Thesaurus de la famille PEUGEOT

De Association Linéage de France et d'International
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La famille Peugeot, luthérienne et originaire du Pays de Montbéliard (notamment Vandoncourt et Hérimoncourt), est attestée depuis le XVe siècle dans les registres paroissiaux. Probablement issue d’un ancêtre suisse mentionné comme « bourgeois de Soleure », elle se distingue rapidement comme l’une des dynasties industrielles les plus marquantes de France, construite sur une solide tradition protestante, un ancrage territorial fort et une vocation sociale consciente. Le lion Peugeot, adopté comme emblème en 1858, incarne les qualités de résistance, de souplesse et de rapidité qui caractérisent la famille et sa marque.

Dès le XVIIIe siècle, Jean-Pierre Peugeot (1734-1814), meunier et teinturier à Hérimoncourt, fils de Jean-Jacques Peugeot (1699-1741), incarne la transition de l’artisanat familial vers l’industrie. Il développe des moulins, une teinturerie et des tanneries, s’appuie sur l’opportunité des Biens Nationaux après la Révolution, et acquiert un portefeuille industriel et foncier. Ses deux fils aînés, Jean-Pierre II (1768-1852) et Jean-Frédéric (1770-1822), transforment le moulin de Sous-Cratet en fonderie d’acier dès 1810 et obtiennent un brevet de laminage à froid en 1819, dont ils font une activité structurante : outillage, ressorts d’horlogerie, lames de scie, armatures métalliques. Pendant ce temps, Charles-Christophe et Jean-Jacques (cadets) poursuivent des activités dans le textile, assurant à la famille un double fondement industriel.

Au milieu du XIXe siècle, la génération de Jules (1811-1889) et Émile Peugeot (1815-1874) fonde en 1851 « Peugeot Frères ». Jules, diplômé de l’École centrale, et Émile imposent l’emblème du lion en 1858, unissant symboliquement la marque au patrimoine industriel et aux valeurs familiales. Ils étendent les usines à Terre-Blanche, à Valentigney et à Beaulieu, consolidant l’empire naissant. Aux côtés de l’expansion matérielle, ils initient un modèle social innovant : en 1853, ils fondent une société de secours mutuel ; ils instaurent la journée de dix heures, construisent des logements ouvriers bon marché, soutiennent la création d’un hôpital à Valentigney et installent une caisse de retraite ouvrière. Leurs initiatives sociales, mises en œuvre près d’un siècle avant les lois françaises équivalentes, traduisent leur vision d’un capitalisme humain, sculpté par la foi protestante et la notion de responsabilité paternelle.

La génération suivante, Eugène Peugeot (1844-1907), formé à HEC, et son cousin Armand Peugeot (1849-1915), ingénieur de l’École centrale, inaugurent une nouvelle ère. Eugène développe les cycles, les outils, les machines domestiques ; Armand anticipe le présent industriel : dès 1890 apparaissent les premières voitures Peugeot motorisées, puis en 1896 il fonde la Société des Automobiles Peugeot. Leur divergence stratégique illustre la richesse d’une lignée à la fois prudente et audacieuse. En 1910, leurs branches se réunifient, unifiant l’empire croissant.

Le sacrifice patriotique est incarné par Jules-André Peugeot (1893-1914), caporal dans le 44e régiment d’infanterie, tué à Joncherey le 2 août 1914, considéré comme le premier mort pour la France de la Grande Guerre : un symbole durable de l’engagement national de la lignée. Les usines Peugeot, durant les deux guerres mondiales, participent à l’effort industriel (vélos, camions, moteurs, obus), subissent les contraintes de l’occupation, mais persistent à faire vivre l’entreprise et les initiatives sociales.

À partir de l’après-guerre, la famille consolide sa place dans l’industrie automobile et dans l’action publique. François Peugeot (1901-1985), industriel et député du Doubs (1936-1940), relance l’entreprise. Roland Peugeot (1926-2016) préside la holding familiale Établissements Peugeot Frères (EPF), conduit la fusion avec Citroën en 1976, fonde PSA Peugeot-Citroën, et veille à maintenir la famille au cœur de sa gouvernance. Il soutient aussi le Football Club Sochaux-Montbéliard (fondé en 1928 par Jean-Pierre III Peugeot), symbole social et culturel régional. Pierre II Peugeot (1932-2002) renforce la diversification (notamment Faurecia), structure la holding FFP/Peugeot Invest, et fonde en 1988 le Musée de l’Aventure Peugeot à Sochaux, lieu de mémoire et de transmission industrielle.

Dans les décennies récentes, Thierry Peugeot (1956-) devient président du conseil de surveillance PSA en 2002, promouvant la stratégie d’indépendance, de croissance et de gouvernance prudente. Son cousin Robert Peugeot (1950-) préside la holding FFP, impulse des dimensions patrimoniales et internationales, notamment par la préservation du capital familial dans le groupe. Bertrand Peugeot (1923-2009) avant eux, fut vice-président et censeur du conseil de surveillance PSA, président de Cycles Peugeot, président du groupe PSA (créé en 1976) et grand-croix de la Légion d’honneur. D’autres membres jouent des rôles importants : Chr​istian Peugeot (1953-) dans la communication et les affaires publiques du groupe ; Xavier Peugeot (1964-) comme directeur du produit, conduisant la montée en gamme des modèles 3008, 508 ou RCZ, et désormais à la tête de DS Automobiles.

Le patrimoine industriel se révèle aussi dans la détention de parts du groupe Stellantis : via les holdings Établissements Peugeot Frères et Peugeot Invest, la famille détient environ 7,2 % du capital du groupe Stellantis (ex-PSA), tout en maintenant près de 80 % du capital de la holding EPF — preuve d’une stratégie d’actionnaire vigilante.

L’engagement social reste vivace : la tradition des secours mutuels, de l’hôpital ouvriers, des retraites, de la formation et des logements sociaux est prolongée par des initiatives philanthropiques et culturelles, incarnées dans le musée, dans la marque Peugeot Frères Industrie (devenue EPF), et dans l’école technique et la vie associative locale.

Le Musée de l’Aventure Peugeot, créé en 1988 à Sochaux, témoigne de la volonté de transmission de cette histoire industrielle, sociale, religieuse et familiale. Il expose plus de 450 véhicules, cycles, outils et objets symboliques, ouvrant au public (50 000 à 60 000 visiteurs/an), un regard sur deux siècles d’industrie au service du Bien Commun.


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