Thesaurus de la famille LENGLART
Supervisé par Thierry Prouvost
Le nom Lenglart est l’un de ces patronymes flamands qui traversent les siècles en épousant les évolutions de leur temps. Apparue dans les registres de Fromelles dès le XVe siècle, la famille incarne l’itinéraire typique d’une lignée de Flandre : enracinée dans la terre, elle s’élève par l’étude, le droit et la médecine, puis par la magistrature, l’industrie et la culture, jusqu’à atteindre la diplomatie contemporaine.
Leur devise implicite pourrait être : servir en élevant. Car c’est bien par leur service au Bien Commun que les Lenglart se sont distingués — dans la cité, dans l’Église, dans la Nation.
Chapitre I – Origines et premières générations (XVe – XVIIe siècles)
Guillaume Lenglart (1490 – ap. 1563) est l’ancêtre attesté. Issu des terres de Fromelles, il témoigne du passage d’une société paysanne à une bourgeoisie de notables.
Ses descendants embrassent rapidement les professions de santé et de droit.
Pierre Lenglart, apothicaire puis médecin, soigne les corps à une époque où les pestes menacent régulièrement la survie des cités.
Ses enfants et petits-enfants deviennent avocats, juges et échevins à Lille et à Saint-Omer.
👉 Déjà, la famille sert le Bien Commun : guérir, juger, arbitrer, protéger.
Chapitre II – L’apogée lilloise au XVIIIe siècle
Avec le XVIIIe siècle, les Lenglart atteignent une reconnaissance pleine et entière dans la société lilloise.
Nicolas Hubert Joseph Lenglart (1688 – 1761)
Marchand de dentelles et échevin.
Sa réussite illustre l’alliance entre commerce prospère et service municipal.
Hubert Lenglart
Juge royal, participant aux débats administratifs et juridiques.
Sa charge reflète la place des Lenglart comme garants de l’ordre public et de la justice royale.
Charles Joseph Marie Lenglart (1730 – 1790)
Charles Joseph Marie Lenglart (1730 – 1790)
Collectionneur, mécène et échevin de Lille
Charles Joseph Marie Lenglart naît en 1730 dans un milieu déjà marqué par le service municipal et le commerce prospère de la Flandre.
Il est nommé échevin de Lille, charge qui le place au cœur de la gouvernance d’une cité alors florissante.
Le collectionneur Passionné par l’art et les maîtres flamands, il constitue une collection remarquable de tableaux. Il s’attache particulièrement à l’œuvre de Jean-Antoine Watteau de Lille (1731–1798), cousin du célèbre Antoine Watteau, qui devient l’un des peintres favoris des élites locales. Cette collection témoigne non seulement d’un goût raffiné mais aussi d’une volonté de préserver et valoriser l’école artistique régionale. Le mécène Charles Lenglart ne se contente pas d’accumuler : il soutient les artistes et contribue à faire circuler leurs œuvres. Son mécénat inscrit son nom dans une tradition de familles patriciennes convaincues que la richesse n’a de sens que si elle se traduit en beauté partagée. Son action prépare le terrain pour l’essor des musées régionaux, en particulier le futur musée des Beaux-Arts de Lille.
Le Bien Commun À travers son mécénat, Charles élargit la notion de service familial : Après les médecins et juristes de ses ancêtres, il sert par la culture et l’art. Il montre que la cité ne vit pas seulement de pain et de lois, mais aussi de mémoire esthétique et de lumière spirituelle. Héritage Mort en 1790, à la veille de la Révolution, Charles Joseph Marie Lenglart laisse à Lille le souvenir d’un homme qui a élevé sa cité par l’art. Son nom reste attaché à cette noblesse particulière qu’ALFI met en valeur : la noblesse de culture, qui fonde la vraie élévation des lignées. 👉 Ici, le Bien Commun prend une forme nouvelle : élever la cité par l’art et la beauté.
Chapitre III – Les seigneuries des Lenglart
Au fil de leur ascension, les Lenglart se virent confier ou acquirent un ensemble de terres et de fiefs, autant de lieux symboliques de leur enracinement :
Seigneurie des Rosiers
Seigneurie de la Motte
Seigneurie de Ponchel-Englier
Seigneurie des Léopards
Seigneurie de Wevelsberghe
Seigneurie de Lannoy
Seigneurie de Planques
Seigneurie de Coeurlu
Seigneurie d’Haffringues
Seigneurie de Watterdal
Seigneurie de Vaudringhem
Seigneurie de Drionville
Seigneurie de Wattierssart
Ces possessions ne furent pas seulement des signes extérieurs de richesse : elles furent des pôles de responsabilité sociale, où les Lenglart assumèrent charges, justices et entretien des communautés locales.
👉 Chaque seigneurie fut ainsi un lieu d’exercice concret du Bien Commun : gestion des terres, arbitrage des conflits, patronage religieux.
Chapitre IV – Le XIXe siècle : industrie et catholicisme social
Après la tourmente révolutionnaire, la famille s’adapte.
Les Lenglart s’engagent dans la sucrerie et l’industrie textile, contribuant au grand essor industriel du Nord.
Par l’alliance avec les Dehau, ils s’agrègent au courant du catholicisme social.
Félix Dehau (1846–1934), maire de Bouvines pendant 62 ans, incarne cette vocation : charité, service de proximité, enracinement rural.
Les Lenglart partagent et prolongent cette mission d’encadrement communautaire et religieux.
👉 Le Bien Commun prend ici la forme d’emplois créés, de villages protégés, de valeurs chrétiennes vécues.
Chapitre V – Le XXe siècle : Résistance et mémoire
Paul Lenglart (1900 – 1944)
Avocat et résistant, mort en déportation. 👉 Le Bien Commun vécu jusqu’au sacrifice ultime.
Charles Lenglart (1915 – 1940)
Officier tombé au combat en 1940. 👉 La fidélité militaire au service de la Nation.
François Lenglart
Notaire, consolidant les alliances avec Virnot et Prouvost. 👉 Garant de la continuité juridique et patrimoniale.
Marie Dehau-Lenglart (1890 – 1980)
Rédactrice du Livre de famille, véritable mémoire vivante de la lignée. 👉 Elle montre que transmettre la vérité d’une lignée est un acte de civilisation.
Chapitre VI – Le XXIe siècle : diplomatie et ouverture internationale
Philippe Lenglart
Diplomate et ambassadeur français, haut fonctionnaire de l’État. 👉 Il incarne la projection contemporaine du nom dans le service public international et la médiation entre les nations.
La descendance actuelle
Engagée dans la recherche, la culture, l’économie, elle poursuit l’idéal d’une noblesse de service universelle.
🌟 Conclusion générale
La trajectoire de la famille Lenglart est un arc de civilisation :
Des apothicaires et juristes du XVIe siècle,
Aux magistrats et mécènes du XVIIIe siècle,
Aux industriels et catholiques sociaux du XIXe siècle,
Aux résistants et mémorialistes du XXe siècle,
Jusqu’aux diplomates du XXIe siècle.
Leurs seigneuries, leurs charges, leurs collections, leurs sacrifices composent une histoire unique : celle d’une famille qui n’a cessé de mettre ses dons au service d’autrui.
La lignée Lenglart est l’exemple d’une noblesse de service fidèle à l’esprit d’ALFI :
> « Des lignées, le Bien Commun ; de la mémoire, la métamorphose. »