Thesaurus de la famille SIMARD de PITRAY de
Thésaurus Agnatique ALFI – Maison de Simard de Pitray[modifier | modifier le wikicode]
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Introduction[modifier | modifier le wikicode]
La maison de Simard de Pitray illustre, à travers quatre siècles d’histoire, la permanence des lignées de Guyenne au service du Bien Commun. Issue d’une famille enracinée dans la région de Saint-Émilion, elle s’est distinguée dans l’administration locale, l’armée, la diplomatie, le clergé et la littérature. Héritière de la noblesse de robe et d’épée, elle relie la tradition française à la fidélité de ses membres envers la foi, la culture et le devoir.
Fondée au XVIIᵉ siècle par François Simard (ca 1630–1701), maire de Saint-Émilion, la lignée prend racine dans le Bordelais avant de s’allier aux familles de Ségur, Raulin, Payen, de Castellane, Mercié, et d’autres lignages régionaux. L’érection du château de Pitray, près de Gardegan-et-Tourtirac, demeure le symbole architectural et moral de cette continuité agnatique.
La famille conserve à travers les siècles une unité de nom et de valeurs, autour du patronyme composé de Simard de Pitray, maintenu par les descendants directs en ligne masculine.
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Armoiries et blason[modifier | modifier le wikicode]

D'azur, au lion d'or, plantant une épée d'argent au sommet d'une montagne au naturel, mouvant de la pointe.
Ce blason, relevé dans les armoriaux de Guyenne, symbolise la fidélité et le courage. Le lion d’or représente la noblesse et la vaillance de la lignée ; l’épée d’argent figure le service militaire et la défense de la foi ; la montagne au naturel évoque la terre du Périgord et la stabilité familiale. Le blason exprime, selon la tradition héraldique, la devise implicite : Virtute et constantia.
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Chronologie agnatique[modifier | modifier le wikicode]
François Simard (ca 1630–1701), maire de Saint-Émilion, constitue la souche de la famille. Son engagement municipal et la stabilité patrimoniale qu’il offre à sa descendance fondent la respectabilité du nom. Son fils et successeur participe à la vie civile locale, affirmant le rôle des notables bordelais dans l’encadrement territorial de la Guyenne.
Au XVIIIᵉ siècle, la famille s’élève par le service royal et les alliances :
Jean-François de Simard de Pitray (1740–1815) est mentionné comme parrain, le 1er octobre 1771, dans les registres de Saint-Domingue (paroisse Saint-Jérôme de la Petite Rivière de l’Artibonite), signe de la présence coloniale des Simard de Pitray. Il témoigne d’un réseau de relations spirituelles et sociales étendu, associé à la marraine Marie Claudine Guibert, veuve Raulin, figure de piété et de libération d’esclaves.
Son épouse Geneviève Raulin (1758–1807) se marie à douze ans, selon les usages canoniques de l’époque, ce qui illustre les coutumes familiales et les alliances précoces des lignées nobles sous l’Ancien Régime.
Leurs fils perpétuent la tradition :
Jean-François Simard de Pitray (né 1775) reçoit pour parrain Jean Payen Boisneuf, représenté par Marie Claudine Guibert, confirmant les liens transatlantiques entre Saint-Domingue et Bordeaux.
Pierre-Louis Simard de Pitray (né 1781) et Léon-Émile Simard de Pitray (1783–1821) poursuivent la lignée agnatique ; leurs baptêmes associent les familles Payen, Nolo, et Chanel, familles de colons ou d’administrateurs liés aux possessions françaises des Antilles.
La Révolution et l’Empire marquent une période d’adaptation :
Plusieurs membres rentrent en métropole, notamment Louis de Simard de Pitray (1832–1919), officier de cavalerie, élève de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion 1851–1853. Il sert successivement aux Dragons et Carabiniers, participe à la guerre de 1870, commande un régiment de marche et termine sa carrière comme général de brigade, décoré de la Légion d’honneur et de plusieurs ordres étrangers (Pie IX, Saint-Jacques du Portugal, Ordre de l’Épée de Suède). Il fait construire le château de Pitray, résidence de la lignée, à Gardegan-et-Tourtirac.
Son frère ou cousin Émile de Simard (1822–1888), établi à Livet (Orne), incarne la branche ornaise du lignage. Son neveu Paul de Simard (1862–1942) reçoit le titre de vicomte héréditaire par lettres du 23 juillet 1892. Officier d’infanterie durant la Première Guerre mondiale, blessé et décoré de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre (cinq citations), il illustre la fidélité militaire des Simard de Pitray à la France.
L’une de ses filles, Jeanne de Simard de Pitray (1858–), fut promise à Louis Jaluzot, mais le mariage fut annulé sous pression de la famille de Ségur, alliance rappelant la descendance directe de la comtesse de Ségur, née Rostopchine, par l’union d’Olga de Ségur et d’Émile de Pitray.
Le XIXᵉ siècle est aussi celui de Gaston de Simard de Pitray (1871–1953), prêtre de Saint-Sulpice, fondateur du Patronage Olier en 1885. Son action pastorale en faveur de la jeunesse et des familles du quartier bourgeois illustre la dimension sociale du catholicisme aristocratique.
Enfin, Françoise de Simard de Pitray (1864–1955), petite-fille de la comtesse de Ségur, est la dédicataire du roman Diloy le Chemineau (1867), signe du lien entre la lignée et la littérature morale chrétienne du XIXᵉ siècle.
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Engagement au service du Bien Commun[modifier | modifier le wikicode]
La maison de Simard de Pitray a constamment servi la France et la foi :
Dans la justice et la transmission : Les Simard exercent des charges de notables municipaux, puis de magistrats et d’officiers d’état civil, perpétuant l’autorité du droit local.
Dans la foi et le clergé : Le chanoine Gaston de Simard de Pitray, fondateur du Patronage Olier, prolonge l’esprit de Saint-Sulpice et la doctrine sociale de l’Église. La piété familiale, héritée des Ségur et des Raulin, inspire les générations.
Dans le service militaire et public : Les Louis, Paul, Antoine et Henri de Simard de Pitray servent dans l’armée française du Second Empire à la Grande Guerre. Leurs carrières sont ponctuées de décorations et de titres d’honneur. Paul de Simard de Pitray (1890–1914), docteur en droit, caporal au 5ᵉ régiment d’infanterie, meurt pour la France à Charleroi le 24 août 1914. Ses lettres, conservées et publiées, témoignent d’un esprit de sacrifice chrétien et patriotique.
Dans la culture et les sciences : Les Simard de Pitray s’allient aux familles Mercié, Raulin, Ségur, et participent à la vie intellectuelle française. Antonin Mercié (1845–1916), sculpteur et directeur de l’École des Beaux-Arts, apparenté par alliance, symbolise cette union de l’art et de la tradition.
Dans la philanthropie et les initiatives sociales : L’engagement des Simard de Pitray dans les patronages et l’éducation illustre la charité éclairée de la noblesse française du XIXᵉ siècle.
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Demeures et ancrages patrimoniaux[modifier | modifier le wikicode]
Le château de Pitray, situé à Gardegan-et-Tourtirac (Gironde), demeure le cœur de la lignée. Construit au XIXᵉ siècle par le général Louis de Simard de Pitray, il se distingue par son plan régulier et son parc dominant la vallée de la Dordogne. L’édifice incarne la permanence du lignage et la transmission du nom.
D’autres demeures secondaires, notamment le château de Campagne (Dordogne), sont associées par alliance à la famille de La Borie de Campagne. Des membres résident aussi à Livet (Orne) et à Paris, notamment rue de Moscou, au sein de la bourgeoisie cultivée du VIIIᵉ arrondissement.
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Chronologie moderne et postérieure (XIXᵉ–XXIe siècle)[modifier | modifier le wikicode]
Au tournant du XXᵉ siècle, la maison de Simard de Pitray conserve sa vitalité et son influence. Paul de Simard (1862-1942), vicomte héréditaire confirmé en 1892, officier d’infanterie cité cinq fois et chevalier de la Légion d’honneur, incarne l’esprit de service du lignage. Son fils Paul de Simard de Pitray (1890-1914) meurt pour la France, disparu à la bataille de Charleroi (23-24 août 1914). Sa mort, relatée dans les lettres de son père au bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris, témoigne d’une grandeur morale rare :
> « Dites à mes parents que ma dernière pensée a été pour eux et que je meurs après avoir accompli tout mon devoir. » (Archives du Barreau de Paris, 1919)
Henri de Simard de Pitray (1865-1950), officier de la Légion d’honneur, poursuit la carrière militaire et maintient les traditions familiales. Antoine de Simard de Pitray (1869-1943), officier de cavalerie formé à Saint-Cyr (promotion 1887-1889), sert dans les Dragons et les Hussards jusqu’à sa promotion au grade de lieutenant-colonel en 1918. Yves de Simard de Pitray (1895-1918) meurt pour la France, tombé au champ d’honneur, perpétuant la fidélité militaire de ses pères.
Dans la branche spirituelle, l’abbé Gaston de Simard de Pitray (1871-1953) fonde le Patronage Olier en 1885. Ce centre d’éducation chrétienne illustre la volonté des Simard de Pitray de servir les classes populaires tout en préservant l’équilibre entre foi et responsabilité sociale.
Au XXᵉ siècle, les descendants s’illustrent dans l’enseignement, l’art et la marine :
Louis de Simard de Pitray (1905-1991), élève de l’École polytechnique (1924), officier de marine.
Pierre-Édouard de Simard de Pitray (1937-), officier de la Marine nationale, promotion 1955 de l’École navale ; porte le blason « d’azur, au lion d’or, plantant une épée d’argent au sommet d’une montagne au naturel ».
Arlette de Simard de Pitray (1904-1989), personnalité culturelle, descendante directe de la comtesse de Ségur, contribua à faire vivre l’œuvre littéraire familiale.
Yvonne de Simard de Pitray (1909-1985), connue par ses archives conservées aux Archives de Paris.
Les alliances successives avec les familles de La Borie de Campagne, de Castellane, Mercié, Baritault du Carpia, de Longueau Saint-Michel et autres lignées de service forment une toile de fidélités enracinées dans l’histoire de France.
Parmi elles :
Jean-Marc Bourdeau (1954-2012), chevalier de la Légion d’honneur, croix de guerre des T.O.E., officier de l’Ordre national du Mérite.
Jean de Baritault du Carpia (1893-1964), croix de guerre 1914-1918.
Louis de Longueau Saint-Michel (1898-1986), généalogiste et officier de la Légion d’honneur.
Le lignage reste présent dans la vie militaire, culturelle et spirituelle jusqu’au XXIe siècle, fidèle à la devise implicite de ses armes : Virtute et constantia.
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Notes et extraits Roglo[modifier | modifier le wikicode]
Toutes les notes généalogiques issues du corpus Roglo (consultation 2024, Hervé Balestrieri et J. Petit) ont été intégrées : références détaillées pour François Simard, Jean-François de Simard de Pitray, Geneviève Raulin, Pierre Louis, Léon Émile, Louis, Paul, Gaston, Henri, Yves, Arlette, Françoise, Antoine, Pierre-Édouard, etc. Les sources signalées dans Roglo renvoient aux Archives départementales, aux ANOM (Saint-Domingue), aux Archives de Paris et à l’INSEE (décès). Les liens Géoportail vers les demeures (châteaux de Pitray et de Campagne) sont mentionnés pour le repérage topographique.
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Bibliographie et sources[modifier | modifier le wikicode]
Archives départementales de la Gironde : registres paroissiaux de Saint-Émilion (XVIIe–XVIIIe s.)
Archives de Paris, 9e arrondissement – Naissances 1905 – cote 9N 150 (Acte n° 1207)
Archives nationales d’outre-mer (ANOM) – Saint-Domingue, paroisse Saint-Jérôme de la Petite Rivière de l’Artibonite (1771)
Base Roglo (en ligne : https://roglo.eu, mise à jour 2024, Hervé Balestrieri et J. Petit)
Institut géographique national – Géoportail (consult. 2019–2024)
Barreau de Paris – Archives historiques, lettres du vicomte Paul de Pitray, 1919
Le Figaro (26 septembre 1914) – avis de recherche Paul de Simard de Pitray
Comtesse de Ségur — Diloy le Chemineau, 1867
Revue d’Héraldique française – Armoriaux de Guyenne
Musée de la Comtesse de Ségur, Aube (archives littéraires)
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Conclusion[modifier | modifier le wikicode]
La maison de Simard de Pitray, profondément ancrée dans la terre de Guyenne, s’est distinguée par la fidélité, la piété et le service. Des bureaux municipaux de Saint-Émilion aux champs de bataille de 1914, des missions coloniales aux œuvres chrétiennes, elle offre l’image d’un lignage noble, constant et utile. Par son lien avec la comtesse de Ségur, elle transmet aussi une dimension culturelle et morale unique : celle d’une France de la charité, de la foi et du devoir. La famille demeure vivante par ses descendants, ses demeures et sa mémoire enracinée dans le Bien Commun.
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Mention légale[modifier | modifier le wikicode]
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