Thesaurus de la famille MILLIAT

De Association Linéage de France et d'International
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Introduction[modifier | modifier le wikicode]

Le présent Thésaurus agnatique ALFI rassemble, en ligne masculine principale, la lignée Milliat, depuis ses origines rurales à Virieu (Isère) jusqu’à la constitution, à Lyon, d’un ensemble industriel spécialisé dans la minoterie et les produits céréaliers (farine, pâtes, biscottes).

À partir d’un cultivateur isérois au tournant des XVIIIe–XIXe siècles, la famille évolue progressivement vers le métier de marchand de farine, puis vers la grande meunerie industrielle et la diversification agro-alimentaire (pâtes et biscottes) dans le quartier de Monplaisir à Lyon, avant de rejoindre le quartier bourgeois d’Ainay (rue Victor-Hugo), signe d’une intégration dans la vieille bourgeoisie conservatrice et cléricale lyonnaise.

Les informations ci-dessous sont établies à partir d’un script généalogique et historique consacré à la famille Milliat, communiqué à l’ALFI.

Armoiries et blason[modifier | modifier le wikicode]

Aucun blason de la famille Milliat n’ayant été trouvé dans les principaux recueils héraldiques disponibles, il est proposé, dans le cadre du présent Thésaurus, un blason ALFI original inspiré :

  • des origines rurales à Virieu (Isère) ;
  • de la minoterie et des produits céréaliers (meunerie, pâtes, biscottes) ;
  • de l’enracinement lyonnais.
Blason ALFI proposé pour la famille Milliat

« D’azur au chevron d’or accompagné en chef de deux épis de blé du même et en pointe d’une roue de moulin d’argent mouvant d’une rivière ondée du même. »

Symbolique[modifier | modifier le wikicode]

D’azur

Couleur de la constance, de la loyauté et de la stabilité dans l’effort. Évoque la solidité des lignées rurales et industrielles qui, de Virieu à Lyon, se maintiennent dans un même univers de travail et de responsabilité.

Chevron d’or

Figure de l’élévation et de la maison. Rappelle l’ascension sociale : de la ferme iséroise à la bourgeoisie lyonnaise d’Ainay, en passant par les moulins de Monplaisir. L’or souligne la réussite économique et la capacité d’organisation.

Deux épis de blé d’or (en chef)

Allusion directe à l’univers céréalier :

– cultures de base en Isère ;
– farine, minoterie, produits céréaliers ;
– marque et identité de la famille dans l’industrie alimentaire.

Les deux épis encadrent le chevron comme deux colonnes symbolisant le passage du monde rural à l’univers industriel.

Roue de moulin d’argent mouvant d’une rivière

La roue de moulin rappelle l’activité meunière et la mécanisation de la minoterie à Lyon :

– moulin construit en 1894 à Monplaisir ;
– modernisations successives et agrandissements ;
– dimension technique et industrielle (mécanisation, formation des fils à l’étranger).

La rivière ondée figure l’élément moteur traditionnel des moulins et, plus largement, le flux des échanges (matières premières, farines, produits finis) qui irriguent l’économie lyonnaise et régionale.

Ce blason ALFI ne prétend pas à une valeur nobiliaire ou historique attestée : il constitue une synthèse symbolique proposée par l’ALFI pour exprimer l’identité agnatique et professionnelle de la famille Milliat.

Chronologie agnatique[modifier | modifier le wikicode]

1. Antoine Milliat et les origines à Virieu (Isère)[modifier | modifier le wikicode]

Antoine Milliat. Les données connues le situent comme ancêtre de la lignée étudiée, marié avec Marie Barbier.

La famille est alors implantée à Virieu (Isère), dans un contexte rural.

De ce couple est issu notamment :

1.1. François Milliat (voir section 2).

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2. François Milliat (1780–?), cultivateur à Virieu[modifier | modifier le wikicode]

François Milliat, né le 19 septembre 1780 à Virieu (Isère). Profession : cultivateur.

Marié avec Marie-Magdeleine Berlioz-Nicolet.

Ce couple représente la seconde génération repérée à Virieu, encore pleinement insérée dans le monde agricole isérois.

De ce couple naît notamment :

2.1. François Milliat (voir section 3).

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3. François Milliat (1822–?), marchand de farine – installation à Lyon[modifier | modifier le wikicode]

François Milliat, né le 30 août 1822 à Virieu (Isère). Profession : marchand de farine.

Avec lui s’opère le passage de la culture à la commercialisation des produits céréaliers et l’orientation décisive vers Lyon. Il marque l’entrée de la famille dans les circuits urbains du négoce alimentaire.

De François Milliat (1822) descend notamment :

3.1. Joseph Milliat (voir section 4).

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4. Joseph Milliat (1851–?), fondateur de la minoterie de Monplaisir[modifier | modifier le wikicode]

Joseph Milliat, né en 1851. Il est la figure centrale de l’expansion industrielle de la famille et le véritable fondateur de la branche Milliat de Monplaisir (Lyon).

À la fin du XIXe siècle, il crée une branche rivale de la minoterie familiale, en choisissant les nouveaux quartiers de l’Est lyonnais pour y installer un moulin :

  • Localisation stratégique : quartier de Monplaisir (route d’Heyrieux), avec un accès privilégié à la voie ferrée.
  • Construction d’un moulin en 1894 puis achat d’environ un hectare de terrain pour permettre l’agrandissement progressif de l’usine.

Marié avec Irma Pitiot.

De ce couple sont issus plusieurs fils qui vont jouer un rôle décisif dans l’entreprise :

4.1. Roger Milliat (1884–?), industriel

Né le 20 novembre 1884. Devient associé de son père à partir de 1921 et prend une part active à la direction de la minoterie et des activités céréalières.

4.2. Gaston Milliat (1886–?), industriel

Né le 31 janvier 1886. Participe également à l’essor industriel de la famille dans la minoterie.

4.3. Jules Milliat (1889–?), industriel

Né le 17 janvier 1889. Comme son frère Roger, il devient associé de son père en 1921 et contribue à la modernisation et à la diversification des activités.

Joseph Milliat envoie ses fils en Allemagne et en Autriche-Hongrie dès l’âge de quinze ans afin qu’ils se forment aux techniques les plus avancées de la meunerie. Cette ouverture internationale marque l’ambition technologique de l’entreprise familiale.

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5. Les fils de Joseph : Roger, Gaston et Jules – consolidation de l’empire céréalier[modifier | modifier le wikicode]

Les trois fils de Joseph – Roger, Gaston et Jules Milliat – constituent la génération qui assure la consolidation et la modernisation de l’entreprise.

5.1. Orientation industrielle et diversification[modifier | modifier le wikicode]

À partir de la base meunière de Monplaisir, l’entreprise Milliat :

  • renforce sa capacité de production de farine ;
  • profite de la proximité ferroviaire pour organiser les flux de matières premières et de produits ;
  • déploie une stratégie d’extension foncière (achat d’un hectare pour agrandir l’usine).

Après la Première Guerre mondiale, sous l’impulsion de cette génération, la famille :

  • se lance dans la production de pâtes alimentaires, d’abord à Anse puis à Monplaisir ;
  • construit une biscotterie équipée de matériel importé des Pays-Bas, signe de l’ouverture de l’entreprise aux innovations européennes.

5.2. Mutation sociale : de Monplaisir à Ainay[modifier | modifier le wikicode]

À la suite des grèves de 1936, la famille quitte le quartier populaire de Monplaisir comme lieu de résidence :

  • les logements privés ne sont plus situés dans l’enceinte ou la proximité immédiate de l’usine ;
  • la famille installe ses appartements à Ainay (rue Victor-Hugo), quartier symbolique de la bourgeoisie lyonnaise conservatrice et cléricale.

Ce déplacement résidentiel manifeste la pleine intégration de la famille Milliat dans la ville haute, tant par la réussite économique que par l’adhésion à un monde social, culturel et religieux spécifique.

Parmi les descendants de cette génération se détache la figure de :

5.3. Paul Milliat (dates non précisées)

Fils de Roger Milliat. Formé à l’École de Meunerie de Paris, il est choisi pour reprendre la direction de l’affaire familiale après la Seconde Guerre mondiale (voir section 6).

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6. Paul Milliat (XXe siècle) – reprise, fermeture et reconversion[modifier | modifier le wikicode]

Paul Milliat représente la génération de la transition et du dénouement de l’aventure industrielle Milliat.

  • Il reprend la direction de l’entreprise en 1947, dans un contexte de reconstruction économique d’après-guerre.
  • Il met à profit les aides gouvernementales pour organiser, dans les années 1970, une sortie ordonnée de la minoterie.

Les principales étapes sont :

  • 1970 : fermeture du moulin de Monplaisir ;
  • 1971 : fermeture de l’usine de pâtes et de la biscotterie de Monplaisir.

La marque « Milliat Frères » est ensuite rachetée par le groupe Gervais-Danone, ce qui marque la fin de la maîtrise familiale directe sur l’entreprise, tout en consacrant la valeur économique et symbolique de la marque construite par plusieurs générations.

Paul Milliat se reconvertit ensuite comme directeur d’un centre d’apprentissage pour jeunes handicapés, orientant son action vers un domaine social et éducatif, dans une continuité de service au Bien Commun sous une forme nouvelle.

Engagement au service du Bien Commun[modifier | modifier le wikicode]

Même centrée sur l’économie céréalière, la trajectoire de la famille Milliat laisse apparaître plusieurs dimensions de service au Bien Commun :

  • Économie alimentaire et sécurité des approvisionnements
– passage de la culture de céréales à Virieu à la minoterie industrielle à Lyon ;
– production de farine, puis de pâtes et de biscottes ;
– contribution à l’alimentation des populations urbaines et régionales.
  • Innovation technique et ouverture internationale
– formation des fils de Joseph en Allemagne et en Autriche-Hongrie ;
– importation de matériel spécialisé depuis les Pays-Bas pour la biscotterie ;
– volonté d’introduire les techniques les plus modernes dans une entreprise familiale.
  • Structuration sociale et ancrage dans la bourgeoisie lyonnaise
– installation à Ainay (rue Victor-Hugo) après 1936 ;
– participation, par le travail et le mode de vie, à la stabilité d’un milieu social porteur d’une certaine vision de l’ordre, de la famille et de la religion.
  • Reconversion sociale et éducation spécialisée
– reconversion de Paul Milliat comme directeur d’un centre d’apprentissage pour jeunes handicapés ;
– transfert des compétences d’organisation et de gestion de l’univers industriel.