Thesaurus de la famille LAUWICK
La famille Lauwick, originaire des Flandres, s’est illustrée dès le XVIᵉ siècle dans les milieux urbains et marchands, avant de donner, aux siècles suivants, des personnalités engagées dans la vie militaire, politique, artistique et littéraire. Par son enracinement dans la région de Lille, de Gand et de Comines, elle représente une lignée agnatique qui a su s’inscrire durablement dans l’histoire locale et européenne, notamment par ses alliances avec les familles Prouvost, Riesener, Hamelinck, de Meulenaere, Van Rullen, de Roucy et autres.
Armoiries
Les Lauwick ne semblent pas avoir porté d’armoiries propres dans les premiers siècles, mais leurs alliances successives permettent de retracer un univers héraldique dense :
Riesener : Bureau du Roi et mobilier du XVIIIᵉ siècle, héritage de l’atelier Oeben-Vandercruse.
Van Rullen : écartelé, au 1ᵉʳ et au 4ᵉ d’or à l’oie de sable ; aux 2ᵉ et 3ᵉ d’argent à deux fasces de sable.
Hamelinck : écartelé, au 1ᵉʳ et 4ᵉ d’argent à la bande de sable chargée de trois lions d’or, au 2ᵉ et 3ᵉ d’or au chevron de gueules accompagné de branches de laurier et d’une rose.
de Meulenaere : de sable au chevron d’argent, accompagné de deux merlans et d’une coquille du même.
de Roucy (Sarrebruche) : d’or au lion d’azur.
Ces alliances héraldiques montrent le rayonnement des Lauwick dans la noblesse de robe, l’artisanat de luxe et la sphère militaire.
Chronologie agnatique
Antoine Lauwick et Catherine de Roo, puis Jean Lauwick (marié à Catherine Van Den Corenhuse) fixent la lignée au XVIᵉ siècle.
Jacques Lauwick (1635-1717) épouse Marie de la Plesse.
Aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, la famille s’enracine à Lille et dans les Flandres, avec Gilles, Antoine, Henri et Pierre Joseph Lauwick.
Henri Joseph Lauwick (1782-1862) et ses descendants multiplient les alliances avec les grandes familles du Nord et de Gand.
Figures et Bien Commun
1. Les alliances artistiques : les Riesener et Delacroix
Alexandre Lauwick (1822-1886), peintre, épousa en 1864 Thérèse Riesener (1840-1932), petite-fille de l’ébéniste Jean-Henri Riesener (1734-1806) et nièce du peintre Eugène Delacroix. Cette alliance introduit dans la lignée l’héritage artistique et spirituel du mobilier royal, de l’école davidienne et du romantisme français. Elle inscrit la famille dans le sillage des grands artisans du Bien Commun par l’art.
2. Engagement militaire
Oswald Lauwick (1844-1907), lieutenant-général de l’armée belge, servit au service du Roi des Belges.
Plusieurs officiers se sont distingués, comme Paul Duphénieux, lieutenant-colonel commandant le 1ᵉʳ régiment des mobilisés du Lot (allié Lauwick), ou encore les officiers morts pour la France, honorés dans les mémoires familiales.
3. Vie politique et juridique
Berthe Lauwick (1856-1935) épousa Raymond Van de Venne, notaire, député et sénateur belge.
Aglaë-Marie-Caroline Lauwick (1833-?) épousa Octave-Ange-Emmanuel Groverman, avocat à la Cour d’appel de Gand, issu d’une lignée de magistrats et de chevaliers de l’ordre de Léopold.
Ida Lauwick (1836-1878), mariée à Octave de Meulenaere, relia la lignée à une famille noble et judiciaire des Flandres.
Ces engagements renforcent le rôle de la famille dans l’organisation politique et judiciaire de la Belgique et du Nord de la France.
4. Vie diplomatique
Clémentine Lauwick (1839-1900) épousa Léon Le Grand (1828-1910), consul de France. Cette union marque l’ouverture internationale de la lignée.
5. Vie littéraire et culturelle
Hervé Lauwick (1891-1975), homme de lettres, auteur dramatique, journaliste, chevalier de la Légion d’honneur et médaillé militaire. Ami de Tristan Bernard, Maurice Donnay et Sacha Guitry, il fut chroniqueur au Figaro, producteur à l’ORTF, et signa de nombreuses œuvres pleines d’humour et de finesse (ex. Les femmes vues de près, Conquérants du ciel, Les Basques chez les Parisiens). Par ses écrits et son humour, il a incarné la noblesse de service intellectuelle, contribuant à l’éducation populaire et au rayonnement littéraire français.
Descendance contemporaine
La famille Lauwick, par ses branches issues notamment d’Henri (1801-1867), Alfred (1836-1882), Henri (1876-1943), Jean (1907-1970), Gérard (1908-1984) et André (1912-1993), s’est perpétuée jusqu’à nos jours. On retrouve parmi ses descendants :
Agnès Lauwick, mariée avec Édouard de Tappie de Vinssac.
Hedwige Lauwick, mariée avec Éric Bernard de Courville.
Albine Lauwick, mariée avec Astère Vercruysse de Solart.
Divers rameaux toujours vivants, liés aux familles Prouvost, Motte, de Buchet, de Sambucy de Sorgue, etc.
Demeures
Gand, Seclin, Comines : berceaux familiaux.
Paris et Bruxelles : lieux d’alliances politiques et artistiques.
Les demeures associées aux familles alliées (Riesener, Hamelinck, Van Rullen, de Meulenaere, de Roucy) forment un réseau de patrimoine historique.
Bibliographie
Archives familiales et arbre Roglo (consulté).
Ouvrages d’Hervé Lauwick (Le singe vert, Les Basques chez les Parisiens, Conquérants du ciel, Les femmes vues de près, Parlez-moi d’humour).
Études sur les Riesener, Delacroix et l’ébénisterie royale.
Documents parlementaires belges (Raymond Van de Venne).
Conclusion
La famille Lauwick illustre la fécondité des lignées agnatiques du Nord, enrichies par des alliances remarquables. Des ateliers d’ébénisterie royale à la littérature moderne, en passant par l’armée, la diplomatie et le parlement, les Lauwick et leurs alliés incarnent le service du Bien Commun sous des formes variées : création artistique, défense nationale, engagement politique, culture et humour.
