juillet 1697, Saint-Jean-de-Védas), fils de Nicolas, est docteur en droit, avocat à Nîmes, correcteur à la Chambre des comptes de Montpellier.
  • Il est choisi en 1652 pour représenter les réformés de Nîmes dans les conseils politiques de la ville, en vertu d’une déclaration de Louis XIV autorisant l’élection de gentilshommes de la RPR.
  • En 1668, il est **confirmé dans sa noblesse** avec ses descendants lors de la vérification des lettres de noblesse.
  • À la Révocation de l’Édit de Nantes, il refuse d’abjurer ; arrêté et enfermé à la prison de **Pierre-Scize** (Lyon) le 12 janvier 1686, il demeure paralysé par dix années de captivité et meurt en 1697, « en captivité pour fait de religion ».
  • Son épouse **Françoise de Vignolles** (1643–1700) est capturée en tentant de fuir, enfermée dans un couvent, puis parvient à s’évader vers Genève en 1690 et à rejoindre ensuite Magdebourg. Neuf de leurs enfants sont fugitifs, un seul restant à Nîmes pour conserver les biens familiaux.

Lignée agnatique retenue : Jacques → Maurice de Boileau (1678–1742)

7. Les enfants de Jacques : exils huguenots et branches étrangères[modifier | modifier le wikicode]

Parmi les nombreux enfants de Jacques et Françoise, plusieurs jouent un rôle important :

  • **Anne de Boileau de Castelnau** (1662–1694), aînée, célibataire, morte à Berlin.
  • **Henri de Boileau de Castelnau** (1665–1709), officier au régiment de cavalerie de Katte, tué au siège de Tournai.
  • **Françoise de Boileau de Castelnau** (1666–1697), capturée lors de sa fuite, retenue dans un couvent, puis réfugiée en Suisse ; elle épouse **Joseph Pandin, seigneur de Jarriges**, officier au service de divers régiments européens.
  • **Jean-Louis de Boileau de Castelnau** (1667–1704), officier, mort des suites de ses blessures à la bataille d’Hochstädt.
  • **Charles de Boileau** (1673–1733), seigneur de Castelnau, officier dans le régiment anglais de Farringdon ; fait prisonnier en 1704, relâché en 1709, il quitte l’armée en 1711, réside à Southampton puis s’établit à Dublin comme marchand de vin. Son testament laisse le château et les biens de Castelnau à son frère **Maurice**, resté en France ; il est le **fondateur de la branche anglaise** Boileau.
  • **Maurice de Boileau** (23 avril 1678 – 5 décembre 1742), seigneur de Castelnau, demeure le porteur principal de la lignée en Languedoc.

Lignée agnatique retenue : Maurice de Boileau (1678–1742) comme 5e seigneur de Castelnau

8. Maurice de Boileau (1678 – 1742), 5e seigneur de Castelnau et mémoire camisarde[modifier | modifier le wikicode]

  • **Maurice de Boileau** (né à Nîmes le 23 avril 1678 – † Nîmes 5 décembre 1742), cinquième seigneur de Castelnau, épouse en 1708 **Ève de Guiran** (1688–1766).
  • Le château de Castelnau devient un lieu marquant de la geste camisarde : en 1703, le chef camisard **Roland** descend de ses montagnes pour y rejoindre son épouse ; dénoncé par un jardinier attiré par la prime royale, il doit s’enfuir du château assiégé mais est rattrapé et tué. Cinq de ses compagnons sont roués vifs à Nîmes.
  • Maurice incarne ainsi la tension entre **fidélité protestante**, **prudence politique** et **survie patrimoniale** de la maison Boileau au XVIIIe siècle.
  • La descendance ultérieure de Maurice, en Languedoc et par les branches étrangères (Angleterre, Suisse, Prusse, Pays-Bas, Saint-Domingue, etc.), dépasse le cadre de ce Thésaurus mais prolonge la lignée agnatique Boileau jusqu’aux temps contemporains.

9. Autres branches agnatiques notables (aperçu)[modifier | modifier le wikicode]

Bien que le cœur de la chronologie agnatique ALFI soit centré sur la ligne **Castelnau – Nîmes – Uzès – Maurice**, plusieurs branches méritent mention :

  • **Branche d’Uzès** : issue de **Jacques Boileau de Castelnau (ca 1584–1672)**, docteur en médecine, plusieurs fois consul d’Uzès, considéré comme « chef incontestable du parti protestant » local.
  • **Branche des exilés suisses et allemands** : plusieurs enfants et petits-enfants de Jacques et Françoise de Vignolles fuient vers **Genève**, **Lausanne**, **Berlin**, **Magdebourg**, donnant naissance à des lignées établies en Suisse et dans les États protestants d’Empire.
  • **Branche anglaise et irlandaise** : à partir de **Charles de Boileau (1673–1733)** et de l’alliance avec **Marie-Magdeleine Collot d’Escury**, la famille se fixe à **Southampton** puis **Dublin**, où se développe une descendance anglo-irlandaise (souvent orthographiée Boileau ou de Boileau).
  • **Branche Perrotat** : par **Rose Boileau de Castelnau** (†1736) mariée à **David de Perrotat**, seigneur de Saint-Quentin, Saint-Victor et Massargues, dont la descendance connaît à son tour l’exil.

Ces branches, même lorsqu’elles ne sont pas suivies dans le détail, participent à la **diffusion internationale** du patronyme et de l’héritage spirituel Boileau.

Engagement au service du Bien Commun[modifier | modifier le wikicode]

Justice, finances royales et transmission civique[modifier | modifier le wikicode]

Depuis Guillaume et Antoine, la lignée Boileau se caractérise par une **forte présence dans les offices de justice et de finances** :

  • **Trésoriers du domaine royal** à Nîmes et Beaucaire sur plusieurs générations (Guillaume, Antoine, Jean).
  • **Avocats et docteurs en droit** (Nicolas, Jacques, Jacques d’Uzès), dont la compétence est reconnue dans tout le royaume.
  • **Consuls, syndics, représentants municipaux et diocésains**, participant aux assemblées chargées d’appliquer l’Édit de Nantes et de défendre les intérêts de la cité et des réformés.

L’office de trésorier, tenu par trois générations successives, manifeste un **service continu au roi** et au domaine royal, tout en offrant à la famille les moyens de se constituer un patrimoine foncier et de s’allier aux grandes familles languedociennes.

Foi, clergé et résistance religieuse[modifier | modifier le wikicode]

La maison Boileau de Castelnau illustre de façon exemplaire l’histoire religieuse du Languedoc :

  • Passage d’un **catholicisme pratiquant** (Antoine et Françoise Trousselier, bénéficiant d’indulgences papales) à une **adhésion résolue à la Réforme** (Jean, premier protestant, exécuté pour sa foi).
  • Engagement dans les instances réformées de Nîmes, représentations auprès du roi, participation à la mise en œuvre de l’Édit de Nantes.
  • Fidélité héroïque lors de la Révocation : **Jacques** refuse d’abjurer et meurt en captivité, son épouse et leurs enfants subissent couvents, exils et confiscations.
  • La famille abrite ou croise les **Camisards** (épisode de Roland tué après avoir séjourné à Castelnau).

La foi Boileau apparaît ainsi comme **foi de conscience et de responsabilité**, articulant obéissance aux autorités légitimes et refus de trahir la vérité religieuse.

Service militaire, offices publics et exils d’armes[modifier | modifier le wikicode]

Plusieurs membres de la lignée se distinguent dans le **service des armes** :

  • **Henri de Boileau de Castelnau** (1665–1709), premier capitaine de cavalerie, tué au siège de Tournai.
  • **Jean-Louis de Boileau de Castelnau** (1667–1704), mort de ses blessures à la bataille d’Hochstädt.
  • **Charles de Boileau** (1673–1733), officier dans le régiment de Farringdon au service de l’Angleterre, fait prisonnier puis libéré.
  • Plusieurs alliés (Ligonier, Pandin, Perrotat…) servent comme officiers dans les armées françaises, britanniques ou prussiennes.

Le **service militaire** se conjugue souvent avec l’**exil religieux** : nombre de Boileau et alliés entrent au service d’États protestants étrangers après la Révocation, mettant leur compétence au service de nouvelles patries d’adoption.

Culture, mémoire et généalogie[modifier | modifier le wikicode]

La lignée se distingue également par sa **conscience aiguë de sa propre histoire** :

  • Conservation d’archives familiales (inscriptions funéraires, portraits, actes notariés).
  • Multiples citations de la famille dans les travaux de généalogie protestante, dans les études sur la noblesse languedocienne et dans les dossiers royaux (notamment ceux de **Chérin**).
  • Rédaction de notes critiques par des généalogistes modernes (JB de La Grandière, D. Thuret, F. de Bernis, etc.), qui discutent précisément la filiation ancienne.

En ce sens, la maison Boileau de Castelnau devient un **cas d’école** pour la généalogie critique : elle montre comment concilier tradition, piété familiale et exigence de vérité historique.

Philanthropie, hospitalité et initiatives sociales[modifier | modifier le wikicode]

Si les textes cités évoquent peu de philanthropie au sens moderne, plusieurs indices apparaissent :

  • Les **testaments** d’Anne de Montcalm Gozon, d’Anne Louise de Boileau de Castelnau et d’autres membres prévoient des legs pour de nombreux parents, alliés, voire coreligionnaires, indiquant un **sens aigu du partage et de la solidarité de groupe**.
  • Le château de Castelnau, souvent refuge de pasteurs, de chefs camisards ou de fugitifs, a pu jouer un rôle de **maison ouverte** pour les persécutés, au prix de lourds risques pour la famille.

Dans l’esprit ALFI, ces gestes humains, bien que discrets, participent au **Bien Commun** par le soutien concret apporté aux victimes des conflits religieux.

Alliances[modifier | modifier le wikicode]

La lignée Boileau de Castelnau s’inscrit dans un vaste réseau d’alliances nobles et bourgeoises qui structurent le Languedoc et au-delà :

  • **Bourdin** – famille d’Étiennette Bourdin, épouse de Guillaume.
  • **Trousselier** – lignée noble alliée à Antoine, marquée par la piété catholique puis la transition vers la Réforme.
  • **Montcalm Gozon** – grande famille nîmoise, favorable à la Réforme dès 1551 ; par Anne de Montcalm Gozon, la maison Boileau se relie à un ensemble de seigneuries cévenoles.
  • **Rochemore, Montcalm, de La Croix, de Calvière, de Rossel, d’Airebaudouze** – noblesse languedocienne avec laquelle la maison Boileau échange charges, terres et alliances, contribuant à l’ascension sociale du groupe.
  • **Leyris, Ligonier, Perrotat, Folcher, d’Arnaud, Guiran** – familles seigneuriales et notabiliaires impliquées dans la vie politique, militaire et religieuse de la région.
  • **Alliances extérieures** : par les mariages avec des familles anglaises, irlandaises, suisses, allemandes ou des colonies (Saint-Domingue), la lignée s’inscrit dans la **diaspora huguenote internationale**.

Pour ALFI, ces alliances témoignent de la capacité de la maison Boileau à **tisser des ponts** entre confessions et nations, en maintenant une identité forte tout en s’ouvrant à d’autres espaces politiques et culturels.

Demeures et ancrages[modifier | modifier le wikicode]

Les Boileau de Castelnau s’enracinent dans plusieurs lieux-clés :

  • **Montereau-Faut-Yonne** : origine probable de Guillaume, avec une résidence dont la porte portait ses armoiries.
  • **Nîmes et Beaucaire** : cœur de la lignée, lieux des offices de trésorier, des activités politiques, des assemblées réformées et des épisodes camisards.
  • **Château de Castelnau de la Garde et Sainte-Croix** : demeure emblématique, construite sur une ancienne place forte romaine, située entre Nîmes et Alès à proximité de Moussac ; toujours en mains descendantes selon la tradition familiale.
  • **Uzès** : centre d’une branche importante (médecins, consuls, avocats) et lieu d’inhumation de plusieurs membres (cimetière de l’hôpital, demeures familiales).
  • **Castres, Lausanne, Genève, Berlin, Magdebourg, Southampton, Dublin** : lieux de **réfugiés** ou d’**installation durable** de branches Boileau et alliées après la Révocation.
  • **Saint-Domingue, Dunkerque** : ancrages plus lointains liés à la descendance d’Antoine de Boileau de Castelnau (1650–), qui fuit la France avec son épouse.

Ces demeures constituent un véritable **archipel Boileau**, reliant la France royale, les pays réformés d’Europe et le monde atlantique.

Bibliographie et sources[modifier | modifier le wikicode]

  • **Base Roglo – fiche “Descendants d’Étienne Boileau”** (copie générée le 13 novembre 2025, version GeneWeb 6.08-roglo). – Nombreuses notes de J.-B. de La Grandière, D. Thuret, F. de Bernis, H. Balestrieri et autres magiciens, concernant la filiation, les offices, les alliances, la noblesse et les exils.
  • **Travaux de Chérin** – manuscrits cités dans les notes Roglo (BN Mss Chérin 28) : reconnaissance de la filiation Boileau à partir de Guillaume, mise en doute des ascendants plus anciens.
  • Études généalogiques protestantes (Cahiers du Centre de Généalogie Protestante, notamment le n°103, articles de D. Thuret).
  • Monographies locales :
 * J.-C. Galant & M. Olmière, *Les belles demeures familiales d’Uzès* (référence pour Catherine de Boyer et le cimetière Saint-Étienne).  
 * M. Gauer / H. Balestrieri, *Histoire & généalogie de la famille Rochemore et de ses alliances* (Cahiers ardéchois, 2013).  
 * Ouvrages sur les camisards et sur les familles nobles du Languedoc (Roland, château de Castelnau, etc.).  
  • **Article Wikipédia “Étienne Boileau”** (consulté dans sa version francophone, sous licence CC BY-SA 4.0) – biographie du prévôt de Paris, auteur du *Livre des métiers* ; utilisé ici uniquement pour distinguer la figure d’Étienne Boileau de la lignée nîmoise et pour situer l’hypothèse traditionnelle de filiation.

Conclusion[modifier | modifier le wikicode]

Le Thésaurus agnatique ALFI de la **famille Boileau de Castelnau** met en lumière :

  • Une **lignée de trésoriers royaux, avocats et consuls**, au service du domaine royal et des institutions locales.
  • Un **passage décisif de la piété catholique à la foi réformée**, culminant dans le martyre de Jean (†1562) et la captivité de Jacques (†1697).
  • Une participation centrale aux grands événements du **Languedoc religieux et politique** : guerres de Religion, Édit de Nantes, Révocation, soulèvement camisard.
  • Une **diaspora huguenote** qui essaime en Suisse, Allemagne, Angleterre, Irlande, Pays-Bas, Caraïbes, tout en conservant un lien symbolique avec le château de Castelnau.
  • Une **exigence contemporaine de vérité généalogique**, qui distingue clairement la tradition honorifique reliant la maison à **Étienne Boileau, prévôt de Paris**, de la filiation effectivement prouvée à partir de **Guillaume Boileau (†1494)**.

En ce sens, la maison Boileau de Castelnau est exemplaire de la vocation ALFI : **réconcilier mémoire familiale, fidélité religieuse et rigueur historique**, afin d’activer un blason qui soit à la fois héritage et appel au Bien Commun.

Mention légale ALFI[modifier | modifier le wikicode]

Ce Thésaurus agnatique ALFI sur la famille **Boileau (de Castelnau, Nîmes, Uzès)** a été établi à partir :

  • de données généalogiques extraites de la base **Roglo**, mise à disposition sous licence **Creative Commons CC BY-NC-ND 4.0** (utilisation non commerciale, sans modification du contenu, citation de l’auteur et de la source) ;
  • d’extraits et de la structure biographique de l’article **Wikipédia “Étienne Boileau”**, diffusé sous licence **Creative Commons CC BY-SA 4.0**.

La présente synthèse ALFI, en tant que travail dérivé, est placée sous licence **CC BY-SA 4.0**. Toute réutilisation doit mentionner : « Source : Thésaurus agnatique ALFI – Famille Boileau (de Castelnau, Nîmes, Uzès), d’après Roglo et Wikipédia (CC BY-SA 4.0 / CC BY-NC-ND 4.0). »