Thesaurus de la famille LORTHIOIS

De Association Linéage de France et d'International
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La famille Lorthiois (ou Lorthioir, de Lorthiois) occupe une place singulière dans l’histoire des Flandres. Son nom, qui viendrait du latin hortus (« jardin »), évoque la fécondité et l’enracinement. Présente à Tourcoing, Lille, Roubaix et Mouvaux, la lignée se caractérise par son parler franc, ses manières simples et son refus du paraître. Les Lorthiois, qu’ils soient riches ou modestes, partagent cette même disposition d’esprit flamande : la fidélité au travail, l’engagement civique, la foi religieuse et la recherche de l’utilité sociale. Leur parcours illustre la transformation des familles flamandes du XVIᵉ au XXᵉ siècle : de l’échevin médiéval à l’industriel, du prédicateur au député, de l’artisan peigneur au créateur de tissages, du religieux au bâtisseur d’usines.

Armoiries

Armorial de 1696 : « D’azur au chevron d’or accompagné de trois hures de sanglier arrachées du même, défendues d’argent, 2 et 1. »

Cachet conservé de Constant de Lorthiois, prédicateur à Béthune en 1738.

Repris dans la généalogie Desurmont (1922) par le marquis de La Roche-Lambert-Myons.


Figures marquantes et contributions au Bien Commun

XVIᵉ–XVIIᵉ siècles : les premiers notables

Antoine Lorthiois, chanoine de Condé (1521), illustre la vocation religieuse et intellectuelle de la lignée.

Jacques de Lorthiois (Fives) et Nicolas de Lorthiois (Wazemmes) (1562), propriétaires de biens, manifestent un enracinement territorial et une responsabilité économique.

Ogier de Lorthiois, échevin en 1565, sert la cité par des fonctions de justice et d’administration.

Ces figures anciennes montrent la contribution des Lorthiois à l’organisation de la vie civique et religieuse des Flandres.


XVIIᵉ–XVIIIᵉ siècles : foi et transmission

Jean-François de Lorthiois, avocat au parlement de Tournai, fit enregistrer son blason en 1696 : signe de reconnaissance publique et de respectabilité.

Constant de Lorthiois, prédicateur à Béthune (1738), illustre la tradition religieuse et éducative de la famille.

Pierre Lorthiois, roi des confréries de Saint-Sébastien (1717) et de Saint-Georges (1723), symbolise l’engagement festif et religieux dans la cité.


Révolution et XIXᵉ siècle : épreuves et industrie

Louis Lorthiois (1764–1810) & Scholastique Duquesnoy (1763–1836) :

Pendant la Révolution, le couple est capturé par des soldats hollandais. Scholastique, femme d’une énergie exceptionnelle, organise leur fuite à travers le Rhin et leur refuge en Westphalie. Considérés comme émigrés à leur retour, ils doivent fuir de nouveau en Suisse avant de retrouver leur maison de la rue des Ursulines à Tourcoing.

Leur courage et leur résilience témoignent d’une fidélité inébranlable. Ils incarnent la défense de la famille, de la foi et du patrimoine dans des temps troublés.


Floris Lorthiois (1793–1872), né en exil à Paderborn, fonde en 1838 un tissage de tapis à Tourcoing.

Son innovation sera à l’origine des grandes usines regroupées sous le nom Lorthiois-Leurent.

Il conjugue l’héritage de l’exil et l’esprit d’entreprise, participant directement à l’essor industriel du Nord.


Floris II, III, IV… poursuivent son œuvre, développant les manufactures et créant des emplois pour des centaines d’ouvriers.

Le Bien Commun se traduit ici par l’industrialisation de Tourcoing et par la participation à la prospérité économique de la région.


XIXᵉ–XXᵉ siècles : rayonnement social et politique

Pierre Lorthiois (1873–†), député du Nord, incarne l’engagement politique de la famille, associant tradition industrielle et responsabilité civique.

Jules Lorthiois (1842–1898), manufacturier de tapis, et son fils Robert Lorthiois (1877–1950), gérant de la société Lorthiois-Leurent et Fils, illustrent la continuité entrepreneuriale.

Alliances avec les Motte, Cavrois, Toulemonde, Prouvost, Herbaux, Catteau, Lepoutre, Tiberghien, Masfrand, Pollet, Virieu : ces unions scellent l’appartenance de la famille au grand réseau des dynasties industrielles et spirituelles du Nord.

Anne Lorthiois (1897–†), mariée à Robert Deullin puis à Bernard d’Halluin, unit la lignée à deux familles marquantes, témoignant de la solidarité des élites locales.

Ysabel Lorthiois (1928–†), religieuse du Sacré-Cœur, rappelle la vocation spirituelle toujours présente.

Dominique Lorthiois (1956–1999), architecte et urbaniste, incarne la créativité contemporaine : penser la ville et l’espace de vie, autre forme de service au Bien Commun.

Amaury Lorthiois, époux de Stéphanie de Virieu (1989), inscrit la famille dans la continuité des lignées aristocratiques françaises.


Demeures et patrimoine

Hôtel Lorthiois, 43 rue de Lille à Tourcoing (fin XIXᵉ, modifié années 1930) : symbole du raffinement bourgeois, mélange de néo-Renaissance et de néo-Louis XIV.

Demeures Lorthiois (1920–1930) : Catteau, Delannoy, Herbaux, signe de l’implantation familiale dans le paysage urbain.

Filature Félix Desurmont → Lorthiois-Leurent : exemple d’un patrimoine industriel transformé et transmis.

Rue Lorthiois à Mouvaux : mémoire vivante d’une famille enracinée dans la cité.


Conclusion

La lignée Lorthiois exprime la continuité d’une mission au service du Bien Commun :

Dans la foi : chanoines, prédicateurs, religieuses, jésuites.

Dans la cité : échevins, conseillers, députés, présidents de chambre de commerce.

Dans l’industrie : créateurs de tissages, entrepreneurs, manufacturiers.

Dans la culture et l’urbanisme : architectes, mécènes, bâtisseurs.


Famille de Flandre par excellence, les Lorthiois ont traversé les siècles en conjuguant simplicité, franchise et responsabilité. Leur exemple montre que la noblesse véritable ne se limite pas aux titres, mais se prouve dans le service constant du Bien Commun.


📚 Sources : Base Roglo, Généalogie Desurmont, Jean-Christophe Puymège (Les vieux noms de France), archives municipales de Tourcoing, thierryprouvost.com. 📝 Texte réalisé selon le SCRIPT ALFI, sous licence CC BY-SA 4.0.