LES ALBERT PROUVOST
Rameau 1 de la branche Amédée Prouvost: Les Albert Prouvost
15: Amédée I Prouvost 1819-1885
Les pages d'albums sur cartonnage bleu proviennent de la collection Ghislain Prouvost
" Né en 1819, il connut une prime jeunesse turbulente et trépigne a la pensée d'une vie placide et monotone.
A 20 ans, se sentant l'âme d'un novateur, il brise avec des horizons trop étroits et entreprend de voyager. Non pas en diligence, mais à cheval. Il fait son tour de France et envoie a sa famille des lettres et des notes de voyage où s’entremêlent des impressions d'artiste et des vues très objectives sur les réalités industrielles qu'il découvre au hasard de ses pérégrinations.
A 25 ans, il revient au bercail et épouse une jeune lilloise, Joséphine Yon. La cérémonie de leur mariage eut lieu à minuit comme le voulaient les usages de l’époque. II trouve en elle une créature exquise de douceur et de tendresse qui sera pour lui le plus sûr appui tant sur le plan des affaires que dans le domaine social. Tandis qu’elle visitait les pauvres du quartier, Amédée, pendant l'épidémie de choléra de 1866, se rendait au chevet des malades dans leurs taudis.
A cette époque, l'idée de substituer au peignage à la main de la laine, le peignage mécanique est dans l’air. En 1845 les Anglais avaient déjà monté une usine à Saint-Denis appliquant cette technique et la transfèrent à Croix.
Amédée prend la grande décision. Il s’ouvre de ses projets aux trois frères Lefebvre qui vont commanditer son entreprise.
En 1851, 16 peigneuses Schlumberger et 5 peigneuses Passavant sont installées dans la rue du Fort et sortent les premiers rubans de peignes : le peignage Amédée Prouvost et Cie est né. 90 tonnes de laine par an et quatre ans plus tard, nouvelle étape avec la construction d'une seconde usine, rue du Collège ou Amédée acquiert les licences de la peigneuse Rawson.
En 1867, lors de sa visite dans le Nord, l'empereur Napoléon III, accompagné de l'impératrice Eugénie, demande a visiter cette nouvelle usine. Surprises et admiratives, « leurs Majestés» découvrent 1'industrie lainière. A ce moment-la, les deux usines réalisent une production de plus de 4 millions de kilos de peignes et occupent 700 ouvriers.
« Du 26 au 29 août 1867, l’empereur Napoléon III et l’impératrice Eugénie effectuent un voyage officiel dans le nord de la France pour commémorer le bicentenaire du rattachement des villes de Flandre au territoire français – conquises par Louis XIV en 1667, elles ont été officiellement et définitivement intégrées au royaume par le traité d’Aix-la-Chapelle, conclu avec l’Espagne le 2 mai 1668. Les souverains s’arrêtent successivement à Arras, Lille, Dunkerque, Tourcoing, Roubaix et Amiens. Ils visitent des établissements industriels, hospitaliers, pénitentiaires, comme ils le font traditionnellement au cours de leurs déplacements officiels, mais ce voyage est surtout l’occasion, pour Napoléon III, de faire prendre conscience à la population de la gravité de la situation internationale et de préparer les esprits à un éventuel conflit avec la Prusse. Les discours qu’il prononce à Arras et, surtout, à Lille, sont, à cet égard, révélateurs : « Des points noirs sont venus assombrir notre horizon », déclare l’empereur, qui termine cependant son allocution en incitant les Français à la confiance.
L'Empereur Napoléon III, accompagné de l'Impératrice, vient visiter les usines du Nord et, entr'autres, celles d'Amédée Prouvost et Cie, le 29 août 1867, frère d’Henri Prouvost-Florin.
Un compte rendu officiel donne la relation suivante :
« Leurs Majestés, malgré la température élevée, «ont traverse entièrement le peignage dans ses « deux subdivisions. Elles ont remarque particulièrement une peigneuse Noble, une Rawson et « les cardes, adressant à chaque pas des demandes « de renseignements et n’ont eu que des éloges a « distribuer. Tout a été prévu dans ce magnifique « établissement pour le bien-être des ouvriers et « ouvrières et aucune des institutions modernes de « bienfaisance ne lui fait défaut.
«L'Empereur s’est ensuite rendu chez Messieurs Lefebvre-Ducatteau Frères et a parcouru « le tissage et la filature. A la sortie de leurs ateliers, «une conversation s’est engagée entre leurs Majestés et Messieurs Prouvost et Lefebvre-Ducatteau au sujet d'un plan de construction de cites ouvrières.
. «Sire, a dit Monsieur Prouvost, permettez-moi de vous faire voir les plans et détails d'une « cite de 350 maisons que nous construisons pour nos ouvriers, ainsi que le spécimen d'une de ces maisons, a l'échelle de 10 cm par mètre.
« L’Empereur s’étant arrêté en face de la maison, ayant a sa gauche l'Impératrice, a sa droite « Monsieur Jean Lefebvre et a la gauche de l'Impératrice Monsieur Amédée Prouvost, a dit a « Monsieur Jean Lefebvre:
«Ces maisons me paraissent bien; combien vous coutent-elles de construction et terrain et combien peuvent-elles loger de ménages?
« Sire, répondit Monsieur Jean Lefebvre, selon « les habitudes du pays, chaque ménage a sa maison particulière et celles-ci nous coutent 3.000 francs chacune, terrain compris. La salle front à la rue « a une dimension de 4 m. 50 sur 3m. de largeur, «précisa-t-il en réponse a une nouvelle question de l'Empereur.
« L'impératrice, regardant un petit bâtiment en «maçonnerie, demanda: qu'est-ce que cette place?
«L'architecte, Monsieur Deregnaucourt, répondit : c'est ce que nous appelons le débarrassoir ou la relaverie.
« L'Empereur : comment est-il agencé?
« L’Architecte : ces maisons sont construites « dos a dos de manière a laisser les cours de coté, « pour avoir plus d’air. Indépendamment, existent des grands jardins au centre des maisons, communs à tous les locataires.
« C'est fort bien, a dit l'Empereur».
« Et le Cortège s’est éloigné pour monter en voiture et se rendre a l’Hopital ». Puis, le couple impérial sera reçu chez le Comte Mimerel.
J'ai cru intéressant de vous donner connaissance de ce communique pittoresque, parce qu'il préface en quelque sorte l’effort que devaient accomplir les générations suivantes, a l' exemple des fondateurs, sur ce plan d'importance capitale de la construction de maisons ouvrières.
« Albert-Eugène Prouvost, discours du centenaire du peignage Amédée Prouvost et Cie.
Sous la IIIe République, en 1885, Amédée disparaissait avec la satisfaction de voir la première place assurée à l'affaire qu'il avait créée et qu'il laissait à ses trois fils: Amédée, Albert et Edouard. "
Albert Prouvost Toujours plus loin
Hôtel Amédée Prouvost puis Lepoutre
à Roubaix, classé Monument Historique par arrêté du 30 avril 1999, construit vers 1880 par Amédée Prouvost-Yon, couramment appelé Hôtel Auguste Lepoutre à qui il a été loué à partir de 1902.Il s' agit d' un hôtel d' industriel, entre cour et jardin, avec ses écuries, dont les dispositions sont encore bien conservées. Au rez-de-chaussée, trois salons côté jardin conservent des décors restés dans leur état initial, notamment des cheminées et boiseries moulurées. A l’étage, au bout du palier, existait une chapelle privée. Façade et toiture sur l’avenue des Nations-Unies ; façades et toitures sur la cour ; façade et toiture sur le jardin ; les trois salons du rez-de-chaussée donnant sur le jardin ; la cage d’escalier, y compris l’escalier (cad. BR 21, 22) : inscription par arrêté du 30 avril 1999; décor : menuiserie. Éléments protégés MH : élévation ; salon ; escalier ; décor intérieur. Site protégé : abords d'un monument historique; À partir de 1940 environ, le commissariat de police s’y est installé. Nations-Unies (avenue des) 301 et 36, rue Pellart, « est toujours debout et abrite actuellement le commissariat central de Roubaix. La maison est imposante et sans beauté. Toutefois, y passant à l’occasion pour régler une contravention, je ne puis m'empêcher de penser au diner de mariage de mes parents et de mon oncle et tante, Joseph Toulemonde, qui eut lieu le 17 novembre 1897 et qui réunit 245 convives. J'ai aussi un pieux souvenir pour tante Claire, souvenir lié à l’anecdote suivante. En 1883 fut reçu chez notre arrière-grand-mère, Don Bosco, devenu depuis Saint Jean Bosco. Tante Claire, tout enfant, fut très déçue de cette réception car le religieux, dont on lui avait vanté la grande sainteté, n'avait pas fait de miracles comme elle s'y attendait. »
Son épouse, Joséphine Prouvost née Yon 1827-1902 :
" Mme Prouvost était grande et bien faite, les yeux d'un joli velours marron comme ceux de son père, étaient assez perçants. Elle portait la toilette avec aisance et dignité et avait fait venir de Paris plusieurs fois des fleurs de grenade naturelles pour mêler à ses cheveux châtain foncé. Cela semblait à ce temps-la du plus grand des luxes et de longues années après on citait encore le raffinement d'une coquetterie bien innocente. Elle chantait agréablement la romance, surtout celle de l’Isa Puget ou les romances sentimentales de Nadaud, comme « La nid abandonne ". Sa voix était sympathique et douée d'une grande expression.
Madame Amédée Prouvost, fille de M. et Mme Yon-Delaoutre, perdit son père alors qu'elle n'était âgée que de 6 ans. C’était un homme distingué et selon le portrait du temps, qui est encore dans notre famille, d'une physionomie fine et agréable.
Mme Yon se remaria et épousa M. Lemaire. Elle donna à sa fille un soutien moral et un tuteur, car elle-même mourut en 1844, et ce fut M. Lemaire qui conduisit Mlle Yon dans le monde et pensa de bonne heure à la marier.
En effet à 17 ans elle épousait M. Amédée Prouvost. Le mariage se fit à minuit suivant l’usage de cette époque et le jeune ménage s'installa à Roubaix où M. Prouvost était intéressé dans les affaires de M. Lemaire. Le passeport de M. Prouvost datant de 1840, avant son mariage, témoigne que pour ses affaires .Il traversait la France en tous sens, en diligence ou à cheval, et que ses tournées étalent de longue durée.
Toutes les premières années du ménage de M. et Mme Prouvost furent très heureuses. Six enfants vinrent se grouper autour d'eux. Aucune épreuve cruelle ne vint accabler Mme Prouvost avant la mort de son mari. Etait-ce son ardente piète ou toutes ses pratiques de charité qui écartèlent les douleurs s'abattant sur certaines familles? C’est le secret de la Providence. Toutes les âmes, même celles d'élite, ne sont pas menées par les mêmes chemins, et en tous cas la confiance aveugle de Mme Prouvost en la Divine Providence l’aida sobrement à vivre avec sérénité et à supporter avec abnégation. Elle était jeune et avait des enfants si jeunes que, lorsque M. Droulers vint faire la demande en mariage de la part de son jeune frère pour solliciter la main de la fille ainée de Mme Prouvost, il prit celle-ci pour la fiancée éventuelle et sa confondit ensuite en excuses sur sa méprise.
Madame Prouvost était très fêtée, non dans les réunions mondaines car Roubaix était une trop petite ville pour que le monde y tint une grande place, mais dans les réunions intimes ou on s'égayait en bonne et due forme.
La petite propriété de M. Prouvost qu'il tenait lui-même de son père et qui s'intitulait « La Glane ", était située entre un quarter de Tourcoing appelé « L'Epinette » et le hameau du Vert-Pré. La famille y passait quatre mois d'été.
La maison s'ouvrait le matin sur la verte campagne. Elle était très sommairement aménagée mais bien abritée sous les marronniers. Il y avait une sorte de pignon s'avançant au centre, et la porte s'ouvrant sous la marquise semblait accueillante et hospitalière. La aucune prétention à la vie de château, aucun artifice dans le séjour campagnard de ce petit coin de Flandre, Rien que le bon air d'un lot de terre de 4 hectares avec une grande pâture, une ferme attenant au petit domaine, des sentiers bordes de saules, une route pavée sur le devant ou passaient les carrioles des boulangers, puis les allées et venues des fermiers all ante le soir remiser au fond du « carin » les chariots et les instruments, et pour y arriver, un chemin ou passait un gros cheval et que des barrières blanches séparaient du jardin.
Le demi-hectare de jardin fleuri comme un bouquet de fête perpétuelle, avec les iris, les asters, les soleils et les campanules, était ce qu’on appelle « un jardin de curé », un de ces gais jardins jaunes, bleus, verts ou rouges ou toujours quelque chose bouge.
Les chemins étaient garnis de tan exhalant au soleil un arôme de bois résineux, les grands marronniers au printemps secouaient leurs fleurs blanches et roses en poudre sur le sol et les rayons du soleil I inondaient ce paysage bon enfant; tout cela avait un air de bonheur calme, d'épanouissement heureux comme les gens qui l’habitaient. « La Glane » était donc l’ été un petit paradis pour les réunions de famille et les soupers intimes ou Nadaud acceptait souvent d'apporter sa bonne humeur et son talent de chansonner, et les invites s'attristaient de quitter un si gai séjour pour reprendre pédestrement le chemin de la ville.
Mme Prouvost ne mettait aucune prétention ni aucune recherche dans ses soins de maitresse de maison, cependant rien ne manquait jamais à l’ordonnance des repas ni à la bonne tenue des appartements ; elle était elle-même l’enseignement vivant : savoir se plier aux circonstances et de se contenter de ce que vous offre le présent. Avec une inaltérable aménité elle était à même de supporter les mécomptes, les contretemps, les déconvenues sans laisser paraitre en aucun cas le plus léger mouvement d'humeur. Sa maison était toujours en ordre, ses serviteurs lui étaient attachés, pas d'observations encombrantes et humiliantes, mais, le mot d'encouragement nécessaire.
A Roubaix, les œuvres de charité prenaient grande place dans la journée de Mme Prouvost qui fut pendant de nombreuses années présidente de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul. Que dire de sa grande charité pour soulager toutes les misères? Les visites chez les pauvres étaient quotidiennes ; elle se faisait une joie de donner chaque jour un diner a une de ces familles nécessiteuses dont un membre venait chercher la part à midi et démon était accoutume à voir sous le porche attenant à la cuisine des femmes ou des enfants assis sur un banc attendant l’ audience de leur bien fautrice qui, de l’ air le plus calme et le plus souriant, les recevait toujours avec bonté, les encourageait, les exhortant et leur glissant la piécette blanche qui était la terminaison heureuse de l’ entretien. Cette femme de bien avait au coeur une tendresse douce et une sollicitude toujours attendrie pour ses enfants. Elle eut pendant plusieurs années ses fils éloignés d'elle, soit par les obligations des affaires qui imposaient à l’ainé des séjours en Angleterre, soit par le service militaire du second et du troisième. Elle entretenait une correspondance assidue avec eux; c'étaient de bons conseils dignes d'une mère vigilante mais aussi, et c'est ce qui ressort le plus de ses lettres fréquentes, le récit des menus faits de la famille, propres à tenir en éveil cet attachement au foyer et au sol qui est une grande sauvegarde pour la jeunesse. Elle narrait les moindres faits des oncles et tantes, cousins et cousines, dans un style famille, aimable et simple, qui faisait passer dans les yeux des absents tous les tableaux animes des réunions ou ils manquaient.
La grande édification de la famille était le petit oratoire de la maison, si pieux, si soigné, si orné de fleurs, de lampes et de lampions à toutes les intentions de celle qui y priait si souvent, que l’impression en y entrant était toujours celle du respect et du recueillement.
Après la mort de M. Prouvost qui vint en 1885 mettre le deuil pour toujours dans la vie de Mme Prouvost, les alliances de familles, les mariages des petits-enfants ayant agrandi le cercle de son entourage, même intime, le petit domaine de « La Glane » fut abandonné pour une propriété plus éloignée mais offrant plus de ressources comme espace, comme air et logement.
Le château d'Estaimbourg appartenait à des descendants (par la main gauche) des ducs de Bourgogne et était situé en Belgique dans le Hainaut, entre Pecq et Nichan. C'était une grande construction d'aspect assez banal et noirâtre, mais de proportions plutôt impressionnantes. Au milieu d'une pièce d'eau le bâtiment offrait des logements tellement vastes que souvent il comptait une trentaine d'habitants, tous très à l’aise. Chaque famille avait son quartier bien à elle. C'était la joie des enfants les soirs d'arrivées, que ces grands corridors nus et vides desservant les chambres. Le coté de la bibliothèque de M. de Bourgogne était réservé à Mme Prouvost, il semblait un asile de mystère digne de respect. II y avait l’ aile droite, quartier de M. le Chanoine de Bourgogne dont on voyait dans les portraits du vestibule la figure jeune et rosée un peu poupine malgré son rochet de dentelle, puis la chambre de Télémaque chère aux collégiens à cause d'un grand dessin représentant le héros grec. Les meubles, dont quelques-uns de prix, avaient tous un air vieillot des châteaux inhabités depuis de longues années. La fade odeur de l’entrée recelait un peu de désuétude, cependant, par de longues fenêtres, on avait de jolis aperçus de campagne. Le mont de la Trinite se profilait comme une taupinière sur un grand clé dominant la plaine et servait de baromètre ; on le trouvait bleu empanaché, et c'était merveille de voir que le temps était toujours en rapport avec les prévisions données par la montagne. Puis la pièce d'eau, la barque, le pont menant au bois de sapins ou la vigne verge rosissait si fort des le mois d'aout et flamboyait d'un rouge de feu des septembres, et les grands espaces, les allées sombres et ombragées, vrais délices pour les promenades du matin ou les lièvres vous barraient le passage, ou sautillaient gentiment les animaux apprivoises. Lors des fenaisons, les grandes pelouses odorantes offraient avec leurs meules de foin les taches de vieil argent qui tranchaient sur le vert sombre des sapins.
Dans les parages du potager, comment dire les appâts de ces murs couverts de pèches et ces pruniers en plein vent qu’on balançait sans respect pour voir tomber les fruits tièdes de soleil et juteux de leur sucre. Les petits murs, barrières et enclos variés qui divisaient le coin du potager déjà grand comme un petit empire, permettaient aux intrigants dévastateurs de se dérober par un bout ou par l’ autre lorsqu’ils entendaient un pas de jardiner. On retombait alors dans le parc de framboisiers ou dans les plates-bandes de fraisiers et on revenait au château, l’estomac et la conscience un peu chargée mais le cœur et la tête ensoleillés par l’ivresse de la nature. La vie à Estaimbourg était très monotone, point n'est besoin de le dissimuler, et quoique ces souvenirs n'aient le droit d’évoquer aucune satire, il est avéré qu'on cherchait l’ ombre du parc pour parer aux inconvénients du soleil, puis le soleil pour se réchauffer de la fraicheur de l’ ombre, qu'on y discutait avec un esprit charitable et plein de douceur de I’ opportunité d'un salon au nord ou au midi, qu'on y cherchait avec une inaltérable patience le bien -être des marmots chéris qu'il fallait tenir un peu éloignés et qu'on emmenait de temps en temps pour ne pas trop fatiguer les oreilles maternelles. On parlait aussi pendant les repas des recettes culinaires les plus agréables au palais. Au moins la médisance était éloignée de ces conversations. Le soir enfin, on s'endormait en remerciant la Bonne Providence de tant de jodles goutées dans une paix si profonde. On ne se plaignait cependant pas de la monotone des jours. L'influence très bien faisant de Mme Prouvost se faisait sentir très douce à tous, grands et petits. Avec l’âge, elle était devenue encore plus indulgente, plus peleuse si possible, toujours souriante de ce bon sourire qui désarmait les moins bien intentionnés. On la sentait recueille dans une profonde ferveur, et qui aurait ose exprimer une plainte, manifester un mécontentement?
Elle se faisait toute a tous et ne se réservait que de longues stations à l’ église si proche du château que la grille du parc séparait seulement. L'église était, grâce à ses soins, toujours bien tenue et ornée de fleurs. Elle était sans style avec son porche bas, le petit cimetière a l’ entrée, et évoquait, cette petite église de village, un sentiment attendri en contemplant la simplicité de son architecture, I’ allure un peu barbare de son clocher, et on se répétait volontiers cette strophe chaque fois qu'on y entrait : Salut, je te revois encore,
Aussi pauvre, mais plus touchante Mon clocher d'ardoise que dore La pourpre du soleil couchant Parmi les arbres et les tuiles je vois encore se pencher son coq aux ailes immobiles Mon vieux clocher
A l’intérieur, les tombeaux de la famille de Bourgogne étaient le seul document intéressant. Les fleurs de papier ornaient la statue de Saint-Ghislain, l’orgue tremblotant auquel il manquait la moitié des touches et des jeux, ronflait sous les doigts du sacristain, menuisier du village. Le parfum d'encens mélange aux senteurs de moisi, avec la sensation de fraicheur d'une cave, tout cela vous prenait à la gorge, mais on y priait bien et les prônes de la cure étaient écoutes sans broncher.
Mme Prouvost recevait de temps en temps son curé et les curés des environs, elle avait un grand respect pour les prêtres et peut-être avait demande depuis longtemps à Dieu la faveur de donner à l’Eglise un membre de sa famille.
L'ainé de ses petits-fils, Henri Lestienne, le tout premier de cette lignée de 27 petits-enfants qui entoura sa vieillesse, fut appelée au sacerdoce. Elle put jouir des émotions si douces de sa première messe. Dans la sainteté d'une telle vocation, Il remplit une trop courte carrière de bonnes ouvres de fondations charitables et d'exercices multiples de Dévouement. Il fut prés de sa grand-mère pour lui donner les consolations de la foi et lui fermer les yeux.
Dieu couronna cette âme de prêtre en le ceignant de l’auréole des Saints, car il mourut au champ d'honneur, comme aumôner militaire, en juin 1915, ayant été plus loin que son devoir, aussi loin que son ardeur de dévouement pouvait le conduire.
Maintenant les dernières années de Mme Prouvost sont comptées.
Elle revient à Estaimbourg cependant tous les étés. Les soirées, par les chaleurs, se passaient dans la grande galère d'entrée. Malgré son affaiblissement, elle pouvait encore faire sa partie de whist avec un de ses gendres ou de ses petits-fils. Les plus remuants sortaient jusqu'a neuf heures pour chercher des vers luisants ou étudier la cosmographe avec un oncle complaisant, mais les veillées se terminales tôt à cause du lever matinal pour la messe et aussi du départ pour Roubaix d'une partie des hôtes. En 1902 l’état de Mme Prouvost devenant alarmant, on lui recommanda le grand air et le repos d'Estaimbourg. Elle y arriva très fatiguée a la fin de juin. Elle s'affaiblit très rapidement et rendit son âme à Dieu le 25 juillet. L'agonale avait été longue et apparemment douce, avec des sursauts de vêle et des phases de prostration complète. Tous ceux qui l’approchaient étaient frappés de son aspect si calme, de son expression d'aménité, Celle qu'on lui avait toujours connue.
L'abbé, son petit-fils, ne la quittait pas. Le dernier soupir étant proche, il attendit jusqu'à midi et demi pour y assister et put de suite dire la sainte Messe dans la petite église qui avait été si souvent témoin des oraisons de sa sainte grand-mère. Deux de ses cousins servirent, la messe, et toute la famille y assista, cherchant à travers le passage cruel de cette terre à un monde meilleur, la figure de celle qui entrait dans le triomphe et pouvait entendre les paroles saintes. « Bon et fidèle serviteur, voici la récompense que je t’ai préparée ».
Souvenirs de Madame Amédée II Prouvost, née Marie Bénat, ici au sujet de ses beaux parents:
D'UN SIECLE A L'AUTRE DE BRETAGNE EN FLANDRE, SOUVENIRS D'UNE GRAND'MERE
Présentés par son petit fils Jacques Toulemonde Roubaix, 1970-1971
Les enfants d’Amédée l et Joséphine Prouvost furent :
Joséphine Prouvost épouse de Charles Henri Droulers
Antoinette Marie Prouvost épouse Henri Lestienne
Amédée Charles Prouvost époux de Marie Bénat,
* Albert Félix Prouvost époux de Marthe Devemy
Edouard Joseph Prouvost époux de Pauline Elisa Fauchille
* Gabrielle Marie Prouvost époux de Léon Wibaux
16: Albert I Félix Prouvost
Albert Félix Prouvost, né le 25 septembre 1855, Roubaix , décédé le 4 avril 1916, Roubaix à l'âge de 60 ans.
Marié le 26 mai 1879, Bondues Nord,
avec Marthe Devemy, née le 2 février 1860, Roubaix décédée le 4 juillet 1937, Bondues (à l'âge de 77 ans),
Louise Pinta 1813-1854 &1835
Louis Duchochois 1808-1892
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Marguerite Duchochois 1839-1931 &
Eugène Devemy 1824-1906
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Marthe Devemy 1860-1937
50, boulevard de Paris à Roubaix
Cette demeure, celle d'Albert-Félix Prouvost, est au 50, boulevard de Paris; nous pouvons entrevoir la maison suivante dans le prolongement, au 48, habitée par les Edmond Prouvost; le 44 était la demeure des Charles Droulers-Prouvost.
Documents Philippe Cavril
Cette demeure, celle d'Albert-Félix Prouvost, est au 50, boulevard de Paris; nous pouvons entrevoir la maison suivante dans le prolongement, au 48, habitée par les Edmond Prouvost; le 44 était la demeure des Charles Droulers-Prouvost.
Au premier plan, le 40 boulevard de Paris; suivis du 42, du 44 des Droulers-Prouvost.
« En 1888, mes parents entreprirent la construction, sur le plan d'un architecte ami d'enfance de mon père, Achille Liagre, d'une grande maison à l'angle du Boulevard de Paris et de la rue Charles-Quint orientée au Midi et dont toutes les pièces étaient très agréables à habiter. Les enfants furent particulièrement bien installés : un vaste rez-de-chaussée de plain-pied avec le jardin leur était réservé. Les salons et la salle à manger étaient au premier étage, les chambres au second.
En 1889, ce fut l'inauguration de la nouvelle demeure dans laquelle parents et enfants allaient vivre 25 années d'un grand bonheur.
Nos parents menaient une existence mouvementée de jeune ménage: nombreux voyages a Paris, mondanités très astreignantes : tous les soirs un diner, à l'exception du vendredi, jour d'abstinence et du dimanche consacré traditionnellement à la famille. Un dimanche sur deux était réservé au Vert-Bois, l'autre au déjeuner et au diner de la famille Prouvost chez la bonne-maman, rue Pellart.
Vous pouvez vous en rendre compte en feuilletant l'album de famille, ma mère était une jeune femme d'une resplendissante beauté, mon père avait très grande allure; tous deux attiraient l'admiration et l'amitié par leur bienveillance et leurs gouts raffinés. Les réceptions, 50 Boulevard de Paris étaient brillantes, la table réputée.
Mes parents consacraient dans leurs voyages à Paris une large place au théâtre et spécialement à la Comédie Française. L'un et l'autre très lettrés, ils étaient spécialement assidus aux représentations des classiques. Connaissant à fond le répertoire, ils n'allaient pas au Français entendre le Cid Phèdre ou Bérénice, mais applaudir les acteurs qui en étaient les grands interprètes. A cette époque Rachel avait termine sa triomphale carrière, mais Sarah Bernhardt, Bartet, Mounet-Sully, les Coquelin étaient au zénith de leur gloire éphémère. Le théâtre du boulevard avait aussi de très belles troupes : les noms les plus appréciés étaient ceux de Réjane et Jeanne Granier, Brasseur, Baron, Guy, Lavallière aux Variétés.
Le 50, Boulevard de Paris comportait au dernier étage un immense grenier inutilisé. Dans leur passion du Théâtre, mes parents eurent l'idée d'y construire une petite scène et d'y jouer la comédie entre amateurs. Naquit donc vers 1892 ce qu'on nomma par la suite « le Théâtre Albert ».
Pour l'inauguration du grenier-théâtre, des acteurs de Paris furent engagés, notamment Prince qui devait acquérir une grande notoriété de fantaisiste, les sœurs Mante, danseuses étoiles de l'Opéra. Les décors étaient charmants, la soirée fut sensationnelle.
A partir de cette date, chaque année mes parents s'ingéniaient à découvrir une bonne pièce nouvelle en un acte et s'attaquaient en trois actes aux pièces à succès du moment, le théâtre de Scribe, Augier ou Labiche. Les amateurs de notre région y furent étonnants de brio. Parmi eux, outre mes parents qui jouaient chaque année, les plus fêtés furent la belle Madame Félix Ternynck et son mari, Albert Masurel, René Wibaux. Mes parents prirent tellement au sérieux leur rôle d'acteurs improvises qu'ils demandèrent des conseils a deux célèbres Sociétaires de la Comédie Française, Le Bargy et Georges Berr, afin de perfectionner leur technique forcement sommaire.
Plus tard, entre 1900 et 1910, de nouveaux jeunes premiers accédèrent aux planches du théâtre Albert.
Trois de mes cousins germains y furent particulièrement appréciés : Amédée Prouvost, Léon Wibaux et Charles Droulers. Ils y jouèrent la comédie, puis en association écrivirent chaque année une petite revue, dans laquelle ils montraient autant de verve que d'esprit: Ces revues étaient le clou de la soirée « théâtre Albert» du 1" janvier. L'un après l'autre tous les cousins et toutes les cousines de tous âges (y compris mon frère, mes sœurs, ma femme et moi-même) ont tenu un rôle dans ces revues ou joue la comédie. Aucun de nous n'a perdu le souvenir des joyeuses répétitions et des émotions - quelquefois du trac - de la générale et de la grande première. Ces soirées de l’An nouveau réunissaient dans la joie parents et enfants.
Comme celle de tous les jeunes ménages de tous les temps, -notre existence de 1906 à 1914 fut intensément active : diners, soirées dansantes, voyages fréquents à Paris, puis en aout longues vacances. Rita animait par son entrain toutes ces réceptions et une semaine sur deux, nous passions un large weekend dans la capitale. L'élégance de la tenue était à cette époque le souci majeur des Messieurs comme des Dames. Pour vous donner une précision, il était de règle, a partir de onze heures du matin, de porter sur les Boulevards le chapeau haut de forme et des gants, au moins tenus a la main. Les snobs y ajoutaient un monocle et une canne. Les grands rendez-vous de la société « chic» étaient en fin de matinée l'Avenue du Bois et surtout la partie de l'Avenue de Longchamp dénommée « Avenue des Acacias » ou par antiphrase « les sentiers de la vertu ». Que de cavaliers et d’amazones! Le soir dans les restaurants ou les salles de spectacle, l'habit et le chapeau claque étaient de rigueur; dans les petits théâtres le smoking était toléré. Les dames étaient en robes largement décolletées: leurs chapeaux de dimensions extravagantes étaient couverts des plumes des oiseaux les plus rares, notamment des aigrettes. L'hiver c'était un déploiement de fourrures, d'étoles de zibeline, d'hermine ou de chinchilla.
Comme mes parents j'aimais le théâtre: Rita aussi: nous allions souvent voir les auteurs contemporains et redécouvrir les classiques. A chaque week-end parisien nous assistions a trois ou quatre représentations.
Entre 1906 et 1914, nous n'avons jamais manque la pièce annuelle d'Henry Bataille, Maurice Donnay, Porto-Riche, Henry Bernstein, Alfred Capus, Flers et Caillavet, Sacha Guitry, les grands chefs de file, qui ont connu des succès considérables et dont aucune production ne laissait un spectateur indifférent. Le public était alors plus restreint, mais plus cultive que celui de nos jours. Ses réactions étaient vives, passant d'un enthousiasme sans retenue a une sévérité extrême devant un texte ou une interprétation de valeur discutable. Dans les premières représentations, d'une pièce à succès, les entractes - actuellement moroses - étaient brillants : on y retrouvait de nombreux amis et des personnalités marquantes de la politique, du turf, du monde ... ou du demi-monde.
Un auteur dramatique affaibli par la maladie, qui ne produisait presque plus, était auréolé d'une gloire sans seconde : Edmond Rostand. Le triomphe en 1897 de « Cyrano de Bergerac " demeure l'un des grands souvenirs de ma jeunesse. Un acteur de génie, Coquelin, créa le rôle. A la veille de la première, l’auteur et ses interprètes se demandaient comment le public accueillerait ces cinq actes en vers évoquant le XVIIe siècle. Ce fut du délire. Notre pays portait encore moralement le poids de l'humiliation de 1870: ce coup de cymbales, le panache du héros et aussi le cote sentimental cher au Français, provoquèrent un choc de fierté nationale. Dans la même veine, en 1900, Edmond Rostand nous donna « l'Aiglon », avec la grande Sarah-Bernhardt, dans le rôle du Duc de Reichstadt.
En 1910 fut créé « Chantecler ». Edmond Rostand avait confie à Coquelin le rôle du coq. Celui-ci mourut subitement et « Chantecler » fut joué par Lucien Guitry. La pièce, riche en vers magnifiques, fut discutée sur le plan scénique. Ce demi -échec fut très sensible à l'auteur. On organisa alors, en son honneur, sous le couvert d'une fête de charité, une matinée au théâtre Sarah Bernhardt ou des extraits de son œuvre théâtrale devaient être interprétés par les meilleurs artistes de Paris. Rila et moi, étions au grand rendez-vous de ses admirateurs. En apothéose finale, on obtint qu'Edmond Rostand monte sur le plateau et dise plusieurs poèmes dont l'hymne au soleil de « Chantecler ». Avant qu'il put commencer, la salle debout l'acclama pendant plus de dix minutes. Cet hommage d'une sincérité bouleversante est demeure l'une de nos grandes émotions de théâtre. »
« Souvenirs de famille » Par Albert-Eugène Prouvost, 1960
En 1902, Albert Prouvost-Devémy se rendit acquéreur d’une automobile Mors qu’il conduisait lui-même pendant que certains de ses pairs se faisaient conduire par un chauffeur.
Henri Prouvost 1783-1850 &1809 Liévine Defrenne 1791-1824
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Henri Prouvost 1810-1857 &1835 Sophie Florin 1812-1871
Amédée Prouvost 1820-1885 &1844 Joséphine Yon 1827-1902
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Charles Jérôme Prouvost 1837-1906
Albert Félix Prouvost 1855-1916
L'Exposition Internationale de Roubaix du 30 avril au 6 novembre 1911.
L'Exposition Internationale du Nord de la France s'est déroulée à Roubaix du 30 avril au 6 novembre 1911. Pendant six mois, dans le Parc de Barbieux, Roubaix vivra au rythme de son exposition visitée par deux millions de personnes. L'historien Philippe Waret raconte.
Eugène Motte et François Roussel.
Eugène Mathon, Florent Carissimo et Albert Prouvost.
Edouard Roussel, Félix Chatteleyn et Gilbert Sayet.
Le 26 février 1909, le maire Eugène Motte soumet en conseil municipal un projet d'exposition, dans le genre de celles d'Arras, Tourcoing, Bordeaux, sous le patronage de la Ville de Roubaix, de la Chambre de Commerce, et sous l'égide du gouvernement français. Ce sera une Exposition textile et industrielle, mais elle célébrera également les oeuvres sociales, les beaux arts... Chaque été, vacances dans les villes d’eau : Evian, Royat, Luchon et surtout Vichy. ; à Evian, ils connurent intimement la Comtesse Greffulhe
et les Brancovan dont la jeune princesse alait plus tard s’immortaliser sous le nom d’Anna de Noailles.
Là, promenades à cheval ou à bicyclette le matin,courses de chevaux ou concours hippiques l’après-midi ; un abonnement au théâtre et aux grands concerts nous permettaient d’occuper les soirées avec tout l’éclat souhaité. Après la saison d’eau, avant le retour à Bondues, nous faisions le voyage de l’année ( en France et en Europe) :
Au Vert-Bois, deux grandes parties de chasse en septembre, deux en battues –plaies et bois- faisans et lièvres et lapins en novembre.
Principaux invités : nos voisins d’Hespel, de la Serre, de Pas, des Rotours, Boselli-Scrive, Henry Bossut, Jules Masurel, Gustave et Georges Watine, René Wibaux.
La saison de chasse terminée, « mes deux grands parents se concentraient à nouveau sur leur bibliothèque, revenaient à leurs chers livres. »
Vers 1890, fut engagé au Vert-Bois un jeune valet de chambre, agé de 16 ans,Clovis Hennebel. Il devait y demeurer presque jusqu’à sa mort pendant sixante années, montrant en toute occasion, à mes grands parents puis à mes parents et à moi-même un indicible dévouement. Ce fut mon premier grand ami.
« Notre père (Albert-Félix Prouvost) avait insisté vivement auprès de notre mère pour la décider à quitter Roubaix. Par sa position au Peignage, son titre de président du tribunal de Commerce, il jugeait que son devoir impérieux était de rester à son poste » Albert-Eugène Prouvost Il avait été emprisonné comme notable puis relaché en sa qualité de Consul d’Espagne, il avait défendu pied à pied nos usines contre les réquisitions de l’ ennemi. Il était un des dirigeants du Comité général d’aide sous toutes ses formes à la population ouvrière très éprouvée ; il décéda des suites d’une opération bénigne après avoir écrit des lettres empreintes des mêmes sentiments de foi en Dieu et dans une France renouvellée par l’ épreuve. Dans les trois derniers mois, il marque sur ses carnets ceux chez qui il fut invité : les Emile Masurel, Edmond Masurel, Madame Auguste Vanoutryve, Amédée Prouvost, Henri Mulliez, Ernest et François Roussel, René et Joseph Wibaux, Eugène Mathon ; le 31 mars : « dîner chez les Edmond Masurel ». Le 5 avril, il succomba à son embolie.
Les élus socialistes prononcèrent des discours empreints de la meilleure reconnaissance pour l’ œuvre accomplie. Nous avons annoncé la mort de Mme Albert Prouvost-Devemy, décédée à Bondues (château du Vert-Bois) le 14 juillet 1937, à l'âge de soixante-dix- sept ans. Rappelons que ses funérailles auront lieu aujourd'hui samedi 17 juillet, à onze heures quinze, en l'église de Bondues.
Documents Philippe Rammaert
dont :
* Albert Prouvost, né le 10 août 1882, Bondues, décédé le 20 juillet 1962, Parisà l'âge de 79 ans, industriel, président du Syndicat des peigneurs, collectionneur de tableaux impressionnistes. Marié le 19 février 1906, Roubaix (59, Nord), avec Marguerite Vanoutryve, née le 26 février 1887, Roubaix .
* Jean Prouvost, né le 24 avril 1885, Roubaix, décédé le 17 octobre 1978, Yvoy-le-Marron(à l'âge de 93 ans), industriel textile, propriétaire et directeur de journaux, homme politique. Marié le 16 septembre 1905, Roubaix, avec Germaine Lefebvre, née le 5 novembre 1886, Roubaix, décédée le 5 septembre 1973, Roubaix (à l'âge de 86 ans). Marié avec Elisabeth Clerc, journaliste.
* Marguerite Prouvost, née le 31 août 1887, Roubaix, décédée le 13 avril 1968, La Saussaye (27, Eure) (à l'âge de 80 ans) mariée le 5 mai 1908, Mouvaux (59), avec Edmond Eugène Masurel, né le 3 novembre 1883, Mouvaux , décédé, industriel textile.
Photo: collection Hubert Masurel par Ferdinand Masurel
Suzanne Prouvost, née le 15 décembre 1892, décédée mariée avec René Toussin, né le 23 juillet 1882, Loos-les-Lille (59), décédé.
17: Albert 2 Eugène Prouvost
1882-1962
Albert-Eugène Prouvost, frère de Jean Prouvost, est né à Bondues le 10 août 1882. Il épousa le 20 février 1906 Marguerite Vanoutryve.
« Mardi matin, a été célébré, à onze heures, en église Notre-Dame, à Roubaix, au milieu d'une assistance nombreuse et choisie dans laquelle avaient pris place la plupart des notabilités industrielles de la ville, le mariage de M. Albert Prouvost, fils de M. Prouvost-Devemy, manufacturier, président du tribunal de commerce, avec Mlle Marguerite Vanoutryve, fille de M. Auguste Vanoutryve-Masurel, industriel. Les témoins étaient, pour le marié : M Henri Lestienne, négociant en tissus, et Amédée Prouvost, industriel, président du syndicat des peigneurs de laine, ses oncles; pour la mariée : MM. Paul Prouvost-Masurel, fabricant, et Jules Masurel, négociant, ses oncles. Pendant la messe, des artistes de talent se sont fait entendre. La cérémonie du mariage civil avait été présidée par M. Gustave Wattinne, adjoint au maire, qui a prononcé une allocution dans laquelle il a félicité les deux familles et adressé ses vœux de bonheur aux jeunes époux. »
Albert-Eugène Prouvost : « Comme en 14-18, nos usines furent arrêtées par manque de laine. Nous fimes le maximum de résistance passive, aidé dans toute la mesure possible l’ armée clandestine . Pendant les quatre ans de guerre, nous avons lutté pied à pied pour faire échec à la main mise teutonne. Nos sociétés ont constamment refusés à remettre les listes nominatives réclamées avec insistance et menaces par l’ ennemi ; nous avons, au contraire, fait travailler avec de fausses cartes d’identité, de nombreux réfractaires. Des laines soustraites aux allemands ont permis à la Lainière d’équiper en chandails, sous-vêtements et chaussettes les 1200 premiers combattants du maquis de l’ Isère et d’habiller complètement 400 enfants de fusillés. On imprima plusieurs centaines de tracts à plusieurs exemplaires portant instructions de combat pour différents groupes régionaux des forces françaises de l’ Intérieur.
Durant la Seconde Guerre mondiale, alors que la France est largement envahie et à la veille de déposer les armes, Jean Prouvost devient, le 6 juin 1940, ministre de l’ Information dans le gouvernement Paul Reynaud, puis le 19 juin haut commissaire à l’ Information dans le gouvernement Pétain, poste dont il démissionne le 10 juillet 1940, alors que Pétain reçoit les pleins pouvoirs. Pendant l’ Occupation, deux Paris-Soir coexistent : celui de Paris, désavoué par Jean Prouvost et ses collaborateurs soutient la collaboration, tandis qu’un autre paraît à Lyon, à la ligne équivoque, et qui finit par se saborder. Durant cette période, Jean Prouvost se fait détester aussi bien par le régime de Vichy que par la Résistance. Â la Libération, il est frappé d’indignité nationale, mais la Haute Cour de justice lui accorde un non-lieu en 1947. Après cette date, Jean Prouvost entreprend la reconstruction de son empire démantelé à la Libération. « Pendant la guerre furent tués Paul Lefebvre, mon beau frère Eugène Motte, Georges Florin ; en juin 1915,à Hébuterne en Artois, un de nos régiments fut particulièrement frappé : mon cousin germain, l’héroïsme Abbé Henri Lestienne, André Masurel, François Motte entr’autres tombèrent au champ d’honneur. Mon beau frère, le lieutenant Jean Cavrois avait été désigné pour faire partie du corps expéditionnaire en orient : brave parmi les plus braves, il fut tué en entrainant sa section à l’assaut sur un champ de bataille de Serbie. »
"" C’est dans les mêmes dispositions de foi et de courage qu'il devait mourir prés de dix ans plus tard. ». Les familles du Nord eurent leurs figures de résistance. Industriel, héritier de la famille des Motte-Bossut, ancien maire de la ville entre 1902 et 1912, Eugène Motte refuse en 1915 de fabriquer pour les Allemands des sacs destinés, une fois remplis de terre, à la protection de leurs tranchées. « Nous ne pouvons accepter le rôle de collaborateurs de l’ ennemi. Vous pouvez réquisitionner nos biens, vous ne pouvez réquisitionner nos personnes. » Cela lui vaut d’être arrêté puis interné en Allemagne avec 150 autres otages roubaisiens."
Mobilisé le 3 août 1914, je fus chargé d’utiliser ma voiture et fit pendant six mois l’évacuation de matériel. ; fin 1915, je m’inscrivis à l’école d’officiiers de beauvais et, au début de 1916, on me confiait, comme sous-lieutenant, le commandement d’une section Saniataire automobile pour chercher les blessés : je vis de près le courage et la souffarnce.
Un roubaisien fut particulièrement à l’honneur, le commandant Bossut. Chargé du transport des malades, je fus légèrement blessé. Ma Section Sanitaire 111 reçut plusieurs Croix de Guerre : j’en reçu une : « Le sous-lieutenant Prouvost, Albert Eugène, de la SSA : pendant les deux périodes de séjour en secteur de la division, a exercé avez zèle, intelligence et dévouement, le commandement de sa section » par des routes très bombardées.
Le gouvernement français demanda à mon frère Jean Prouvost de créer à Elbeuf un peignage qui utiliserait le matériel du peignage de Reims ; Albert-Eugène reçut un ordre de mission pour se procurer de la laine brute en Argentine : en janvier 1918, il arriva à Buenos-Aires avec Rita et mes enfants. Il avait son bureau à l’hôtel Plaza avec sa secrétaire Rita.
L’immense tragédie nouos avait tous marqués pour la vie. C’en était fini de notre belle et insouciante jeunesse d’avant 1914. Nos villes et nos demeures avaient été à peu près épargnées ; notre mère décida de quitter le boulevard de Paris pour rejoindre sa mère au Vert-Bois ; elles retrouvent le fidèle Clovis et la chère Irma.
Deux amis intimes de mon père, Eugène Mathon et Joseph Wibaux fondèrent le « Consortium de l’industrie textile » avec mission de relever le niveau de vie des populations ouvrières, le soutien des familles nombreuses, avec un sursalaire par voie de compensation interprofessionnelle. : « Notre région de Roubaix-Tourcoing » peut revendiquer l’honneur de cette création bénévole qui, peu à peu, s’étendit aux autres régions de France et fut finalement consacrées par la loi sur les allocations familiales qui établit la justice sociale entre les familles et est à la base du relèvement de la natalité de notre pays».
« Cannes, qui connaît actuellement une heureuse activité, regorge de monde. Aussi est-ce devant une très nombreuse et très brillante assistance que se déroulèrent les épreuves. La clôture du meeting portait à son programme la Coupe Italia, grand prix de vitesse, et le Grand Prix de l'Automobile-Club de France. Mme Simone Berriau, avec Sim-Sim, et M. Jeantet, avec Le Barof, ont respectivement triomphé dans ces épreuves. Ils furent justement acclamés à leur retour à terre par l'assistance, parmi laquelle nous avons noté la présence du vicomte de Rohan, président de l'Automobile-Club de France le lieutenant de vaisseau Noël, représentant M. Pierre Cot, ministre de l'air M. René Schoeller, président du Yacht Moteur Club de France prince René de Bourbon-Parme, baron de Baubigny, M. Drouilly, concurrent à bord du Chiche le sénateur et Mme Charabot, docteur Cazagnaire, maire de Cannes; baron Scola Camerini, consul d' Italie; M. Venture, président de la Compagnie de navigation Italia Cozulich MM. Mounier, Rouff, Rondel, Marée, F. Bret, comte Pilaski, comte Eric de Belleville, MM. J. Lestandi, de Villani, de Baubigny, Roche d'Estrez, vicomte de La Rochefoucauld, Commodore et Mrs L. Baumont, M. François Andrau, comte Jouffroy d'Abbans, comtesse E. de La Rochefoucauld, major Maurin, M. et Mme Blatgé, M. et Mrs Philipp Carr, M. et Mme Burky, prince Poniatowski, prince Lotfal- lah, prince Rospigliosi, comtesse de Caraman- Chimay, sir H. Lyons, baron Roland de L'Espée, MM. A. et J. Prouvost, comte Théo Rossi, comte Polovtsoff, M. R. Gonzales, baronne de La Tour, Mlle Blanchel Montel, major Noël Sampson, etc., etc.» André Reichel. 1933/08/31 (Numéro 243).
Le Comité central de la laine avait organisé, pour les membres de ses divers groupements une excursion aux Vaux-de-Cernay et à Rambouillet. Cette promenade fut suivie d'une conférence du docteur Volonoff. Parmi les personnalités présentes, citons MM. Bessand, vice-président du Syndicat patronal de l'industrie textile d’Elbeuf-Louviers; J. Balsan, vice-président de la Chambre syndicale des fabricants de draps et couvertures militaires G. Bernier. Al. Delaoutre, président de la Fédération industrielle et commerciale de Roubaix-Tourcoing, H. Dewavrin, trésorier de la Chambre de commerce de Tourcoing, délégué du comité d'études et d’essais d'élevage du mouton mérinos dans les colonies françaises Am. Dhellemmes. P. Fraenckel. Président de la Chambre de commerce d'Elbeuf, vice-président de l'Association française des fabricants de tissus Paul Gosme, vice-président de la Chambre syndicale du commerce et de l'industrie des laines (Paris); Eug. Guiraud. Lucien Laine, vice-président de l'Union des fabricants de tapis de France Ed. Masurel, président de l'Union française des filateurs de laine peignée E. Mathon, président du Comité central de la Laine et du Syndicat des fabricants de tissus de Roubaix-Tourcoing R. Pollet, J. Segard, président de l'Union des négociants en laines de Roubaix-Tourcoing, J. Silvestre, président de la Chambre syndicale patronale de l'indus- trie textile de Vienne (Isère) E. Wenz, président de l'Union des négociants, en lainés de Reims Albert Prouvost, président .du Syndicat des peigneurs de laine de Roubaix-Tourcoing Joseph Noyelle, secrétaire du Syndicat des peigneurs de laine de Roubaix-Tourcoing, A. Damez, directeur du Comité central de la laine Nouvion, directeur général de la Banque de l'Afrique Occidentale Vincey, directeur de la Bergerie nationale d'El-Oueladji, Luc, ingénieur en chef de l'agriculture coloniale, et Prunier, vétérinaire colonial. Après, la visite du domaine des Vaux-de-Cernay, où les promeneurs ont visité le domaine du baron Henri de Rothschild, » 1925/06/01 (Numéro 73).
LA VIE ARTISTIQUE « MON DOCTEUR LE VIN » Féerie en vingt tableaux de RAOUL DUFY Pour que l'étourdissante fantaisie de Raoul Dufy puisse se manifester en liberté, H fallait ce minimum de scènes elles illustrèrent récemment un texte de Gaston Derys. Aujourd'hui, ce spnt les aquarelles origina- les que nous montrent, 27, avenue Matignon, les éditeurs d'art Bernheim . Hier, le vernissage fut un succès. Nous y avons reconnu S. A. R. le Prince Eugène de Suède, M. Huisman, directeur général des Beaux-Arts; princesse de Bàuffremont, commandant Lhopital, comtesse de Mon- tale, Mme Renée Vautier, M. et Mme Albert Prouvost, M. et Mme Alfred Bernheim, Mme Louis Süe, Mme et le docteur Girardin, MM. René Kerdyck, Marcel Midy, Raymond Isay, Paul-Emile Pissarro, marquis de Migré, MM. Marc Brisac, M. Kapferer, Maurice Draeger, Georges Grammont, André David, René Chavance, Elie Bois, Emile Hermès, Alfred Latour, Cassandre; etc.. Ce fut un événement bien parisien, mais je ne saurai jamais si le propos enthousiaste qu'à la sortie me lança une élégnte visiteuse et dans lequel dominaient les mots finesse, goût, agrément, s'appliquait à un cru ou à une aquarelle! Paul Hermant. » 1936/05/10 (Numéro 131).
DU TOUQUET-PARIS-PLAGE : « Relevé parmi les dernières arrivées au Royal Picardy Comte et comtesse Georges Potocki, M. Louis Strauss, M. et Mme Seymour Oppenheimer, Mrs E. G. Burnham, Mrs Beatrice Bates, comte de Wharncliffe, M. Ortiz Basualdo, M. José Demaria, M. et Mme Bustillo, lord Marshall, Sir et lady Holmden, général G. Palmer, marquis et marquise de San Carlos, sir et lady Gomer Berry, sir John et lady Latta, marquis de Valdereille, M. et Mme Albert Prouvost, comte de Fleurieu, price Serge Divani, comtesse Almassy, comte Gaston de Cessac-Reinach, M. Enrique Corcuera, comtesse de Lamotte, M. et Mme André Pereire, baron Nicolas de Gunsbourg, lord Newborough, M. et Mme Léon Rénier, comte et comtesse de Giorgio, lord Peter Malcolm Lovelace, Mr C. Bishop, sir Charles Lyle, M. Levine, baronne Lucie de Polnay, M. et Mme Albert Duffy, etc. etc. » Le Figaro 1930/07/28 (Numéro 209).
ARRIVÉES A PARIS « M. le prince Bibesco, Mme la générale Chanu, Mme Charlotte Courvoisier, M. Louis Mazeron, M. L. Mahon, M. le baron de Nervaux, Mme Poivre, M. A. Prouvost fils, M. G. Payelle, conseiller 1 d'Etat ; Mme .Pohl, Mme AV. de ,Stone,.M. P. Schlatter de Roll, Mme Toubeau, M. l'abbé Tesnières, Mme la générale Vittot. » 1904/03/29 (Numéro 89).
« Une collection de printemps présentée parmi les neiges n'est pas une attraçtion çommune. Quand cette collection est celle de Maggy Rouff et quand ces neiges sont celles de Saint-Moritz, il y a double et fin Rjaisir auquel les invités à la brillante réception du 20 février, au Palace, ont été particulièrement sen- sibles. Est-il besoin de dire que les costumes de sport y tenaient une place très remarquée, cependant que les modèles d'après-midi charmaient par leur allure printanière et que les ensembles du soir prouvaient une fois de plus qu'il n'est de vraie élégance que de Paris. Parmi les personnalités, présentes, nous avons noté au hasard les noms suivants : S. A. la Princesse M. d'Albanie, S. a. le prince de Ligne, Mme Titulesco, comtesse Khuen Hedervary, duc de Sangro, prince et princesse Cita di Bitetto, prince et princesse Troubetzkoy, sir Anthony et lady Weldon, lady Dashwood, lady Moira Forbes, comte et comtesse de Larisch-Kœnnich, M. et Mme Pomanesco, Mrs Reginald Fellowes, Mme Edouard Bourdet, M et Mme J. Prouvost, Mme Jean Larivière, Mr. Albert Prouvost, M et Mme Charles Damaye, M. et Mrs Conrad Veidt (…) » « Une seconde présentation des modèles de Maggy Rouff eut lieu le lendemain, encore au Palace, dans un thé de gala ou l'assistance, toujours nombreuse et élégante, ne manqua pas de marquer son approbation par d'enthousiastes applaudissements. Et il fut beaucoup question de la mode d'été, aussi bien à Chanterella qu'à Corviglia ou à Suvretta. 1937/02/24 (Numéro 55)
Au golf de Saint Cloud. « Coupe-Challenge Lillaz. Ordre des départs pour demain jeudi 26 mai. 12 heures M. et Mme A. Sirot, Mme J. Lassalle-B. Fussien 12 h. 5 Mlle A. de Vanssay-Delamare-Deboutteville, Mme Marquisan-R. Boulot 12 h. 10 Mme Ballian-L. Brisson, Mme P. Canivet-R. Fabry 12 h. 15 Mme P. Le Blan-H. Marquisan, comtesse et comte B. de Menthon 12 h. 20. Mme Prouvost-A. Le Quellec, vicomtesse de Rochechouart-Comte de Montgomery 12 h. 25 Mme et M. A. Scellier, Mme et M. H. Fabry 12 h. 30 Mlle F. Daydé, Ch. Randouin Berthier, Mme Bruno-marquise du Vivier de Fay-Solignac 12 heures 10 Mme S. Heftler Louiehe, comte de Guichen, Heffter-Louiche, comte de Guichen, comtesse et comte A. Walewski etc »
Albert-Eugène Prouvost, frère de Jean Prouvost, est né à Bondues le 10 août 1882. Il épousa le 20 février 1906 Marguerite Vanoutryve
dont il eut deux enfants :
Marguerite Prouvost qui épousa Jacques Segard (dont Martine, Hubert, Hervé, Diane) et Albert-Auguste. Il a longtemps participé à la direction des entreprises familiales.
Il fut le gérant du peignage Amédée prouvost et Cie, des filatures Prouvost, la lainière de Roubaix en même temps qu’il fut l’un des administrateurs de la société nouvelle d’information et de publicité.
Quelques extrais de « Souvenirs de notre famille » par Albert-Eugène Prouvost :
Vers 1895, nous reçumes, mon frère, ma sœur Marguerite et moi le superbe cadeau : notre première bicyclette.
Albert Prouvost-Vanoutryve et Jean Prouvost furent élève au collège des Jésuites de Boulogne ;Albert souffrit beaucoup de ces cinq ans d’exil mais acquit une excellente instruction, goût de l’étude et du travail : lever à cinq heures dans des bâtiments et dortoirs non chauffés ; dix heures de classe et d’études chaque jour à l’exception du jeudi et dimanche après-midi où nous faisions en rang une promenade de deux heures dans la campagne ; la nourriture était suffisante en quantité mais de qualité plus que contestable. « Nous n’avions droit qu’à une sortie par trimestre, et ce jour là, comme les élèves de la région de Lille-Roubaix-Tourcoing étaient les plus nombreux, un train spécial amenait les parents à dix heures à Boulogne et repartaient l’après-midi à cinq heures « ; une autre sortie pour les élèves ayant eu de très bonnes notes. Visite possible une demi heure le dimanche au parloir. On répond au courrier le jeudi et le dimanche. « A ceux des pensionnaires qui avaient tendance à se plaindre de ce régime, les pères jésuites répondaient : « mes enfants, vous jugerez plus tard que le temps passé dans votre collège aura été le meilleur de votre vie. » Nous n’avions plus qu’à nous résigner devant une telle affirmation, mais elle nous faisait entrevoir l’existence d’une manière très sombre ».
En 1900, fin d’études : il visitera avec ses parents l’Exposition universelle à Paris. Il fera l’Ecoles Supoérieure de Commerce de Lille, les parents redoutant Paris. Le succès dispensait de deux ans de service militaire. Il fait un stage au peignage de Leipzig comme apprenti-trieur.
Son père avait une intelligence remarquable (premier prix d’excellence à la fin de ses études et diplomes brillamment conquis, mais surtout des disposition naturelles pour les mathématiques dénotant une précision d’esprit qui devait lui faciliter la solution des problèmes les plus épineux. Prudence naturelle, pondération, mesure, avec un objectif fondamental : alimenter ses usines.
« Ceux qui ont eu, comme mon frère et moi, leurs premiers pas dans les affaires guidés par leurs pères, se rendent compte de la valeur inappréciable de cet avantage.
Albert Prouvost et Rita Vanoutryve se rencontrèrent en 1905, à l’occasion d’une course automobile « la coupe Gordon-Bennet » à Royat après une randonnée en Mors par les chateaux de la Loire, Rocamadour, Padirac, le Puy de concert avec les familles Barrois-Brame, Gustave Wattinne et Jules Masurel fils, encore célibataire. En octobre 1905, ils se retrouvent à un bal ; une entrevue décisive eut lieu grâce à l’excellente tante Paul Prouvost-Masurel. Albert apprécia ses qualités de franchise, de spontanéité ; elle avait su échapper au pensionnat chez les religieuses de l’Assomption à Paris par toutes sortes de révoltes, jusqu’à la grève de la faim et fut confiée aux dominicaines près de chez elle ( on garde la belle lettre de Mère Marie de la croix à l’occasion de son mariage).
En même, temps, Jean Prouvost, le futur homme de presse, rencontrait Germaine Lefebvre, fille de l’associé et meilleur ami de son père, Edmond Lefebvre-Grimonprez, d’une famille qui s’est illustrée à chaque génération. Germaine était svelte, gracieuse, d’une grande bonté, Jean et Albert continuaient ensemble : le collège puis le travail en même temps, le mariage à trois jours d’intervalle.
Le mariage d’Albert et Rita eut lieu à l’église Notre Dame de Roubaix le 20 février 1906, jour des 19 ans de Rita.
Dans une ville essentiellement ouvrière, ce fut un patron, Eugène Motte, qui releva le défi et acquis, en quelques années, une extraordinaire popularité. Il conquit les foules qui se pressaient et montra qu’un patron peut être social. Ce fut un grand roubaisien et un grand français.
Le voyage de noce fut sur la Côte d’Azur et les lacs italiens en voiture « Charron » mis à la disposition d’Albert et Jean par leurs parents.
Leur première enfant s’appela tout naturellement Marguerite et naquit rue du Château; chez Jean et Germaine, naissait Jacques « Jacqui » ; puis Albert et Rita s’installèrent au 112, rue d’Armentière à Roubaix. Avec un jardin de plus d’un hectare : ils y vécurent les plus belles années de leur vie. "Una façade plate de brique égayée par un seul balcon. Les pièces étaient vastes et hautes, si hautes que le lit à baldaquin de mes parents ne pourra pas entrer au 1° étage du Vert-Bois quand nous nous y installerons. Au fond du jardin les écuries et la remise." A-A Prouvost
Puis ils iront au Vert-Bois.
Puis, en 1909, ce fut le fils attendu : « Je conserverai toute ma vie le souvenir de l’immense joie de la chère petite maman lorsqu’on lui annonça : C’est un fils. Je ne saurai vous dépeindre la mienne, celle de mon père , de ma mère, de ma grand-mère Devémy, puis de toute ma belle famille. »
Ainés de leur génération, Marguerite et Albert furent particulièrement bien accueillis dans les déjeuners de famille, chez mes parents, boulevard de Paris, au Vert-Bois, à Mouvaux et boulevard de la République ».
En 1912, nous engagions comme gouvernante des enfants une suissesse : Joséphine Hug ; elle devait faire à notre famille jusqu’à sa mort en 1949 l’apport magnifique d’un attachement illimité, dans une abnégation totale. Elle modela sa vie sur la nôtre, noous suivit partout, donna à nos enfants les soins les plus efficaces : nous lui devons une immense gratitude.
Il écrivit les « Souvenirs de notre famille ».
Marguerite Prouvost s’éprit de Jacques Segard : « le jeune homme me parut fort séduisant ; je savais qu’il avait à son actif une santé robuste, une vive intelligence, et une grande sensibilité de cœur…La famille Segard était de vieille souche nordiste, s’était illustrée, les parents « nous plurent tout de suite par leur distinction et leur charme. ». Le mariage fut célébré en l’église Saint Joseph de Roubaix puis fété dans la demeure du grand père vanoutryve ; on connait la brochure des photos et des discours. La grand-mère Devémy fut la seule, dans le Nord, d’être trisaïeule : elle connut Martine et Hubert Segard et Georges Boyer-Chammard.
Mariage de Marguerite Prouvost et Jacques Segard, le 25 janvier 1927
dont Martine Segard mariée avec Paul Lehideux-Vernimmen, administrateur de sociétés. Hubert Segard, né 1930, marié en 1969 à Antibes avec Diane Le Gras du Luart de Montsaulnin, .s. Hervé Segard, marié avec Béatrice Bueno. Diane Segard, mariée avec Thierry Martin de Beaucé, ENA 1968, promotion Turgot, administrateur civil, ministre puis mariée avec Bernar Venet.
« Bernar Venet est un artiste plasticien français, né en 1941 à Château-Arnoux-Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il réside aux États-Unis où il s'est fait connaître pour ses sculptures d'acier et ses dessins.
Bernar Venet commence comme assistant décorateur à l'Opéra de Nice à la fin des années 1950. De 1961 à 1963, il montre des toiles recouvertes de goudron1 parce que « le noir, c’est le rejet de la communication facile[réf. souhaitée] ». Sa notoriété débute durant cette période avec la réalisation d’une sculpture sans forme spécifique composée d’un tas de charbon versé à même le sol1. Sa faculté d’abstraction intellectuelle et son goût pour le raisonnement mathématique et l’expérimentation[réf. souhaitée] le conduisent à ce qui sera bientôt l’art conceptuel. Marcel Duchamp disait de lui : « Venet, vous êtes un artiste qui vend du vent. »
En 1966, il s’installe à New York. Les mathématiques et les sciences pures lui sont une source récurrente pour imposer la « monosémie » dans le camp artistique[réf. souhaitée]. De 1971 à 1976, il marque une pause dans ses recherches, cesse toutes pratiques artistiques et revient en France où il écrit et enseigne à la Sorbonne.
Après ces six ans de réflexion et son mariage avec une riche américaine, il réintègre son atelier en 1976. La ligne, sous toutes ses variantes mathématiques et ses manifestations physiques, prend une place prépondérante dans son travail. Des toiles, succès aux États-Unis1, puis des reliefs en bois, il passe rapidement à la sculpture. En 1983, il met en place la structure de base de ses Lignes indéterminées. Il les réalise en acier corten et les installe dans de nombreux espaces urbains et collections publiques, notamment à Nice, Paris, Berlin, Tokyo, Strasbourg, Pékin, Austin, San Francisco, Musée de Grenoble, etc.
En 1999, il réalise l'installation à Cologne d'une sculpture 4 Arcs de 235,5 °, à l'occasion du sommet du G8. Il effectue également une commande publique pour la nouvelle université de Genève.
En 2001, il reprend un ancien projet qu’il n’avait pu faire aboutir : l’autoportrait, très éloigné de la perception subjective des artistes à laquelle nous sommes habitués, résultat d’un examen médical tomodensitométrique. De même, il réactive une série de peintures sur toile des années 1960, en choisissant des motifs puisés dans des livres de mathématiques, mais avec une plus grande liberté formelle. Suivent les Saturations, nouvelles toiles sur lesquelles il superpose plusieurs équations jusqu’à brouiller définitivement leur lecture. Un concept développé aussi dans son activité photographique ou sonore, ainsi que dans ses performances.
Les nouvelles sculptures Lignes indéterminées de Bernar Venet annoncent une orientation nouvelle qui souligne son penchant pour le désordre, la complexité et l’indétermination. Elles furent exposés à Park Avenue à New York, à Shangai et également à Bordeaux (de juin à octobre 2007).
En 2011 le sculpteur installe des œuvres monumentales dans les jardins de Versailles et le domaine de Marly. » Wikipedia
En 1937, Albert Prouvost perdit sa mère, montrant une fermeté d’âme que noous lui avons toujours connus ; de 1932 à 1939, nous perdîmes Robert Motte, Félix et Auguste Vanoutryve dans leur jeunesse et ma belle mère Vanoutryve.
1924 : peignages des USA : la branch River Wool Combing Company et grand voyage aux Etats-Unis.
« Voyage d’Albert, Rita, Marguerite, Albert-Auguste et Madame Vanoutryve : visite du chantier de l’usine de Woonsocket,chutes du Niagara, Detroit et les usines Ford, Chicago et les abattoirs, Colorado Springs et Buffalo Bill, denver et le Pikes Peak, Le grand canyon de l’Arizona, Salt Lake City et les mormons, San Francisco, Santa Barbara, et son tremblement de terre deux jours avant de passer, Hollywood et ses studios (Marguerite obtient un autographe de Charlie Chapplin), le Texas, la Nouvelle Orléans, Washington et la Maison Blanche, Philadelphie et New-York, Manhattan, l’ascenseur de l’Empire State, retour par « l’Ile de France » au Havre.
Chaque année de 1924 à la guerre, nous allions par mer pendant trois semaines à Woonsocket et Boston, profitant de l’été indien.
Chasse au château de Bondues en 1928
J. de Domecy, Albert-Eugéne Prouvost, Joseph d’Hespel, Guislaine, Savina van Caloen, Jean Barbier de La Serre, Albéric de Lencquesaing, Hervé d’Hespel, Marie de Laage de Bellefaye, Robert de Lencquesaing, Roger Fouache d’Halloy, Bernard de Lencquesaing. Source : © Archives du château de Laprée, Quiestède.
En 1928, voulant aller à Rome, nous descendons toujours plus au sud pour trouver le soleil et arrivâmes en Tunisie : une histoire à Palerme est relatée (anonymement) par Paris Midi (le journal de Jean Prouvost et fait allusion à la jeune Marguerite Prouvost à la villa Igéa de Palerme où passait la famille royale d’Angleterre, George V et la princesse Mary; une photo de groupe devant être pris, on s’aperçoit qu’il manque une fleur à la booutonnière ; « Une jeune fille française, fraiche de ses dix-huit printemps s’es aperçut, cueillit dans le jardin de la villa la plus belle fleur qu’elle put y trouover, puis, toute émue, le cœur battant, s’avança vers le roi et lui offrit ».
« FIGARO. LUNDI 28 JUILLET 1930, LA SAISON DE VICHY : Relevé parmi les dernières arrivées au Royal Picardy : Comte et comtesse Georges Potocki, M. Louis Strauss, M. et Mme Seymour Oppenheimer, Mrs E. G. Burnham, Mrs Beatrice Bates, comte de Wharncliffe, M. Ortiz Basuàldo, M. José Demaria, M. et Mme Bustillo, lord Marshall, sir et lady Holmden, général G. Palmer, marquis et marquise de San Carlos, sir et lady Gomer Berry, sir John et lady Latta, marquis de Valdereille, M. et Mme Albert Prouvost, comte de Fleurieu, prince Serge Divani, comtesse Almassy, comte Gaston de Cessac- Reinach, M. Enrique Corcuera, comtesse de Lamotte, M. et Mme André Pereire, baron Nicolas de Gunsbourg, lord Newborough, M. et Mme Léon Rénier, comte et comtesse de Giorgio, lord Peter Malcolm Lovelace, Mr C. Bishop, sir Charles Lyle, M. Levine, baronne Lucie de Polnay, M. et Mme Albert Duffy, etc. »
En mai 1937, Jacques et Marguerite Segard louèrent la villa Machiavelli près de Florence, sur la colline de Fiésole, avec jardin plein de fleurs et de nombreux bustes de macchiavel. ; hélas, la demeure devint un noviciat des jésuites et perdit de son charme.
Juste après la guerre, nous voulumes reprendre contact avec la Branch River et Prouvost-Lefebvre-Boston ; Rita demeura au Vert Bois avec les deux enfants et nous partimes,, Anne, Albert et moi vers Lisbonne puyis primes l’avion, depuis peu de temps ouvert à un usage civil. Pour finir, noous partimes, non plus par hydravion, mais par avion ; je rentrais par le queen Elisabeth tandis qu’Anne et Albert ppoursuivirent (par avion) vers la Colombie et le Brésil.
Héritant du vert-Bois et des terres de l’époque des Wazières, Albert-Eugène refit la maison en ne gardant que l’architecture extérieure. Par les architectes Henri Jacquelin et Jacques Régnault et la Maison Jansen et surtout Stéphane Boudin. Hélas, la guerre fut déclarée et le chantier fut stoppé.
Comme en 14-18, nos usines furent arrétées par manque de laine. ; nous fimes le maximum de résistance passive, aidé dans toute la mesure possible l’armée clandestine . En mars 1941, nous achetâmes à l’écossais Crawford le domaine de Pibonson.
Pendant les quatre ans de guerre, nous avons lutté pied à pied pour faire échec à la main mise teutonne. Nos sociétés ont constamment refusés à remettre les listes nominatives réclamées avec insistance et menaces par l’ennemi ; nous avons, au contraire, fait travailler avec de fausses cartes d’identité, de nombreux réfractaires. Des laines soustraites aux allemands ont permis à la Lainière d’équiper en chadails, sous-vètements et chaussettes les 1200 premiers combattants du maquis de l’Isère et d’ahbiller complètement 400 enfants de fusillés. On imprima plusieurs centaines de tracts à plusieurs exemplaires portant instructuions de combat pour différents groupes régionaux des forces françaises de l’Intérieur.
Entre 1945 et 1955, Rita et moi avons fait chaque année presque toujours par avion aux USA, deux en 1946 et 1950 en Amérique du Sud (Colombie, Brésil, Argentine, Uruguay). Et un en Afrique du Sud en 1949.
Les Jacques Segard et les Albert Auguste Prouvost en réalisèrent de plus nombreux encore.
«Collectionner-cet hommage au passé- m’a toujours valu de profondes satisfactions. Réunir peu à peu un bel ensemble de meubles, de tableaux, de bibelots, c’est participer à l’époque où ils furent créés, à la vie même de leurs auteurs. Les grands artistes ( peintres, musiciens, écrivains) se sont constamment renouvelés. Il est du plus haut intérêt de suivre la transformation de leur génie. »
Son cousin germain, Antoine Masurel
Commandeur de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération - décret du 19 octobre 1945, Croix de Guerre 39/45 (2 citations), Médaille de la Résistance, Membre de l’ Empire Britannique (GB), Officier de l’ Ordre de la Couronne (Belgique), Croix de Guerre avec palme (Belgique).
Il épousa Anne-Marie Gallant.
Vidéo
Cousins germains d'Albert Prouvost Base Roglo • Du côté de Albert Félix Prouvost: o Enfants de Joséphine Prouvost: Joséphine Louise Droulers 1866-1944 & René Jules Wibaux 1860-1938 Charles Droulers 1872-1945 & Madeleine Thureau-Dangin 1878-1954 Madeleine Droulers 1883 & Eugène Wattinne 1875-1927 o Enfants d'Antoinette Prouvost: Henri Lestienne 1870-1915 Pierre Amédée Lestienne 1872-1947 & Marie-Louise Toulemonde 1874-1957 Jean Armand Lestienne 1874 & Marie-Louise Motte 1879-1973 Antoinette Lestienne 1877-1938 & Joseph Toulemonde 1876-1972 Marguerite Marie Lestienne 1880-1951 & Louis Georges Mulliez 1877-1952 o Enfants d'Amédée Charles Prouvost: Amédée Prouvost 1877-1909 & Céline Lorthiois 1880-1938 Jeanne Marie Prouvost 1878-1958 & Jules Pierre Toulemonde 1875-1939 Thérèse Prouvost 1879-1963 & Joseph Lesaffre 1872-1926 Solange Prouvost 1880 & Georges Heyndrickx 1876 Elisabeth Françoise Prouvost 1885 & Henri Dubois 1884 Marthe Prouvost 1888-1963 & Jacques Lenglart 1887-1969 Marie Prouvost o Enfants d'Edouard Joseph Prouvost: Robert Prouvost 1886 & Thérèse Léonie Desurmont 1893-1978 Madeleine Pauline Prouvost 1888-1963 & Edmond Henri Lefebvre 1885-1949 Marcelle Prouvost 1893 & Jules Desurmont 1889 o Enfants de Gabrielle Marie Prouvost: Léon Wibaux & Rose Anne Ferlié Gabrielle Anne Wibaux 1887-1959 & Louis Glorieux 1884-1960 Jacques Stéphane Wibaux 1888-1969 & Yvonne Mathilde Desurmont 1893 Robert Wibaux 1891 & Françoise Wibaux Total: 22 personnes. Cousins issus de germains d'Albert Prouvost • Du côté de Amédée Prouvost: o Enfants de Henri Prouvost: Henri Prouvost 1861-1917 & Louise Ernoult 1862-1943 Edmond Charles Prouvost 1863 & Jeanne Eloy 1867-1948 Louise Prouvost 1865-1945 & Eugène Jean Ernoult 1860-1952 Pierre Prouvost 1865 & Germaine Lesaffre 1873-1954 o Enfants de Charles Jérôme Prouvost: Marie Sophie Prouvost 1863-1935 & Charles Julien Flipo 1859-1928 Charles Louis Prouvost 1864 Georges Louis Prouvost 1866-1926 & Félicie Valérie Dehau 1871-1962 Pauline Sophie Prouvost 1868-1929 & André Jean Lepoutre 1864 Antoinette Prouvost 1871-1942 & Édouard Vernier 1865-1945 Gabrielle Prouvost 1873-1955 & François Duthoit 1874-1940 Charles Prouvost 1875 & Eugénie Pauline Masurel 1881-1926 Germaine Prouvost 1877 & Maurice Pollet 1872 Jean Jérôme Prouvost 1880-1951 & Marthe Droulers 1880-1918 Jean Jérôme Prouvost 1880-1951 & Cécile Denonvilliers 1880-1955 o Enfants de Sophie Prouvost: César Henri Piat 1862-1945 & Blanche Emilie Hennion 1862-1933 Georges Piat 1864-1920 André Piat 1866-1945 & Clara Ferrand 1870-1944 o Enfants de Paul Alexandre Prouvost: Paul Laurent Joseph Prouvost 1866-1932 & Louise Lucie Masurel 1868-1954 Maurice Laurent Prouvost 1869-1935 & Mathilde Marie Joseph Motte 1873-1957 Laurence Marie Prouvost 1871-1955 & Paul Six +1953 René Louis Prouvost 1874-1932 & Jeanne Louise Lefebvre 1880-1950 o Enfants de Caroline Prouvost: Edouard Watine 1867-1930 & Elisabeth Dewavrin 1869-1915 Ursule Caroline Watine 1869-1942 & Adolphe Emile Barrois 1865-1940 Ernest Watine & Marguerite Degruson Albert Edouard Watine & Joséphine Angette Richebé 1889 Antoine Watine Julien Watine Marguerite Watine Marie Watine Pierre Watine o Enfants de Liévin Prouvost: Camille Prouvost 1874-1950 Hélène Prouvost 1876-1941 & Gustave Merlin 1875-1937 o Enfants d'Alphonse Prouvost: Alphonse Prouvost 1876-1929 Jean Prouvost 1878-1947 Joseph Prouvost 1881-1935 & Emilie Boulanger 1887-1977 o Enfants de Marie Prouvost: Marie Delcourt & Maurice Mulliez 1879-1950 • Du côté de Joséphine Yon: o Enfants de Frédéric Le Roy: Gérard Le Roy 1899-1993 & Mireille Gaubé 1901-1944 Gérard Le Roy 1899-1993 & Madeleine Louise Adèle Marie Déroulède +1998 • Du côté de Eugène Devemy: o Enfants d'Anna Devemy: Henri Grau & Marie Masselot o Enfants de Herminie Devemy: Marie Boutry 1874-1910 & Henri Cuvelier 1873-1954 Georges Boutry 1876-1964 Marthe Boutry 1877-1965 & Paul Lemaître 1875-1929 Germaine Boutry 1878-1967 Paul Boutry 1880-1964 & Jeanne Cardon 1882-1955 Elise Boutry 1881-1918 & Louis Cardon 1877-1906 Agnès Boutry 1882-1882 André Henri Boutry 1884-1945 & Bernadette Cuvelier 1884-1960 Michel Boutry 1885-1955 & Claire Lepoutre 1886-1978 Pierre Boutry 1887-1982 & Marthe Vandenberghe 1890-1955 Jacques Boutry 1889-1956 & Marie Cardon 1893 Edouard Boutry 1892-1970 & Marguerite Laloy 1898-1968 Agnès Boutry 1894 o Enfants d'Elise Devemy: Adolphe Richebé N Richebé 1881-1882 o Enfants de Georges Devemy: Elisabeth Devemy 1893-1948 & Jules Camille Louis Marie Champetier de Ribes 1887-1950 Total: 53 personnes.
Jean Prouvost 1885-1978
rsalia, 1979.
(Roubaix, Nord, 24 avril 1885- (Yvoy-le-Marron, 18 octobre 1978), est un industriel et patron de presse français.
Né dans une famille d’industriels du Nord, fils d'Albert-Félix Prouvost, président du Tribunal de Commerce de Roubaix, et de Marthe Devémy, Jean Prouvost reprend l’entreprise familiale (peignage Amédée Prouvost) qu’il enrichit et transforme. Il crée ensuite l'entreprise de filature La Lainière de Roubaix, qui se situe rapidement au premier rang de l’industrie textile européenne.
Après la Première Guerre mondiale, Jean Prouvost s’intéresse aux entreprises de presse. En 1924 il achète Paris-Midi, qui tire alors à 4 000 exemplaires. Six ans plus tard, grâce à une politique commerciale et rédactionnelle audacieuse, le tirage atteint les 100 000. En 1930, il rachète Paris-Soir. Il y introduit des méthodes qui ont fait leurs preuves aux États-Unis : mise en valeur de gros titres à la une, photos spectaculaires, qualité du papier, et surtout transformation du contenu du journal. Il recrute les meilleurs journalistes (dont Pierre Lazareff, Paul Gordeaux et Hervé Mille) et s’assure la collaboration occasionnelle de grands noms de la littérature : Colette couvre les faits divers ; Jean Cocteau fait le tour du monde pour le journal ; Georges Simenon enquête sur des affaires criminelles retentissantes. Il utilise comme correspondants de guerre Blaise Cendrars, Joseph Kessel, Antoine de Saint-Exupéry, Gaston Bonheur, Paul Gordeaux. A l’occasion les envoyés spéciaux sont Maurice Dekobra, Pierre Mac-Orlan, Pierre Daninos. De 70 000 exemplaires en 1930, le tirage de Paris-Soir monte au chiffre considérable de 1 700 000 en 1936. Jean Prouvost constitue bientôt un véritable empire comprenant Marie-Claire, magazine féminin racheté en mars 1937, et Match (journal sportif), en 1938.
Durant la Seconde Guerre mondiale, alors que la France est largement envahie et à la veille de déposer les armes, Jean Prouvost devient, le 6 juin 1940, ministre de l’Information dans le gouvernement Paul Reynaud, puis le 19 juin haut commissaire à l’Information dans le gouvernement Pétain, poste dont il démissionne le 10 juillet 1940, alors que Pétain reçoit les pleins pouvoirs.
Pendant l’Occupation, deux Paris-Soir coexistent : celui de Paris, désavoué par Jean Prouvost et ses collaborateurs soutient la collaboration, tandis qu’un autre paraît à Lyon, à la ligne équivoque, et qui finit par se saborder. Durant cette période, Jean Prouvost se fait détester aussi bien par le régime de Vichy que par la Résistance. Â la Libération il est frappé d’indignité nationale, mais la Haute Cour de justice lui accorde un non-lieu en 1947.
Après cette date, Jean Prouvost entreprend la reconstruction de son empire démantelé à la Libération (Paris-Soir, devenu France-Soir, ne lui appartient plus). Match renaît sous le nom de Paris-Match ce Paris fut rajoute a Match par Paul Gordeaux premier redacteur en chef du magazine et Marie-Claire reparaît en 1954. En 1950, le groupe Prouvost-Béghin rachète la moitié des actions du journal Le Figaro. En 1960, Jean Prouvost achète Télé 60 dont il fait Télé 7 jours, journal de télévision qui connaît un énorme succès (3 millions d’exemplaires en 1978), tandis que décline Paris-Match, magazine illustré concurrencé par l’audiovisuel.
En 1966, Jean Prouvost s’intéresse à la radio et entre pour une part importante dans le capital de Radio-Télé-Luxembourg.
À partir de 1970, l’empire Prouvost entre dans une période de difficultés. En juillet 1975, Le Figaro est vendu à Robert Hersant, tandis qu’en juin 1976, Télé 7 jours passe au groupe Hachette, Paris-Match est repris par le groupe Filipacchi et France Soir par Opera Mundi. À la mort de Jean Prouvost, survenue en octobre 1978, seules les publications féminines restent dans sa famille.
Photos Philippe Cavril
Photos Philippe Cavril
Mallet-Stevens Richard Klein, spécialiste de Mallet-Stevens, écrit : « Lors de l’Exposition des arts décoratifs de 1925 à Paris, les industries textiles du Nord choisissent de présenter leur production dans un pavillon de brique inspiré des constructions industrielles roubaisiennes (DE Fleure, Coulomb et Laccourège, architecte). Sur un des cotés du pavillon, un curieux jardin fait scandale : il est ponctué de provocateurs arbres en ciment réalisés par les frères Martel et imaginés par Mallet-Stevens. Alors qu’il visitait le pavillon consacré à la production des tissus et étoffes d’ameublement des villes de Roubaix et de Tourcoing dans lesquels il présentait les productions de ses usines, Paul Cavrois fut sans doute séduit par le pouvoir de provocation de ces arbres cubistes, au point d’interrompre le projet d’habitation qu’il avait confié à l’architecte Jacques Gréber. L’exposition parisienne des arts décoratifs est donc vraisemblablement à l’origine e de la commande de paul Cavrois à Robert Mallet-Stevens. Pendant le temps de la conception de la villa Cavrois, Robert Mallet-Stevens fonde l’UAM et caresse le rêve qu’une union de l’art et de l’industrie puisse s’épanouir en France au service de l’architecture. La stratégie de l’architecte pour atteindre ses objectifs passe par les entrepreneurs, les commanditaires, un réseau familial et professionnel lié à l’industrie du Nord de la France. Adrien Auger, l’entrepreneur qui assure la construction du pavillon du tourisme imaginé par Mallet-Stevens pour l’exposition de 1925, devient l’un des commanditaires de l’architecte : il lui confie la conception de son habitation à Ville d’Avray. La femme d’Adrien Auger, Marie Prouvost est à la fois une des filles d’Amédée prouvost ( 1853-1927), un des magnats de l’industrie textile roubaisienne, une cousine de Lucie Vanoutryve, la femme de paul Cavrois, et une cousine de Jean prouvost, le fondateur de la Lainière de Roubaix, une des plus grandes filatures françaises. En 1930, Mallet-Stevens élabore un projet de maisons ouvrières pour la lainière de Roubaix alors en plein développement. Les dessins montrent un ensemble de logements desservis par une coursive et élevés sur pilotis qui reprend les thèmes expérimentés avec la maison Trappenard à Sceaux ( 1930). Le projet est imaginé au moment où les programmes de logements sociaux deviennent les meilleurs symboles de la modernité et qu’ils manquent cruellement à l’actif de Mallet-Stevens. La direction de l’école des beaux-arts de Lille qui est confiée à Mallet-Stevens entre 1935 et 1940 comble une autre absence, celle du volet enseignement de l’UAM. Dès son entrée en fonction, l’architecte transforme la pédagogie de l’ancienne école et tente de développer des relations avec les industriels. Il projette une école en accord avec le caractère industriel de la région : un laboratoire de recherche artistique au service de l’industrie régionale qui dot donner aux arts appliqués une nouvelle dimension au sein des beaux-arts.
Ce poste de directeur correspond également à un autre en jeu : la commande municipale d’une académie des beaux-arts, destinée à marquer la sortie de la ville vers le grand Boulevard reliant Lille à Roubaix et Tourcoing. Et à ponctuer le futur boulevard de ceinture. La projet élaboré par Mallet Stevens en 1936 préfigure la plastique monumentale qui caractérisa ses pavillons pour l’exposition parisienne de 1937. Ce projet prévoyait un revêtement de plaquette de briques dans la loge du parement de la villa Cavrois ; l’exposition du progrès social, montée à Lille en 1939, ambitionnait de montrer les développements de l’industrie ainsi que les initiatives sociales du nord et de l’est de la France. Le pavillon de la presse et de la publicité qu’y conçoit Mallet-Stevens est son ultime production matérielle. Modeste tant par sa taille que par sa plastique – deux boites de deux niveaux réunis par un des angles de leur plus petit coté sont articulées par un des angles de leur plus petit coté, sont articulées par un haut signal vertical- le pavillon est terminé à la hâte au mois de juin 1939. Cette dernière réalisation est une éphémère et mince trace des ambitions que Mallet-Stevens espérait concrétiser. Avec l’abandon du projet de logements ouvriers pour la lainière de Roubaix et du projet de constriction d’une académie lilloise des beaux-arts, la villa Cavrois reste donc la principale manifestation qui subsiste de la présence de Mallet-Stevens dans le Nord de la France et de la tentative de répandre l’équipement, la technique et l’industrie dans l’espace de l’habitation moderne » Richard Klein Robert Mallet Stevens : la villa Cavrois in revue VMF 226, mars 2009
Trois photos issues de l'ouvrage de Richard Klein « Robert Mallet-Stevens, agir pour l’architecture moderne », éditions du Patrimoine
© Centre Pompidou, Mnam-CCI, Dist. RMN-Grand Palais. Photo Georges Meguerditchian
La maquette a été présentée au cours de la deuxième exposition de l'Union des Artistes Modernes à Paris ; Revue "Art et Décoration", juillet 1931 p.36
Villa Auger-Prouvost par Mallet-Stevens:© Les Arts décoratifs, Paris (Dist. Photo), REP Boulogne.
Les Grandes Familles
"Les Grandes Familles" est une suite romanesque de Maurice Druon publiée en 1948 aux éditions Julliard et ayant obtenu le Prix Goncourt la même année ;
en découla un film français, en noir et blanc, de Denys de La Patellière sorti en 1958 qui évoquait l’histoire des Béghin et de sa sucrerie ainsi que le groupe Prouvost
Pour le personnage de Noël Shoulder, Maurice Druon s'est inspiré de Jean Prouvost, industriel dans le textile, également patron de presse (Paris-Soir et Match, l'ancêtre de Paris-Match) ;
La Patellière confia le rôle à Jean Gabin ; il règne en maître sur la "Grande Famille" fortunée, composée de gens illustres, représentants des différentes instances: un médecin, un militaire, un ecclésiastique...
. http://labruttin.blogspot.fr/2013/08/les-grandes-familles-1958-de-denys-de.html
Un reportage sur Maria Callas pour "Paris-Match" a inspiré Hergé dans "Les bijoux de la Castafiore" Max Corre, avec qui il avait collaboré à France Dimanche, appelle Willy Rizzo pour lui annoncer que Jean Prouvost monte un grand magazine à Paris, il rentre en 1947 et rencontre Hervé Mille. C’est le début de l’aventure Paris Match. Elle dure encore. Son reportage sur Maria Callas a inspiré Hergé qui, dans "Les bijoux de la Castafiore", (1962), crée son personnage : le photographe de Paris Flash, Walter Rizzoto, c’est lui et son ami Walter Carone.
En 1959, il devient directeur artistique de Marie-Claire et collabore avec les plus grands magazines de mode dont Vogue. Au tout début des années 1960, Rizzo se retrouve à Milan, chez la Callas pour la photographier. Soudain, elle hurle : "On a volé mon émeraude !" Rizzo raconte : "Vu la mine du personnel, elle devait coûter cher. Je vois bien que l'on nous suspecte un peu, mon assistant et moi. On n'est pas fier... Heureusement, Callas a retrouvé sa pierre. Et nous avons pu partir. Ensuite, j'ai été autorisé à la photographier comme si j'avais un contrat à vie avec elle."
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/02/28/willy-rizzo-chasseur-de-stars-et-pionnier-de-paris-match_1161672_3246.html#tEIm03S2BDV3oJLo.99; à droite photo Willy Rizzo
Les noms de Jean-Loup de la Batellerie et Walter Rizotto sont inspirés du duo de journalistes et grands reporters de l'époque travaillant pour Paris-Match : Philippe de Baleine et Willy Rizzo, le prénom de Walter Rizotto étant emprunté au journaliste Walter Carone.
De la Batellerie, Jean-Loup et Rizotto, Walter (L'Île Noire, Les Bijoux de la Castafiore, Tintin et les Picaros)
« Le journaliste Jean-Loup de la Batellerie et le photographe Walter Rizotto travaillent pour le magazine Paris-Flash. Ils apparaissent à l'origine dans Les Bijoux de la Castafiore. Malgré la volonté de Bianca Castafiore de ne pas recevoir de journalistes pendant ses vacances à Moulinsart, ils parviennent à se faire inviter au château pour l'interviewer. À la recherche du moindre scoop pour doper les ventes de leur magazine, ils annoncent, à la suite d'un quiproquo dû à la surdité du professeur Tournesol, le mariage de la Castafiore avec le capitaine Haddock. Ils font ensuite une courte apparition dans la version de 1965 de L'Île Noire, album antérieur aux Bijoux et dont ils étaient absents à l'origine. Ils y interviewent un vieil Écossais, puis Tintin, à propos du mystère de l'île, avant de s'enfuir à toutes jambes à la vue de Ranko, le gorille, en même temps que les autres reporters présents. On retrouve enfin les deux personnages dans Tintin et les Picaros. Ils viennent interroger le capitaine Haddock à Moulinsart après que le général Tapioca l'a accusé d'avoir fomenté un complot contre lui avec la complicité de Bianca Castafiore et des Dupondt. Le nom de Jean-Loup de la Batellerie s'inspire de celui de Philippe de Baleine, à l'époque jeune journaliste et romancier. Le personnage de Walter Rizotto, quant à lui, est inspiré de celui des photographes Willy Rizzo et Walter Carone5. Philippe de Baleine et Willy Rizzo étaient le duo emblématique de journalistes qui faisaient les grands reportages de Paris Match. Hergé avait créé ces personnages en 1962 après avoir été interviewé pour Paris Match et avoir trouvé fantaisiste le compte rendu de l'entretien.
Philippe de Baleine, né le 27 septembre 1921, est un journaliste et écrivain français. Il a notamment été rédacteur en chef de Paris Match et de Science et Vie. Il a aussi écrit pour divers journaux français, dont Le Nouveau Candide, Le Journal du dimanche ou Marie Claire. »
En 1959, Willy Rizzo devient directeur artistique de Marie Claire et collabore avec les plus grands magazines de mode dont Vogue. » Wikipedia
Camus. « 1936 Répondant à un projet de Jean Prouvost, directeur de Paris-Soir, Cocteau, accompagné de Khill, fait, du 29 mars au 17 juin, le « Tour du monde en 80 jours », à l’instar du héros de Jules Verne. Le reportage paraît dans Paris-Soir du 1er août au 3 septembre, puis en volume, au début de 1937, sous le titre "Mon premier voyage".
« Lors de son arrivée en France en 1940, Albert Camus s'est trouvé une chambre à Paris. Il est entré à Paris-Soir comme secrétaire de rédaction. Le journalisme lui permettait d'être en phase avec le monde réel, un monde concret souvent plus complexe que celui des idées qu'affectionnent les littéraires. Et puis, très vite il a fallu déménager vers la zone libre tant les attaques allemandes étaient virulentes à l'égard du quotidien parisien de la rue du Louvre et de Jean Prouvost. Deux ans plus tard, en 1942, publication de deux textes : un roman « L'Etranger » et un essai dédié à Pascal Pia « Le mythe de Sisyphe ». Deux ans après avoir quitté l'Algérie, Albert Camus l'inconnu est désormais reconnu. L'Etranger lui vaut une solide notoriété. On salue un style aux phrases courtes mais incisives comme des lames, parfois banales comme le jour ou plus profondes comme la nuit. Lyrisme, absurdité. Et puis il y a ce Meursault, personnage clef de L'Etranger qui apparaît comme un héros de notre temps. C'est à ce même cycle de l'absurde qu'appartient Le Malentendu, publié en 1944. »
Annuaire des grands cercles (Paris)
Automobile-Club de France. Ponnier (Alfred), 2, avenue Hoche. Ponnier (Henri), 50, rue du Sentier. Pons (Félix), La Fonlaine-Fondetes (I.-et-L.). Porte (Henri), 242 bis, boulevard Saint-Germain. Potin (Jean), 41, avenue du Bois-de-Boulogne., Potin (Julien), 9, boulevard Richard-Wallace, à Neuilly. Potocki (comte Nicolas), 27, avenue Friedland. Potron (Emile), 568, rue Saint-honoré. Pottier (Georges), 51, avenue Henri-Martin. Pottier (René), 44, rue de Lisbonne. Pourtalès (comte Bernard de), château du Petit-Bellevue, (Seine-et-Oise). Pourtalès (comte Hubert de), 2, rue de l'Elysée. Pourtalès (comte Robert de), 9, rue Louis-David. Pouyer (Maurice- Emile), 15, rue Montaigne. Poylo (Jean), 59, avenue Kléber. Poznanaky (Casimir), 17, place des Etats-Unis,. Pra (Albert), 45, rue de Courcelles. Prade (Georges), 80, boulevard Flandrin. Pradier (Achille), 12, rue des Bourdonnais. Prat-Nollly (Louis), 103, rue Paradis, Marseille Pratt (Louis), 20, avenue de la Terrasse, à Juvisy-sur-Orge Pretavolne (Charles), 10, rue Pierre-1°-de-Serbie. Preugne (Roger de la), 51, rue Bayen. Prévost (François), 77, rue de Maubeuge. Prévost (Georges), 4, place Saint-Michel. Pridonoff pl.-E.), 8, rue Rembrandt. Prisse (Georges), 0, rue Saint-Lazare, à Compiègue. Progneaux (Eudor), 8, rue de Florence. Propper (Emmanuel), 60, avenue du Bois-de-Boulogne. Proust (Robert), 2, avenue Hoche. Prouvost (Jehan), 45, rue Laffite. Prudhomme (Léon), 61, quai d'Orsay.
Samedi, scrutin de ballottage au Cercle du Bois-de-Boulogne. Ont été reçus à titre de membres permanents M. René Robin, présente par MM. Félix Bas- tien et Gaston Rambaud; M. André Prévost, présenté par MM. L. de Kermaingant et le comte R. de Montesquiou-Fezensac, M. Robert Toland, présenté par MM. Daniel Bradley et Paul Bignon, M. Jacques Heyndrickx, présenté par MM. Julien Jacquelin et Drosso, M. Jean Prouvost, présenté par MM. Julien Jacquelin et Drosso.
CERCLES « Ont été reçus membres du Cercle de l'Union artistique, au ballottage d'hier à titre permanent M. Georges Labat, présenté par M. Gaston Roques et M. Aignan M. Jean Prouvost, présenté par M. Léon Lefebvre et M. Emile Goin. Le vice-amiral Lacaze, ancien ministre de la marine, a été nommé, par acclamation, membre d'honneur du Yacht-Club de France. Au dernier scrutin, le Marquis de Montaigu, vice-président du Yacht-Club, a offert, a la Société, le bloc d'un yacht à vapeur qu'il avait projeté de faire construire quelque temps avant la guerre.» 1921/03/10 (Numéro 69)
A l'A. C. F. Le Comité de l'A. C. F. s'est réuni sous la présidence de M. Louis Lemoine. Au scrutin de ballottage sont admis membres MM. Richard Wetzlar Coit, Jehan Prouvost, Jacques Fouchet, Edmond Barrelet, Georges Rehns, Etienne Micard, Casimir Alphen Salvador, Paul-Gérard West, Maurice Morin, Marius Barbarou, Raymond Sévène, Jacques Brach, Rodolphe Koechlin, le comte Alexandre Mordvinoff. Le Comité fixe au mardi 4 février, la date de la fête enfantine et au jeudi 20 février, la date de la fête du cercle. » 1913/01/23 (Numéro 23)
AUTOMOBILISME : A l'ACF (séance du Comité du 22 janvier 1913). — La séance est ouverte à 5 h. et demie, sous la présidence de M. Louis Lemoine. Présents : MM. André Lehideux-Vernimmen, comte de l'Aigle, prince Pierre d'Arenberg, René Bachelier, Jf. Boada, Edmond Chaix, marquis de Chasseloup-Laubat, Léon Dumontet, Georges Famechon, comte R. de Faramond, commandant L. Ferrus, Etienne Giroud, Georges Hoentschel, chevalier, René de Knyff, Maurice Languereau, comte de La Valette, Paul Legrand, Fernand Lesur, Georges Longuemare, André Michelin, H. Panhard. Excusés : Mr le baron de Zuylen, Henry Deutsch de la Meurthe, A. Zwiller. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. On procède au scrutin de ballottage au cours duquel sont admis membres : MM. Jehan Prouvost, Jacques Fouchet, Edmond Barrelet, Etienne Micard, Paul-Gérard West, Maurice Morin, Marius Barbarou, Raymond Sévène, Jacques Brach, Rodolphe Koechlin, le comte Alexandre Mordvinoff. »
« DANS LE MONDE. Sont arrivés à Dubrovnik (Yougoslavie), à bord du yacht Alma, battant pavillon du Yacht Club Naviglio, de Milan, M. et Mme Jacques Merlin. Le marquis et la marquise de Brazais s'embarqueront prochainement pour Feurquin, Mme Madeleine Renaud, M. René Cousinet, M. René Lefèvre. M. Marc Gassigal. Nous avons reconnu dans la salle: au hasard des rencontres S. A. I. le grand- duc Boris et la duchesse Boris, prince et princesse Amédée de Broglie, prince et princesse Robert de Broglie, S. Exc. l'ambassadeur de France et Mme Pila, S. Exe. le ministre de Paraguay et Mme Caballero de Bedoya, le conseiller à l'ambassade d'Angleterre et lady Mendl, commodore et Mrs Beaumont, comte et comtesse de Gabriac, baron et baronne d'Almeida, M. et Mme de Carbuccia, M. et Mme Frank Jay-Gould, M. et Mme Raymond Patenôtre, M. Pierre Guimier, M. Jean Prouvost, M. Le Provost de Launay, M. et Mme Mathis, M. et Mme Snauwaert, M. et Mme Louis Arpels, M. et Mme Hachette, M. et Mme Henri Duvernois, Mme Cartier, M. et Mme Rousseau-Labbé, vicomte de La Rochefoucauld, comte Armand de La Rochefoucauld, comte de Premio Real, Mme de Malin, comte de Pourtalès, Mlle de La Fuente, comte René de Kergorlay, prince Bagration, M. Francis Dupuy, Mlle Le Roy des Barres, M. Jean Mermoz, marquise de Fraysseix, M. Guy des Closières, M. Pierre Barrachin, M. et Mme D. Sickles, Mlle Arguello, M. Albert Flament, M. et Mme Jean-Gabriel Domergue, Mme Missia Sert, M. Hassun, M. Van Dongen, M. et Mme Piquerez. De grandes élégances se confrontèrent avec des hautes vaillances on voyait la merveilleuse parure de saphir de Mme Violet et les palmes du commandant d'Hautefort, la robe d'ondine de la comtesse de Saint-Cyr et les lauriers olympiques du lieutenant Fleurquin, la fragilité de Mlle Lilian Harvey auprès de l'audace de Mlle Viviane Elder, conquérante aérienne des déserts. L'exécution du programme dura trois heures magnifiques, éblouissantes d'étoiles. Chacun se surpassa, depuis les Folies à Monte-Carlo jusqu'aux souples gypsies, depuis les champions nautiques Poussard, Cazaumajou, Lennad et Heinkelé, jusqu'à la danseuse Angelita Velez, symphonie bleue et argent. Jacqueline Francell et Claude Pingault, Borrah Minevitch et ses vagabonds, Germaine Martinelli et Pauley, l'accordéoniste Toffelsen, le danseur Anton Dolin, le magnifique Villabella, miss Béatrice Lillie, dont le pseudonyme cache une grande dame anglaise, et tant d'autres éminents artistes, apportèrent une variété charmante au programme. Au centre d'un tableau bien compose, le célèbre Tino Rossi, dans une symphonie suave Serge Lifar et Mlle Lorcia, dans un vif à-propos, Mlle Gaby Morlay, et dans son populaire répertoire l'excellent Mayol, connurent de véritables triomphes. Mais l'apothéose est restée inoubliable pour les trois mille spectateurs comme le ballet de l'Opéra dansait le divertissement des cerceaux d'argent, des gerbes de feu argent et azur jaillirent de la mer, en même temps que des colombes effrayées s'envolaient. On jetait des fleurs dans l'eau et un éblouissant feu d'artifice éclatait à l'horizon, faisant s'ouvrir des palmes de lumières, des gerbes de pierreries, des floraisons tricolores, des comètes de diamant et des cascades intarissables de gemmes et de flammes, tandis que des vapeurs roses envahissaient les contours, caressant la Méditerranée de lueurs de fluorescences et d'enchantements capricieux. Après que M. Le Provost de Launay eut très noblement célébré les aviateurs présents et que la loterie eut comblé de beaux désirs, les invités se retirèrent, chargés présents et de souvenirs ravis. » René Richard. Le Figaro 1936/08/21 (Numéro 234).
LA FOLIE BRUNE « La magique Fête qui a obtenu hier un triomphal succès se renouvelle, cet après-midi, à Bagatelle. Cette grandiose et pittoresque manifestation présentée par « Paris-soir », a lieu à 17 h. 30 après un match de polo qui commence à 16 h. 30 Le spectacle fut à la fois pittoresque et grandiose. Côté public, ce fut une fête pleine de charme, de mesure et de goût. Sur les pelouses vertes et moelleuses, des groupes se formaient et se dénouaient dans une rumeur légère de conversations; les robes étaient parfaites, les chapeaux pleins d'esprit; les uni- formes des officiers mêlaient leurs teintes vives aux toilettes des femmes; les turbans des maharadjahs et les châles des jeunes Hindoues qui les accompagnaient ajoutaient cette pointe d'exotisme qui, même au Grand Siècle, a toujours pimenté les assemblées les plus caractéristiquement françaises. Dans cette foule venue pour applaudir une fête de cavalerie, tout était .aisance, légèreté, élégance; les étrangers devaient sentir tout de suite qu'il existe en France une très longue tradition de ces beaux spectacles bien ordonnés et que pour toute une société le plaisir de les admirer et de se rencontrer en les admirant n'est pas seulement un plaisir mais un peu comme une seconde nature. L'enthousiasme n'était pas moins grand sur les pelouses, où s'était massée la grande foule parisienne, que sur les tribunes. Un splendide spectacle dans un décor de grand style Où d'ailleurs trouverait-on un cadre plus naturellement adapté à de telles manifestations que les pelouses de Bagatelle, autour desquelles les frondai- sons du Bois semblent s'ordonner comme des architectures classiques ? Hier l'air et le ciel eux-mêmes avaient voulu s'adapter à cette fête. Il faisait beau, mais il ne faisait pas trop chaud; la température était exactement celle qu'on aurait pu souhaiter et le vent très léger était juste suffisant pour qu'on en sente l'agréable fraîcheur. Tant en France le ciel lui-même sait être mesuré et de bon goût. Le match de polo terminé, nos grands équipages de chasse avec leur meute ardente bien maintenue pa…