Thesaurus de la famille NOAILLES de
La maison de Noailles est une famille subsistante de la noblesse française d’extraction chevaleresque, dont la filiation agnatique est prouvée depuis 1225, condition de son admission aux honneurs de la Cour. Originaire du Limousin, elle développa plusieurs branches en Auvergne et en Guyenne. Érigée en duché-pairie en 1663, elle produisit au fil des siècles des maréchaux de France, des cardinaux, des ambassadeurs, des savants, et se vit conférer la grandesse d’Espagne en 1711.
Leur devise – « Le souffle de la mort ne nous atteint pas » – traduit une conception héroïque et spirituelle de la noblesse : vivre dans le service, traverser les épreuves, transmettre la mémoire.
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II. Armoiries et devise
Blason primitif : De gueules à la bande d’or. Ce blason, d’une simplicité frappante, exprime la force et la rectitude.
Devise : Le souffle de la mort ne nous atteint pas.
Cette parole, plus qu’une bravade, est une profession de foi : la noblesse authentique survit aux régimes, aux exils et aux révolutions.
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III. Chronologie et figures majeures
Aux origines
Louis de Noailles (1484–1540) : seigneur de Noailles, il fonde une descendance nombreuse, affirmant le lignage.
Renaissance et guerres de Religion
Antoine de Noailles (1504–1562) : 1er comte de Noailles, amiral de France, gouverneur et maire de Bordeaux, ambassadeur à Londres. Serviteur de la monarchie dans la guerre et la diplomatie.
François de Noailles (1519–1585) : protonotaire, cardinal, ambassadeur à Venise, Rome, Constantinople.
Gilles de Noailles (1524–1600) : abbé de l’Isle, ambassadeur en Écosse et à la Sublime Porte.
Henri de Noailles (1554–1623) : lieutenant général pour le Haut-Pays d’Auvergne, époux de Jeanne-Germaine d’Espagne, inscrit la maison dans la fidélité régionale et royale.
L’élévation au rang de pairie
Anne de Noailles (1613–1678) : comte d’Ayen, érigé en duc et pair en 1663, 1er duc de Noailles.
Anne-Jules de Noailles (1650–1708) : 2e duc, pair de France, maréchal de France, compagnon de Louis XIV.
Adrien Maurice de Noailles (1678–1766) : 3e duc, pair et maréchal de France, secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Figure du pouvoir et du service.
Louis de Noailles (1713–1793) : 4e duc, pair, maréchal de France.
Lumières et Révolution
Jean-Louis-Paul-François de Noailles (1739–1824) : 5e duc, pair, militaire et chimiste, membre de l’Académie des sciences.
Louis-Marie de Noailles (1756–1804) : vicomte, député, guillotiné en 1794.
Catherine de Cossé-Brissac, duchesse de Noailles (1724–1794) : épouse, guillotinée avec d’autres grandes dames de la Cour.
Adrienne de Noailles (1759–1807) : épouse du marquis de La Fayette, symbole de l’alliance entre l’aristocratie française et l’idéal américain.
XIXe siècle
Paul de Noailles (1802–1885) : 6e duc, pair de France, historien, académicien français.
Jules Charles Victurnien de Noailles (1826–1895) : 7e duc, poursuit la lignée.
Anna de Noailles (1876–1933) : poétesse, épouse de Mathieu de Noailles, icône littéraire de la Belle Époque.
XXe siècle
Jean-Maurice-Paul-Jules de Noailles (1893–1945) : 6e duc d’Ayen, mort pour la France à Bergen-Belsen, après que son fils Adrien-Maurice fut tué au maquis des Vosges (1944).
Charles de Noailles (1891–1981) et Marie-Laure de Noailles (1902–1970) : grands mécènes des arts, protecteurs du surréalisme, de Jean Cocteau, Buñuel, Man Ray.
XXIe siècle
Hélie de Noailles (né en 1943) : 10e duc de Noailles.
Emmanuel de Noailles (né en 1983) : actuel duc d’Ayen, héritier présomptif.
Antoine de Noailles (né en 1950) : duc de Mouchy, chef de la branche cadette, avec son fils Charles Antoine Marie, prince de Poix.
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IV. Branches et titres
Ducs de Noailles et d’Ayen : branche aînée, pairie en 1663, titre d’Ayen créé en 1737 pour l’héritier.
Ducs de Mouchy et princes de Poix : branche cadette fondée par Philippe de Noailles (1715–1794), maréchal de France. Duc espagnol de Mouchy (1747), prince de Poix, puis duc français de Mouchy (1817).
Les titres transmis (Noailles, Ayen, Mouchy, Poix) attestent la survivance de l’autorité aristocratique jusque dans le présent.
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V. Service du Bien Commun
La maison de Noailles se distingue par :
Le service militaire : quatre maréchaux de France, plusieurs morts pour la France.
Le service diplomatique : ambassadeurs en Angleterre, Venise, Constantinople.
Le service ecclésiastique : Louis-Antoine de Noailles (1651–1729), cardinal, archevêque de Paris.
Le service intellectuel et culturel : Paul de Noailles, académicien, Anna de Noailles, poétesse, Charles et Marie-Laure, mécènes des avant-gardes.
Le sacrifice révolutionnaire : plusieurs membres guillotinés, martyrs de leur fidélité.
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VI. Demeures et patrimoine
Château de Noailles (Corrèze), fief originel.
Château de Champlâtreux.
Château de Mouchy-le-Châtel.
Château de Maintenon (alliances).
Hôtel de Noailles (Paris), près des Tuileries, détruit en 1830.
Nombreuses seigneuries : Ayen, Larche, Terrasson, Mansac, Nozières, etc.
Ces demeures illustrent l’implantation de la maison dans le royaume, du Limousin à Paris.
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VII. Portraits vivants
Antoine de Noailles (1504–1562) : amiral de France, ambassadeur en Angleterre, incarnation du diplomate guerrier.
Adrien Maurice de Noailles (1678–1766) : ministre et maréchal, équilibre du sabre et du conseil.
Louis-Antoine de Noailles (1651–1729) : cardinal, archevêque de Paris, figure spirituelle majeure.
Jean-Louis-Paul-François de Noailles (1739–1824) : pair et académicien des sciences, pont entre noblesse et modernité savante.
Adrienne de Noailles (1759–1807) : épouse de La Fayette, témoin des révolutions française et américaine.
Anna de Noailles (1876–1933) : poétesse, comtesse, voix de la Belle Époque.
Marie-Laure de Noailles (1902–1970) : mécène, protectrice des artistes modernes, mémoire vivante d’un art de vivre aristocratique.
Jean-Maurice-Paul-Jules de Noailles (1893–1945) et son fils Adrien-Maurice (1925–1944) : martyrs modernes, morts pour la France.
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VIII. Conclusion littéraire
La maison de Noailles incarne une épopée continue de noblesse de service, de 1225 à nos jours. Ses membres furent maréchaux, cardinaux, ambassadeurs, académiciens, poètes, mécènes, héros de guerre. Sa devise – « Le souffle de la mort ne nous atteint pas » – a traversé les siècles comme une prophétie réalisée : malgré les révolutions et les épreuves, la lignée vit, et continue à témoigner d’une conception haute et exigeante du Bien Commun.
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