Thesaurus de la famille MAILLY de, MAILLY-NESLE de
La maison de Mailly, d’extraction chevaleresque (1050), est une famille subsistante de la noblesse française originaire de Picardie. Elle illustre l’ancienneté, la continuité et la capacité d’une lignée à traverser les siècles tout en se renouvelant. Ses membres se sont distingués dans tous les domaines : armée, Église, Couronne, diplomatie, culture.
L’ALFI y reconnaît un exemple majeur de service du Bien Commun, exercé tant par l’épée que par la plume, par la prière comme par le sacrifice.
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Armoiries
D’or à trois maillets de sinople.
Ces armes parlantes, symboles de force et de travail, résument l’esprit de cette maison : servir et bâtir.
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I. Le Moyen Âge : les chevaliers et les croisés
Dès le XIᵉ siècle, les Mailly apparaissent comme seigneurs de Mailly-Maillet en Picardie.
Humbert de Mailly (début XIᵉ siècle) défendit Dijon contre le roi Robert en 1003, figure d’un lignage déjà enraciné dans l’histoire du royaume.
Anselme de Mailly (1070) soutint la cause de Richilde de Hainaut contre Robert le Frison, donnant sa vie au siège de Lille : un exemple d’engagement jusqu’au sacrifice.
Nicolas de Mailly participa à la quatrième croisade (1204), conduisant une flotte, puis fut chargé de solliciter secours auprès du pape Innocent III et du roi Philippe Auguste. Sa mission témoigne d’une diplomatie au service du Christendom et de la France.
Gilles Ier de Mailly, seigneur, prit part à la septième croisade, accompagné de neuf chevaliers de ses vassaux. Son fils, Gilles II, suivit saint Louis à Tunis en 1270.
👉 Dès l’origine, la maison de Mailly lie son destin à la défense de la foi et de la monarchie, inscrivant son héritage dans la mémoire des Croisades et des guerres du royaume.
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II. La Renaissance : service militaire et fondations pieuses
Le XVe et le XVIe siècle voient émerger des figures marquantes :
Jean II dit l’Étendard (mort vers 1470) abandonna le parti bourguignon pour celui de Charles VII, marquant la fidélité à la France dans un temps de déchirements.
Jean, évêque de Noyon (1425-1472), pair de France, participa au procès de Jeanne d’Arc, et surtout au procès en révision de 1456 où il témoigna en faveur de son innocence. Son geste, en déposant la vérité devant la justice ecclésiastique, a contribué au Bien Commun spirituel de la nation.
Jean III de Mailly (mort en 1505), chambellan de Charles VIII et de Louis XII, fut un bienfaiteur des pauvres, fondateur d’églises et du couvent des Cordeliers de Mailly. Il incarne la générosité et la noblesse de service.
👉 À la Renaissance, la maison de Mailly brille autant par ses armes que par sa charité, bâtissant églises, fondations et institutions religieuses.
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III. XVIIe siècle : gloire militaire et éclat ecclésiastique
Au XVIIᵉ siècle, la maison de Mailly atteint son apogée par des charges militaires et ecclésiastiques.
Louis de Mailly (1663-1699), maréchal général des camps et armées du roi, illustre la valeur militaire de la lignée.
François de Mailly (1658-1721), archevêque d’Arles puis de Reims, cardinal en 1719, pair de France, allia autorité spirituelle et responsabilité politique. Sa mission pastorale au service de la France fut immense, en particulier à Reims, siège des sacres royaux.
Plusieurs abbesses et religieux de la famille gouvernèrent des communautés, soutenant l’éducation et la charité.
👉 Ce siècle voit la maison de Mailly porter la double mission : défendre le royaume par l’épée et l’édifier par l’Église.
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IV. XVIIIe siècle : les dames de Cour et les maréchaux
Le XVIIIᵉ siècle associe les fastes de Versailles et les tragédies révolutionnaires.
Les sœurs de Nesle (Louise-Julie, Pauline-Félicité, Diane-Adélaïde, Marie-Anne) furent successivement maîtresses de Louis XV. Leur rôle fut ambigu : fragiles victimes du système de Cour, elles surent aussi protéger des artistes et des écrivains. Leur mémoire incarne l’influence des femmes de Mailly au cœur de l’histoire politique et culturelle.
Augustin-Joseph de Mailly (1708-1794), maréchal de France, gouverneur d’Abbeville, fidèle jusqu’au martyre. Le 10 août 1792, il se plaça aux côtés de Louis XVI aux Tuileries. Arrêté, il fut guillotiné à Arras en 1794, déclarant : « Je meurs fidèle à mon roi, comme l’ont toujours été mes ancêtres. » Son sacrifice est l’un des témoignages les plus sublimes du Bien Commun : fidélité jusqu’au sang à l’ordre royal et à la foi.
👉 Le XVIIIᵉ siècle résume les contrastes de la maison de Mailly : gloire, faveurs, drames et fidélité héroïque.
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V. XIXe siècle : continuité et relèvement
Après la Révolution, la maison de Mailly se relève :
Adrien de Mailly (1792-1878), officier, blessé en Russie et secouru par Napoléon Ier, devint pair de France et aide de camp du duc de Berry. Sa carrière incarne la résilience de la noblesse française et sa réintégration au service de la monarchie restaurée.
👉 La maison de Mailly, malgré les pertes, reprend sa place dans le service du pays, signe de continuité et de fidélité.
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VI. Époque contemporaine
Aujourd’hui, la maison de Mailly subsiste encore, implantée notamment dans la Sarthe, autour du château de la Roche-Mailly. Elle conserve la mémoire de ses ancêtres et poursuit l’héritage d’un service spirituel, social et patrimonial.
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Demeures et patrimoine
Château de la Roche-Mailly (demeure actuelle).
Château de Nesle, associé à la légende des sœurs de Nesle.
Chapelle Madame de Mailly-Maillet, chapelle sépulcrale ornée aux armes de la famille.
Nombreuses abbayes et fondations religieuses.
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Alliances
Les Mailly ont contracté des alliances prestigieuses : Colbert de Torcy, de Monchy, du Pouget de Nadaillac, Frerejean de Chavagneux, ainsi que des unions avec des familles princières européennes (Arenberg, Wittelsbach).
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Bibliographie et sources
Wikipédia, Maison de Mailly (CC BY-SA 4.0).
Abbé Ambroise Ledru, Histoire de la maison de Mailly, 1893.
Abbé Gosselin, Mailly et ses seigneurs, 1876.
J.-B.-P. Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, 1826.
Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France.
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Conclusion
La maison de Mailly, par mille ans d’histoire, incarne l’idéal de la noblesse de service :
Défense du royaume par les armes.
Soutien de l’Église par ses cardinaux, évêques et abbesses.
Protection des arts et des lettres par ses dames de Cour.
Fidélité jusqu’au martyre à l’ordre monarchique et chrétien.
À travers ses gloires et ses tragédies, la maison de Mailly se dresse comme une lignée entièrement tournée vers le Bien Commun, témoin d’une noblesse qui, au-delà des privilèges, fit don de ses vies et de ses talents à la France et à la foi.
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